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PARTIE III. UNE EXPERIENCE DE CO-CONSTRUCTION D’UN MODELE

3. Le bassin versant de la Merja Zerga, espace géré par une multitude d’acteurs

2.4 Gestion agricole par zone d’action des Offices Régionaux de Mise en Valeur Agricole

2.4.2 Développement rural

Les actions des ORMVA en développement rural visent la promotion socio-économique de la femme rurale. Par exemple au niveau de la zone d’action de l’ORMVA du Gharb, il y a eu le développement de projets générateurs de revenu au profit des associations et groupements de

Chapitre VII

146 femmes. Il s’agit de 66 projets cunicoles, 43 projets d’élevage caprin et projets apicoles (ORMVA, 2011). L’encadrement et l’encouragement des jeunes promoteurs par exemple pour la vente d’intrants.

L’ORMVA du Gharb a beaucoup contribué à l’amélioration des structures foncières par la réalisation de lotissements et melkisation32 des terres collectives au niveau du périmètre irrigué (17 000 ha au profit de 5261 ayants droit et 76 collectifs soit 30% de la superficie irriguée. La réalisation de projet de Mise en Valeur en Bour de Zegota pour une superficie de 23 000 ha, concernant près de 4731 ayants droit par une première tranche de 5000 ha intéressant 969 ayants droit en cours d’achèvement et une deuxième tranche de 3000 ha concernera 765 ayants droit. Il a aussi assuré la melkisation des lots la réforme agraire dans le périmètre du Gharb, représente 25 % du niveau nationale avec une superficie de 41 900 ha (soit 35000 ha SAU), 4 928 attributaires, 145 coopératives. Près de 40 % des lots sont immatriculés au nom des attributaires et 27 000 Ha restent à immatriculer et pour lesquels plusieurs contraintes sont posées (ORMVAG 2011).

Le rôle de premier acteur de développement agricole et de gestionnaire de l’eau d’irrigation a fait des agents des ORMVA du Gharb la principale partie prenante de notre étude. Ils ont participés à nos travaux de terrain, à la validation des limites du bassin versant et au jeu de simulation SimPhy. Leurs entités de terrain (CDA) ont été les principaux acteurs d’appui et de partenariat pour le projet TRram.

Conclusion du chapitre VII

L’objectif que nous avions assigné à ce chapitre (identifier les contraintes spécifiques de la zone d’étude au fonctionnement des exploitations) nous a amené à définir des unités de contraintes (bassin versant, grande zone et sous-bassin versant) et donc à identifier un nouveau découpage de la zone d’étude.

Un premier découpage sur la base du réseau hydrographique a eu lieu. Il vise la délimitation de l’unité spatiale globale : le bassin versant hydrographique d’une superficie de 914 km2. Il s’agit du lieu d’interaction d’éléments naturels et socio-économiques. L’analyse des caractéristiques du milieu naturel laisse apparaitre une différentiation spatiale suivant les facteurs topographiques et pédoclimatiques. Cette variabilité entraine un deuxième découpage du territoire de la Merja Zerga en trois grandes zones : la partie nord du bassin versant, la partie côtière et la plaine centrale. Sur le plan hydrographique chacune des zones est subdivisée en certains sous-bassins versants qui se drainent dans un oued ou drain artificiel. Ces caractéristiques naturelles présentent des atouts et des inconvénients pour l’activité agricole. Une large gamme de cultures peut être pratiquée selon les types des sols. En revanche, cette variabilité des conditions pédoclimatiques est source de pressions phytosanitaires et de pollution diffuse.

Afin de bien cerner les différentes contraintes de fonctionnement des exploitations nous avons aussi analysé les découpages administratifs qui existent (Communes rurales, bassin hydraulique de Sebou, zone d’action de la DREF, réserve biologique et zone d’action des ORMVA).

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Privatisation des terres appartenant à la réforme agraire par distribution ou vente aux agriculteurs à des prix symboliques.

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147 En arrière-plan, nous avons pu mettre en valeur la structure agraire du territoire de la Merja Zerga. Un espace agricole structuré par les caractéristiques de son milieu naturel et des aménagements hydro-agricoles. Un découpage administratif multi-échelle qui se traduit par une inscription multi-territoriale de la zone d’étude et peut être source de conflit d’usage de l’espace. Une multitude d’acteurs se partage la gouvernance du territoire et la gestion agricole. Un territoire composé de communes majoritairement rurales présentant un taux élevé d’analphabétisme, où l’agriculture constitue la principale activité économique du territoire.

La petitesse des SAU des exploitations susceptible d’entraîner une intensification des activités agricoles et laissant présager de l’usage massif de pesticides.

La lecture des contraintes de la zone d’étude laisse enfin apparaître des structures d’exploitations. Au regard des connaissances acquises au niveau régional et du bassin versant, cette observation nous amène à avancer l’hypothèse suivante: le contexte naturel et socio- économique régional conditionnent l’organisation interne des exploitations agricoles et par voie de conséquence la mise en place des systèmes de cultures et des pratiques phytosanitaires. Face à cette définition des orientations culturales, dans quelle mesure la structure-même des exploitations induit-elle des choix particuliers par rapport à cette production ? L’analyse menée au niveau de l’exploitation agricole au chapitre suivant va nous permettre de répondre à ces questions.

Chapitre VIII

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CHAPITRE VIII

ORGANISATION DU TERRITOIRE DE L’EXPLOITATION, GESTION

DE L’ESPACE ET SYSTEMES DE CULTURE

Depuis l’indépendance, l’agriculture marocaine ainsi que celle de la région du Ghard- Chrarda-Bni-Hssen a subi de grandes changements, en raison de la politique de l’État, qui consiste à une intensification agricole et la mise en place d’un million d’hectares irrigués pour assurer une autosuffisance alimentaire, répondre aux attentes sociétales des pays importateurs des produits agricoles et agro-alimentaires venant du Maroc et des enjeux agri- environnementaux liées à la pollution phytosanitaires diffuse. Dans le contexte de la région du Gharb-Chrarda-Bni-Hssen et du territoire de la Merja Zerga, la question se pose de voir comment les agriculteurs s’adaptent à ces contraintes à l’échelle de l’exploitation agricole ? Notre réflexion porte sur la définition du territoire de l’exploitation et l’inscription des activités agricoles dans l’espace géré, structuré et perçu par l’échantillon d’agriculteurs enquêtés. Du fait que ce sont les exploitations irriguées qui sont pointées du doigt comme source de pollution diffuse, nos enquêtes ont eu lieu dans des exploitations du secteur irrigué.

Dans une première partie, nous faisons une description et une analyse de l’organisation interne des exploitations afin de mettre en évidence l’importance de la structure et du mode de faire valoir dans le mode de fonctionnement et des choix stratégiques des agriculteurs. En se référant à cette analyse, dans une deuxième partie, une typologie représentative et synthétisant les structures et les modes de fonctionnement des exploitations du bassin versant selon l’espace structuré a été mise au point.

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