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Stratégies concernant le deuil

Technique 7 : Travail à la maison / mise en place des exercices pratiques

5. STRATEGIES POUR GERER LES 4 TYPES DE PROBLEMES INTERPERSONNELS PROBLEMES INTERPERSONNELS

5.1. Stratégies concernant le deuil

Lorsque le problème est le deuil causé par le décès d'une personne importante pour le membre du groupe, aidez-la/le à accepter et à pleurer sa perte. Aidez-la/le à trouver un sens à la vie sans son être cher.

Voici quelques stratégies pour y parvenir :

Éduquez le membre du groupe sur le processus de deuil. Par exemple, parfois les sentiments douloureux liés au deuil semblaient avoir disparu, mais refont surface à des moments inattendus. Discutez de l’aggravation des symptômes au moment des anniversaires, des vacances, etc.

Parfois, les gens ne veulent pas se libérer du deuil. Ils peuvent avoir peur, ce faisant, de perdre le lien qui les unit à leur proche décédé. Cela peut les aider d’expliquer que vous ne leur enlèverez pas leur deuil ; ils vivront avec ce deuil. (Vous porterez cette peine en vous pour le reste de votre vie.) Vous pouvez seulement les aider à devenir plus forts pour qu’ils puissent supporter ce deuil et continuer à vivre. (Nous allons vous aider à ce que vos épaules soient plus solides pour porter cette peine).

Encouragez les membres du groupe à décrire les circonstances de la mort de leur proche, comment ils l’ont appris, de quoi ils ont été témoins et qui était là pour les aider. Cela peut inclure la manière dont ils ont pris soin de la personne pendant sa maladie, comment la personne est décédée et la manière dont le membre du groupe et la communauté ont participé aux rituels d’inhumation / de crémation. Posez des questions sur la dernière fois que la personne a vu son proche en vie – que s'est-il passé ? Tout au long de ces discussions, le membre du groupe est doucement encouragé à parler de ses sentiments et de ses réactions. Il est important de ne pas faire pression sur les membres du groupe pour qu’ils entrent dans les détails à ce sujet. Le but est de savoir comment tous ces événements les ont affectés.

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Encouragez les gens à raconter l’histoire de leur relation avec le défunt. Cela inclut la manière dont ils se sont rencontrés, comment leur relation a évolué, les aspects positifs de la relation et, le cas échéant, si la personne semble y consentir, les aspects décevants de la relation.

Les souvenirs récents et passés peuvent être discutés. Vous pouvez demander à la personne d'apporter une photo ou un cadeau du défunt.

Encouragez le membre du groupe à discuter, pendant cette période de deuil, de ses sentiments concernant l'avenir, y compris des projets non réalisés et des changements de son statut social ou familial. Encouragez-le à trouver d'autres personnes ou des activités pour l’aider à combler le vide. Aidez-le à interagir davantage avec des amis et membres de sa famille attentionnés qui pourraient le soutenir, et à apprendre comment se distraire lorsqu’ils se sentent accablés. Quels centres d’intérêts pourraient être recommencés ? Quels nouveaux rôles pourrait-elle/il assumer ? Encouragez le membre du groupe à rompre son isolement social, si c’est ainsi qu’ils ont fait face à la situation jusqu’à ce jour.

Consacrez un temps de la journée au deuil : Vous avez déclaré que penser à votre fils ne vous permettait pas de travailler aux champs. Est ce qu’il vous aiderait de prendre un moment pendant la journée pour communiquer avec lui dans vos pensées ? Alors vous pourriez vous rappeler que vous avez réservé ce temps pour vous et lui, et ensuite retourner à votre travail ? (Cette stratégie peut être utilisée si le membre du groupe a beaucoup de difficultés à fonctionner.)

Vous trouverez ci-dessous un exemple de la façon dont vous pourriez approcher un membre du groupe lors d'une séance initiale puis d'une séance intermédiaire, lorsque le problème est le décès d'une personne importante pour eux. Ce dialogue illustre les techniques et les stratégies que vous pouvez utiliser.

FACILITATEUR : Aria, nous savons d'après ce que vous nous avez dit lors de notre première séance que vous êtes triste depuis la mort de votre mari et de votre fille. Pensez-vous pouvoir nous parler aujourd'hui de votre mari ?

ARIA : Je ne sais pas quoi dire. (Ceci est une réponse commune. Vous pouvez aider la personne à ce moment-là en donnant quelques conseils.)

Note pour adaptation

Suivre les rituels funéraires est une pratique importante pour la plupart des gens. Si un corps n'est pas retrouvé ou ne peut être enterré de manière traditionnelle, cela peut accentuer la souffrance des proches.

Dans de telles situations, explorez les options de rituels alternatifs pour soutenir le processus de deuil.

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FACILITATEUR : Bon, pourriez-vous commencer par nous parler de sa maladie et de sa mort.

Qu'est-ce qui lui est arrivé lorsque vous avez commencé à vous sentir triste ?

ARIA : C'est tellement difficile. Je suis triste chaque fois que j'y pense.

FACILITATEUR : Pourquoi n’essayez-vous pas ? Nous allons tous vous écouter et vous aider si nous le pouvons. Je pense que vous commencerez à vous sentir mieux après avoir parlé de vos proches décédés. Partager vos sentiments sur la mort de votre mari et de votre fille peut vous aider à faire face à votre chagrin.

ARIA : Je vais essayer. Mon mari est mort le premier. Il vivait avec la tuberculose et il a été malade pendant environ un an. Je ne savais pas ce qui n'allait pas chez lui jusqu’à peu de temps avant sa mort.

FACILITATEUR : Depuis combien de temps votre mari est-il décédé ?

ARIA : Il est mort l'année dernière pendant la saison des pluies. Il a été tellement malade pendant toute l'année. Il ne pouvait même pas travailler aux champs. Nous avons donc manqué d’argent l’an dernier. Je me suis occupée de lui. Le guérisseur lui a donné des herbes, mais rien n'y a fait. Il était si faible. (Elle pleure alors qu’elle décrit la dernière année de la vie de son mari.)

FACILITATEUR : Je suis vraiment désolé(e), Aria. Vous avez l'air si triste quand vous parlez de lui.

(Cela aide à établir une connexion et une confiance.)

ARIA : Je pleure tous les jours. Rien ne me rend heureuse. Je pense toujours à lui. J'étais sa femme. Il m'a bien traitée. Il me donnait toujours de l'argent pour acheter de la nourriture quand nous avions des invités.

FACILITATEUR : C'était un bon mari et il vous manque beaucoup. (Le facilitateur utilise la technique 2 : associer l'humeur à un événement et l'événement à l’humeur.)

ARIA : Oui.

FACILITATEUR : Comment vous sentez-vous en ce moment ?

ARIA : Terriblement mal. Je ne sais pas quoi faire… (Aria pleure.)

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FACILITATEUR : Je regarde autour de moi et je vois dans les yeux des membres du groupe leur douleur et leur inquiétude à votre égard. Qui aimerait dire à Aria ce qu’ils pensent de la mort de son mari ? (Le facilitateur utilise la technique 6 : développement des compétences interpersonnelles.)

JOSEPHINE : Je ressens ta douleur, ma sœur, je sais ce que ça fait de perdre des gens que tu aimes…

FACILITATEUR : Aria, qu’est-ce que les mots de Joséphine vous font ressentir ?

ARIA : Je sens que je ne suis pas seule. Mais mon mari me manque encore plus.

Le facilitateur permet à Aria de continuer à parler de son mari et de sa maladie. À un moment donné, s'il y a quelqu'un d'autre dans le groupe qui est en deuil, vous pouvez essayer de lui demander quelle serait sa répondre à ce que dit Aria.

Ci-dessous est un exemple de séance ultérieure au cours de laquelle Aria a progressé dans son deuil.

FACILITATEUR : Aria, j'ai remarqué que lorsque vous décriviez vos symptômes de dépression, vous en aviez moins que la semaine dernière. Comment est-ce que vous expliquez cela ?

ARIA : Oui, je me sens mieux. Je ne pleure pas autant, je prends soin de ma maison et j’ai commencé à aller au marché avec mes voisins. Je me sens moins triste. Je ne sais pas pourquoi.

FACILITATEUR : (Le facilitateur demande si quelqu'un d’autre a des idées. Si non, expliquez ce que vous pensez qu’il s’est passé.) Je pense que l’une des raisons pour lesquelles vous vous sentez mieux, c’est que vous avez pleuré le décès de votre mari et de votre fille, et que vous avez fait des choses avec d'autres personnes dans votre village.

ARIA : Oui, certaines des jeunes femmes du village sont venues me demander conseil. J'aime aider les jeunes femmes. Je veux continuer à le faire.

FACILITATEUR : Je suis si heureux(se) d’entendre cela. Est-ce que quelqu'un d'autre dans le groupe voudrait dire quelque chose à Aria ?

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