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Niveau et tendance de la baisse de la fécondité chez les femmes en union au Burundi ENGAGEMENT

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Academic year: 2022

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(1)

ENGAGEMENT

Les opinions émises dans ce document sont propres à leur auteur et n’engagent en aucun cas l’Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD).

(2)

DEDICACE

A LA MEMOIRE DE MES PARENTS PARTIS SI TOT.

A MA FEMME NIZIGAMA FIDES A MON FILS BERCY CAREL MUHOZA

(3)

REMERCIEMENTS

Notre reconnaissance s’adresse en premier lieu au Professeur HELENE KAMDEM KAMGNO qui a accepté de diriger ce mémoire tout en nous laissant la liberté et l’autonomie dont nous avions besoin pour la rédaction. Merci pour les conseils prodigués, la disponibilité, l’attention, le souci de rigueur scientifique, la générosité intellectuelle et les encouragements permanents.

Nous remercions le Docteur FIONG JEAN BOSCO A BITEGNI d’avoir accepté d’être le lecteur de ce document.

Nous tenons tout particulièrement à remercier le Professeur RWENGE MBURANO pour ses conseils pertinents qui ont été utiles à l’amélioration de la qualité ce travail

Nos remerciements vont également :

- Au Gouvernement du Burundi, à travers l’Institut National de la Statistique et des Etudes économiques du Burundi (ISTEEBU) et au Projet de Renforcement des Capacités(PRECIEG), pour nous avoir octroyé une bourse d’études dans le cadre de notre formation à l’IFORD ;

- A la Direction Exécutive de l’IFORD à travers la Direction des Études et des Formations (DEF) pour la supervision des activités académiques ainsi qu’à tout le personnel, notamment les enseignants- chercheurs qui nous ont assuré une formation de qualité ;

- A Monsieur ANGOS AVELIN PEGUY pour avoir lu ce travail et ses renforcements dans l’utilisation des Logiciels de traitement des données malgré ses préoccupations.

Monsieur, merci tout simplement.

- A la famille RUMBETI Jérémie pour son soutien immesurable ;

- A Monsieur CONSTANT VIGNO, pour avoir lu ce travail avec attention et apporté des critiques constructives. Je te remercie ;

- A tous nos compatriotes de la 39e promotion pour avoir porté compagnie dès le début de la formation ainsi qu’à tous les étudiants des 38e , 39e et 40ème promotion de l’IFORD pour leur soutien moral, l’esprit d’amitié et de fraternité qui a prévalu dans nos relations.

Enfin, que toute personne qui m’aurait accompagné tout au long de ce travail trouve ici l’expression de mon infinie gratitude.

(4)

SIGLES ET ABREVIATIONS

EAC : East African Community

EDSB -II : Deuxième Enquête Démographique et de Santé au Burundi EDSB-III : Troisième Enquête Démographique et de Santé au Burundi INSP : Institut National de Santé Publique au Burundi

ISFL : Indice Synthétique de Fécondité Légitime

ISTEEBU : Institut des Statistiques et d’Etudes Economiques au Burundi UCL : Université Catholique de Louvain

ODD : Objectif de Développement Durable

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS : Organisation Mondiale pour la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PARCM : Programme de Renforcement des Capacités et Changement de Mentalité.

PF : Planning Familial

QUIBB : Questionnaire Unifié des Indicateurs de Base au Burundi RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat TGFG : Taux Global de Fécondité Général

UNFPA : Fonds des Nations Unies Pour la Population USD : Dollar des Etats Unis

VIH/SIDA : Virus d’Immunodéficience Humain/ Syndrome d’Immunodéficience Acquise

ZD : Zone de Dénombrement.

(5)

TABLE DE MATIERES

ENGAGEMENT ... i

DEDICACE ...ii

REMERCIEMENTS ... iii

SIGLES ET ABREVIATIONS ... iv

LISTE DES TABLEAUX ... viii

RESUME ... xii

ABSTRACT ... 1

INTRODUCTION GENERALE ... 2

CHAPITRE I : LE CONTEXTE D’ETUDE ... 7

1 .1. Caractéristiques géographiques ... 7

1.2. Organisation administrative ... 9

1.3. Situation socioéconomique du Burundi ... 10

1.3.1. Situation macroéconomique ... 10

1.3.2. Prédominance d’une agriculture paysanne depuis plusieurs décennies ... 12

1.3.3. Alphabétisation et niveau d’instruction ... 13

1.4. Situation démographique ... 14

1.4.1. Evolution de la population burundaise aux trois recensements (1979 ,1990 et 2008) par sexe ... 15

1.4.2. Structure de la population Burundaise ... 16

1.4.3 Fécondité des adolescents ... 17

1.4.4. Age à la première naissance ... 18

1.4.5. Age à la première union ... 18

1.4.6. Age aux premiers rapports sexuels ... 18

1.4.7. Nombre idéal d’enfants ... 19

1.4.8. Connaissance et utilisation de la contraception ... 20

1.4.9. Besoins non satisfaits en matière de planification familiale ... 21

1.4.10. Mortalité des enfants de moins de 5ans, mortalité maternelle et mortalité adulte ... 21

1.4.11. Insusceptibilité post-partum ... 24

1.5. Les croyances religieuses ... 24

1.6. Politique de population ... 25

1.6.1. Politique de santé maternelle ... 26

1.6.1.1. Cadre institutionnel de mise en œuvre des politiques de santé maternelle ... 26

CONCLUSION PARTIELLE ... 28

CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE ... 29

2.1. Revue de la littérature ... 29

2.1.1. Approches et théories explicatives de la fécondité ... 29

(6)

2.1.2. Facteurs explicatifs de la fécondité ... 42

2.1.2.1 Facteurs économiques ... 42

2.1.2.2. Facteurs socioculturels ... 45

2.1.2.3. Facteurs liés au genre ... 48

2.1.2.4. Les variables intermédiaires de la fécondité ... 49

2.2. Quelques résultats des études empiriques ... 50

2.3. Cadre conceptuel ... 55

2.3.1. Hypothèse générale ... 55

2.3.2. Définition des concepts ... 56

2.4. Cadre d’analyse ... 59

2.4.1. Hypothèses spécifiques d’étude ... 59

2.5. Schéma d’Analyse ... 59

2.6. Définition et spécification des variables utilisées dans la décomposition ... 60

2.6.1. Définition des concepts ... 60

2.6.2. Spécification des variables ... 61

Conclusion partielle ... 63

CHAPITRE III : DONNEES ET METHODES STATISTIQUES D’ANALYSE ... 64

3.1. SOURCE ET QUALITES DES DONNEES ... 64

3.1.1. Source de données ... 64

3.1.1.1. Objectifs de deux enquêtes (EDSBII&III) ... 64

3.1.1.2 Supports de collecte ... 65

3.1.1.3 Echantillonnage et unité statistique d’analyse ... 65

3.1.2. Evaluation de la qualité des données ... 66

3.1.2.1 Taux de non réponse ... 67

3.1.2.2 Evaluation graphique de l’âge des mères au moment de l’enquête ... 68

3.1.2.3 Méthode statistique : L’indice de Myers ... 69

3.1.2.4 Parité moyenne des femmes ... 72

3.1.2.5 Méthode de Brass et Rachad16 ... 74

3.2. DEFINITION DES VARIABLES OPERATIONNELLES ... 75

3.2.1. La variables dépendante ... 75

3.2.2. Les variables indépendantes ... 76

3.3. Méthodes d’analyse. ... 78

3. 3.1. Analyse descriptive ... 79

3.3.2. Méthode d’analyse explicative ... 83

3.3.3. Les logiciels utilisées ... 85

CONCLUSION PARTIELLE ... 85

(7)

4.1. Analyse descriptive du niveau de la fécondité des femmes en union selon les variables

indépendantes. ... 86

4.1.1. Analyse descriptive de la fécondité par groupes d’âge de la femme. ... 86

4.2. Analyse par décomposition ... 96

Conclusion partielle ... 101

CHAPITRE V : ANALYSE EXPLICATIVE DU NIVEAU ET TENDANCE DE LA BAISSE DE LA FECONDITE CHEZ LES FEMMES EN UNION AU BURUNDI ... 102

5.1. Spécification du modèle ... 102

5.2. Considérations méthodologiques ... 103

5.3. PRESENTATION DES RESULTATS ... 103

5.3.1. Qualité d’ajustement des modèles aux données ... 103

5.3.2. Déterminant de la fécondité et leur Hiérarchisation ... 104

5.3.4. Groupes cibles et mécanisme d’action en 2017... 107

5.4. Discussion des résultats et vérification des hypothèses ... 119

5.4.1. Déterminants communs ... 119

5.4.2. Déterminants spécifiques à 2017 ... 122

5.4.3. Confrontation des résultats avec les hypothèses de l’étude ... 124

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS ... 127

BIBLIOGRAPHIE ... 132 ANNEXES ... a

(8)

LISTE DES TABLEAUX

Tableau1.1 : comparaison du Burundi avec d’autres pays de l’EAC en 2015 ... 12

Tableau 1.2 : Evolution de la population burundaise aux trois recensements (de 1979 à 2008) par sexe. ... 16

Tableau 1.3 : Evolution de la population du Burundi de 2008 -2030 ... 16

Tableau 3.1 : Taille et couverture de l’échantillon de l’enquête femme ... 66

Tableau 3.2 : Taux de non réponse des différentes variables de l’étude ... 67

Tableau 3.3.a : Calcul de l’indice de MYERS pour l’EDSB-II. ... 70

Tableau 3.3.b : Calcul de l’indice de MYERS pour l’EDSB-III. ... 71

Tableau 3.4 : Estimation du TGFG selon les deux EDSB ... 73

Tableau 3.5 : Récapitulatif des taux de fécondité générale et de la parité moyenne des mères de 45- 49 ans par EDSB. ... 75

Tableau 4.1. Parité atteinte selon le milieu de résidence de la mère sur la période 2010-2017. ... 87

Tableau 4.2. Parité atteinte selon la région de résidence de la mère sur la période 2010-2017 ... 88

Tableau 4. 3. La parité moyenne des femmes en union selon l’exposition aux médias et par période.89 Tableau4.4. Parité moyenne des femmes en union selon leur niveau d'instruction et par période .... 90

Tableau4.5. Parité moyenne selon le niveau d’instruction du conjoint et par période. ... 91

Tableau 4.6.La parité moyenne selon la religion de la femme et par période ... 92

Tableau 4.7 : Parité moyenne des femmes en union selon le niveau de vie de leur ménage entre 2010-2017. ... 92

Tableau.4.8. la parité moyenne des femmes en union selon son occupation et par période ... 93

Tableau 4.9. La parité moyenne des femmes selon l’occupation de leurs conjoints et par période .. 94

Tableau 4.10. La parité moyenne et l’utilisation de la contraception des femmes en unions par période ... 94

Tableau 4.11. La parité moyenne des femmes en union selon leurs âges à la première union et selon les périodes. ... 95

Tableau4.12. La parité moyenne par femme en union selon les écarts d’âges entre conjoints et par période. ... 96

(9)

Tableau 4.1 : décomposition avancée de l’effet de comportement selon le niveau de vie de la mère

au Burundi 2010/2017 ... 101

Tableau 5.1 : Pourcentage de la variance de la fécondité expliquée par chaque déterminant et par année d’études. (2010 et 2017) ... 104

Tableau 5.2 : Résultats des régressions linéaires pour l’année 2010. ... 111

Tableau 5.3 : Résultats des régressions linéaires pour l’année 2017. ... 115

Le tableau 5.4 ci–après donne un résumé comparatif des différents modèles saturés. ... 124

Tableau 5.5 : Tableau récapitulatif de la vérification des Hypothèses ... 125 Tableau 4.A1.Répartition de la parité moyenne par les variables socioculturelles la significativité de l’association par contrôle d’âges et ISF L. ... c Tableau 4.A2 . Parité atteinte et les variables socioéconomiques et ISF légitime ... d Tableau 4.A3. Parité et les variables intermédiaires et ISF légitime ... e Tableau 4.A4. Parité atteinte et le genre et ISFL. ... f Tableau 5.A1.Tableau de multicollinéalité 2010 ... f Tableau 5.A2.Tableau de multicollinéalité 2016/2017 ... g

(10)

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique1.1. Pyramide de la population burundaise 2016 ... 17 Graphique 1.2 : Le nombre idéal d’enfants selon le niveau de vie et selon la période. ... 20 Graphique1.3 : tendance sur les types de méthodes contraceptives utilisées entre 2010-

2016/2017 pour les femmes en union de 15-49ans. ... 21 Graphique 1.4 : tendance de la mortalité des enfants de moins de 5ans selon la période ... 22 Graphique 3.1 : Evolution des effectifs des femmes enquêtées selon leur âge. ... 68 Graphique 3.2: Evolution de l’effectif des femmes en union par EDSB selon leur groupe d’âges ... 71 Graphique 3.3 : Courbes de parités moyennes par EDSB selon le groupe d’âges des mères enquêtées. ... 74

(11)

LISTE DES FIGURES

Figure 1.1. Carte administrative du Burundi actuelle ... 10 Figure2 .1.Schéma conceptuel d’analyse explicative de la fécondité au Burundi ... 56 Figure 2.2 : Schéma d’analyse des facteurs explicatifs de la fécondité. ... 60 Figure 4.1:Pourcentage de la contribution de l'effet de performance et de I'effet de

composition sur la baisse totale du niveau de fécondité ... 97 Figure 4.2: Pourcentage de la contribution par catégories du niveau d’instruction de la femme sur la baisse totale du niveau de fécondité ... 98 Figure 4.3 : Pourcentage de la contribution de l'effet de performance et de de 'effet de

composition sur la baisse totale du niveau de fécondité ... 98 Figure 4.4: Pourcentage de la contribution par catégories du niveau de vie sur la baisse totale du niveau de fécondité ... 99 Figure 4.5:Pourcentage de la contribution par catégories du niveau d’instruction sur la baisse totale du niveau de fécondité ... 100 Figure 2 .A. Cadre conceptuel de la décomposition ... a Figure2.B : Schéma d’analyse relative à l’analyse de la décomposition. ... b

(12)

RESUME

Bien qu’encore élevée, la fécondité au Burundi a enregistré une baisse continue depuis les années 2010. Le nombre moyen d’enfants par femme est passé de 6.9 à 5,5 entre 2010 à 2017 (EDSBI, II et III de 1987,2010 et 2016/2017). Cependant une catégorie de femmes subsiste en contribuant à enrayer la dynamique de régression : il s’agit des femmes en union où le nombre d’enfants moyen par femme au moment de chaque enquête n’a pas connu la baisse. Cette étude s’est donc fixée comme objectif de contribuer à une meilleure connaissance des déterminants du niveau élevé de la fécondité dans ce pays.

Les données utilisées proviennent de l’EDSBII et III réalisée en 2010 et 2016/2017 par l’Institut de la Statistique et des Etudes Economiques du Burundi. Elles ont été analysées suivant deux volets : un volet descriptif (bivarié et décomposition) et un autre explicatif.

Au niveau descriptif, 8 des 12 variables mobilisées influencent significativement la fécondité en 2010. Pour l’année 2017, ce sont deux variables de plus qui sont significativement associées à la fécondité mais les autres diffèrent par leur degré de significativité. Aussi, l’analyse descriptive par décomposition nous a permis de voir en quoi est due la baisse de la fécondité d’une manière générale en mettant en jeu deux variables instruction et niveau de vie.

Au niveau explicatif, l’âge d’entrée en union, Région de résidence, différence d’âge entre conjoints, occupation du conjoint, la religion, exposition aux médias, le milieu de résidence et contraception sont dans l’ordre décroissant des contributions, les variables qui permettent d’approcher l’explication de la fécondité en 2017. En 2010, il s’agit plutôt de l’âge d’entrée en union, Région, différence d’âge entre conjoints, religion et la contraception. La forte fécondité au Burundi est ainsi principalement due à la précocité de l’union.

Cette étude a ainsi permis de dégager les spécificités des comportements féconds des femmes en union et propose des Recommandations afin de parvenir à la maitrise de la fécondité qui constitue une cible des politiques de population du pays.

Termes clés : Burundi ; caractéristiques socioculturelles ; caractéristiques économiques ; déterminants ; fécondité ; planification familiale ; rapport de genre ; année 2010 ; année 2017

; santé de la reproduction ; variables intermédiaires.

(13)

ABSTRACT

Although even elevated, the fertility in Burundi recorded a continuous decrease since the years 2010. The middle number of children by woman passed from 6.9 to 5.5 between 2010 to 2017 (EDSBI, II and III of 1987, 2010 and 2016/2017). However a category of women subsists while contributing to stop the dynamics of regression: it is about the women in union where the number of children middle by woman at the time of every investigation didn't know the decrease. This survey set therefore like objective to contribute to a better knowledge of the determinants of the level raised of the fertility in this country.

The used data come from the EDSBII and III achieved in 2010 and 2016/2017 by the institute of the Statistical and Studies Economic of Burundi. They have been analyzed according to two shutters: a descriptive shutter (bivarié and decomposition) and an explanatory other.

To the descriptive level, 8 of the 12 variable mobilized influence the fertility meaningfully in in 2010. For the year 2017, these are besides two variables that are associated to the fertility meaningfully but the other differ by their degree of significativited.

Also, the descriptive analysis by decomposition allowed us to see some what is owed the decrease of the fertility in a general manner while putting in play two variables instruction and standard of living.

To the explanatory level, the age of entry in union, Region, difference of age between spouses, occupation of the spouse, the religion, exhibition to the Medias, the middle of residence and contraception are in the decreasing order of the contributions, the variables that permit to approach the explanation of the fertility in 2017. In 2010, it is rather about the entry age in union, Region, difference of age between spouses, religion and the contraception. The strong fertility in Burundi is thus mainly due to the forwardness of the union.

This survey permitted to clear the specificities of the fertile behaviors of the women in union thus and proposed some recommendations in order to arrive to the mastery of the fertility that constitutes a target of the policies of population of the country.

Key terms: Burundi; sociocultural features; economic features; determinants; fertility;

domestic scheduling; report of kind; year 2010; year 2017; health of reproduction;

intermediate variables.

(14)

INTRODUCTION GENERALE

Parmi les grandes préoccupations mondiales des Etats africains, on compte celui des problèmes de populations. Ils sont particulièrement graves et urgents dans les pays en développement notamment au sud du Sahara. En effet, la région de l’Afrique subsaharienne détient et connait une croissance rapide due à la persistance de la fécondité élevée, pose de nombreuses interrogations sur l’avenir de cette partie de l’Afrique ( LERIDON, 2015).

La hausse de la fécondité entraine une croissance rapide de la population qui a des répercussions d’ordre économique, social et culturel tant au niveau des pays que du continent.

En plus, elle ne facilite pas les efforts entrepris par les gouvernements, les organismes nationaux et internationaux en vue de résoudre les problèmes collectifs des populations.

En effet, le niveau élevé de la fécondité a des conséquences sur la santé génésiques des femmes (FNUAP, 1999) 1et sur le développement humain durable. On sait en effet qu’un tiers de maladies dont souffrent les femmes dont la tranche d’âges est comprise entre 15 et 49ans dans les pays en développement sont liées aux grossesses rapprochées, aux accouchements précoces et tardifs, aux avortements ainsi qu’à la mobilité sexuelle (VIH et IST) en l’occurrence, un nombre élevé des grossesses et les effets néfastes sur la santé de la femme.

Le risque de décès chez celle-ci devient plus élevé à partir du quatrième ou cinquième accouchement comme cela ressort dans les résultats d’une étude menée au Bangladesh (Maine, 1981).

De plus, la croissance démographique est un indicateur du développement humain et la fécondité est un élément de cette croissance. Une augmentation de la population fait en sorte que les autorités ont du mal à fournir des services sanitaires et éducatifs adéquats ainsi que les emplois et des logements. Ainsi, les responsables de certains pays en développement doivent exprimer la crainte de cet accroissement démographique qui contribue à la dégradation de l’environnement. Toutes ces conséquences appellent des mesures adéquates, capables de convaincre la population sur le bien-fondé du contrôle de la fécondité.

La crise économique aidant, beaucoup de pays de cette région en sont arrivés, malgré leur hostilité de départ, à se convaincre de la nécessité de réduire ou du moins de contrôler

1 La santé génésique suppose que chaque individus puisse avoir dans les conditions de sécurité une vie sexuelle qui soit source de satisfaction avec la possibilité de procréer et la liberté de décider de la procréation

(15)

leur population, en agissant plus sur la fécondité que sur d’autres phénomènes (cohen,1996)2. Ceci pour la simple raison que ce sont les naissances qui contribuent plus à l’accroissement de la population. Diverses mesures sont donc prises dans le nombre de pays au niveau macroscopique pour modifier le comportement des individus en matière de procréation. C’est notamment le cas des méthodes de planification familiale qui gagnent le plus en plus du terrain en Afrique et que l’on tente de faire adopter aux individus et aux couples en vue de réduire leur fécondité.

Dans cette perspective, plusieurs théories et approches expliquant l’évolution de la fécondité ont été développées ; les unes se situant au niveau macroscopique, c’est-à-dire au niveau global , et attribuant la baisse de la fécondité aux changements qui interviennent dans les structures socio-économique de la société ; les autres se situant au niveau microscopique ,c’est-à-dire au niveau individuel, et faisant essentiellement dépendre la chute de la fécondité à des changements de la mentalité qui s’opèrent chez l’individus. Les premières approches sont du type structuraliste tandis que les autres sont de type culturaliste.

Cependant, pour mieux saisir un phénomène comme la fécondité, il vaut mieux le replacer dans le contexte qui l’a vu naitre, c’est-à-dire là où il prend ses racines.

Pour le cas du Burundi qui nous concerne présentement, toute étude sur la fécondité ne saurait ignorer la primauté de la société sur l’individu. En effet, en Afrique noire plus qu’ailleurs, la société est le cadre de référence par excellence de l’individu. Celui-ci est presque esclave des normes, des modes de pensées et de valeurs culturelles de la société à laquelle il appartient, quand bien même qu’une société ne soit jamais figée. Le Burundi est l’un des pays de sous- région de l’Afrique au sud du Sahara qui connait ce problème de croissance rapide de population. Cette dernière a un comportement pro-nataliste lié au prestige, à la satisfaction économique et psychologique que procure une descendance nombreuse, les mariages précoces, l’accessibilité difficile des services de planification familiale, le faible taux de prévalence contraceptive, etc. contribuent aussi à amplifier la fécondité. En effet, entre 2010 et 2017, respectivement 18% et 23% des femmes âgées de 15- 49ans utilisaient une méthode contraceptive moderne (EDSBII et III ,2010 et 2016-2017), ce qui n’était pas le cas dans les années 1987, car l’utilisation de méthodes ne concernaient que 1,2% des femmes en union (EDSBI ,1987). Cela dénote une amélioration considérable mais la contraception moderne demeure, à l’image du reste de l’Afrique sub-saharienne peu

2 On peut citer : le kenya, le botswana,zimbabwe et mauritanie qui ont commencé la transition vers la fécondité moins élevée .

(16)

répandue. Afin de permettre aux femmes d’espacer les naissances et de limiter leur descendance, une attention particulière doit être accordée à ce volet pour que la santé et l’éducation de leurs enfants soient bien garanties.

Les résultats des enquêtes démographiques et de santé (I, II et III) de 1987, 2010 et 2016/20173 montrent que la fécondité au BURUNDI a baissé dans ce pays. En effet, l’indice synthétique de fécondité (ISF) de femmes âgées de 15 à 49 ans est passé de 6,9 enfants par femme en 1987, à 6,4 en 2010 et à 5,5 en 2016/2017. Les programmes et projets de réduction de la fécondité ont donc produit de bons résultats mais des efforts devraient encore plus être fournis dans ce sens compte tenu de la croissance de la population burundaise qui reste exponentielle dans un pays dont la superficie est 17 fois moins élevée que celle du Cameroun. La baisse de la fécondité observée au Burundi traduit-elle un changement réel des comportements de fécondité dans ce pays ? Quels sont les facteurs sur quoi fonder les actions à venir pour baisser encore plus la fécondité dans ce pays ? Telles sont les deux questions principales auxquelles cette recherche essaie d’apporter ici des éléments de réponse.

Les études sur la fécondité au Burundi sont rarissimes. Si nous nous référons aux études réalisées dans d’autres pays, nous constatons que très peu d’entre elles se sont orientées vers une approche intégrant les facteurs socioculturels, socioéconomiques et démographiques de la fécondité et pourtant les sociétés africaines étant en transition une telle approche serait davantage pertinente que les approches focalisées sur certaines catégories de facteurs. C’est dans le premier ensemble que nous inscrivons cette présente étude qui apportera des éléments de réponse aux questions spécifiques suivantes :

Quelles sources de changement de la fécondité observé au Burundi ? Quels sont les facteurs socioculturels de la persistance d’une fécondité élevée dans ce pays ? Quels sont les facteurs socioéconomiques et démographiques qui jouent le même rôle ? Quelle est la contribution de chaque groupe de facteurs à la variation de la fécondité ? L’entrée tardive en union et l’utilisation de la contraception moderne font ils partie des mécanismes d’action de ces facteurs ?

Ainsi, compte tenu de ce qui précède, l’objectif principal de l’étude est de mettre à la disposition des décideurs burundais des informations fiables nécessaires au renforcement des programmes de maîtrise de la fécondité au Burundi. Plus précisément, il s’agit dans cette étude de (d’) :

(17)

o Evaluer les niveaux et tendances de la fécondité au Burundi,

o Rechercher les différentiels et facteurs de la fécondité dans ce pays, o Caractériser les femmes ayant une forte fécondité dans ce pays, o Rechercher les sources de changement de la fécondité dans ce pays,

o Hiérarchiser les facteurs de la fécondité et élucider leurs mécanismes d’action

Au niveau socio-politique, elle contribuera à l’amélioration des connaissances et à mettre à la disposition des décideurs politiques, des informations fiables permettant une meilleure orientation des actions en matière de fécondité et de façon globale en matière de santé de la reproduction. En orientant la prise de décision, elle aidera à l’atteinte des objectifs visés par le pays notamment l’Objectif de Développement Durable (ODD) 3 en sa cible 3.7 qui stipule : « D’ici 2030, assurer l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation, et veiller à la prise en compte de la santé procréative dans les stratégies et programmes nationaux » (Nations Unies, 2014).

Au niveau scientifique, la plupart des études sur la fécondité au Burundi ayant été menées au niveau national et sur toutes les femmes en âge de procréer, cette étude qui concerne les femmes en union qui se veut également comparative permettra de mieux cerner la force de la nuptialité au Burundi sur la forte fécondité par utilisation de la méthode de décomposition et une régression linéaire multivarié enfin de bien orienter la politique de limitation des naissances. Les facteurs qui déterminent la fécondité sont relativement bien documentés dans la littérature. Cependant de cette panoplie de facteurs, il convient d’identifier les plus décisifs dans l’explication de la fécondité spécialement élevée au Burundi. La réponse à cette préoccupation constituant une plus-value par rapport aux études de la fécondité générale.

Cette étude est structurée en cinq chapitres :

Le premier chapitre présente le cadre de l’étude, les contextes géographiques, démographiques, l’organisation administrative, la situation scolaire ainsi que les politiques de population au Burundi. Le deuxième chapitre est consacré au cadre théorique de l’étude, synthèse de littérature qui nous permettra d’identifier les variables pouvant avoir des influences sur le comportement procréateur de la femme en Afrique en général et au Burundi en particulier, on y présente également les différentes approches explicatives de la

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fécondité et les schémas conceptuels associés(hypothèses, définition des concepts) de l’étude, on y présentera également les résultats empiriques pour pouvoir arroser notre littérature.

Le troisième chapitre quant à lui, concerne les aspects méthodologiques de cette étude, présentation de la source des données utilisées, évaluation de la qualité des données et présentation des méthodes statistiques d’analyse utilisées.

Dans le quatrième chapitre sera consacré à l’analyse de l’évolution des facteurs explicatifs par une méthode descriptive de la fécondité. L’analyse descriptive se fera au niveau bivariée et par méthode de décomposition. Le niveau explicatif sera consacré au dernier chapitre dans lequel on retrouvera les facteurs explicatifs de l’évolution de la fécondité des femmes en union ainsi que les déterminants proches et l’évolution de la contribution des déterminants proche sur la fécondité.

Une conclusion générale et des suggestions viendront clore ce travail.

(19)

CHAPITRE I : LE CONTEXTE D’ETUDE

La variation des phénomènes démographiques est due à des contextes dans lesquels vivent les individus concernés. Dans ce chapitre, notre étude portera sur les caractéristiques géographiques du Burundi, les situations démographiques, socioéconomiques et politiques de la fécondité au Burundi.

1 .1. Caractéristiques géographiques

Avant d’aborder ce point, rappelons que du fait de sa localisation dans la zone intertropicale, le Burundi est d’abord soumis à de nombreuses maladies infectieuses et parasitaires dont le paludisme. Ensuite, on n’ignore que la crise sociale Burundaise date de longtemps et chaque fois qu’elle éclate cause des déplacements vers les pays limitrophes et affecte la population environnante Toutes ces instabilités liées à sa localisation font que la politique de limitation de naissance et d’autres mesures liées au phénomène de la fécondité ne soient pas bien maitrisés.

En effet, le Burundi est un pays enclavé qui se trouve à cheval entre l’Afrique orientale et l’Afrique centrale. Mais son relief, sa géologie, son climat et sa végétation lui confère les propriétés de l’Afrique orientale. Il est situé à 3800km de la Méditerranée, à 3500km du cap de bonne espérance, 2200 km de l’océan Atlantique et 1200km de l’océan indien. Il s’étend sur une superficie de 27834 km² dont 1885km² pour les eaux Burundaises occupé par le lac Tanganyika, 633km² de terres non boisées et non habitables et 1125km² représentant la superficie des parcs et des réserves naturelles4.Il est limité au Nord par le Rwanda, au Sud-Est par la Tanzanie et à l’Ouest par la République Démographique du Congo(R.D.C).

Du point de vue relief, il est le résultat d’un ensemble de mouvements tectoniques qui ont profondément modifié la surface de l’Afrique orientale à partir de la deuxième moitié du tertiaire et qui se poursuivent d’ailleurs encore aujourd’hui. Il est composé pour essentiel des hauts plateaux, bordés d’une dépression progressive à l’Est et brutal à l’Ouest (lacs, plaine de l’Imbo et Bujumbura la capitale). Nous distinguons quatre domaines morphologiques :

- Les dépressions de Kumoso, situées à l’Est du Burundi à des altitudes comprises entre 1.200m et 1.400m et celles de Bugesera localisées au Nord-Est du Burundi et faisant frontière avec le Rwanda et caractérisées par des vastes vallées marécageuses avec un relief peu élevé compris entre 1.200m et 1.500m d’altitude.

4 République du Burundi, rapport définitif sur l’inventaire des terres domaniales au Burundi ; enquête de mars-octobre 2001, Bujumbura, janvier 2002.

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- Les plateaux centraux couvrant la plus grande partie du pays et caractérisés par des nombreuses collines arrondies qui favorisent la formation des marécages. L’altitude des sommets des collines descend lentement de l’Ouest vers l’Est de 2.000m à 1.700m d’altitudes.

- Les hauts plateaux constitués de la crête- Congo Nil, important soulèvement montagneux pouvant atteindre 2.600m d’altitude et formant la ligne de partage des eaux du Nil et du fleuve Congo, ainsi que la retombée occidentale, un immense abrupt aux reliefs très accidentés avec une altitude allant de 1000m à 1900m d’altitude. C’est sur cette crête qu’on trouve les plus grands sommets du pays dont Heha (2670m), Teza (2655m),Twinyoni (2652m).

- L’Ouest du Burundi avec la plaine de l’Imbo est constitué au Nord par les vastes étendues drainées par la rivière de la Rusizi et au Sud par la mince plaine côtière le long du lac Tanganyika. Les limites de la plaine de l’Imbo sont situées entre 774m et 1.000m d’altitude.

- Du point de vue géo-climatique, le dessin topographique du Burundi s’accompagnent de la variation du climat sur différentes altitudes, ce qui confère au pays une diversité géo-climatique importante.

En effet, les altitudes supérieures à 2.000m matérialisées par la crête Congo-Nil, sont plus arrosées avec les précipitations moyennes comprises entre 1.400m et 1.600m et des températures moyennes annuelles oscillant autour de 15° avec des minima descendants jusqu’à 0°c. Ces conditions climatiques (pluviométrie élevée et température basse) font de ce milieu en zone tropique de montagne, un lieu privilégié pour la formation des forêts ombrophiles. Les plateaux centraux dont l’altitude oscille autour de1.500m et 2000m reçoivent environ 1.200 mm de précipitations annuelles pour 18 à 20° de température moyennes.

Les altitudes inférieures à 1.400m représentent la plaine de l’Imbo et la dépression de kumoso et de Bugesera et les précipitations moyennes annuelles restent inférieures à 1.400met sont souvent inférieures à 1000m comme dans l’Imbo. Les températures moyennes y sont supérieures à20°c.

Du point de vue hydrographie, tout le réseau hydrologique du pays est réparti en deux grands bassins hydrographiques :

 Le bassin qui comprend d’une part la rivière Ruvubu et ses affluents et d’autre part la Kanyaru affluent de la Kagera. L’espace délimité par les deux dernières la

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dépression de Bugesera au fond duquel se trouve un ensemble de lacs (dénommés lac du Nord). Le cours supérieur de la Kagera se jette dans le lac victoria puis dans le Nil.

 Le bassin du Congo est constitué de deux sous-bassins : le sous-bassin situé à l’Ouest de la crête Congo-Nil et formé par la Rusizi et ses affluents. Collectées par le lac Tanganyika ses eaux se déversent dans le fleuve congo par la Rukuga.

1.2. Organisation administrative

Sur le plan administratif, jusqu’en 2014 le Burundi était divisée en 17 provinces. A partir de l’an 2015, le pays s’est doté d’une nouvelle province (Rumonge) ce qui totalise 18 provinces que compte le pays actuellement. Chaque province est quant à elle subdivisée en communes. Au total, le pays compte 119 communes subdivisées en 2.956 collines de recensement et 104 quartiers de la Mairie de Bujumbura. A la tête d’une colline de recensement on y trouve un chef de colline tandis qu’en Mairie de Bujumbura, chaque quartier est dirigé par un chef de quartier. Le chef de colline et le chef de quartier sont appuyés chacun par les chefs de 10 ménages qui ont le rôle de représenter le peuple aux fins fonds de la nation afin de faciliter la collaboration effective entre le pouvoir et le peuple. C’est sur cette structure administrative que le pouvoir s’appuie pour mener les actions d’information, de communication, de l’éducation et de mobilisation sociale.

Pour des fins de la 2ème Enquête Démographique et de Santé 2010, les 17 provinces de cette époque ont été réparties en 4 régions : Sud qui englobe les provinces de Bururi, Makamba, Rutana et Mwaro ; Nord constituée par les provinces de Ngozi, Kayanza, Muyinga et Kirundo ; Ouest qui comprend les provinces de Bujumbura rural, Bubanza, et Cibitoke ainsi que la région du Centre-Est regroupant les provinces de Gitega, Muramvya, Karusi, Cankuzo et Ruyigi auxquelles s’ajoute Bujumbura Mairie considérée comme une région à part.

Au cours de la 3ème enquête démographique et de santé 2016/2017, la province de Rumonge avait été ajoutée à la région du Sud pour avoir 5 provinces au total, car au paravent cette province était la commune de la province de Bururi se trouvant actuellement au Sud du pays. Ces régions et provinces sont illustrées par la figure 1.1 ci-après :

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Figure 1.1. Carte administrative du Burundi actuelle

Source : Ministère du plan en République du Burundi.

1.3. Situation socioéconomique du Burundi 1.3.1. Situation macroéconomique

Jusqu’au début des années 1990, le Burundi a réalisé beaucoup de progrès dans le domaine du développement de son économie et l’amélioration des conditions de vie de la population. Malheureusement, la crise sociopolitique de 1993, la plus grave de son histoire, a conduit le pays à une guerre civile qui a eu des effets désastreux dans tous les domaines de la vie du pays.

Des estimations de la pauvreté réalisées en 2008 ; il se dégage que les seuils de pauvreté respectifs en milieu urbain et en milieu rural d’environ 820Fbu (0,68USD) par jour soit 299300Fbu (250USD) par an et 522Fbu (0,43USD) par jour soit 189800Fbu (158USD)

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par an (RGPH 2008). Avec ses seuils, 67% de la population Burundaise est pauvre. La situation de 2006 montre que les ménages pauvres sont devenus encore plus pauvres à la suite de la persistance des conflits armés, la chute de la production dans tous les domaines de la vie et la baisse de l’aide publique au développement. Au lieu de s’inverser comme l’envisageaient les stratégies initiées pour réduire la paupérisation des citoyens, la pauvreté s’est plutôt amplifiée en se généralisant, surtout pendant la période de guerre civile et ceci est allé de pair avec une fécondité élevée. La fécondité varie aussi selon le niveau de vie du ménage dans lequel vit la femme. Les femmes de deux quintiles de bien-être économique les plus bas ont, en moyenne, 6,0 enfants contre 4,4 enfants par femme parmi celles des ménages du quintile le plus élevé (EDSBIII, 2016/2017).

Essentiellement agricole, il sort d’une longue période de crise sociopolitique et se trouve actuellement en période de décollage de son développement. Du point de vue macroéconomique, le rapport de l’économie Burundaise de 2010 montre que l’agriculture contribue à hauteur de 43% du produit Intérieur Brut (PIB), le secteur secondaire à 16%, le secteur tertiaire à 35% et les impôts et taxes à 6%. Le café constitue la principale source de devises pour le pays mais il reste soumis aux conditions climatiques et aux cours internationaux. Les secteurs secondaires et tertiaires ne sont pas très développés, mais les efforts du gouvernement font que le peu de ressources disponibles dans ce domaine contribuent d’une certaine façon au développement socioéconomique du pays.

La croissance a repris timidement depuis 2001, le taux d’inflation était de 7% et la croissance de 4% en 2010. Le Burundi reste néanmoins fortement dépendant du financement extérieur qui représentait 24% du PIB en 2010. En 2013, au moment où le Burundi avait un PIB de 2723 millions USD, alors que le Rwanda avait 7601 millions USD, la première économie africaine est le Nigeria avec 521812 millions USD, le petit pays en superficie comme l’île Maurice en avait 11937 millions USD. Au niveau du PIB/ hab, le Burundi, sur 54 pays africains classés, il occupe la 52ième place avec un PIB/ hab de 300 USD/hab (rapport de la revue Afrique, 2015).

Il bénéficie de l’initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) pour l’allègement de sa dette depuis juillet 2005 et a atteint son achèvement en janvier 2009.Le pays fait face à un défi majeur qui est la baisse de pauvreté. Selon le rapport des comptes des Nations Unies, 2008, le PIB par habitat est estimé à 199USD, classant ainsi le Burundi parmi les pays les moins avancés. Le problème d’accès au financement et à l’approvisionnement en énergie électrique freine le développement des entreprises, tandis que les difficultés inhérentes au

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transport handicapent les échanges car le Burundi n’a pas au moins une voix ferrée le reliant avec les pays voisins pour faciliter ses importations.

Le tableau 1.1. Ci-dessous montre la position du Burundi par rapport aux autres pays de l’Afrique de l’Est en rapport avec le PIB, Taux de croissance et L’indice de développement humain(IDH).

En effet, comme le montre dans le même rapport, la position du Burundi est dernière avec un écart très alarmant si on considère ces indicateurs du développement. Il occupe une dernière place en IDH dans sa région soit 180ème place dans le monde. Son Taux de croissance économique de 4.8% alors que son voisin le Rwanda et la Tanzanie ont respectivement 6.7 % et 7%. Par rapport au PIB, les résultats ont montré le même classement que d’autres indicateurs avec 300$/hab alors que le Kenya a 1461$/hab ensuite vient la Tanzanie et le Rwanda avec 768$/hab et 721$/hab.

Tableau1.1 : comparaison du Burundi avec d’autres pays de l’EAC en 2015 Indicateur/p

ays

Population en millions

PIB en milliards de USD

PIB/hab en USD

Taux de croissanc e (%).

Rang ISF

BURUNDI 10,2 3, 3 300 4,8 180ème 5,7

RWANDA 11,8 8,8 721 6,7 151ème 3,9

OUGANDA 37,6 26,4 685 6,3 164ème 5,6

TANZANIE 49,3 40,1 768 7,0 159ème 5,0

KENYA 44,4 70,0 1461 6,2 147ème 3,9

Source : Rapport de PARCEM 2015.

1.3.2. Prédominance d’une agriculture paysanne depuis plusieurs décennies

L’économie du Burundi repose essentiellement sur l’agriculture et l’élevage dont dépend 90% de la population vivant en milieu rural (EDS, 2010 et 2016/2017). Le secteur agricole joue un rôle incontournable dans la vie des ménages essentiellement ruraux qui ne vivent que des produits de leur terre.

« Les activités agricoles se subdivisent en cultures d’exportations (cultures de rentes principalement le café, le thé et le coton) et en cultures vivrières, sources d’alimentation de la population. Les cultures de rentes, le café notamment, jouent un rôle important dans

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l’économie burundaise. 80% des recettes d’exportation proviennent de la vente de ces produits. La politique de recherche agronomique et d’aménagement des terres a été pendant longtemps guidée par la logique de production pour le marché international, laissant peu d’importance aux cultures vivrières qui fournissent des produits alimentaires à la quasi- totalité de la population du pays » (Nibashikire, 2003 ; Akintore, 2006). Il en résulte que, comme bon nombre de pays en voie de développement, la commercialisation de ces cultures est soumise aux conditions de marchés de ces produits telles que la variation du cours du café sur le marché international.

Il en résulte donc un pouvoir d’achat extrêmement réduit dans le secteur rural.

Quant à la production vivrière, elle est soumise à des problèmes de plusieurs ordres (Nibashikire, 2003, Akintore, 2006 ; Nizigama, 2006) : « la pression démographique qui a rendu les terres cultivables de plus en plus rares et donc conduit à la surexploitation de celles-ci (d’où dégradation des sols), les moyens de productions dérisoires (la houe reste l’outil le plus répandu), des moyens de conservation des produits agricoles inexistants, ce qui contraint le producteur à vendre aussitôt la récolte, etc ». A ces difficultés s’ajoutent celles qui découlent des problèmes liés à l’encadrement des paysans, à leur éducation et à leur formation. Le paysan n’est pas habitué à produire pour le marché car il est difficile de construire un surplus commercialisable.

1.3.3. Alphabétisation et niveau d’instruction

L’Alphabétisation et le niveau d’instruction sont des indicateurs du développement de la mentalité de population. Leurs variations au Burundi influent sur les changements de mentalité sur l’attachement à des valeurs culturelles qui pourraient jour le rôle de barrière vers la civilisation.

Alphabétisation

Etant donné qu’une proportion élevée de la population de 15-49ans n’a aucune instruction (45% des femmes et 28% des hommes) et que dans 29% des cas pour les femmes et 33% pour les hommes, le cycle primaire n’a pas été achevé, il est important d’apprécier la capacité à lire de la population afin de mesurer son degré d’accessibilité à l’information.

Parmi de 15-49ans, 62% sont alphabétisées contre 79% des hommes du même âge (EDSB-II, 2010).

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Les résultats montrent que le taux d’alphabétisation des femmes augmente suivant l’année passant de 62% en 2010 à 68% en 2016/ 2017 tandis que le taux alphabétisation pour les hommes reste constant soit 79% partout.

Niveau d’instruction

L’enseignement en tant que « locomotive » importante de la transformation socio- économique, influe beaucoup sur le comportement en matière de fécondité5.

Ainsi, dans nos sociétés non –malthusiennes, le niveau d’instruction de la mère peut entrainer aussi bien le raccourcissement que l’allongement de l’espacement des naissances.

En effet, à partir d’un certain niveau intellectuel, la connaissance de la physiologie humaine féminine peut permettre aux femmes d’allonger ou de réduire l’intervalle inter génésique, en s’abstenant ou non des rapports sexuels pendant la période féconde, selon qu’ils veulent ou non une naissance additionnelle, bien que cette volonté(signe d’un certain malthusianisme) n’apparaisse pas chez toutes les femmes.

Dans l’ensemble, Plus d’un tiers (36 %) de femmes et 24 % d’hommes de 15-49 ans n’ont aucun niveau d’instruction et 39 % de femmes et 46 % d’hommes ont un niveau d’instruction primaire. Ces faibles statistiques sont dues aux inégalités homme-femme devant les travaux ménagers. Quinze pour cent de femmes et d’hommes ont un niveau d’instruction secondaire premier cycle et 9 % de femmes et 12 % d’hommes ont un niveau d’instruction secondaire deuxième cycle. Seulement 1 % de femmes et 3 % d’hommes ont un niveau d’instruction supérieur. Dans l’ensemble, 68 % de femmes et 79 % d’hommes sont alphabétisés (EDSB-III, 2016-2017).

Selon les résultats de l’enquête 2010, 45% des femmes de 15-49ans n’ont aucun niveau d’instruction contre 28% chez les hommes. Les proportions des femmes et d’hommes qui ont dépassé un niveau primaire sont très faibles. Ces faibles statistiques pourraient être expliqués par le prix de l’éducation qui pourrait empêcher la poursuite des études.

1.4. Situation démographique

Le Burundi est l’un des pays africains caractérisés par une fécondité élevée. Le nombre moyen d’enfants par femme est de 5,5 plus du double de la moyenne mondiale (2,5 enfants par femme) et le quadruple des pays développés (1,6 enfants en moyenne par femme).

5 ONU-CEA : Fécondité, Education et croissance démographique en Afrique.

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Par conséquent la population ne cesse d’accroitre alors que les ressources naturelles n’augmentent pas au même rythme.

Le dernier recensement Général de la population et de l’habitat de 2008 a démontré une population de 8.053.574 habitants au Burundi dont 51% de sexe féminin et 49% le reste, soit un rapport de masculinité de 97%. Avec le taux d’accroissement annuel de 2,4% et une taille moyenne de 4 ,7 personnes par ménage, la population compte un pourcentage important d’enfants et des jeunes gens et une faible proportion des personnes âgées. Les jeunes de moins de 15ans constituent 44% de la population totale, près de la moitié a entre 15 et 65 ans, et les 65ans et plus sont en proportion faible (3%). Avec une densité de l’ordre de 310 habitants au km², la population est inégalement répartie sur le territoire national, présentant ainsi un déséquilibre entre provinces et régions. Elle varie entre 116,5 et 474,7 respectivement pour les provinces de Cankuzo et Kayanza. Selon la même source, seul 10% de la population vivent en milieu urbain. Le Burundi est l’un des pays les plus densément peuplés du monde, d’où de nombreux problèmes liés à sa démographie tels que le morcellement des terres cultivables et la surexploitation sans jachère ni engrais qui induisent des déséquilibres alimentaires.

1.4.1. Evolution de la population burundaise aux trois recensements (1979 ,1990 et 2008) par sexe

La population burundaise a doublé entre 1979 et 2008 avec un taux d’accroissement annuel moyen de 2,4%. Les périodes intercensitaires 1979-1990 et 1990-2008 présentent une évolution quasi-stable de la population. En effet, entre la première période, on a un taux d’accroissement annuel de 2,5% et la seconde, un taux d’accroissement annuel moyen de 2,4%. Le rythme d’augmentation de la population est vraisemblablement resté le même. Ce léger retentissement de la croissance démographique du pays serait essentiellement la conséquence des effets de la crise sociopolitique du pays déclenchée en 1993 et qui ont fait qu’il y ait plusieurs victimes. Chez les hommes, le taux d’accroissement entre les années 1979-1990 était de 2.6% et entre 1990-2008 n’était que 2.4%. Cela s’explique par le fait que la crise concerne toujours en grande majorité aux hommes que chez les femmes.

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Tableau 1.2 : Evolution de la population burundaise aux trois recensements (de 1979 à 2008) par sexe.

Effectif 1979 1990 2008 Taux

d’accroissement entre 1979 et 1990(%)

Taux

d’accroissement Entre 1990 et 2008(%)

Burundi 4.028.420 5.292.574 8.053.574 2,5 2,4

Masculin 1.946.145 2.574.126 3.964.906 2,6 2,4

Féminin 2 .082.275 2.718.667 4.088.668 2,4 2,3

Source : traitement des données du RGPH 2008

Selon le rapport des projections démographiques de la population burundaise entre 2008-2030, Comme le montre le tableau ci-dessous, la population burundaise continuera d’accroître à un rythme soutenu, passant de 8 053 574 millions en 2008 à 13 375 501millions en 2030, Soit une augmentation de 66,08% en 22 ans.

Tableau 1.3 : Evolution de la population du Burundi de 2008 -2030

Année 2008 2010 2015 2020 2025 2030

Masculin 3964906 4173862 4822838 5500949 6038281 6546365 Féminin 4088668 4313788 5000990 5714629 6288030 6829137 Total 8053574 8487650 9823828 11215578 12326311 13375501 Source : ISTEEBU, rapport des projections, 2008-2030.

1.4.2. Structure de la population Burundaise

La pyramide de la population burundaise par groupe d’âges et sexe présente une allure régulière, caractéristique des pays à forte fécondité et à forte mortalité : en effet, sa base est élargie et se rétrécit rapidement avec l’âge. En outre, il vit plus de femmes (51%) que d’hommes (49%) et cela est semblable à la situation d’autres pays, la mortalité frappant plus le sexe masculin que le sexe féminin en bas âges et aux âges avancés et à plus forte raison pour un pays qui sort de la guerre. Il est à remarquer que la société burundaise est à majorité monogame avec 30,7% contre 0,9% de polygames (EDSBIII,2016/2017) . Le

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divorce n’est pas fréquent, mais le veuvage s’est aggravé (4%) suite à la confrontation armée qui a laissé plusieurs veufs (ves) derrière elle.

Graphique1.1. Pyramide de la population burundaise 2016

Source : ISTEEBU.

1.4.3 Fécondité des adolescents

Au Burundi, la fécondité des adolescents est très élevée mais tendant à la baisse suivant quelques caractéristiques. En effet, Au Burundi, 8 % des femmes âgées de 15- 19 ans ont déjà commencé leur vie procréative : 6 % ont déjà eu, au moins, une naissance vivante et 2 % sont enceints de leur premier enfant. Le pourcentage de femmes âgées de 15- 19 ans ayant déjà commencé leur vie procréative a diminué, passant de 10 % en 2010 à 8 % en 2016-2017. La fécondité précoce a diminué passant de 23% à 19% pour les filles non instruites et de 6% à 4% pour celle ayant un niveau secondaire ou plus. Notons aussi que la

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fécondité a diminué suivant les régions, variant de 15% à 13% dans les provinces du Nord et de 7% à 2% dans les provinces du centre-est. (EDSB II, 2010 et EDSB III, 2016/2017).

1.4.4. Age à la première naissance

Au Burundi, l’âge médian des femmes de 25-49 ans à la première naissance est de 21,5 ans. Avant d’atteindre 18 ans exacts, 14 % avaient déjà eu leur première naissance et avant d’atteindre l’âge exact de 25 ans, cette proportion est de 77 %. En outre, cet âge médian n’a pas varié d’une manière générale depuis 2010. En effet, selon les résultats de l’EDSB, 2010, l’âge médian à la première naissance pour les femmes en milieu urbain est de 22,8ans contre 21,4ans pour celles vivant en milieu rural. En milieu urbain, les femmes de 25-49 ans ont leur première naissance 2,4 ans plus tard que celles du milieu rural, respectivement 23,7 ans et 21,3 ans (EDSBIII, 2016-2017).

1.4.5. Age à la première union

Au Burundi, les femmes ont tendance à entrer en première union beaucoup plus tôt que les hommes. L’âge médian à la première union est de 20,3 ans chez les femmes âgées de 25 à 49 ans et de 24,1 ans chez les hommes du même groupe d’âges. Près d’un quart des femmes de 25-49 ans (24 %) avait déjà contracté une première union avant d’atteindre 18 ans exacts. Chez les hommes, cette proportion n’est que de 3 %. L’âge médian à la première union chez les femmes de 25-49 ans n’a pratiquement pas subi de modification entre 1987 et 2016-2017 (autour de 20 ans). La même tendance est observée chez les hommes (EDSBII, 2010 et EDSBIII, 2016-2017).

1.4.6. Age aux premiers rapports sexuels

Selon les résultats de deux dernières enquêtes démographiques et de santé au Burundi, le pourcentage de femmes âgées de 25-49 ans ayant eu des rapports sexuels avant d’atteindre l’âge de 18 ans exacts a légèrement augmenté, passant de 25 % en 2010 à 28 % en 2016-2017.

Chez les hommes, ce pourcentage a légèrement diminué passant de 12 % en 2010 à 10 % en 2016-2017. L’âge médian aux premiers rapports sexuels chez les femmes âgées de 25 à 49 ans et chez les hommes de la même tranche d’âges n’a pratiquement pas subi de modification au cours des six dernières années (20 ans en 2010 contre 19,6 ans en 2016-2017 chez les femmes de 25-49 ans et respectivement 22,8 ans contre 22,9 ans chez les hommes de 25-49 ans).

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1.4.7. Nombre idéal d’enfants

Les hommes et les femmes burundais aspirent à une famille de 4 enfants en moyenne.

Selon l’enquête démographique et de santé réalisée en 2010, pour l’ensemble des femmes de 15-49ans, le nombre idéal moyen d’enfants pour les femmes selon le groupe d’âge et selon certaines caractéristiques sociodémographiques est constant. Selon les mêmes résultats, la distribution des tailles idéales déclarées révèle que pour 25% des femmes de 15-49ans, le nombre idéal ne dépasserait pas trois enfants ; cependant, pour 13% le nombre idéal est de 6 enfants ou plus. Pour un tiers d’hommes, le nombre idéal est 3 et 11% en souhaiteraient au moins 6. Le nombre idéal d’enfants varie légèrement selon la région (d’un minimum de 3,8 à Bujumbura mairie à un maximum de 4,6 dans le Sud) et selon le niveau d’instruction (de 3,8 chez les femmes de niveau d’instruction secondaire à 4,4 chez celles sans instruction) (EDSB- II, 2010).

En effet, selon l’enquête démographique et de santé de 2016-2017, les résultats sont légèrement différents. Dans l’ensemble, un peu plus d’un tiers des femmes (36 %) considère que trois enfants est le nombre idéal. Cependant, pour plus d’une femme sur deux (53 %), la taille idéale devrait compter quatre enfants ou plus. Parmi les femmes sans enfant vivant, 40

% en voudraient trois et 26 % en souhaiteraient quatre. L’opinion des hommes sur la taille idéale de la famille n’est pas très différente de celle des femmes. En effet, pour 40 % des hommes, le nombre idéal d’enfants est de trois et, pour près de la moitié (49 %), ce nombre est d’au moins quatre enfants. Comme révèle les résultats de l’EDSB-III, le nombre idéal varie selon certaines caractéristiques : Pour les femmes, le nombre idéal d’enfants augmente légèrement avec l’âge (de 3,7 parmi celles de 20-24 ans à 4,0 parmi celles de 30-49 ans) et le nombre idéal d’enfants diminue légèrement avec le niveau d’instruction des femmes (de 4,0 chez les femmes sans niveau d’instruction à 3,7 parmi celles ayant le niveau secondaire ou supérieur.

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Graphique 1.2 : Le nombre idéal d’enfants selon le niveau de vie et selon la période.

Source : Traitement des données des EDSBII &III.

1.4.8. Connaissance et utilisation de la contraception

Selon les résultats de deux enquêtes démographiques et de santé celle de 2010 (EDSB-II) et celle de 2016-2017(EDSB-III), l’utilisation des méthodes contraceptives chez les femmes de 15-49 ans en union a augmenté de façon générale au cours des 6 dernières années, passant respectivement de 22 % en 2010 et à 29 % en 2016-2017. En particulier, on note une augmentation du recours aux méthodes modernes au détriment des méthodes traditionnelles.

En effet, au cours de deux enquêtes, il a été demandé aux femmes si elles utilisaient actuellement une méthode contraceptive. Ces données ont permis d’estimer la prévalence par méthode pour l’ensemble des femmes de 15-49ans, pour les femmes en union. Les méthodes utilisées quelle que soient leur nature ont vu à la hausse sauf la DIU et pilule qui ont respectivement passé de 2.7 à 0.9 et 2.4 à 1.7.

Les autres méthodes comme « moderne, traditionnelle, injectables et implant » ont vu à la hausse passant respectivement de 18% à23%, de 4.1% à 5.6% ,10.4% à 11.6% et 0.6% à 6%.

4,4 4,5 4,4 4,1 3,7

3,9 4 3,6

3,7 3,2

0 1 2 3 4 5

LE PLUS PAUVRE PAUVRE MOYEN RICHE LE PLUS RICHE

2016/2017 2010

(33)

Graphique1.3 : tendance sur les types de méthodes contraceptives utilisées entre 2010- 2016/2017 pour les femmes en union de 15-49ans.

Source : Exploitation des données des EDSBII&III.

1.4.9. Besoins non satisfaits en matière de planification familiale

La demande totale en planification familiale parmi les femmes de 15-49 ans en union au moment de l’enquête, a augmenté entre 2010 et 2016-2017, passant de 54 % à 58 %.

Dans la même période, le pourcentage de femmes ayant des besoins satisfaits a aussi augmenté, passant de 22 % à 29 %. Par contre, le pourcentage de femmes ayant des besoins satisfaits en matière de planification familiale n’a pratiquement pas changé (32 % en 2010 contre 30 % en 2016-2017). Notons que dans 32% des femmes en 2010, 22% sont pour l’espacement et 10% pour limiter les naissances alors qu’en 2016-2017, 30 % des femmes en union ont des besoins non satisfaits en matière de planification familiale dont 16 % pour espacer les naissances et 14 % pour les limiter.

1.4.10. Mortalité des enfants de moins de 5ans, mortalité maternelle et mortalité adulte

Niveau et tendance de la mortalité des enfants de moins de 5ans

La santé des enfants reste au cœur des préoccupations du Gouvernement du Burundi. En vue d’atteindre les OMD dont l’un des objectifs est de réduire des deux tiers le taux de mortalité infanto-juvénile entre 1990 et 2015 (OMD4), le gouvernement a adopté un certain nombre de mesures visant à l’amélioration de la situation et la réduction des taux de mortalité, notamment par la mise en place de la politique de la gratuité des soins des enfants de moins

21,9 17,7 10,4

0,6 2,7 2,4 1 0,6 4,1

28,5 22,9 11,6

6 0,9 1,7 1,2 0,1

5,6

0 10 20 30

ENSEMBLE MÉTHODE MODERNE INJECTABLE IMPLANT DIU PILULE CONDOM STÉRISATION MÉTHODE TRADITIONNELLE

2016/2017 2010

(34)

de 5 ans, le renforcement des activités de prise en charge des cas de malnutrition et la prise en charge des indigents.

Dès lors, Les informations sur la mortalité des enfants sont pertinentes pour l’évaluation démographique de la population. En effet, elles sont considérées comme un indicateur important du développement socio-économique et de la qualité de vie d’un pays.

Elles peuvent aussi permettre d’identifier les enfants qui courent des risques élevés de mortalité et de mettre en place des stratégies pour réduire ces risques, comme par exemple, la promotion de l’espacement des naissances.

Partant des données des enquêtes démographiques et de santé depuis la première jusqu’à la troisième, Leurs comparaisons entre 1987 et 2016-2017 montre une baisse des niveaux des trois composantes de la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Estimé en 1987 à 74 ‰, le quotient de mortalité infantile est passé à 59 ‰ en 2010 et à 47 ‰ en 2016-2017 (Graphique1.5). Le quotient de mortalité juvénile a aussi diminué, passant, dans la même période, de 85 ‰ à 40 ‰ et à 33 ‰. Globalement, le risque de décéder entre la naissance et le cinquième anniversaire est passé de 153 ‰ en 1987 à 96 ‰ en 2010 et à 78 ‰ en 2016- 2017. Entre 2010 et 2016-2017, on constate aussi une tendance à la baisse de la mortalité néonatale. En effet, le quotient de mortalité est passé de 31 ‰ en 2010 à 23 ‰ en 2016- 2017.

Graphique 1.4 : tendance de la mortalité des enfants de moins de 5ans selon la période

Source : Exploitation des données EDSBI,II&III.

0 20 40 60 80 100 120 140 160

EDSBI 1987 EDSBII 2010 EDSBIII 2016/2017

31 23

74

59 47

153

96

78

Mortalité néonantale mortalité infantile mortalité infanto-juvenule

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