• Aucun résultat trouvé

Déterminant de la fécondité et leur Hiérarchisation

5.3. PRESENTATION DES RESULTATS

5.3.2. Déterminant de la fécondité et leur Hiérarchisation

L’identification des variables qui déterminent la fécondité des femmes en union au Burundi est réalisée à partir des tableaux 5.2 et 5.3 plus spécifiquement à partir des modèles saturés (M11 en 2010 et en 2017). A partir de ces modèles, il est également possible de ressortir l’effet net (effet intrinsèque) de chaque variable explicative sur la fécondité. De l’examen de ces modèles, il ressort que six variables rangées par ordre de forte détermination sont déterminantes dans l’explication de la fécondité au Burundi au seuil de 5% en 2010. Il s’agit de l’âge, de Région, de la religion, de la différence d’âges entre conjoints, utilisation de la contraception et l’âge d’entrée en union. En 2017, nef variables dans le même ordre qu’en 2010 permettent d’approcher l’explication de la fécondité des femmes en union. Il s’agit de l’âge, de la Région de résidence, milieu de résidence, religion, occupation de la femme, de l’occupation du conjoint, exposition aux médias, différence d’âges entre conjoints , l’âge d’entrée en union et la méthode contraceptive. Toutefois, nous allons hiérarchiser les variables et procéder à leur comparaison.

Tableau 5.1 : Pourcentage de la variance de la fécondité expliquée par chaque déterminant et par année d’études. (2010 et 2017)

2010 2017

Source : Exploitation de l’EDSB, II& III

La variation de la fécondité est due à certains facteurs communs aux deux périodes mais également à des facteurs spécifiques pour l’année 2017. Les facteurs analogues sont : l’âge d’entrée en union, l’âge, Région, différence d’âge entre conjoints et utilisation de la contraception. Leur contribution à l’explication du phénomène varie cependant en 2010 et en 2017.

Du tableau 5.1, il ressort que l’âge d’entrée en union demeure la variable qui contribue le plus à l’explication de la fécondité autant en 2010 qu’en 2017 avec une contribution qui va de 7.8% à 10%. Cela explique principalement les forts taux de fécondité relevés au moment de chaque enquête car la contribution de l’âge à la première union à l’explication de la fécondité est de loin supérieure à celle des autres variables.

Notons également que plus l’âge n’augmente chez la femme, contribue à la descendance finale et également influence la fécondité des femmes en union. Il faut aussi noter que l’influence de l’âge n’a pas varié pendant ces deux périodes. Par contre influence de l’âge à l’union est beaucoup plus marquée en 2017 où elle bat le record dans la classification avec 10% d’influence. La région occupe une place importante dans la classification pendant les deux périodes où en 2017 elle a augmenté de 0.2 % de 2010.

Le milieu socioculturel traditionnel influence en outre la fécondité à travers la religion qui se veut déterminante dans l’explication de la fécondité autant en 2010 qu’en 2017. Son action demeure légèrement plus constamment partout.

Au point de vue du genre, nous remarquons que l’influence de la différence d’âge entre conjoints est la plus déterminante partout pour 2010 et 2017 avec une même place malgré la plus grande influence en 2010 qu’en 2017. La dernière variable déterminante et commune pour les deux périodes est l’utilisation de la contribution qui a été la moins pertinente dans toutes les périodes (0.2% en 2010 et 0.1% en 2017).

En plus de ces déterminants communs, certaines variables jouent de façon spécifique.

Ces points de divergence entre les déterminants de la fécondité pendant ces deux moments traduisent des particularités qu’il convient de prendre en considération dans l’élaboration des politiques en lien avec la santé de la reproduction.

Ainsi, l’occupation du conjoint, milieu de résidence et l’exposition aux médias participent à l’explication de la fécondité en 2017 et en 2010 leur incidence sur l’explication du phénomène est négligeable.

La particularité des variables expliquant le phénomène en 2017 et n’expliquant pas le même phénomène en 2010 serait à l’origine des différentes variations du niveau de la fécondité.

Cela étant, notre étude comparative nous amène à trouver les résultats auxquels nous serait utile d’apporter une discussion et interprétation.

5.3.3 Les groupes cibles et mécanisme d’action en 2010

Age de la femme

La variable âge est la plus déterminante de la fécondité au sein des femmes en union au Burundi. En effet, l’âge est positivement associé à la fécondité en tant qu’il joue aussi le rôle de contrôle dans la régression. Nous constatons que, plus l’âge ne devient élevé chez ces femmes, plus la parité n’augmente. La parité chez les femmes de 15-19 ans ont en moyenne plus d’enfants que leur consœur d’autres groupes d’âges.

Région de résidence

Considérant le modèle saturé M11, nous observons qu’en 2010, les femmes de la région Ouest ont en moyenne plus enfants que celles qui résident dans la région de Bujumbura. Une observation plus fine de toutes les modalités montre que trois ont vu perdre la significativité après l’introduction d’autres variables dans le modèle. En effet, la signification de la modalité « nord » de la région Nord a baissé en présence de l’occupation de la femme et celle du conjoint. Idem pour les modalités centre- Est et du sud. On déduit que ces deux variables inhibent l’effet de ces régions ci- hauts citées sur la parité chez les femmes Burundaises. L’hypothèse H2 est vérifiée.

On résume en disant que la forte fécondité dans ces régions serait due au manque informations chez les femmes en union sur la fécondité planifiée à travers les médias et aussi en partie due au fait qu’elles entrent précocement en union par rapport aux femmes de la région de Bujumbura.

Religion

En 2010, la religion est significativement associée à la fécondité des femmes en union. En effets, comparativement à la religion protestante, les femmes de religion catholique ont en moyenne moins d’ enfants que d’autres. Les catholiques gardent les mêmes

significativités depuis le modèle brut jusqu’au modèle saturé. Dans ce dernier modèle, il n y a pas de différence significative entres les musulmans et les protestants.

Différence d’âges entre conjoints

La différence d’âges entre conjoints est significativement associée à la parité moyenne en 2010. En effet, lorsque le conjoint est plus âgé de 6-10ans que la femme, le nombre d’enfants moyen est plus que lorsque la femme est plus âgée que son conjoint. Et lorsqu’il a de 10ans et plus, la femme a moins d’enfants que lorsque la femme est plus âgée.

Cela serait justifié par deux raisons : soit le mari s’est remarié après le décès de la première femme soit le mari emmène la deuxième femme. Dans ce cas, le mari se retrouve plus âgé et n’a pas besoin de faire beaucoup d’enfants à ajouter à ceux qu’il avait au paravent. Quant à la femme plus âgée, on sait qu’une femme africaine quand elle dépasse en âge son mari inquiète la famille de son mari. Pour contrecarrer cela, si par chance elle accouche, elle n’a pas besoin d’espacement de naissances jusqu’à l’atteinte de la ménopause.

L’âge d’entrée en union

La précocité de la première union influence positivement la parité des femmes en 2010. Comparativement aux femmes entrées en union entre 10-19ans, celles entrées en union entre20-24ans et 25-43ans ont en général moins d’enfants.

Utilisation de la contraception

Les femmes qui n’utilisent aucune méthode contraceptive ont moins d’enfants que celles qui utilisent la méthode moderne. Cette variable "utilisation de la contraception" qui était non significative au modèle brut a vu sa significativité passer à 5% en présence des autres variables introduites en amont dans le modèle. Par contre, il n y a pas de différence de significativité entre les modalités.