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CHAPITRE I : LE CONTEXTE D’ETUDE

1.4. Situation démographique

1.4.2. Structure de la population Burundaise

La pyramide de la population burundaise par groupe d’âges et sexe présente une allure régulière, caractéristique des pays à forte fécondité et à forte mortalité : en effet, sa base est élargie et se rétrécit rapidement avec l’âge. En outre, il vit plus de femmes (51%) que d’hommes (49%) et cela est semblable à la situation d’autres pays, la mortalité frappant plus le sexe masculin que le sexe féminin en bas âges et aux âges avancés et à plus forte raison pour un pays qui sort de la guerre. Il est à remarquer que la société burundaise est à majorité monogame avec 30,7% contre 0,9% de polygames (EDSBIII,2016/2017) . Le

divorce n’est pas fréquent, mais le veuvage s’est aggravé (4%) suite à la confrontation armée qui a laissé plusieurs veufs (ves) derrière elle.

Graphique1.1. Pyramide de la population burundaise 2016

Source : ISTEEBU.

1.4.3 Fécondité des adolescents

Au Burundi, la fécondité des adolescents est très élevée mais tendant à la baisse suivant quelques caractéristiques. En effet, Au Burundi, 8 % des femmes âgées de 15-19 ans ont déjà commencé leur vie procréative : 6 % ont déjà eu, au moins, une naissance vivante et 2 % sont enceints de leur premier enfant. Le pourcentage de femmes âgées de 15-19 ans ayant déjà commencé leur vie procréative a diminué, passant de 10 % en 2010 à 8 % en 2016-2017. La fécondité précoce a diminué passant de 23% à 19% pour les filles non instruites et de 6% à 4% pour celle ayant un niveau secondaire ou plus. Notons aussi que la

fécondité a diminué suivant les régions, variant de 15% à 13% dans les provinces du Nord et de 7% à 2% dans les provinces du centre-est. (EDSB II, 2010 et EDSB III, 2016/2017).

1.4.4. Age à la première naissance

Au Burundi, l’âge médian des femmes de 25-49 ans à la première naissance est de 21,5 ans. Avant d’atteindre 18 ans exacts, 14 % avaient déjà eu leur première naissance et avant d’atteindre l’âge exact de 25 ans, cette proportion est de 77 %. En outre, cet âge médian n’a pas varié d’une manière générale depuis 2010. En effet, selon les résultats de l’EDSB, 2010, l’âge médian à la première naissance pour les femmes en milieu urbain est de 22,8ans contre 21,4ans pour celles vivant en milieu rural. En milieu urbain, les femmes de 25-49 ans ont leur première naissance 2,4 ans plus tard que celles du milieu rural, respectivement 23,7 ans et 21,3 ans (EDSBIII, 2016-2017).

1.4.5. Age à la première union

Au Burundi, les femmes ont tendance à entrer en première union beaucoup plus tôt que les hommes. L’âge médian à la première union est de 20,3 ans chez les femmes âgées de 25 à 49 ans et de 24,1 ans chez les hommes du même groupe d’âges. Près d’un quart des femmes de 25-49 ans (24 %) avait déjà contracté une première union avant d’atteindre 18 ans exacts. Chez les hommes, cette proportion n’est que de 3 %. L’âge médian à la première union chez les femmes de 25-49 ans n’a pratiquement pas subi de modification entre 1987 et 2016-2017 (autour de 20 ans). La même tendance est observée chez les hommes (EDSBII, 2010 et EDSBIII, 2016-2017).

1.4.6. Age aux premiers rapports sexuels

Selon les résultats de deux dernières enquêtes démographiques et de santé au Burundi, le pourcentage de femmes âgées de 25-49 ans ayant eu des rapports sexuels avant d’atteindre l’âge de 18 ans exacts a légèrement augmenté, passant de 25 % en 2010 à 28 % en 2016-2017.

Chez les hommes, ce pourcentage a légèrement diminué passant de 12 % en 2010 à 10 % en 2016-2017. L’âge médian aux premiers rapports sexuels chez les femmes âgées de 25 à 49 ans et chez les hommes de la même tranche d’âges n’a pratiquement pas subi de modification au cours des six dernières années (20 ans en 2010 contre 19,6 ans en 2016-2017 chez les femmes de 25-49 ans et respectivement 22,8 ans contre 22,9 ans chez les hommes de 25-49 ans).

1.4.7. Nombre idéal d’enfants

Les hommes et les femmes burundais aspirent à une famille de 4 enfants en moyenne.

Selon l’enquête démographique et de santé réalisée en 2010, pour l’ensemble des femmes de 15-49ans, le nombre idéal moyen d’enfants pour les femmes selon le groupe d’âge et selon certaines caractéristiques sociodémographiques est constant. Selon les mêmes résultats, la distribution des tailles idéales déclarées révèle que pour 25% des femmes de 15-49ans, le nombre idéal ne dépasserait pas trois enfants ; cependant, pour 13% le nombre idéal est de 6 enfants ou plus. Pour un tiers d’hommes, le nombre idéal est 3 et 11% en souhaiteraient au moins 6. Le nombre idéal d’enfants varie légèrement selon la région (d’un minimum de 3,8 à Bujumbura mairie à un maximum de 4,6 dans le Sud) et selon le niveau d’instruction (de 3,8 chez les femmes de niveau d’instruction secondaire à 4,4 chez celles sans instruction) (EDSB-II, 2010).

En effet, selon l’enquête démographique et de santé de 2016-2017, les résultats sont légèrement différents. Dans l’ensemble, un peu plus d’un tiers des femmes (36 %) considère que trois enfants est le nombre idéal. Cependant, pour plus d’une femme sur deux (53 %), la taille idéale devrait compter quatre enfants ou plus. Parmi les femmes sans enfant vivant, 40

% en voudraient trois et 26 % en souhaiteraient quatre. L’opinion des hommes sur la taille idéale de la famille n’est pas très différente de celle des femmes. En effet, pour 40 % des hommes, le nombre idéal d’enfants est de trois et, pour près de la moitié (49 %), ce nombre est d’au moins quatre enfants. Comme révèle les résultats de l’EDSB-III, le nombre idéal varie selon certaines caractéristiques : Pour les femmes, le nombre idéal d’enfants augmente légèrement avec l’âge (de 3,7 parmi celles de 20-24 ans à 4,0 parmi celles de 30-49 ans) et le nombre idéal d’enfants diminue légèrement avec le niveau d’instruction des femmes (de 4,0 chez les femmes sans niveau d’instruction à 3,7 parmi celles ayant le niveau secondaire ou supérieur.

Graphique 1.2 : Le nombre idéal d’enfants selon le niveau de vie et selon la période.

Source : Traitement des données des EDSBII &III.

1.4.8. Connaissance et utilisation de la contraception

Selon les résultats de deux enquêtes démographiques et de santé celle de 2010 (EDSB-II) et celle de 2016-2017(EDSB-III), l’utilisation des méthodes contraceptives chez les femmes de 15-49 ans en union a augmenté de façon générale au cours des 6 dernières années, passant respectivement de 22 % en 2010 et à 29 % en 2016-2017. En particulier, on note une augmentation du recours aux méthodes modernes au détriment des méthodes traditionnelles.

En effet, au cours de deux enquêtes, il a été demandé aux femmes si elles utilisaient actuellement une méthode contraceptive. Ces données ont permis d’estimer la prévalence par méthode pour l’ensemble des femmes de 15-49ans, pour les femmes en union. Les méthodes utilisées quelle que soient leur nature ont vu à la hausse sauf la DIU et pilule qui ont respectivement passé de 2.7 à 0.9 et 2.4 à 1.7.

Les autres méthodes comme « moderne, traditionnelle, injectables et implant » ont vu à la hausse passant respectivement de 18% à23%, de 4.1% à 5.6% ,10.4% à 11.6% et 0.6% à 6%.

4,4 4,5 4,4 4,1 3,7

3,9 4 3,6

3,7 3,2

0 1 2 3 4 5

LE PLUS PAUVRE PAUVRE MOYEN RICHE LE PLUS RICHE

2016/2017 2010

Graphique1.3 : tendance sur les types de méthodes contraceptives utilisées entre 2010-2016/2017 pour les femmes en union de 15-49ans.

Source : Exploitation des données des EDSBII&III.

1.4.9. Besoins non satisfaits en matière de planification familiale

La demande totale en planification familiale parmi les femmes de 15-49 ans en union au moment de l’enquête, a augmenté entre 2010 et 2016-2017, passant de 54 % à 58 %.

Dans la même période, le pourcentage de femmes ayant des besoins satisfaits a aussi augmenté, passant de 22 % à 29 %. Par contre, le pourcentage de femmes ayant des besoins satisfaits en matière de planification familiale n’a pratiquement pas changé (32 % en 2010 contre 30 % en 2016-2017). Notons que dans 32% des femmes en 2010, 22% sont pour l’espacement et 10% pour limiter les naissances alors qu’en 2016-2017, 30 % des femmes en union ont des besoins non satisfaits en matière de planification familiale dont 16 % pour espacer les naissances et 14 % pour les limiter.

1.4.10. Mortalité des enfants de moins de 5ans, mortalité maternelle et mortalité adulte

Niveau et tendance de la mortalité des enfants de moins de 5ans

La santé des enfants reste au cœur des préoccupations du Gouvernement du Burundi. En vue d’atteindre les OMD dont l’un des objectifs est de réduire des deux tiers le taux de mortalité infanto-juvénile entre 1990 et 2015 (OMD4), le gouvernement a adopté un certain nombre de mesures visant à l’amélioration de la situation et la réduction des taux de mortalité, notamment par la mise en place de la politique de la gratuité des soins des enfants de moins

21,9

de 5 ans, le renforcement des activités de prise en charge des cas de malnutrition et la prise en charge des indigents.

Dès lors, Les informations sur la mortalité des enfants sont pertinentes pour l’évaluation démographique de la population. En effet, elles sont considérées comme un indicateur important du développement socio-économique et de la qualité de vie d’un pays.

Elles peuvent aussi permettre d’identifier les enfants qui courent des risques élevés de mortalité et de mettre en place des stratégies pour réduire ces risques, comme par exemple, la promotion de l’espacement des naissances.

Partant des données des enquêtes démographiques et de santé depuis la première jusqu’à la troisième, Leurs comparaisons entre 1987 et 2016-2017 montre une baisse des niveaux des trois composantes de la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Estimé en 1987 à 74 ‰, le quotient de mortalité infantile est passé à 59 ‰ en 2010 et à 47 ‰ en 2016-2017

Graphique 1.4 : tendance de la mortalité des enfants de moins de 5ans selon la période

Source : Exploitation des données EDSBI,II&III.

EDSBI 1987 EDSBII 2010 EDSBIII 2016/2017

31 23

Mortalité maternelle

Les décès maternels constituent des décès liés à la grossesse, à l’accouchement et à ses suites au cours du premier mois après l’accouchement. C’est le domaine de la santé où l’on note des écarts les plus importants entre les pays en développement et les pays développés. Selon un rapport de l’OMS, 2008, sur les 35.8000décès maternels survenus en 2008, 99% se sont produits dans les pays en développement, dont la moitié en Afrique subsaharienne. Dans les pays développés, le rapport de mortalité maternelle se situe, en moyenne, autour de 14 décès pour 100.000 naissances vivantes. Dans les pays en développement, il est estimé à 290 décès pour 100.000 naissances vivantes, soit 21 fois plus élevé que dans pays développés (Rapport OMS, 2008). Les causes de ces décès sont connues et ont été identifiées. Il s’agit essentiellement du diagnostic tardif des complications de la grossesse, de l’arrivée tardive dans structures sanitaires pour accoucher ou de l’administration tardive de soins appropriés. La plupart de ces décès pourraient être évitée si les femmes avaient accès aux soins prénatals adéquats et si les accouchements étaient assistés par une personnelle qualifiée.

Selon ces estimations de l’OMS, la mortalité maternelle au Burundi reste très élevée malgré le recul observé. Toujours selon les données de l'OMS, entre 1990 et 2010, le ratio de mortalité maternelle au Burundi serait passé de 1580 décès pour 100.000 naissances vivantes à 1085 décès pour 100.000 naissances vivantes, soit un recul de 31%. La mortalité maternelle serait plus élevée que celle estimée pour l’ensemble de l’Afrique (2 fois plus élevée en 2010) et pour l’ensemble du monde (4,6 fois plus élevée en 2010). Au recensement de 2008 au Burundi, ce ratio était estimé à 866 décès pour 100.000 naissances vivantes tandis qu’il était estimé à 500 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes pour la période 2004-2011 à l’EDS de 2010 (calculé à partir des déclarations sur la survie des sœurs).

En vue d’accroître l’accès aux soins de santé de certaines catégories de personnes vulnérables, le gouvernement du Burundi a mis en place, depuis mai 2006, la politique des soins des enfants âgés de moins de 5 ans et des soins liés à la grossesse et à l’accouchement dans les formations sanitaires publiques et assimilées. Des audits de décès maternels viennent d’être introduits dans les formations sanitaires de toutes les provinces sanitaires et autopsies verbales dans la communauté afin d’améliorer la qualité de la prise en charge de ses catégories. De plus, le gouvernement du Burundi est en train de renforcer les capacités en Soins Obstétricaux et Néonatals d’ Urgence de Base /Complet (SONUB/C) et en technique

d’anesthésie du personnel médical. Le taux de mortalité maternelle(TMM) est estimé à 500 décès maternels pour 100000 naissances vivantes pour la période 2004-2011(EDSB-II, 2010)

La comparaison des résultats de l’EDS-III, 2016/2017 avec ceux de l’EDSB-II, 2010, montre que la proportion de naissances qui ont eu lieu dans un établissement de santé a augmenté (60 % contre 84 %) et que les accouchements à la maison sont devenus moins fréquents (36 % contre 12 %). Cette baisse a autant concerné le milieu urbain que le milieu rural (respectivement 12 % en 2010 contre 4 % en 2016-2017 et 38 % contre 13 %).

La proportion de naissances assistées par du personnel qualifié a augmenté de manière importante entre 2010 et 2016-2017, passant de 60 % à 85 %. Cette augmentation a concerné les deux milieux de résidence, en particulier, le milieu rural où la proportion de naissances dont l’accouchement a été assisté par du personnel qualifié est passée de 58 % à 84 %.

1.4.11. Insusceptibilité post-partum

L’insusceptibilité post-partum est la Période pendant laquelle on considère qu’une femme ne court pas de risque de tomber enceinte, soit parce qu’elle est en aménorrhée post-partum et/ou en abstinence post-post-partum. La durée et l’intensité de l’allaitement influencent la durée de l’aménorrhée, qui offre une protection contre la conception. Pour 47 % des naissances ayant eu lieu durant les 3 années précédant l’enquête, les mères sont en aménorrhée, 10 % en abstinence et 50 % ne sont pas susceptibles de tomber enceintes. Au Burundi, la durée médiane de l’aménorrhée post-partum a augmenté passant de 14,5 mois en 2010 à 16,4 mois en 2016-2017.(EDS_III 2016/2017)

Par contre, on ne note aucun changement dans la durée médiane de l’abstinence post-partum sur la même période (1,2 mois en 2010 et en 2016-2017). Globalement, la durée médiane de l’insusceptibilité a augmenté, passant de 15,3 mois en 2010 à 17,3 mois en 2016-2017.

On peut prendre comme hypothèse que la variation de la durée post-partum a joué une grande importance sur l’évolution de la fécondité tendant à la baisse.

1.5. Les croyances religieuses

Les Burundais sont de religion chrétienne en majorité catholique,64% des hommes et 62 %des femmes de la population en 2010 contre 57% des femmes et 62% des hommes en 2016/2017. En outre, 26% des femmes et 31 % des hommes sont protestants en 2010 et environ un tiers des femmes (34 %) et 28 % des hommes sont des protestants en 2016/2017 .

Les autres religions ne sont que très faiblement représentées : ce sont notamment les musulmans représentant 2,2 %, les adventistes 2,1 %, les sans religions 1,4 % et les témoins de Jéhovah 0,8 % et la religion traditionnelle 0,2 % avec des écarts insignifiants dans toutes les enquêtes (EDSB-II, 2010et EDS-III, 2016/2017).

Il faut noter qu’avant l’arrivée de ces religions, il y avait la religion traditionnelle.

Cette dernière a été longtemps combattue par le christianisme venue d’Europe et se trouve presque en disparition.

Quoiqu’il en soit, les croyances traditionnelles d’une part et les religions révélées d’autre part, influent sur les comportements procréateurs des femmes à cause des valeurs qu’elles accordent à la fécondité. Car selon ces croyances, « c’est Dieu qui donne l’enfant » n’est pas interprété de la même manière par leurs pasteurs.

1.6. Politique de population

Pour certains auteurs, «Une politique de population est constituée d’un ensemble cohérent de mesures qu’un gouvernement adopte en vue de réaliser certains objectifs du développement à travers des programmes ou des actions susceptibles d’influer sur la situation et/ou la structure démographique des populations » (Ruzibiza et Kane, 2000) (cité par Njeck, 2018-2019). Elle s’inscrit tout naturellement dans le contexte historique et culturel bien précis : celui des pays pour lesquels elle est élaborée. Une politique démographique détermine une certaine évolution de la population, tout en étant dans le même temps conditionnée par une évolution : donc les textes législatifs, de nature non directement démographique comme par exemple les législations sur le divorce ou la fiscalité peuvent avoir une influence sur l’évolution globale de la fécondité. Cela explique la volonté croissante des gouvernements d’intégrer les mesures démographiques dans leurs plans généraux définissant l’évolution globale de la situation économique et sociale du pays.

En matière de population, la vision 2025 du gouvernement prévoit de mettre en place une politique démographique agressive, dont le but est de réduire le taux de croissance de 2,4% à 2%,baisser l’ISF de 6,2 à 3 enfants par femme et augmenter l’espérance de vie de 49 à 60 ans .Ceux-ci de 2008 à l’horizon 2025. Il s’agit de mettre en œuvre une politique de réduction de la fécondité, dans la mesure où la réduction de la mortalité qui est un objectif universel figure déjà dans tous les plans de développement nationaux au Burundi en raison du niveau encore élevé des indicateurs y afférents et de l’engagement du pays dans la réalisation des OMD.

1.6.1. Politique de santé maternelle

Le Burundi a initié plusieurs programmes visant l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant. Pour atteindre l’OMD5 (amélioration de la santé maternelle), le Burundi s’est engagé à réduire de ¾ la mortalité maternelle entre 1990 et 2015.

1.6.1.1. Cadre institutionnel de mise en œuvre des politiques de santé maternelle La politique de santé maternelle s’est greffée sur la politique de planification familiale au Burundi. Cette dernière est venue répondre à deux problématiques mises en avant par les organismes internationaux et les gouvernements : l’intégration de la variable population dans tout programme de développement et l’émancipation de la femme (Hakizimana, 2002).

Les résultats du premier recensement général de la population et de l’habitat de 1979 ont révélé l’ampleur de l’explosion démographique au Burundi (Hakizimana, 2002). Dès 1982, la croissance démographique très élevée est décrite comme un handicap au développement socio-économique du pays, mais l’opinion burundaise, y compris dans la classe dirigeante, était alors réticente à l’idée de limitation des naissances.

En 1983, lors de la XIVème session du comité central du parti UPRONA (parti unique à l’époque), le gouvernement a officiellement adopté la politique de planification familiale (Hakizimana, 2002, p. 48). C’est dans cet esprit que le gouvernement signa et approuva le projet de « Développement intégré de santé maternelle et infantile, planification familiale et éducation sanitaire » (Ministère de la condition féminine, FNUAP-CEA, 1984). Ce projet devait commencer à Muramvya (centre du pays) pour s’étendre ensuite à Ngozi et Kayanza (Nord du pays), puis Bujumbura et Gitega. « Ses activités concernaient essentiellement la standardisation des activités de surveillance de la grossesse, de l’accouchement, de la consultation de nourrissons et l’intégration effective de la planification familiale dans les activités de la santé maternelle et infantile » (Hakizimana, 2002,). Les autorités étaient convaincues qu’une fois la politique expliquée à la population, la pratique de la contraception suivrait automatiquement (Hakizimana, 2002). Or, ce projet n’a pas connu un grand succès dans la mesure où les mentalités, les croyances culturelles ne se modifient pas rapidement, et ce, d’autant plus chez des populations analphabètes.

En 1987, le Projet « santé et population » a pris la relève. L’accent a été mis sur des activités telles que la formation permanente du personnel de santé, la mise en place des superviseurs régionaux de santé maternelle et infantile et de la planification familiale, la

sensibilisation des partenaires et la fourniture de méthodes contraceptives dans des centres de santé.

En 1991, le Bureau de Coordination du Programme National de Planification Familiale (CPPF) est créé. Il a pour mission de coordonner, d’orienter et de guider toutes les activités en rapport avec la planification familiale.

L’un des effets de l’adhésion du Burundi à la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (1994 au Caire) est la mutation, par le décret n°100/033 du 30 mars 1999, du Bureau de Coordination de la Planification Familiale (CPPF) en Programme National de santé de la Reproduction (PNSR). Aujourd’hui, c’est à travers le PNSR que le pays initie plusieurs programmes visant l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant. Il s’agit d’une administration personnalisée placée directement sous l’autorité du Ministre de la santé publique. Le niveau intermédiaire d’application du programme est constitué par les provinces sanitaires. Le PNSR est chargé de coordonner toutes les activités en rapport avec la santé de la reproduction « spécialement en ce qui concerne la maternité à moindres risques, l’allaitement maternel, la régulation de la fécondité et la santé de la reproduction des jeunes et des adolescents » (Ministère de la Santé Publique, 2003, p. 15). La coordination des activités d’information, d’éducation et de sensibilisation de la population pour que celle-ci utilise les services de consultations prénatales, d’accouchement assisté par un personnel

L’un des effets de l’adhésion du Burundi à la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (1994 au Caire) est la mutation, par le décret n°100/033 du 30 mars 1999, du Bureau de Coordination de la Planification Familiale (CPPF) en Programme National de santé de la Reproduction (PNSR). Aujourd’hui, c’est à travers le PNSR que le pays initie plusieurs programmes visant l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant. Il s’agit d’une administration personnalisée placée directement sous l’autorité du Ministre de la santé publique. Le niveau intermédiaire d’application du programme est constitué par les provinces sanitaires. Le PNSR est chargé de coordonner toutes les activités en rapport avec la santé de la reproduction « spécialement en ce qui concerne la maternité à moindres risques, l’allaitement maternel, la régulation de la fécondité et la santé de la reproduction des jeunes et des adolescents » (Ministère de la Santé Publique, 2003, p. 15). La coordination des activités d’information, d’éducation et de sensibilisation de la population pour que celle-ci utilise les services de consultations prénatales, d’accouchement assisté par un personnel