• Aucun résultat trouvé

Partie II : MCS et MECG, quelques spécifications pour l’économie algérienne

Chapitre 4 : structure et caractéristique du MECG pour l’économie algérienne

1. Structure du modèle EXTER

Sous sa forme statique, ce modèle comporte les équations de comportement (fonction de production, fonctions d’utilité, fonction d’importation et d’exportation) et les équations de contrôle (fonction d’équilibre des marchés et la fermeture macroéconomique). Le choix des formes fonctionnelles ainsi que les règles de fermeture dépendent de chaque cas d’étude et des hypothèses de départ.

1.1. Les activités de production

Les producteurs maximisent leurs profits à un certain niveau de technologie, de prix des intrants et des outputs. Une parfaite complémentarité est supposée entre la valeur ajoutée et les consommations intermédiaires. Ces derniers sont à leur tour représentés par une fonction Leontief de consommations intermédiaires provenant des différents secteurs, importés ou produits localement. La valeur ajoutée est une fonction de type Cobb-Douglas entre le capital et le travail. Par contre, la valeur ajoutée du secteur public est composée exclusivement de salaire.

Cela nous donne la configuration suivante :

𝐿𝐷𝑡𝑟 Demande de travail du secteur échangeable tr, 𝐸𝑋𝑡𝑟 Exportation, 𝑉𝐴𝑡𝑟 Valeur ajoutée du secteur échangeable tr, 𝐷𝐼𝑖,𝑡𝑟 Consommation intermédiaire en biens i de la branche échangeable tr, 𝑋𝑆𝑡𝑟 Production du secteur échangeable tr, 𝐾𝐷𝑡𝑟 Demande de capital du secteur échangeable tr, 𝐷𝑡𝑟 Vente sur le marché domestique, 𝐷𝐼𝑇𝑡𝑟 Demande intermédiaire totale en bien échangeable tr.

Le total de la demande intermédiaire est composé de celle des secteurs produisant des biens marchands tr et du secteur public ntr. Quant à la production, elle est directement affectée au marché local 𝐷𝑡𝑟 ou à l’exportation 𝐸𝑋𝑡𝑟 ou les deux.

1.2. Le comportement des agents économiques

Les agents présents dans le modèle sont ceux identifiés dans la MCS, mais leur rôle et leur comportement au sein de l’économie sont différents. Les ménages salariés reçoivent une partie de leur revenu, comme rémunération des salaires et l’autre part, sous forme de transfert de l’Etat et des autres agents. Le revenu des ménages capitalistes est composé exclusivement des revenus du capital et des transferts. Ce revenu est utilisé pour payer les taxes, transférer une partie vers les autres agents, consommer et épargner ce qui reste. La taxe est une part fixe du revenu des ménages, ainsi que l’épargne est une part fixe du revenu disponible après transfert. La fonction d’utilité des ménages est une relation Cobb-Douglas entre la propension à épargner et la part du budget allouée à la consommation, ils maximisent leurs utilités en choisissant leur niveau de consommation, par rapport au revenu et aux prix. Le budget du gouvernement est constitué d’impôt direct et de taxes sur l’importation et l’exportation. L’utilisation de ce revenu est ventilée entre les transferts entre les agents et la consommation

𝑉𝐴𝑡𝑟 + ∑ 𝐷𝐼𝑖,𝑡𝑟 𝑖 = 𝑋𝑆𝑡𝑟 𝑉𝐴𝑛𝑡𝑟+ ∑ 𝐷𝐼𝑖,𝑛𝑡𝑟 𝑖 = 𝑋𝑆𝑛𝑡𝑟 𝐿𝐷𝑡𝑟 𝐾𝐷𝑡𝑟 𝐿𝐷𝑛𝑡𝑟 𝐷𝐼𝑇𝑡𝑟 𝐸𝑋𝑡𝑟 𝐷𝑡𝑟

d’une quantité de biens et services. Le revenu des entreprises est composé de rémunérations du capital et transfert fixe. Le reste du monde reçoit son revenu des importations, d’une part de la rémunération du capital et d’un transfert fixe, sous forme d’intérêt payé par l’État et de profit d’entreprises. Ce revenu est utilisé pour financer les exportations d’une part, et d’autre part pour assurer des transferts comme les dividendes versés aux entreprises locales, ainsi que les aides octroyées à l’État.

1.3. Le système des contraintes

Le système de contraintes ou encore appelé « les règles de clôtures » décrit d’une part le comportement des facteurs de production et les marchés des biens et services et d’autre part l’équilibre des agrégats macroéconomiques comme les dépenses publiques et l’investissement total. Ces contraintes imposées au modèle doivent être satisfaites par le système économique dans son ensemble, mais elles ne rentrent pas dans les décisions propres de chaque agent économique.

1.3.1. Le marché des biens

Pour résumer le fonctionnement des marchés, on peut dire que les biens échangeables ou biens marchands sont vendus sur le marché local et à l’international, en suivant une fonction d’élasticité de transformation constante (CET). La demande d’exportation dépend du prix domestique et du prix international, la capacité d’exportation pour chaque entreprise est une part de la production exportée, et l’élasticité de transformation représente le degré de transformation de la vente domestique et de l’exportation sur le marché international. La demande locale en biens et services est satisfaite par la production locale et par l’importation. L’hypothèse d’Armington est retenue sur la substitution imparfaite des produits locaux, l’agent choisit de consommer entre les produits locaux et ceux importés, selon la fonction CES. La demande de produits locaux et importés dépend directement de leur prix relatif. Cela se schématise de la manière suivante :

𝐸𝑋𝑡𝑟 Exportation, 𝑉𝐴𝑡𝑟 Valeur ajoutée du secteur i, 𝐷𝐼𝐼,𝐽 Consommation intermédiaire en biens I de la branche j, 𝑋𝑆𝑡𝑟 Production du secteur i, 𝐷𝑡𝑟 Vente sur le marché domestique, 𝑄𝑡𝑟 Ressources totales en produit composite, 𝑀𝑡𝑟 Importations, 𝑇𝐼𝑡𝑟 Taxes indirectes, 𝑇𝐼𝑀𝑡𝑟Droit de douane, 𝐷𝐼𝑇𝑡𝑟Demande intermédiaire totale en bien i, 𝐶𝑡𝑟 Consommation en biens i des ménages en volume, 𝐼𝑁𝑉𝑡𝑟Demande d’investissement en volume

Le produit composite 𝑄𝑡𝑟 auquel s’ajoutent des taxes indirectes 𝑇𝐼𝑡𝑟 et des droits de douane 𝑇𝐼𝑀𝑡𝑟 sont destinés à la consommation des ménages 𝐶𝑡𝑟, aux consommations intermédiaires et à l’investissement des entreprises. La production totale de biens non marchands est entièrement destinée à la consommation publique.

1.3.2. Le marché des facteurs

Le capital est spécifique à chaque secteur d’activité, par contre le prix du capital varie d’un secteur à l’autre. Le travail est parfaitement mobile entre les secteurs, nous supposons également une situation de plein emploi. L’équilibre sur le marché du travail est donné par l’égalité entre l’offre et la demande en travail. La rémunération totale du travail est versée

𝑉𝐴𝑡𝑟 + ∑ 𝐷𝐼𝑖,𝑡𝑟 𝑖 = 𝑋𝑆𝑡𝑟 𝐸𝑋𝑡𝑟 𝐷𝑡𝑟 𝑄𝑡𝑟 𝑀𝑡𝑟 𝑇𝐼𝑡𝑟 + 𝑇𝐼𝑀𝑡𝑟 𝐷𝐼𝑇𝑡𝑟 𝐶𝑡𝑟 𝐼𝑁𝑉𝑡𝑟

exclusivement aux ménages salariés. Quant au revenu du capital, il est distribué selon des parts, entre les ménages capitalistes, les entreprises et le reste du monde.

1.3.3. Les contraintes macroéconomiques

Le modèle EXTER est caractérisé par un investissement reposant sur un système d’ajustement par l’épargne. La consommation publique et les transferts du gouvernement sont exogènes. Les taux d’imposition sont constants et la balance des paiements courants est fixe. Pour les ménages, l’épargne est une part du revenu disponible. L’épargne des entreprises est également déterminée par le modèle. Par conséquent, c’est le volume de l’investissement total qui s’ajuste pour satisfaire la condition d’équilibre entre l’épargne et l’investissement. Et enfin, le taux de change nominal est le numéraire, tous les prix utilisés dans le modèle y sont indexés.

Ce qui vient d’être présenté ci-dessus est une description synthétique du modèle EXTER. Cependant, pour la suite de notre travail, nous devons effectuer plusieurs modifications du modèle de base, afin d’être le plus proche possible de la réalité de l’économie algérienne, en particulier, pour le secteur public et celui des hydrocarbures. Le marché du blé fera également l’objet d’un traitement particulier afin de tester nos hypothèses de recherches.