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Stratégies concernant les transitions de rôle

Technique 7 : Travail à la maison / mise en place des exercices pratiques

5. STRATEGIES POUR GERER LES 4 TYPES DE PROBLEMES INTERPERSONNELS PROBLEMES INTERPERSONNELS

5.3. Stratégies concernant les transitions de rôle

Quand le problème interpersonnel est lié à un/des changement(s) de vie, souvent il s’avère que les relations entre les gens ont changé également, de même que les rôles qu’ils jouent. Par exemple, une personne qui se trouve en incapacité de travail risque de ne plus pouvoir remplir son rôle de

« soutien de famille ». Mais elle peut assumer de nouveaux rôles, tels que celui de soignant auprès d'un membre de la famille élargie, de soutien pour un ami ou d’un membre d'une communauté. Les stratégies à utiliser ici consistent généralement à aider le membre du groupe à identifier les nouveaux rôles qu’il peut assumer. Aidez le membre du groupe à :

identifier l'ancien rôle et pleurer sa perte ;

réfléchir aux aspects positifs et négatifs du nouveau rôle ou aux opportunités potentielles pour que ce rôle prenne de l’ampleur et du sens ; et

développer des compétences pour gérer le nouveau rôle, rompre tout isolement social et trouver des personnes capables de soutenir et d’aider.

Voici quelques stratégies pour y parvenir :

Aidez le membre du groupe à décrire en détail les changements en cours (comment étiez-vous avant [changement]… comment allez-étiez-vous depuis [changement] ; où souhaiteriez-étiez-vous être dans le futur ?)

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Aidez le membre du groupe à explorer les aspects positifs et négatifs de son ancien rôle et à pleurer sa perte.

Aider le membre du groupe à explorer les aspects positifs et négatifs de son nouveau rôle.

S'il n'y a pas d'aspect positif au nouveau rôle, par ex. en cas de maladie en phase terminale, le membre du groupe doit élaborer une autre stratégie (voir ci-dessous) et voir s’il existe des opportunités potentielles pour que ce nouveau rôle prenne de l’ampleur et du sens.

Encouragez les membres du groupe à identifier les compétences et les personnes de leur vie qui faciliteront leur nouveau rôle.

Voici un exemple de la façon dont vous pourriez aborder un membre du groupe lors d'une des premières séances, puis lors d'une séance ultérieure lorsque le problème interpersonnel est une transition de rôle :

FACILITATEUR : Hass, nous savons que vous êtes déprimé depuis que vous avez découvert que vous viviez avec le VIH.

HASS : Je savais que j’étais infecté par le VIH. Je suis malade depuis longtemps. L’année dernière, j’ai été tellement malade que je ne pouvais pas travailler et que je ne pouvais même pas sortir de mon lit. Je suis allé à la clinique et ils m'ont dit que j'avais le VIH.

Maintenant, je me fiche de ce qui m’arrive. Je sais que je vais mourir bientôt.

FACILITATEUR : Le VIH est une maladie très grave, mais le désespoir que vous ressentez, c’est parce que vous êtes déprimé. Les personnes dépressives se sentent généralement sans espoir.

HASS : Je vais mourir, et rien n’y changera. L’infirmière me recommande des choses à faire mais je ne l’écoute pas.

FACILITATEUR : Que dit l'infirmière ?

HASS : Je dois faire attention à ma santé et toujours utiliser un préservatif. Mais je ne le fais pas.

AUTRE MEMBRE DU GROUPE : Vous voulez dire que vous transmettez le VIH à votre femme ? Vous êtes horrible. Vous ne vous préoccupez donc pas de votre famille et de notre village ? Trop de gens meurent.

AUTRE MEMBRE DU GROUPE : Je suis d'accord.

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FACILITATEUR : Il semble que beaucoup d’entre vous soient en colère. Il est important que Hass se sente à l'aise pour parler de ce qu'il ressent. Hass, comment vous sentez-vous lorsque les gens vous disent ce qu'ils pensent de votre comportement ?

HASS : Ils ne savent pas ce que c’est de mourir. Ils feraient la même chose.

AUTRE MEMBRE DU GROUPE : Je ne ferais jamais ce que fait Hass. Je pense qu'il devrait arrêter.

FACILITATEUR : Comment vous sentez-vous là maintenant ?

Il est souvent difficile d'amener les membres à parler de leurs sentiments au sein d'un groupe.

Efforcez-vous de les amener à parler de leurs sentiments en posant d’abord des questions sur leur comportement.

FACILITATEUR : Dans le groupe, nous devons exprimer nos sentiments, mais nous devons également respecter ce que disent les autres. Essayons de faire en sorte que Hass parle davantage de ce qu’il vit et de la raison pour laquelle il se comporte comme il le fait. Hass, pouvez-vous continuer ?

HASS : Je m'en fiche. Pourquoi Dieu me ferait-il cela à moi et pas aux autres ?

FACILITATEUR : Vous semblez en colère, Hass. Nous ne pouvons pas changer le fait que vous ayez le VIH, mais nous pouvons vous aider à vous débarrasser de votre dépression.

Cela pourrait vous aider à envisager positivement une vie avec le VIH. Et nous pourrions aussi vous aider à organiser ce temps où vous êtes en vie.

HASS : Je ne veux plus parler aujourd'hui. Ca fait trop.

FACILITATEUR : D'accord, Hass. C’est bien ainsi pour aujourd’hui. Il y aura encore beaucoup d'occasions de parler lors de réunions ultérieures.

Voici un extrait d'une séance intermédiaire avec Hass :

FACILITATEUR : Hass, comment allez-vous ?

HASS : J’ai beaucoup discuté avec d’autres membres du groupe en dehors des réunions. Ils n'arrêtent pas de me dire de penser à la communauté et à ma famille. Ils veulent que j'utilise des préservatifs. Aiden a dit quelque chose qui a fait sens. Il m’a demandé de réfléchir à ce que j’aurais ressenti si un homme séropositif avait une relation avec ma

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fille et n’utilisait pas de préservatif. Cela m'a rendu très en colère. Je ne veux pas que ma fille soit atteinte de cette terrible maladie. Donc, je pense que je vais faire attention.

Je continue de penser que c’est injuste d’être malade, mais je sais que je ne veux pas faire de mal aux autres.

FACILITATEUR : C’est tellement bon à entendre. Et avez-vous réfléchi un peu à ce que vous pouvez faire encore dans la vie, même si vous avez le VIH ?

HASS : C'est difficile. Parfois, j’ai l’impression que je ne peux rien faire, mais Aiden m’a aussi dit que je pouvais continuer à être un bon père et enseigner à mes enfants ce dont ils ont besoin pour être en bonne santé et être de bonnes personnes. Il a raison, je peux le faire même si je ne suis pas en bonne santé très longtemps.

FACILITATEUR : Et comment vous sentez-vous ?

HASS : Je me sens un peu mieux. Et je voudrais remercier Aiden pour cette suggestion. Peut-être qu'il en a d'autres pour moi. Peut-Peut-être qu'il peut m'aider avec ma vie.

AIDEN : Je vais essayer.

FACILITATEUR : Aiden, merci de votre aide. Peut-être que d'autres auront des idées aussi.