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Approche proposée et originalité de la thèse : une approche participative empruntant des

3. Hypothèses et orientations de recherche : territoires et approches d’évaluations de la

3.3 Approches d’évaluation des pratiques agricoles sur la pression de la pollution

3.3.5 Approche proposée et originalité de la thèse : une approche participative empruntant des

L’approche proposée dans le cadre de ce travail pour la gestion de la problématique de pollution phytosanitaire diffuse en zone Ramsar est une synthèse méthodologique. Elle est basée sur deux démarches complémentaires géographiques et agronomiques (Deffontaines 1998).Il s’agit d’une approche participative définit par Fiorino (1996) citée par (Allali et Enahari 2001) comme « toute forme d’implication dans le processus de gestion d’un système donné d’acteurs n’appartenant pas au dispositif formel en charge du pouvoir de décision sur ce système », empruntant des représentations systémiques en considérant les systèmes agricoles comme « un mode d’organisation adopté par une société rurale pour exploiter son espace et gérer ses ressources » (Jouve 1994).

L’originalité de cette approche réside d’une part dans la façon d’analyser les relations société/environnement (contraintes, limites, potentialités naturelles, gestion des ressources, organisation, différenciation, maîtrise de l'espace) et l’accès à de nouvelles méthodes comme les indicateurs de risque de toxicité pour la santé et l’environnement, qui donnent accès à une information que les méthodes habituelles (les indicateurs de pression en quantité de phytosanitaire) ne reflètent pas.

Le caractère participatif de cette approche permet la participation de différents acteurs dans le diagnostic et l’analyse des faits. Il s’agit d’une approche transdisciplinaire où le cadre de Travail réunit géographes, agronomes, économistes et des acteurs de terrain autour de la problématique. En particulier elle se fonde sur la synergie entre des méthodes d'analyse et de recueil de données. Elle est basée sur des données géographiques pour la conception des représentations cartographiques, issues des Systèmes d’Information Géographique, des analyses spatiales et des enquêtes agronomiques et technico-économiques, pour comprendre et expliquer les dynamiques de changements des espaces agricoles (Gagnon et al. 2006) ainsi que des indicateurs de pression et de risques de toxicité pour la santé et l’environnement pour gérer les impacts des pratiques phytosanitaires (Samuel et al. 2007) et de la modélisation et des jeux de simulations pour comprendre les comportements des acteurs d’un territoire (Le Grusse 2006).

Pour appréhender concrètement les modes de production agricole, l'analyse s’est focalisé sur les systèmes de culture, à l'échelle du bassin versant, mais elle tient compte aussi de leur insertion à plusieurs échelles spatiales: parcelles culturales, exploitations agricoles, bassin versant ou territoire régional. Le choix de l’entrée bassin versant comme unité spatiale globale est justifié par deux arguments :

Chapitre II

36 - les stratégies des acteurs locaux ne sont en partie que des stratégies de l’état

territorialisées par groupe d’exploitations types ;

- la pollution diffuse a pour territoire le bassin versant et non pas la parcelle culturale ou l’exploitation agricole.

Pour bien comprendre les bases de notre choix, une analyse bibliographique des outils utilisés fera l’objet du chapitre suivant.

Conclusion du chapitre II

La lecture analytique des différents concepts et leurs approches nous ont permis de constater la convergence et la complémentarité dans une analyse de la relation entre la géographie, l’agronomie et l’environnement. Elles ont mis en évidence la complexité de la relation entre l’activité économique et l’environnement naturel surtout quand il s’agit de l’interface agriculture-ressource en eau. La pollution phytosanitaire diffuse constitue un exemple concret de cette relation complexe où le territoire avec ses trois composantes (espace structuré, géré et perçu) et l’emboitement de ses échelles, de la parcelle au bassin versant, constitue leur point commun. Nous avons pu voir aussi qu’une approche participative basée sur des représentations systémiques fédère le travail interdisciplinaire des géographes et des agronomes. Elle nous permet d’analyser le territoire sous le concept de systèmes de production agricole et/ou de systèmes agraires par interaction des différentes unités spatiales entre elles et avec l’extérieur, et par la prise en compte des acteurs concernés, de leurs activités et de la perception de l’espace. Notre positionnement théorique offre ainsi une vision à la fois systémique et analytique de la problématique environnementale induite par pollution phytosanitaire diffuse. Cette approche permet de dégager des apports à la fois heuristiques et méthodologiques. Une évaluation a priori des politiques publiques et du problème de la pollution phytosanitaire, afin de déterminer et de quantifier le compromis entre la rentabilité économique et l’efficacité environnementale des interventions politiques pour la réduction des usages phytosanitaires, peut alors être réalisée. Elle permettra de mettre en place des stratégies de gestion et des solutions pour réduire les inégalités géographiques à la propension à polluer et assurera une équité spatiale et sociale pour une meilleure santé environnementale.

Chapitre III

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CHAPITRE III

DE L’AIDE À LA DECISION A L’AIDE À L’EVALUATION : LE

SUPPORT METHODOLOGIQUE POUR UNE GESTION CONCERTEE

DE LA POLLUTION PHYTOSANITAIRE DIFFUSE

Prendre en compte l’environnement dans la globalité du processus de production agricole est complexe car les facteurs d’impacts sont multiples et interagissent entre eux à des niveaux différents et ou spatiaux (Théobald 2001). De ce fait, agriculteurs, conseillers et décideurs publics sont confrontés aux mêmes questions et problématiques. Dans le cadre d’une démarche participative, comment évaluer les impacts des pratiques agricoles ? À quelles échelles ? La réponse à ces questions n’est pas unique et les outils d’aide à la décision sont multiples. Ces outils d’aide à la décision sont construits autour de deux approches : (i) la modélisation participative et (ii) l’évaluation indirecte des impacts des pratiques agricoles par des indicateurs agri-environnementaux. L’usage de chacune des méthodes peut indépendamment révéler de nombreuses lacunes. La construction d’une méthodologie basée sur un couplage des outils de la modélisation et de l’évaluation par les indicateurs, dans le cadre d’une démarche participative a été une alternative que nous avons choisie pour notre étude.

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