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Analyse descriptive de la fécondité par groupes d’âge de la femme

CHAPITRE III : DONNEES ET METHODES STATISTIQUES D’ANALYSE

3.3. Méthodes d’analyse

4.1.1. Analyse descriptive de la fécondité par groupes d’âge de la femme

a) Fécondité et les variables socioculturelles

Le nombre moyen d’enfants par groupe d’âge des femmes et milieu de résidence Le milieu de résidence exerce une influence significative sur la descendance finale. A tous les groupes d’âges à l’exception des femmes jeunes d’âges compris entre 15-24ans et pour toutes les périodes, les femmes résidant en milieu rural ont en moyenne plus d’enfants que leurs consœurs résidant en milieu urbain. En clair, le passage du milieu rural au milieu urbain se traduit par une baisse de la descendance des femmes, et ce pour le long de cette périodes d’observation. Le milieu de résidence est donc un important facteur de différenciation en matière de fécondité.

Aussi, c’est le groupe d’âge de 35 -49ans que la baisse est remarquable entre ces deux périodes comme le montre le Tableau 4.1 ainsi que celui de 25-34ans du milieu urbain.

Quant à l’indice synthétique de fécondité légitime, nous remarquons que si une femme urbaine de 15ans était soumise à chaque groupe d’âges aux mêmes conditions de fécondité,

elle aurait 7,6 enfants en 2010 et 1 enfant de plus en 2017. Dans les mêmes conditions pour une femme rurale, elle aurait 9,5 enfants en 2010 qui restera constant en 2017 (tableau 4a.1a en annexe).

Tableau 4.1. Parité atteinte selon le milieu de résidence de la mère sur la période 2010-2017.

Modalités 15-24ans 25-34ans 35-49ans 2010 2017 variation 2010 2017 variation 2010 2017 Variation

Urbain 1,13 1,43 0,3 2,92 2,73 -0,19 5,17 5 -0,17

Rural 1,21 1,49 0,28 3,46 3,55 0,09 6,55 6,25 -0,3

Ensemble 1,37 1,49 0,12 3,4 3,46 0,06 6,45 6,13 -0,32

Source : traitement des données des EDSBII&III, 2010 et 2016/2017.

Le nombre moyen par femme et la région de résidence

La région de résidence est significativement associée au seuil de 5% pour toutes les périodes.

Pour la période de 2010 dans tous les groupes d’âges, deux régions sur cinq ont en moyenne plus d’enfants par femme que les trois autres (tableau 4.1 en annexe). Le nombre moyen d’enfant par femme au groupe d’âges de 35-49ans le plus élevé est observé dans les régions d’Ouest et du Sud (tableau 4A.1).

Pour la période de 2017, ce sont les mêmes régions qu’en 2010 qui se distinguent pour un nombre moyen d’enfants par femme dans le même groupe d’âges (6.89 enfant et 6.66enfant par femme respectivement de l’Ouest et le Sud). En général, c’est la région de Bujumbura qui a moins d’enfants par femme par rapport aux autres et dans les deux périodes 2010-2017. On constate aussi qu’à l’intérieur de chaque groupe d’âge il y a eu baisse du nombre moyen d’enfant par femme à l’exception du groupe des jeunes femmes (15-24ans) où il y a eu une légère augmentation. Pour toutes les femmes pris séparément suivant leurs régions de résidence, l’indice synthétique de fécondité légitime montre que le nombre d’enfant augmenterait chez une femme soumise aux mêmes conditions de fécondité dans les régions de Bujumbura, centre-Est et le sud passant respectivement de 6.68 à 8.12, 8.78 à 10.2 et de 9.88 à 10.44 enfants par femme(tableau4.A1 en annexe).

Tableau 4.2. Parité atteinte selon la région de résidence de la mère sur la période 2010-2017

15-24 25-34 35-49

Modalités 2010 2017 variation 2010 2017 Variation 2010 2017 Variation

Bujumbura 1,29 1,64 0,35 2,77 2,6 -0,17 4,86 4,58 -0,28

centre-Est 1,26 1,36 0,1 3,21 3,31 0,1 6,37 6,12 -0,25

Nord 1,35 1,43 0,08 3,43 3,43 0 6,32 6,08 -0,24

Ouest 1,57 1,64 0,07 3,74 3,82 0,08 6,89 6,42 -0,47

Sud 1,37 1,41 0,04 3,51 3,65 0,14 6,66 6,39 -0,27

Ensemble 1,29 1,49 0,2 3,45 3,46 0,01 6,45 6,13 -0,32

Source : Traitement des EDSBII, 2010 et EDSBII, 2016/2017

Parité moyenne et l’exposition aux médias

L’exposition aux médias discrimine la parité des femmes en union au Burundi. En effet, pour la période de 2010 les femmes moyennement exposées aux médias (TV, radio ou journaux) font plus d’enfants que les autres. Elles ont en moyenne 4.23 enfants par femme contre 3,79 pour les femmes faiblement exposées aux médias et 3.65 pour celles qui ne sont plus exposées aux médias (tableau 4.1 en annexe). A l’intérieur de chaque groupe d’âges, les résultats de l’ANOVA indiquent que le nombre moyen d’enfants par femme n’est pas significativement associé à l’exposition aux médias pour la période de 2010. Par contre, le nombre moyen d’enfant à l’intérieur des groupes de 25-34ans et 35-49ans est significativement associé au seuil de 5% pendant la période de 2017 à l’exception du groupe des jeunes femmes (15-24ans).

Pour la période de 2010-2017, c’est dans le groupe d’âges de 35-49ans qui est vu à la baisse du nombre moyens d’enfants par femme excepté aux femmes qui s’exposent faiblement aux médias. En effet, pour les femmes qui sont faiblement, moyennement et fortement exposées aux médias ont respectivement augmenté de1.45%(6.2 à 6.29), diminué de 4.8%( 6.69 à 6.38) et aussi augmenté de 2.9% (5.98 à 5.81) du nombre moyen d’enfants par femme de 2010 à 2017(Tableau 4.3).

Selon les résultats du calcul de l’indice synthétique légitime (tableau 4.3 en annexe), nous trouvons qu’une femme de 15ans faiblement et moyennement exposée aux médias aurait respectivement en moyenne 8.55 et 9.55enfants en 2010 à la fin de sa vie féconde et 1 enfant de plus pour chacune de ces catégories de femmes en 2017. Dans les mêmes conditions de la

femme, celle dont l’exposition est élevée indique que le nombre restera constant tout le long de la période d’observation (soit 8.66 enfants par femme au cours de sa vie génésique).

Tableau 4. 3. La parité moyenne des femmes en union selon l’exposition aux médias et par période.

Source : Traitement des données des EDSB, 2010 et EDSB, 2016/2017

Nombre moyens d’enfants par femme et niveau d’instruction de la femme

Le niveau d’instruction de la femme influence négativement le nombre moyen d’enfants par femme. Dans chaque groupe d’âges et au niveau national, le nombre moyen d’enfants par femme diminue au fur et à mesure que le niveau d’instruction de la femme augmente. En effet, pour la période 2010 et au groupe d’âges 35-49ans, les femmes sans niveau d’instruction ont un nombre moyen d’enfants de6.53 et celles ayant un niveau secondaire ou plus ont en moyenne 4.51 enfants (voir graphique 4.6). Nous constatons que dans ce même groupe le nombre moyen d’enfants par femme est significativement associé au seuil de 5% avec le niveau d’instruction de la femme (tableau4.A1 en annexe).

Pour la période de 2017, les résultats du tableau 4.1 en annexe indiquent que dans tous les groupes d’âges l’association du nombre moyen d’enfants par femme et le niveau d’instruction de la femme est significative au seuil de 5%. La tendance montre que le groupe d’âge de 15-24ans contribue à la hausse générale du nombre moyen d’enfant par femme entre 2010 et 2017. Les résultats montrent que dans le groupe des femmes âgées 34-49ans, celles sans aucun niveau d’instruction, niveau primaire et celles de niveau secondaire et plus ont généralement moins d’enfants par femme de 2010 à 2017.

Pour tout âge et dans les deux périodes, d’après les résultats de l’indice synthétique de fécondité légitime, une femme de 15ans soumise aux mêmes conditions de fécondité à chaque groupe d’âges aurait en moyenne 9.55 enfants si elle n’a aucun niveau d’instruction, 9.2 enfants si elle a un niveau primaire et 8.77 avec un niveau secondaire et plus en 2010. La

Modalité

15-24 25-34 35-49

2010 2017 VARIATION 2010 2017 VARIATION 2010 2017 VARIATION

faible 1,35 1,48 0,13 3,42 5,56 2,14 6,2 6,29 0,09

moyen 1,38 1,51 0,13 3,54 3,44 -0,1 6,69 6,38 -0,31

élevé 1,38 1,49 0,11 3,08 3,33 0,25 5,98 5,81 -0,17

ensemble 1,37 1,49 0,12 3,4 3,46 0,06 6,45 6,13 -0,32

même femme de 15ans aurait en 2017 suivant le niveau d’instructions. Elle aurait 0.40 enfant de moins si elle n’a pas de niveau d’instruction, 0.8 enfant de moins si son niveau est primaire et 1 enfant de plus du niveau secondaire et plus.

Tableau4.4. Parité moyenne des femmes en union selon leur niveau d'instruction et par période

modalités

15-24 25-34 35-49

2010 2017 VARIATION 2010 2017 VARIATION 2010 2017 VARIATION

aucun 1,43 1,75 0,32 3,53 3,75 0,22 6,63 6,53 -0,1

primaire 1,3 1,44 0,14 3,48 4,46 0,98 6,31 5,93 -0,38

Secondaire 1,31 1,07 -0,24 2,31 2,26 -0,05 4,51 4,23 -0,28

Ensemble 1,37 1,49 0,12 3,4 3,46 0,06 6,45 6,13 -0,32

Source : Traitement de données des EDSBII ,2010 &EDSBIII, 2016/2017.

La parité moyenne de la mère et niveau d’instruction du conjoint

L’instruction du conjoint est un facteur de réduction de la parité moyenne des femmes.

Dans le groupe d’âges des femmes âgées (35-49ans) la parité moyenne diminue avec le niveau d’instruction (graphique 4.7). En effet, en 2010 les femmes dont leurs conjoints ont un niveau secondaire et plus ont une parité moyenne de 5.09 enfants comparativement à celles dont le conjoint n’est pas instruit qui ont 1.5 enfants de plus. Le même constat est fait dans en 2017 où les femmes du même groupe d’âge ayant un conjoint instruit ont en moyenne 4.64 enfants contre 6.47 chez les femmes dont le conjoint est non instruit. Ces différences sont statistiquement significatives au seuil de 5 % dans les deux années d’observation.

La graphique indique une tendance à la hausse de la fécondité pour les groupes d’âges jeunes contrairement à celui du groupe âgé des femmes Burundaises. Quant aux résultats de l’indice synthétique de fécondité légitime, nous constatons qu’une femme de 15ans dont son conjoint n’est pas instruis aurait en moyenne 9.32 enfants en 2010 à la fin de sa vie féconde et en 2017 un enfant de moins. Les mêmes résultats indique que la même femme dont le conjoint a un niveau secondaire et plus soumise à chaque groupe d’âges et aux mêmes conditions de fécondité aurait en 2010 une moyenne de 9.2 enfants à la fin de sa vie féconde et aurait 1 enfant de plus en 2017(10.1enfants) (tableau 4A.1 en annexe).

Tableau4.5. Parité moyenne selon le niveau d’instruction du conjoint et par période.

modalités

15-24 25-34 35-49

2010 2017 VARIATION 2010 2017 VARIATION 2010 2017 VARIATION

aucun 1,4 1,64 0,24 3,58 3,7 0,12 6,62 6,47 -0,15

primaire 1,33 1,46 0,13 3,42 3,54 0,12 6,47 6,08 -0,39

Secondaire

et + 1,47 1,29 -0,18 2,64 2,49 -0,15 5,09 4,64 -0,45

Ensemble 1,36 1,49 0,13 3,4 3,46 0,06 6,46 6,13 -0,33

Source : Traitement des données des EDSBII ,2010 & EDSBIII, 2016/2017

Le nombre moyen d’enfants par femme et la religion

L’analyse de la relation entre la religion et le nombre moyen d’enfant par femme montre que ces deux variables sont significativement associées au seuil de de 5% pour toutes les années dans tous les groupes d’âges à l’exception des femmes jeunes de 15-24ans en 2010 (Tableau 4.1). Comme la parité moyenne augmente avec l’âge de la femme, la graphique 4.8 ci -dessous montre que seul le groupe d’âge de 35-49 ans indique une différence significative entre religions. Pour cette dernière tranche d’âge, nous constatons que les protestants et autres religions ont en moyenne 1 enfant de plus que les catholique et les musulmans et ce dans les deux périodes d’observation. Cela va dans le même sens de nos attentes car la religion protestante demeure la plus attachée à la croyance qui prend pour un crime les femmes qui utilisent les méthodes de contraception.

Dans ce groupe d’âges, la tendance montre qu’il y a eu baisse de la fécondité dans toutes les religions entre les deux périodes d’observation.

Si une femme de 15ans de religion catholique, musulmane, protestante et autres était soumise à chaque groupe d’âges aux mêmes conditions de fécondité, elle aurait respectivement 9.68, 8.25, 8.91 et 10.58 en 2010. Dans les mêmes conditions, elle aurait suivant le même ordre 0.59 enfant de moins, 1.5 enfant de plus, 0.86 enfant de moins et 2.5 enfants de moins pour celles dont les religions sont moins représentés et sans religions confondus (tableau 4.1 en annexe).

Tableau 4.6.La parité moyenne selon la religion de la femme et par période

Source : Traitement des données des EDSB-II, 2010 et EDSB-III, 2016/2017 b) La fécondité et les variables socioéconomiques

Niveau de vie

En 2010, la parité moyenne par groupe d’âges n’est pas significativement associée au niveau de vie des ménages au seuil de 5%. Par contre, il est partiellement significatif au seuil de 5% en 2017 pour les groupes d’âges des femmes de 25-34ans et de 35-49ans. Nous constatons que les femmes de la catégorie d’âges de 25-34ans vivant dans les ménages riches ont contribué à la baisse pendant la période 2010-2017, alors que d’autres catégories n’ont baissé qu’à partir de l’âge compris entre 35-49ans. Pendant la même période et pour le même groupe d’âge, les résultats montrent que les femmes vivant dans les ménages riches ont significativement en moyenne moins d’enfants que les femmes des ménages pauvres (3.36 enfant par femme contre 3.40) (tableau 4.7).

Globalement, la différence n’est pas significative entre les catégories de niveau de vie des ménages et la parité moyenne des femmes. Le même constat se remarque au niveau de l’indice synthétique de fécondité légitime qui montre que quel que soit le niveau de vie des ménages, une femme de 15ans si elle est soumise à de chaque groupe d’âges et aux mêmes conditions de fécondité aurait en moyenne 9 enfants dans toutes les périodes d’observation (tableau4.A2 en annexe).

Tableau 4.7 : Parité moyenne des femmes en union selon le niveau de vie de leur ménage entre 2010-2017.

Source : Traitement des données des EDSB, 2010 & EDSB, 2016/2017.

Occupation de la femme

Le graphique 4.10 ci-contre indique que pour le groupe d’âge de 35-49ans les femmes employées ont en moyenne plus d’enfants que celles inactives pendant les deux périodes (5.21 contre 6.52 en 2010 et 5.10 contre 5.69 en 2017). Signalons que le tableau 4.2 en annexe montre une association significative au seuil de 5% de la parité atteinte et l’occupation de la femme dans tous les groupes d’âges et dans toutes les périodes. L’occupation de la femme est ainsi associée à une plus faible fécondité dans certains groupes d’âges; ce qui va dans le même sens de nos attentes initiales.

Cependant, la fécondité légitime montre que si une femme inactive ou agricultrice de 15ans était soumise à chaque groupe d’âges aux mêmes conditions de fécondité, elle aurait autour de 9 enfants en moyenne à la fin de sa vie féconde en 2010 et 2017 et si cette femme est employée elle aurait 8.48 enfants en pour 2010 et 1.5 enfants de plus en 2017(tableau4.2 en annexe).

Tableau.4.8. la parité moyenne des femmes en union selon son occupation et par période

modalité

15-24 25-34 35-49

2010 2017 variation 2010 2017 Variation 2010 2017 variation Inactive 1,33 1,44 0,11 3,21 3,13 -0,1 6,52 5,69 -0,83 agriculture 1,34 1,48 0,14 3,49 3,57 0,08 6,54 6,33 -0,21 employées 1,75 1,69 -0,06 2,82 2,96 0,14 5,21 5,1 -0,11 ensemble 1,37 1,49 0,12 3,41 3,46 0,05 6,48 6,14 -0,34

Source : Traitement des données des EDSB-II, 2010 & EDSB-III, 2016/2017

L’occupation du conjoint

Dans la tranche d’âge 35-49ans sur la période 2010-2017, on note que les femmes dont les conjoints exercent une activité agricole ont tendance à faire plus d’enfants que celles ayant des conjoints inactifs ou employé (tableau 4.9). En effet, les femmes dont les conjoints exercent une activité agricole ont en moyenne 6.54 enfant par femme contre 5.21 et 6.52 respectivement pour les employés et les inactifs en 2010 et 6.33 enfant par femme contre 5.10 et 5.69 en 2017(tableau 4.9).

Néanmoins, le t-test réalisé séparément dans les deux périodes nous indique que ces différences sont non significatives. Ainsi l’occupation du conjoint n’a aucune influence sur le nombre moyen d’enfants des femmes en union.

Quant à l’indice synthétique de la fécondité légitime, on remarque le même comportement que précédemment pour le cas de l’occupation de la femme (tableau 4.A2en annexe).

Tableau 4.9. La parité moyenne des femmes selon l’occupation de leurs conjoints et par période Source : Traitement des données des EDSB-II, 2010 & EDSB-III, 2016/2017

c) La fécondité et les variables intermédiaires

Utilisation de la contraception

Pendant la période de 2010, la pratique contraceptive n’a pas d’effet significatif sur la parité atteinte dans tous les groupes d’âges élevés (25-34 ans et 35-49ans) et dans toutes les périodes (tableau 4A3 en annexe). Le tableau 4.10 ci-jointe et le tableau 4A.3 en annexe donnent des informations suffisantes sur la pratique de la contraception au Burundi en 2010 et 2017. Pour l’indice Synthétique de fécondité Légitime, toute chose égale par ailleurs quelle que soit la méthode utilisée la femme de 15ans si elle était soumise à chaque groupe d’âge aux mêmes conditions de fécondité elle aurait presque le même nombre d’enfants pour 2010 et 2017(une moyenne de 9.3 enfants).

Tableau 4.10. La parité moyenne et l’utilisation de la contraception des femmes en unions par période

Source : Traitement des données des EDSB-II, 2010& EDSB-III, 2016/2017

L’âge à l’union

Nous constatons qu’au vu des résultats du tableau 4A.3 en annexe, l’âge à la première union est significativement associé à la parité moyenne dans tous les groupes d’âges et dans toutes les périodes.

Pour tous les groupes d’âges, nous constatons que les femmes qui se sont mariées à moins de 19ans ont plus d’enfants que celles qui sont mariées avec plus de 20ans en 2010 et en 2017(Tableau4.11). La tendance générale montre qu’entre 2010-2017 quel que soit l’âge au mariage, la fécondité est vue à la baisse.

Il est fort remarquable que le mariage tardif freine une fécondité élevée chez la femme Burundaise. En effet, une femme burundaise de 15ans mariée à moins de 19ans, entre 20-24ans et 25ans et plus si elle était soumise à chaque groupe d’âges aux mêmes conditions de fécondité, aurait en 2010 et 2017 respectivement 9.05 et 9.08, 7.86 et 7.92 et enfin 5.82 et 5.92 à la fin de la vie féconde (tableau 4.3 en annexe).

Tableau 4.11. La parité moyenne des femmes en union selon leurs âges à la première union et selon les périodes.

modalité

15-24 25-34 35-49

2010 2017 Variation 2010 2017 Variation 2010 2017 Variation 10-19ans 1,48 1,6 0,12 4,15 4,13 -0,02 7,35 7,09 -0,26 20-24ans 0,96 1,1 0,14 2,85 2,95 0,1 6,24 5,89 -0,35

25-49ans 0 1,71 1,69 -0,02 4,08 3,99 -0,09

ensemble 1,37 1,49 0,12 3,4 3,46 0,06 6,45 6,13 -0,32 Source : Traitement des données des EDSB-II, 2010 & EDSB-III, 2017

d) Rapport de genre

L’écart d’âges entre conjoints

Rappelons que la variable a été appréhendée pour mettre en exergue l’influence des écarts d’âges entre conjoints sur la décision au sein du foyer sur l’orientation de la fécondité.

Les résultats nous indiquent que l’écart d’âges entre conjoint est associé significativement à la parité moyenne à travers les groupes d’âges et au seuil de 5% en 2010. Par contre, l’association est significative en 2017 pour les groupes d’âges des femmes de 25-34ans et

35-49ans (tableau 4 A4. en annexe). Cependant sur toutes les périodes et au groupe d’âges de 35-49ans, la parité diminue avec l’augmentation des écarts d’âges. En effet, lorsque les écarts d’âges sont compris entre 0-5ans, 6-10ans et 10ans et plus, on a respectivement 6.76, 6.67 et 5.74 enfants par femme en 2010 et 6.33, 6.31 et 5.81enfant par femme pour 2017(Tableau4.12).

Pour l’indice synthétique de fécondité légitime, on trouve deux cas isolés pour une femme plus âgée et quand l’écart d’âge est de 10ans et plus. Pour le premier cas, on dirait que cette hausse constante est expliquée par une course de la part d’une femme vers l’accouchement en fin qu’elle ne soit pas embrassée par la ménopause avant l’atteinte du nombre d’enfants désiré. Pour le deuxième cas, il est analogue à l’âge à la première union aux âges plus élevés. C’est la raison pour laquelle l’ISF légitime est plus bas par rapport aux autres groupes qui varie de 7.22 en 2010 à 6.67enfants en 2017.

Tableau4.12. La parité moyenne par femme en union selon les écarts d’âges entre conjoints et par période.

modalité

15-24 25-34 35-49

2010 2017 Variation 2010 2017 Variation 2010 2017 Variation Femme

âgée 1,2 1,33 0,13 2,81 2,97 0,16 6,12 5,64 -0,48

0à 5ans 1,33 1,5 0,17 3,34 3,47 0,13 6,76 6,33 -0,43 6à 10ans 1,47 1,47 0 3,78 3,64 -0,14 6,67 6,31 -0,36 10ans à + 1,52 1,51 -0 3,58 3,6 0,02 5,74 5,81 0,07 ensemble 1,37 1,49 0,12 3,4 3,46 0,06 6,46 6,13 -0,33 Source : Traitement des données des EDSB II, 2010&EDSB III,2017.

L’analyse descriptive bivariée a montré qu’il y a eu baisse en grande partie chez les femmes dont le groupe d’âge est comprise entre 35-49ans dans toutes les variables d’études.

La partie suivante qui concerne la décomposition nous sera utile pour tester quel effet est-il attribuable cette baisse ?

4.2. Analyse par décomposition