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Synthèse sur l’état de l’art du KM dans les PMEs

D. Structure du document

1.4 Synthèse sur l’état de l’art du KM dans les PMEs

Cet état de l’art nous a permis d’explorer l’application du management de la connaissance dans les PMEs. Afin de bien cerner ce domaine, il a tout d’abord été nécessaire d’étudier et de définir les PMEs, ainsi que les principes du management des connaissances. Il est apparu que l’usage du management des connaissances dans les PMEs présentait des différences notables avec l’utilisation du KM dans les grandes entreprises (Sparrow, 2011 ; Desouza & Awazu, 2006 ; Chan & Chao, 2008 ; BenMoussa, 2009 ; Wong & Aspinwall 2004 ; Massa & Testa, 2011 ; Supyuenyon et al., 2009 ; Zieba et al., 2016), et que ce domaine de recherche était encore assez jeune (Durst & Edvardsson, 2012). De plus, les chefs d’entreprises et plus généralement les décideurs sont peu enclins à mettre en place le KM dans leurs entreprises, car ils ont du mal à quantifier l’apport du KM par rapport à son coût d’implémentation (Massaro et al., 2016). Plusieurs méthodes de conception de KMS pour PMEs sont proposées par la littérature, mais souffrent de défauts (Wong, 2005a), ce qui se traduit par un échec d’environ 84% des KMS

56 implémentés dans les PMEs (BenMoussa, 2009). La mise en place d’une méthode de conception permettant de s’assurer que l’ensemble du processus de management des connaissances était couvert et assurant le passage de la théorie à la pratique serait donc nécessaire. Ainsi, les praticiens disposeraient d’un moyen de trouver les bons éléments de management des connaissances à appliquer à leur entreprise et seraient guidés dans la conception du KMS, ce qui n’existe actuellement pas, à notre connaissance, dans la littérature. Dans le cadre de notre travail de thèse, nous avons eu l’occasion d’étudier l’entreprise Sysnav. Une analyse de ses activités, de ses besoins, et de ses objectifs a rapidement fait apparaitre un besoin réel de management des connaissances. En tenant compte en tenant compte des constats précédents, nous avons alors cherché à trouver et sélectionner des outils et des pratiques de management des connaissances pour répondre aux besoins de Sysnav, et plus généralement des PMEs souhaitant mettre en place une initiative KM.

L’étude des outils et des pratiques permettant la réalisation d’activités relatives au management des connaissances a alors permis d’identifier de très nombreux éléments (Cerchione & Esposito, 2017 ; Cerchione et al., 2016 ; Holland & Dawson, 2011 ; Ngai & Chan, 2005 ; Grimaldi & Rippa, 2011). Du fait de leur nombre, il est très complexe de trouver ceux qui sont réellement adaptés à l’entreprise et à ses spécificités, ses besoins et son environnement. Une étude des méthodes de sélection existantes a montré qu’elles étaient complexes à mettre en place dans un environnement où les ressources sont faibles, et ne permettent pas d’obtenir un KMS assez complet pour qu’il soit pérenne. Ainsi, concevoir une méthode de sélection d’outils plus qualitative et moins complexe serait avantageux pour les PMEs. Dans ce but, nous avons alors cherché quels éléments impactaient les choix de stratégie de KM et la réalisation des activités qui y sont liées, de manière à pouvoir proposer une procédure de sélection d’outils simples à réaliser et qui permette un choix d’outils et de pratiques sur mesure pour les PMEs.

Notre étude de la littérature nous a alors permis d’identifier de nombreuses caractéristiques et spécificités qui peuvent être représentées dans les PMEs, et qui impactent directement la manière dont pourra être faite le KM, ainsi que ses chances de succès (Wong & Aspinwall, 2004 & 2005 ; Massa & Testa, 2011 ; Luo & Lee, 2012 ; Azyabi et al., 2012). En utilisant ces caractéristiques, en plus de différentes recommandations proposées par différents auteurs, il serait donc possible de concevoir un KMS adapté à une PME et durable dans le temps. Il est donc nécessaire de concevoir une méthode de prise en compte de ces caractéristiques et des recommandations de la littérature afin de permettre aux entreprises de mieux réussir la mise en place du KM.

Ainsi, au terme de cet état de l’art, nous avons ainsi pu réaliser 3 constats principaux, qui sont synthétisés dans les différentes parties de l'état de l'art :

Constat 1 : D’une part, les chefs d’entreprise ont du mal à voir et à quantifier l’apport de l’utilisation du KM. Ainsi les initiatives de management des connaissances restent assez rares. D’autre part, de trop nombreux outils, pratiques et KMS existent, ce qui rend la sélection d’un outil adapté très complexe pour une PME. Les PMEs adoptent ainsi des outils qui ne leur sont pas adaptés, qui sont incomplets ou qui sont trop complexes à

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utiliser pour des non experts, ce qui provoque un taux d’échec important. Il en résulte que peu d’entreprises, en particulier les PMEs, parviennent à profiter du KM.

Constat 2 : Les spécificités des PMEs et les recommandations de la littérature ne sont pas systématiquement prises en compte dans les méthodes de construction de KMS proposées par les chercheurs.

Constat 3 : Il y a un fossé important entre la théorie présentée dans la littérature par les chercheurs, et la pratique, réalisée par les praticiens dans les entreprises. Les nouveaux outils et les recommandations sont assez peu mis en pratique, ou les résultats ne sont pas partagés par les praticiens. Il en résulte qu’il est complexe de prendre en compte les avancées de la recherche sur ce domaine en pratique dans les entreprises.

La suite de notre travail a alors porté sur la prise en compte de ces constats, ainsi que les recommandations de la littérature pour proposer une problématique et des hypothèses de résolution. Afin d'y répondre, il sera nécessaire de développer une méthode générique de conception de KMS pour les PMES.

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Problématique et hypothèses de

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partie : Problématique et hypothèses de

résolution

Dans cette partie, nous commençons par mettre en évidence le besoin d’agréger les différentes recommandations de la littérature au sein d’une nouvelle méthode de conception de KMS afin de favoriser la réussite de l’implémentation du KM dans les PMEs. Cela va nous permettre de poser une problématique de recherche et deux hypothèses de résolution.

Afin d’y répondre, nous proposons et développons une méthode générique permettant de concevoir un KMS pour une PME en prenant en compte les principes avancés dans les hypothèses. Cette méthode repose sur une première étape d'analyse, ou d'audit, de l'entreprise, la sélection des outils et pratiques de KM adaptés aux besoins issus de cet audit et la mise en place du KMS dans l'entreprise.

Cette seconde partie s’achève par une synthèse sur les moyens de prise en compte des hypothèses 1 et 2 dans la méthode, et des expérimentations qui vont permettre de valider ou d'invalider ces hypothèses.