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CHAPITRE I : LE CONTEXTE D’ETUDE

1.3. Situation socioéconomique du Burundi

Jusqu’au début des années 1990, le Burundi a réalisé beaucoup de progrès dans le domaine du développement de son économie et l’amélioration des conditions de vie de la population. Malheureusement, la crise sociopolitique de 1993, la plus grave de son histoire, a conduit le pays à une guerre civile qui a eu des effets désastreux dans tous les domaines de la vie du pays.

Des estimations de la pauvreté réalisées en 2008 ; il se dégage que les seuils de pauvreté respectifs en milieu urbain et en milieu rural d’environ 820Fbu (0,68USD) par jour soit 299300Fbu (250USD) par an et 522Fbu (0,43USD) par jour soit 189800Fbu (158USD)

par an (RGPH 2008). Avec ses seuils, 67% de la population Burundaise est pauvre. La situation de 2006 montre que les ménages pauvres sont devenus encore plus pauvres à la suite de la persistance des conflits armés, la chute de la production dans tous les domaines de la vie et la baisse de l’aide publique au développement. Au lieu de s’inverser comme l’envisageaient les stratégies initiées pour réduire la paupérisation des citoyens, la pauvreté s’est plutôt amplifiée en se généralisant, surtout pendant la période de guerre civile et ceci est allé de pair avec une fécondité élevée. La fécondité varie aussi selon le niveau de vie du ménage dans lequel vit la femme. Les femmes de deux quintiles de bien-être économique les plus bas ont, en moyenne, 6,0 enfants contre 4,4 enfants par femme parmi celles des ménages du quintile le plus élevé (EDSBIII, 2016/2017).

Essentiellement agricole, il sort d’une longue période de crise sociopolitique et se trouve actuellement en période de décollage de son développement. Du point de vue macroéconomique, le rapport de l’économie Burundaise de 2010 montre que l’agriculture contribue à hauteur de 43% du produit Intérieur Brut (PIB), le secteur secondaire à 16%, le secteur tertiaire à 35% et les impôts et taxes à 6%. Le café constitue la principale source de devises pour le pays mais il reste soumis aux conditions climatiques et aux cours internationaux. Les secteurs secondaires et tertiaires ne sont pas très développés, mais les efforts du gouvernement font que le peu de ressources disponibles dans ce domaine contribuent d’une certaine façon au développement socioéconomique du pays.

La croissance a repris timidement depuis 2001, le taux d’inflation était de 7% et la croissance de 4% en 2010. Le Burundi reste néanmoins fortement dépendant du financement extérieur qui représentait 24% du PIB en 2010. En 2013, au moment où le Burundi avait un PIB de 2723 millions USD, alors que le Rwanda avait 7601 millions USD, la première économie africaine est le Nigeria avec 521812 millions USD, le petit pays en superficie comme l’île Maurice en avait 11937 millions USD. Au niveau du PIB/ hab, le Burundi, sur 54 pays africains classés, il occupe la 52ième place avec un PIB/ hab de 300 USD/hab (rapport de la revue Afrique, 2015).

Il bénéficie de l’initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) pour l’allègement de sa dette depuis juillet 2005 et a atteint son achèvement en janvier 2009.Le pays fait face à un défi majeur qui est la baisse de pauvreté. Selon le rapport des comptes des Nations Unies, 2008, le PIB par habitat est estimé à 199USD, classant ainsi le Burundi parmi les pays les moins avancés. Le problème d’accès au financement et à l’approvisionnement en énergie électrique freine le développement des entreprises, tandis que les difficultés inhérentes au

transport handicapent les échanges car le Burundi n’a pas au moins une voix ferrée le reliant avec les pays voisins pour faciliter ses importations.

Le tableau 1.1. Ci-dessous montre la position du Burundi par rapport aux autres pays de l’Afrique de l’Est en rapport avec le PIB, Taux de croissance et L’indice de développement humain(IDH).

En effet, comme le montre dans le même rapport, la position du Burundi est dernière avec un écart très alarmant si on considère ces indicateurs du développement. Il occupe une dernière place en IDH dans sa région soit 180ème place dans le monde. Son Taux de croissance économique de 4.8% alors que son voisin le Rwanda et la Tanzanie ont respectivement 6.7 % et 7%. Par rapport au PIB, les résultats ont montré le même classement que d’autres indicateurs avec 300$/hab alors que le Kenya a 1461$/hab ensuite vient la Tanzanie et le Rwanda avec 768$/hab et 721$/hab.

Tableau1.1 : comparaison du Burundi avec d’autres pays de l’EAC en 2015 Indicateur/p

Source : Rapport de PARCEM 2015.

1.3.2. Prédominance d’une agriculture paysanne depuis plusieurs décennies

L’économie du Burundi repose essentiellement sur l’agriculture et l’élevage dont dépend 90% de la population vivant en milieu rural (EDS, 2010 et 2016/2017). Le secteur agricole joue un rôle incontournable dans la vie des ménages essentiellement ruraux qui ne vivent que des produits de leur terre.

« Les activités agricoles se subdivisent en cultures d’exportations (cultures de rentes principalement le café, le thé et le coton) et en cultures vivrières, sources d’alimentation de la population. Les cultures de rentes, le café notamment, jouent un rôle important dans

l’économie burundaise. 80% des recettes d’exportation proviennent de la vente de ces produits. La politique de recherche agronomique et d’aménagement des terres a été pendant longtemps guidée par la logique de production pour le marché international, laissant peu d’importance aux cultures vivrières qui fournissent des produits alimentaires à la quasi-totalité de la population du pays » (Nibashikire, 2003 ; Akintore, 2006). Il en résulte que, comme bon nombre de pays en voie de développement, la commercialisation de ces cultures est soumise aux conditions de marchés de ces produits telles que la variation du cours du café sur le marché international.

Il en résulte donc un pouvoir d’achat extrêmement réduit dans le secteur rural.

Quant à la production vivrière, elle est soumise à des problèmes de plusieurs ordres (Nibashikire, 2003, Akintore, 2006 ; Nizigama, 2006) : « la pression démographique qui a rendu les terres cultivables de plus en plus rares et donc conduit à la surexploitation de celles-ci (d’où dégradation des sols), les moyens de productions dérisoires (la houe reste l’outil le plus répandu), des moyens de conservation des produits agricoles inexistants, ce qui contraint le producteur à vendre aussitôt la récolte, etc ». A ces difficultés s’ajoutent celles qui découlent des problèmes liés à l’encadrement des paysans, à leur éducation et à leur formation. Le paysan n’est pas habitué à produire pour le marché car il est difficile de construire un surplus commercialisable.

1.3.3. Alphabétisation et niveau d’instruction

L’Alphabétisation et le niveau d’instruction sont des indicateurs du développement de la mentalité de population. Leurs variations au Burundi influent sur les changements de mentalité sur l’attachement à des valeurs culturelles qui pourraient jour le rôle de barrière vers la civilisation.

Alphabétisation

Etant donné qu’une proportion élevée de la population de 15-49ans n’a aucune instruction (45% des femmes et 28% des hommes) et que dans 29% des cas pour les femmes et 33% pour les hommes, le cycle primaire n’a pas été achevé, il est important d’apprécier la capacité à lire de la population afin de mesurer son degré d’accessibilité à l’information.

Parmi de 15-49ans, 62% sont alphabétisées contre 79% des hommes du même âge (EDSB-II, 2010).

Les résultats montrent que le taux d’alphabétisation des femmes augmente suivant l’année passant de 62% en 2010 à 68% en 2016/ 2017 tandis que le taux alphabétisation pour les hommes reste constant soit 79% partout.

Niveau d’instruction

L’enseignement en tant que « locomotive » importante de la transformation socio-économique, influe beaucoup sur le comportement en matière de fécondité5.

Ainsi, dans nos sociétés non –malthusiennes, le niveau d’instruction de la mère peut entrainer aussi bien le raccourcissement que l’allongement de l’espacement des naissances.

En effet, à partir d’un certain niveau intellectuel, la connaissance de la physiologie humaine féminine peut permettre aux femmes d’allonger ou de réduire l’intervalle inter génésique, en s’abstenant ou non des rapports sexuels pendant la période féconde, selon qu’ils veulent ou non une naissance additionnelle, bien que cette volonté(signe d’un certain malthusianisme) n’apparaisse pas chez toutes les femmes.

Dans l’ensemble, Plus d’un tiers (36 %) de femmes et 24 % d’hommes de 15-49 ans n’ont aucun niveau d’instruction et 39 % de femmes et 46 % d’hommes ont un niveau d’instruction primaire. Ces faibles statistiques sont dues aux inégalités homme-femme devant les travaux ménagers. Quinze pour cent de femmes et d’hommes ont un niveau d’instruction secondaire premier cycle et 9 % de femmes et 12 % d’hommes ont un niveau d’instruction secondaire deuxième cycle. Seulement 1 % de femmes et 3 % d’hommes ont un niveau d’instruction supérieur. Dans l’ensemble, 68 % de femmes et 79 % d’hommes sont alphabétisés (EDSB-III, 2016-2017).

Selon les résultats de l’enquête 2010, 45% des femmes de 15-49ans n’ont aucun niveau d’instruction contre 28% chez les hommes. Les proportions des femmes et d’hommes qui ont dépassé un niveau primaire sont très faibles. Ces faibles statistiques pourraient être expliqués par le prix de l’éducation qui pourrait empêcher la poursuite des études.