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PARTIE III. UNE EXPERIENCE DE CO-CONSTRUCTION D’UN MODELE

1. Diversité des itinéraires techniques et des assolements

1.5 Le maraîchage très demandeur en phytosanitaires

Les superficies du maraichage ont effectivement connu un accroissement et une intensification notoires en zones irriguées. L’importance de ces cultures réside essentiellement dans la diversité des débouchés pour les productions à savoir le marché intérieur, l’agro-industrie et le marché d’exportation. Le maraîchage occupe aussi une place de choix dans les habitudes alimentaires et leurs cultures sont très pratiquées surtout sur les périphéries des zones équipées. 21 agriculteurs de la zone d’étude intègrent des cultures maraîchères dans leur système de production. Il s’agit de 32 % de l’échantillon. Le maraichage du bassin versant est très diversifié. De nombreuses espèces végétales sont cultivées en plein champ. Seuls les itinéraires des cultures dont les emblavements sont élevées ont fait l’objet d’une analyse en termes d’itinéraires technico-économiques, il s’agit de la tomate, la laitue, le melon, le poivron, l’aubergine et la pomme de terre.

1.5.1 Conduite technique et consommation en pesticides

Ces cultures sont très demandeuses en produits phytosanitaires. L’analyse des ITK a montré que le maraichage demande trois à six traitements en moyenne. 16 produits phytosanitaires différents ont été recensés.

La tomate cultivée en plein champ concerne douze agriculteurs, soit 18 % de l’échantillon et 57 % des maraichers. Son cycle de vie varie de trois à cinq mois. L’espèce est sujette aux champignons et maladies ainsi qu’à des attaques par des insectes. Le Bénalaxyl, Mancozèbe, Métalaxyl et la Difénoconazole sont les matières actives utilisées comme fongicides, Thiametoxam et Indoxacarbe comme insecticides. L’utilisation de ces pesticides est dépendante des attaques et de l’état des fruits (annexe 5). Selon les modalités de conduites phytosanitaires, l’analyse des ITK issus de nos enquêtes de terrain montre que la tomate est cultivée au niveau du bassin versant selon trois ITK, représenté par tomate de l’exploitation n°15 pour l’ITK à base intrants, la tomate de l’exploitation n°23 pour l’ITK moyen intrant et la tomate de l’exploitation n°29 pour ITK fort intrant.

Fongicides et insecticides sont également utilisés de façon régulière pour la conduite du poivron. Les produits commerciaux sont composés de deux matières actives : Imidaclopride et Chlorpyriphos éthyl. Selon les modalités de conduites phytosanitaires, le poivron est cultivé au niveau du bassin versant selon deux ITK, représentés par poivron de l’exploitation n°26 pour l’ITK à bas intrant, et le poivron de l’exploitation n°55 pour ITK fort intrant. On ne dispose pas d’ITK moyen intrant pour le poivron.

La laitue est cultivée par deux agriculteurs de l’échantillon enquêté dont un est certifié GAP, sa production destinée à l’export, est traité par trois produits phytosanitaires: Singnum et switch comme fongicides et Lannate en insecticide. L’analyse des ITK et des pratiques phytosanitaires des trois agriculteurs, nous a permis de dégager un seul type de l’ITK suivant le quel est pratiqué la culture de la salade verte. Il s’agit d’un ITK à moyen intrant

Chapitre IX

178 Compte au Melon, l’analyse des ITK a révélé qu’il s’agit d’une culture maraichère sujette aux attaques des ravageurs et maladies. Cinq produits phytosanitaires sont appliqués par l’agriculteur n° 22 dont leurs matières actives sont : Indoxacarbe et Thiametoxam pour la lutte contre les insectes et Hexaconazole et Mancozèbe comme fongicides. L’analyse des ITK du melon nous a permis de les classer en trois types représentés par le melon 32 comme ITK à base intrants, le melon 15 comme ITK à moyen intrant et le melon 29 comme ITK fort intrant (annexe 5).

L’aubergine est une culture maraichère pratiquée par cinq agriculteurs de l’échantillon. Elle ne demande pas des grandes quantités de produits phytosanitaires. En moyenne un à deux produits commerciaux sont appliqués. Nous mentionnons l’exemple d’un fongicide appliqué par l’agriculteur n° 26 et dont la matière active est le Mancozèbe.

La pomme de terre est pratiquée par trois agriculteurs de l’échantillon. Elle est demandeuse en phytosanitaires. Pratiquée au niveau de Mnasra et Lalla Mimouna, l’humidité océanique et la chaleur la sensibilise aux insectes et aux champignons. Quatre fongicides sont utilisés par l’agriculteur n°1 composés de quatre matières actives (Métalaxyl, Bénalaxyl, Mancozèbe et Chlorothalonil) dont trois sont utilisés par l’agriculteur n°61 en plus d’un insecticide (Métfénoxame) (annexe 5).

1.5.2 Rentabilité économique

En dépit de leur exigence en phytosanitaires les cultures maraichères et la prédominance de trois principales spéculations : la pomme de terre de saison, le melon et la tomate industrielle, elles sont de grande rentabilité économique pour l’agriculteur (Tableau 47). En revanche la comparaison des résultats sur les deux cultures à ceux issus de l’étude de Harbouze (2009) montre que nos rendrement sont plus faibles et que nos marges brutes sont plus élevées. D’après l’auteur la tomate industrielle peut produire jusqu’à 90 T/ha et ne génère qu’une marge brute de l’ordre de 20 665 DH/ha (Harbouze 2009).

Chapitre IX

179 Tableau 47. Rentabilité des cultures maraichères suivant le type d’ITK de l’agriculteur

Culture ITK_Type Rendement (T/ha) Marge Brute (DH/ha) marge moyenne culture (DH/ha Coût phytosanitaires en (%) des charges opérationnelles Tomate industrielle

ITK bas intrant 45 64202

73696 4 ITK moyen intrant 49 83190 7

ITK fort intrant 60 89018 18

Poivron

ITK bas intrant 30 20717

37370 1 ITK moyen intrant 35 54023 2 Laitue ITK moyen intrant 31,5 44008 44008 3 Melon

ITK bas intrant 25 51700

54063 6 ITK moyen intrant 30 55190 18

ITK fort intrant 35 55300 4

PT 1 ITK moyen intrant 30 15662 18369 4 35 21075 1 Aubergine

ITK bas intrant 7 1319 8037 1

ITK moyen

intrant 20 14754 1

Source : Travail sur Olympe, Ayadi H., 2012

Malgré la grande demande des cultures maraichères en phytosanitaires, le coût de ces produits ne dépasse pas le 20 % des charges opérationnelles. Il varie entre 1 % et 18 % selon l’ITK_Type. Cette variation est disproportionnelle à la demande en quantité phytosanitaire. Le coût des phytosanitaires représente un taux faible des charges opérationnelles pour les cultures les plus rentables (Tableau 47 et annexe 5).

1.6 Les cultures sous serre : bananier et fruits rouges (fraisier et framboisier): une forte

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