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1. Aide à la décision par modélisation participative

1.1 Aide à la décision

Au niveau d’un territoire, les enjeux économiques, agronomiques et environnementaux nécessitent de prendre des dispositions pour la gestion de la pollution phytosanitaire d’origine agricole. Elle exige l’intégration de l’environnement comme une contrainte obligatoire dans les processus de décision pour atteindre des objectifs économiques.

Face à la nécessité du décideur de faire un choix entre différentes possibilités d’action, l’aide à la décision apparaît comme un moyen assurant la compréhension d’une problématique et permettant la formulation des solutions possibles ainsi que les conséquences d’un choix donné.(Roy 2000) définit l’aide à la décision comme « l’activité de celui qui, prenant appui

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38 sur des modèles clairement explicités mais non nécessairement complètement formalisés, aide à obtenir des éléments de réponse aux questions que se pose un acteur dans un processus de décision, éléments concourant à éclairer la décision et normalement à recommander, ou simplement à favoriser, un comportement de nature à accroître la cohérence entre l’évolution du processus d’une part, les objectifs et le système de valeurs au service desquels ces acteurs se trouvent placés d’autre part ». Pour Roy (2000), nous ne pouvons pas ignorer l’interaction qui existe entre homme et son environnement en les considérant séparément dans un Travail de modélisation.Pour Holtzman (1989), prendre une décision signifie concevoir et s'engager dans une stratégie de gestion de ressources. La prise de décision nécessite une mise en place d’un processus de décision. Ce processus de décision est réalisable en plusieurs phases.

Nous allons maintenant analyser les différentes phases du processus de décision, ainsi que ses différents niveaux de structuration.

1.1.1 Processus de décision

Différents travaux sur les processus de décision ont été effectués. Le Travail de recherche qui nous paraît adaptable au domaine agricole est celui de (Simon 1976). Il distingue trois phases dans le processus de décision (Turban 1993) : (i) la recherche d'informations, (ii) la conception et (iii) le choix de solutions.

La phase « recherche d’information » (intelligence en anglais) vise à identifier la problématique à résoudre, les questions, les objectifs et le but du décideur. Pour cette fin, il est indispensable de chercher les informations pertinentes en se basant sur les questions posées par le décideur. La collecte d'informations pertinentes pendant cette phase peut se poser elle-même en terme de décision. En effet, dans certains problèmes, il est parfois difficile de trouver ou d’avoir accès à ces informations pertinentes. Or, ce sont elles qui sont à l'origine du processus de décision et leur choix est crucial. Du fait que, la qualité des informations requises influence fortement les autres phases puisque tous les choix suivants en découlent.

Dans certains cas, les problèmes complexes sont décomposés en sous problèmes plus simples à résoudre. Cette phase se termine par un énoncé du problème à traiter.

La phase de conception (design) comprend la génération d’alternatives, le développement et l'analyse des solutions possibles. Pour cela, il est nécessaire de choisir un ou plusieurs modèles de décision en fonction de la complexité du problème à traiter. Pour le ou les modèles choisis, il faut déterminer les variables de décision, les variables incontrôlables, les variables résultats ainsi que les relations mathématiques, symboliques ou qualitatives entre ces variables et construire les différentes alternatives (Crossland et al. 1995).

Le choix (choice) est la phase pendant laquelle le décideur choisit entre les différentes solutions celle qui lui paraît satisfaisante. Cette phase inclut la recherche, l'évaluation et la recommandation d'une solution appropriée. La phase de recherche peut être de type analytique (optimisation, toutes les alternatives sont atteintes), aveugle (recherche exhaustive ou partielle) et heuristique.

Selon Simon (1976), le processus de décision n'est pas obligatoirement séquentiel, il peut y avoir des allers-retours, c'est-à-dire que pendant la seconde ou la troisième phase, on peut être amené à rechercher de nouvelles informations, puis ensuite modifier le ou les modèles choisis.

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39 La présence de ces retours en arrière pendant le processus de décision dépend du niveau de structuration de la problématique à résoudre.

1.1.2 Niveau de structuration des décisions

Selon les domaines d’application d’un processus de décision, il est indispensable de différencier les décisions suivant leur niveau de structuration. (Lévine et Pomerol 1989) ont distingué deux niveaux de structuration : les "décisions bien structurées" et les "décisions peu structurées". Les auteurs considèrent qu’il existe un continuum allant des décisions les moins structurées aux plus structurées. Une décision est bien structurée quand elle est issue d’un processus connu et explicitable permettant de traiter les informations dans le système (Lévine et Pomerol 1989). Elle correspond à un programme invariable. Une décision peu ou mal structurée est un problème qui va nécessiter un effort important pour être formalisé. Il est probable que la stratégie du décideur sera une stratégie progressive avec des allers-retours entre les différentes phases du processus de décision. L'un des aspects les plus importants est que dans cette classe de décision, l'homme prend l'avantage sur la machine contrairement aux problèmes structurés. La résolution d’une problématique nécessite de faire appel au savoir- faire du décideur qui devient l'élément prépondérant du couple Homme/modèle. Dans ce cas on est à la recherche d’une solution satisfaisante (Simon 1976).

La pollution phytosanitaire diffuse est une problématique peu structurée, qui nécessite une gestion par recours à ces types de méthodes (modélisation participative, évaluation par des indicateurs agri-environnementaux, etc.). Le couplage des deux méthodes peut s’avérer la meilleure alternative.

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