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Exemple d’une séance intermédiaire

Technique 7 : Travail à la maison / mise en place des exercices pratiques

4.3. Exemple d’une séance intermédiaire

Voici l’exemple d’une séance intermédiaire. Comme vous vous en souvenez surement, les séances commencent par le facilitateur qui souhaite la bienvenue aux membres du groupe et demande si quelqu’un aimerait parler de comment elle/il s’est senti au cours de la semaine passée. Cela vous permet d'évaluer leur humeur et s’ils se sentent plus ou moins à l’aise dans le groupe. Essayez d’amener tout le monde à parler de ses symptômes. Prévoir environ 15 à 20 minutes pour que chaque personne ait pu brièvement décrire ses symptômes depuis la dernière séance (tâche 1).

Une fois l’évaluation des symptômes terminée, demandez qui, dans le groupe, aimerait parler de ce qui s’est passé au cours de la semaine passée (tâche 2).

FACILITATEUR : Bienvenue à nouveau. (Le facilitateur rappelle au groupe le nombre de séances restantes). Il s'agit de notre 4ème réunion. Il nous reste 4 réunions après celle-ci.

J'aimerais que chacun d’entre vous dise comment elle/il s’est senti cette semaine : vous êtes-vous senti triste ou déprimé ? (Utilisez le terme local approprié pour désigner la dépression) comment était votre humeur, votre sommeil, votre alimentation, votre énergie ? (Le facilitateur parcourt la salle du regard et attend que quelqu'un dise quelque chose. Généralement, quelqu'un commence, mais sinon, vous pouvez choisir quelqu'un en lui demandant). James, et vous ? La semaine dernière, vous vous sentiez triste et pleuriez beaucoup. Qu'en est-il cette semaine ?

JAMES : Je me sens toujours triste.

50 FACILITATEUR : Pouvez-vous nous en dire un peu plus?

JAMES : Rien ne va. Je pleure et je veux rester assis sur ma chaise. Je ne veux même pas être avec mes enfants.

FACILITATEUR : Oui, c’est ce que vous avez ressenti la semaine dernière, je m’en souviens. C’est difficile de ressentir cela et de ne pas vouloir être avec ses enfants. (Le facilitateur complète l'échelle d'évaluation de la dépression avec James). Votre score de dépression est un peu inférieur cette semaine, ce qui signifie que vous allez un peu mieux mais que vous vous sentez toujours déprimé. Il nous reste 4 séances, nous allons donc continuer à travailler pour que vous vous sentiez mieux. Quelqu'un d'autre veut dire comment elle/il se sent ?

ANEIL : En gros je me suis sentie comme la semaine passée, sauf pendant une journée, je me suis sentie un peu plus heureuse.

FACILITATEUR : C’est formidable que pendant une journée vous vous soyez sentie un peu plus heureuse. Plus tard au cours cette séance, j’aimerais que vous disiez à tout le monde ce qui s’est passé le jour où vous vous êtes sentie un peu plus heureuse. Remplissons l’échelle de votre dépression pour cette semaine : (le facilitateur complète l’échelle d’évaluation de la dépression). Votre dépression s’est améliorée par rapport à la semaine dernière, Aneil. Et si quelqu'un d'autre nous disait comment s'est passée la semaine ?

Continuez ainsi jusqu'à ce que tout le monde ait eu l'occasion de décrire son humeur de la semaine.

Personne ne devrait être obligé de parler. Au fur et à mesure que le temps passe et que les membres du groupe se sentent plus à l'aise, la plupart d'entre eux auront plus de facilité à parler en groupe.

À ce stade, vous pouvez commencer à demander si certains membres du groupe aimeraient parler de ce qui s’est passé pendant la semaine. Il est important de lier les événements aux symptômes de la dépression (tâche 2). Ce qui suit est un autre exemple tiré d'une séance intermédiaire.

FACILITATEUR : Maintenant que vous avez tous eu l’occasion de parler de ce que vous avez ressenti cette semaine, j'aimerais voir si nous arrivons à comprendre pourquoi vous avez ressenti ce que vous avez ressenti. Aneil, vous avez dit que pendant une journée cette semaine vous vous êtes sentie un peu mieux. Qu'est-ce qui vous a fait ressentir cela ?

ANEIL : Mon frère est venu et il m'a aidé. Il sait que je ne me sens pas très bien en ce moment.

Nous avons parlé pendant un moment et il m'a aidé à réparer mon vélo. Je pense que

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c’est pour cela je me suis sentie mieux. J'aime quand mon frère est là.

FACILITATEUR : Aneil, ce que vous venez de dire est très important. Vous avez identifié quelque chose dans votre vie qui vous a fait vous sentir mieux. Au cours des prochaines semaines, il sera important que vous remarquiez tout ce qui se passe dans votre vie et qui vous rend moins déprimé ou ce qui aggrave votre dépression. Est-ce que quelqu'un d'autre a remarqué quelque chose qui l’a fait se sentir mieux cette semaine ?

CARLO : Certaines des femmes du village ont aidé ma femme avec les enfants. Elle ne voulait pas accepter leur aide, mais elle ne pouvait vraiment pas le faire toute seule. Elle est trop malade.

FACILITATEUR : Merci, Carlo, d’avoir partagé cela avec nous. Qui d'autre voudrait parler ? (À ce stade, la plupart des membres du groupe seront à l'aise pour parler de ce qui s'est passé et de ce qu'ils ressentent).

TOM : Je sais que je vais mieux parce que toute cette semaine, j’ai cultivé les champs.

Rappelez-vous, le mois dernier je n’avais pas réussi à travailler une seule journée.

FACILITATEUR : Vous en souvenez-vous ? (C’est une façon pour vous d’encourager les autres membres à s’impliquer dans ce qui se passe au sein du groupe).

GEORGE : Oui je m’en souviens. Tu te sentais très mal et tu n’aimais pas que quelqu’un t’aide dans ton travail. Tu as l’air de te sentir mieux maintenant. C'est vraiment très bien. Je me sens mieux aussi. Je n'ai jamais pensé que je me sentirais mieux un jour. Est-ce ce que c’est ça que tu as ressenti ? (Tom hoche la tête mais ne dit rien. Le facilitateur lui demande d’utiliser des mots pour expliquer ce qu’il ressent.)

FACILITATEUR : C’est ce que tout le monde ressent quand il est déprimé, le sentiment que la situation ne s’améliorera jamais et que vous ne vous sentirez jamais mieux. Mais Tom et George savent maintenant que lorsque les choses vont mieux dans votre vie, vous pouvez vous sentir mieux aussi. Vous savez aussi tous les deux que vous avez fait beaucoup d'efforts pour apporter ce changement dans votre vie.

DAVID : Eh bien, moi je ne me sens pas mieux. Rien ne va mieux pour moi. Je ne pense pas que je me sentirai mieux un jour. Ma femme et ma sœur sont décédées l'année dernière et elles me manquent encore. Je ne suis plus heureux tout simplement. Je suis tout seul.

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TOM : Vous ne faites pas assez d’efforts pour vous aider à vous sentir mieux. (Cette réponse pouvant être interprétée comme n'étant pas soutenante, le facilitateur doit vérifier ce que David pense de ce que Tom a dit. Se sent-il blessé ? Une marque de soutien peut être apportée ici).

FACILITATEUR : Pour certaines personnes et dans certaines situations, il faut plus de temps pour se sentir mieux. C’est tellement difficile de surmonter la mort de deux personnes aussi importantes dans votre vie. Est-ce que quelqu'un d'autre ressent la même chose que David ? (Le facilitateur attend de voir si quelqu'un répond).

Tom a suggéré quelque chose qui a déjà été abordé dans le groupe. Vous pouvez vous sentir mieux en apportant de petits changements dans la façon dont vous passez vos journées. David, vous comptiez passer plus de temps avec vos amis pour ne pas vous sentir si seul, comment cela s’est passé ?

DAVID : Ça va mieux. J'ai décidé de rendre visite à Jed. Je suis allé le voir et je lui ai expliqué pourquoi je n'avais pas été en contact. Il était très content de me voir. (C'est un bon moment pour faire une analyse de la communication - Technique 3 pour obtenir des informations sur la conversation. Qu'est-ce que chaque personne a dit ? Cela peut aider à comprendre ce qui a permis à David et Jed de se sentir bien).

Le groupe continue ainsi jusqu'à environ 15 minutes avant la fin. À la fin de la séance, rappelez aux membres du groupe de continuer à travailler à la résolution de leur problème spécifique.