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Synthèse du chapitre VII

-コーヒー。

3. Synthèse du chapitre VII

Nous avons examiné dans ce chapitre la contrainte sur les configurations de l’énoncé nominal apporté par chaque mode de désignation in situ et par la relation intersubjective présupposée ou visée. D’abord sous l’aspect concernant l’individuation de l’entité désignée, les modes de désignation in situ divisent partagent en deux groupes. Pour l’un, le trait « délimité/ non délimité » est le trait pertinent, et ce groupe exclut en principe les séquences nominales au trait « non délimité » ; ce sont la désignation in situ avec perception, la désignation in situ avec modalisation, la désignation in situ avec perception décrite ou la désignation in situ avec nominalisation. Pour l’autre, le trait

« subjectif/ objectif » est le trait pertinent ; le trait « subjectif » n’y est pas en principe préféré, ce sont la désignation in situ dans le discours affiché, la désignation in situ avec script, la désignation in situ avec énumération et la désignation in situ avec complément spatio-temporel en tête.

D’autre part, sous l’aspect énonciatif, nous avons examiné la corrélation entre le type de relation intersubjective préétablie et la désignation in situ. Il s’est révélé que selon la relation intersubjective préétablie, certains modes de désignation in situ sont exclus ou nécessitent l’ajout d’un dispositif linguistique ou non linguistique donnant accès au récepteur à l’entité visé. La relation intersubjective est qualifiée de trois manières :

« Pas de divergence (des points de vue entre émetteur-énonciateur et récepteur visé) »,

« Coïncidence (de ces deux points de vue) » et « Divergence (de ces deux points de vue) ». Le cas « Pas de divergence » se subdivise en deux types : celui des énoncés nominaux à un émetteur-énonciateur particulier et celui des énoncés nominaux affichés (anonymes et publics car adressés à tout lecteur) dont la seule instance énonciative pertinente est le lecteur des énoncés. Pour le cas « Pas de divergence » où seul est envisagé le point de vue de l’émetteur-énonciateur particulier, cas oral représenté pour les énoncés nominaux à l’écrit, seuls les désignations in situ avec perception et avec modalisation peuvent fonctionner ; ces désignation in situ se construisent seulement à partir du point de vue de l’émetteur-énonciateur sans envisager aucun autre point de vue.

Pour la relation intersubjective qualifiée de coïncidente, ce sont la désignation in situ avec script, avec perception ou avec modalisation qui peuvent la concerner ; le script est déclenché justement par la présence des deux instances différentes dont le

DEUXIÈME PARTIE Ch. VII Contraintes pragmatique et énonciative

point de vue porte sur une même chose ; et la désignation in situ avec perception ou avec modalisation qui se construisent seulement à partir du point de vue de l’émetteur-énonciateur peut quand-même fonctionner dans la situation où d’une part, coïncident pour certaines raisons le point de vue de l’émetteur-énonciateur et celui du récepteur visé et où, d’autre part, l’émetteur-énonciateur a conscience des raisons de cette coïncidence. A l’écrit, dans le cas de divergence des points de vue entre l’émetteur-énonciateur et le récepteur visé, la désignation in situ avec script y est complètement écartée. Ce qui est naturel parce que le script présuppose en effet la coïncidence des points de vue entre l’émetteur-énonciateur et le récepteur visé. Ce sont les désignations in situ respectivement avec perception décrite, avec nominalisation, avec énumération et avec complément en tête qui présupposent surtout la divergence des points de vue. Ces désignations in situ s’énoncent de telle façon que le lecteur-récepteur avec qui le scripteur-énonciateur ne partage ni la vue ni la situation doit pouvoir repérer par lui-même l’entité désignée. Les désignations in situ avec étiquetage, avec dispositif de présentation thématique et avec dispositif de présentation cadre peuvent apparaître aussi pour le cas de divergence, car ils se construisent à partir du point de vue du récepteur visé. La désignation in situ avec perception et avec modalisation qui se comportent jusqu’ici de la même manière se distinguent ; tous les deux se construisent seulement à partir du point de vue de l’émetteur-scripteur, la désignation in situ avec modalisation garde une trace dans les énoncés alors que ce n’est pas le cas pour la désignation in situ avec perception. Dans le cas de la désignation in situ avec modalisation, l’entité désignée est l’objet de la modalisation qui est marquée dans la langue ; dans le cas de la désignation in situ avec perception, l’entité désignée est l’objet de la perception qui n’est pas marquée dans la langue. Ainsi la désignation in situ avec perception nécessite, si l’énoncé nominal vise un récepteur, un dispositif tel qu’un geste d’index, une apostrophe ou bien des expressions comme « là », etc., qui donne au récepteur visé l’accès à l’entité désignée. Un tel dispositif peut accompagner la désignation in situ avec modalisation, mais il n’est pas indispensable. Enfin c’est le cas de « Absence de divergence » du discours affiché dont le seul énonciateur est le lecteur des énoncés nominaux. Nous avons déjà mentionné que les désignations in situ avec étiquetage, avec dispositif de présentation thématique et avec dispositif de présentation cadre se construisent à partir du point de vue du récepteur visé. Ces désignations in situ présupposent donc surtout l’absence de divergence des points de vue et, en tant que

DEUXIÈME PARTIE Ch. VII Contraintes pragmatique et énonciative

seul point de vue pertinent, le point de vue du lecteur-récepteur. Les désignations in situ sous forme énumérée et au moyen d’une nominalisation qui se construisent de façon telle que le récepteur peut repérer l’entité désignée à partir de son propre point de vue peuvent aussi fonctionner dans l’absence de divergence du discours affiché. La désignation in situ avec modalisation et avec complément en tête sont en principe écartées dans cette relation intersubjective.

En résumé, selon la nature de la relation des points de vue entre l’émetteur-énonciateur et le récepteur visé, il y a des désignations in situ compatibles et des désignations in situ écartées, et chaque désignation in situ d’une part exige, d’une part des séquences nominales au trait au subjectif, ou borné (délimité) et d’autre part, exclut des séquences nominales aux traits opposés. On résumera cela de la façon suivante :

« ✔ » : la désignation in situ qui fonctionne

« - » : la désignation in situ qui ne fonctionne pas

« -* » : la désignation in situ qui, en principe, ne fonctionne pas195

195 Nous n’entrons pas dans le détail de ces cas dans cette thèse.

Recherche co-énonciative

Pas de divergence (émetteur)

Coïncidence Divergence Pas de divergence (lecteur)

Etiquette (trait –subjectif) - - ü ü

Thème (trait –subjectif) - - ü ü

Cadre (trait –subjectif) - - ü ü

Perception (trait +borné) ü ü ü * -

Modalisation (trait +borné) ü ü ü -*

Script (trait –subjectif) - ü - -

Perception décrite (trait +borné) - - ü -

Nominalisation (trait +borné) -* -* ü ü

Enumération (trait –subjectif) -* -* ü ü

Complément (trait –subjectif) - -* ü -*

DEUXIÈME PARTIE Ch. VII Contraintes pragmatique et énonciative

Avec ce tableau sur les contraintes pragmatique et énonciative pesant sur chaque désignation in situ, nous pouvons en partie cerner les choix concernant la configuration des énoncés nominaux. Dans la section suivante, nous examinerons les facteurs externe (cotexte/contexte) et interne (composant linguistique) de l’énoncé nécessaires à chaque désignation in situ, pour ensuite, en synthétisant les conditions pragmatique, énonciative et sémantico-linguistique ainsi décrites dans la troisième partie, rendre compte, de la configuration spécifique des énoncés nominaux attestés.

DEUXIÈME PARTIE Ch. VIII Facteurs non linguistiques ou composants linguistique s servant à la désignation in sit u

CHAPITRE VIII

Facteurs non linguistiques et composants linguistiques servant à la désignation in situ

Comme nous l’avons dit précédemment, la configuration des énoncés nominaux en français écrit est relativement hétérogène comme le montre la diversité des constituants utilisés. Nous pouvons les citer, sans parler des noms, en les classant dans quatre groupes :

a) Déterminant : sans déterminant, articles indéfinis, articles définis, articles partitifs, déterminants possessifs, déterminants démonstratifs

b) Modificateur : adjectifs, compléments du nom, propositions relatives, participes passés, participes présents

c) Complément adverbal : adverbes, groupes prépositionnels, propositions subordonnées

En plus de tout cela, l’hétérogénéité formelle des énoncés nominaux vient aussi des traits que porte le nom constituant le noyau des énoncés nominaux : concret/ abstrait, dense/ comptable, nominalisation, commun/ propre. Il faut aussi considérer leur forme de présentation énumérée. Nous proposons donc dans ce chapitre de tenter d’expliquer des éléments importants de cette hétérogénéité sans pouvoir prétendre cependant à l’exhaustivité. Pour cela, nous nous concentrerons donc sur deux contraintes, pragmatique et énonciative, que nous venons de décrire au chapitre VII. Les éléments cités ci-dessus seront ainsi traités dans ce cadre. Ce qui est important, c’est de voir si, pour telle désignation in situ dans telle situation, tel ou tel élément est opératoire pour la spécification de l’entité désignée et adéquat à la situation intersubjective concernée. Le fonctionnement de ces éléments dans les énoncés nominaux n’est pas toujours identique à celui que l’on trouve normalement dans les énoncés verbaux. Nous examinerons

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d’abord les facteurs externes de l’énoncé nominal, i.e. le cotexte/ le contexte, nécessaires à certains types de la désignation in situ (Infra. 1.), pour passer ensuite aux facteurs internes, i.e. aux composants linguistiques de l’énoncé nécessaires à d’autres types de la désignation in situ (Infra. 2.)