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Section 3. Les caractéristiques des entreprises introduites en bourse sur le Marché français.

3.1 Base de données 1 Origine des données

3.1.3 Statistiques descriptives

Dans le Tableau 1.11 sont présentées les statistiques des introductions en bourse sur la place parisienne sur la période 1996-2004. Les capitalisations boursières et les fonds levés lors des introductions en bourse sont exprimés en milliers euros.

La période 1996-2000 est caractérisée par de fortes introductions en bourse. Nous avons compté en moyenne, 74 émissions par an. Une nette tendance à la baisse est observée à partir de 2001 (en moyenne 16 par an46).

46 De faibles introductions en bourse ont également été constatées sur des périodes précédentes. Les

marchés n’ont compté en moyenne que 7 émissions par an durant la période 1991-1993. (Degeorge et Derrien, 2001).

Tableau 1.10 : Descriptif des méthodes d’estimation des réservations de cotation

Méthode Descriptif Méthode de Calcul

Seuil de

réservation franchi

Cette méthode permet d’estimer le prix d’équilibre non observable par son maximum dans le cas d’une réservation à la baisse et par son minimum en cas d’une réservation à la hausse

)

max(

ˆ

* inf,it t t

S

P

P

=

=

)

min(

ˆ

* sup,it t t

S

P

P

=

=

avec

Pt* le prix observable à l’instant t.

Sinf, i(t) et Ssup,i(t) les ièmes seuils de réservation depuis le début de la

séance et jusqu’à l’instant t Méthode du

successeur

Elle consiste à remplacer la donnée manquante par le premier cours disponible qui suit. Le pris réservé est le prix à la reprise de la cotation

* 1 ˆ + = t t P P Méthode du prédécesseur

Elle consiste à remplacer la donnée manquante par le dernier cours disponible. Cette méthode est justifiée sur les marchés efficients vérifiant l’hypothèse de martingale selon laquelle le prix d’aujourd’hui est le meilleur estimateur du prix de demain

* 1 ˆ = t t P P Répartition uniforme

Cette méthode consiste à répartir uniformément la rentabilité réalisée entre le dernier cours avant le dépassement de seuil de réservation et le cours de reprise des cotations

K

P

j

K

P

j

P

K j 0

)

(

ˆ

=

×

+

×

avec

P0 le dernier cours côté avant l’interruption de la cotation

j=1….J le nombre de réservations successives ; K=j+1 (reprise des

cotations) Milieu de la

fourchette

Le prix réservé est estimé dans cette méthode par le milieu de la fourchette (à savoir la moyenne du meilleur

prix demandé et du meilleur prix offert)

2

t t t

bid

ask

MID

=

+

L’évolution des introductions au cours de la période d’étude est expliquée par les événements et les changements qui ont marqué les marchés financiers d’actions. La création du Nouveau Marché en 1996 a permis à de jeunes sociétés, de taille réduite et avec un fort potentiel de croissance d’accéder aux marchés de capitaux ce qui a participé à l’augmentation du nombre d’introductions sur les marchés. A l’opposé, l’éclatement de la bulle internet en mars 2000 a fortement freiné les introductions. Sur la période 1996-2000, la majorité des introductions s’est effectuée sur le Nouveau et Second Marché. Très peu d’introductions sont arrivées sur le Premier Marché : ceci est dû à la sévérité des critères d’admission et au changement du profil des entreprises qui s’introduisent en bourse. L’éclatement de la bulle internet a changé la donne. L’activité sur le Premier Marché est devenue plus importante. 35% des introductions ont été réalisée sur ce marché en 2001 et 48% en 2004.

L’actionnariat du Nouveau et Second Marché, sur la période 1996-2004, est peu dilué. En moyenne, 20,69% des actions sont diffusées dans le public (25,73% pour le Nouveau Marché et 16,98% pour le Second Marché). Ce résultat est légèrement inférieur à celui obtenu par Schatt et Roy en 2001. Sur leur échantillon de 220 entreprises introduites sur le Nouveau et Second marché français sur la période 1996-2000, 24 % des actions sont diffusées dans le public.

Cette diffusion provient essentiellement de création d’actions nouvelles pour les entreprises introduites sur le Nouveau marché (21,09% des titres après introduction proviennent de création d’actions). Elle provient essentiellement de cession de titres par les actionnaires d’origine pour les entreprises introduites sur le Second Marché (10,13% des titres proviennent de cessions d’action contre 6,81% de création d’actions). La diffusion des ces actions, dans le public, apparaît stable dans le temps sauf pour l’année 2001 où les entreprises n’ont diffusé que 10,02 % d’actions (10,18% pour le NM et 9,46% pour le SM).

Par ailleurs, les entreprises lèvent en moyenne 14,557 millions d’euros au moment de l’Introduction en bourse (18,518 millions pour les entreprises du Nouveau Marché et 11,636 millions pour les entreprises du Second Marché).

Tableau 1.11 : Statistiques des introductions en bourse sur la place de Paris

Descriptif des introductions en bourse sur le Nouveau Marché

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2004 Capitaux Levés Total 238 145 164 462 496 680 577 822 1 611 051 172 879 16 676 - Moyenne 13 230 8 223 11 826 18 639 32 221 28 813 8 338 - Médiane 8 080 6 083 8 563 11 144 22 367 15 975 8 338 - Capitalisation à l’introduction Total 1 088 134 531 890 2 388 410 1 957 582 8 127 044 9 181 870 79 227 - Moyenne 60 452 26 595 55 544 61 174 156 289 918 187 39 613 - Médiane 31 653 18 941 38 095 38 241 92 476 205 600 39 613 - Titres diffusés dans le public 30,61% 32,57% 25,88% 29,05% 22,27% 10,82% 21,06% Titres crées 23,81% 24,96% 21,40% 20,05% 20,58% 12,11% 26,18%

Nombre d’introductions 18 20 43 32 52 10 2 0 Descriptif des introductions en bourse sur le Second Marché

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2004 Capitaux Levés Total 439 412 606 316 682 199 414 765 248 792 127 331 144 565 129 306 Moyenne 13 316 13 780 8 976 12 568 13 821 9 95 16 062 9 946 Médiane 6 605 5 849 4 933 8 347 11 507 5 415 2 143 6 405 Capitalisation à l’introduction Total 2 338 681 3 221 668 4 302 635 2 315 901 2 091 346 1 034 349 622 462 1 120 633 Moyenne 70 869 73 220 56 614 70 179 116 186 73 882 124 492 93 386 Médiane 45 152 37 158 35 103 52 873 100 424 65 002 86 025 42 965 Titres diffusés dans le public 15,84% 18,61% 17,63% 18,66% 19,38% 9,46% 11,92% 14,64% Titres crées 4,15% 6,34% 7,58% 7,49% 10,77% 5,59% 7,37% 4,32% Nombre d’introductions 33 44 76 33 18 14 9 13 Introductions au Premier

Marché* 4 4 8 17 16 13 2 12

4 introductions ont été réalisées en 2003 sur le premier marché. Le Second marché n’a compté que des transferts. Le nouveau marché n’a pas compté d’introductions.

L’observation des procédures utilisées lors des introductions sur le marché, fait ressortir l’importance de la procédure de placement. En effet, cette procédure a été, la plus utilisée sur la période 1996-2004. (Cf. Tableau 1.12 ) 70,88% de l’ensemble des introductions si on ne compte pas les transferts.

Sur la période 1996-2004, 88,21% des placements ont été suivi d’une procédure de marché (71,12% d’une offre à prix ferme et 30,17% d’une offre à prix ouvert essentiellement en 2000). Ceci est préférable aux placements secs (11,78% de l’ensemble des placements) dans la mesure où les procédures de marché réduisent la compensation financière octroyée aux investisseurs informés qui acceptent de révéler leurs informations privées (Makimono et Piler, 1999).

L’observation des procédures par marché d’introduction montre que le « placement » est quasiment la seule procédure employée sur le Nouveau Marché (95,34%). Sur la même période, on enregistre plus de diversification dans les procédures pour les entreprises introduites sur le Second Marché : en effet 50,25%47 des introductions ont été réalisée avec une procédure de marché, les autres 50% avec un placement (suivi dans la plupart des cas d’une procédure de marché).

En regardant de près les statistiques, on remarque la place qu’occupe la procédure d’Offre à Prix Minimum dans les introductions au Second Marché : 82 OPM, ce qui représente prés de 42% de l’ensemble des introductions hors transferts. 21,95% de ces mises en vente ont nécessité un report et l’application d’une offre à prix ferme pour la réalisation de l’introduction. Cette situation a été certainement due à un décalage entre l’offre et la demande de titres (d’où un rationnement des titres). Par ailleurs, cette procédure (OPM) a essentiellement été utilisée sur la période 1996-1998 : sur cette période elle a représenté prés de 57% des introductions. Selon certains auteurs, ce type de procédure est plutôt utilisé en « périodes chaudes48 ». Mirat (1984) souligne que l’OPM est une procédure qui permet de profiter au mieux de l’optimisme du marché. Belletante et Paliard (1993) estiment que les enchères sont plus faciles à réaliser lorsque le nombre d’introductions en bourse est important.

47 Le calcul des pourcentages n’inclut pas les transferts. 48 Périodes ou les introductions en bourse sont nombreuses

En effet, dans ce cas, les investisseurs disposent de nombreuses opportunités pour acheter des titres : le rapport entre la demande et l’offre s’établit à un niveau plus faible et les OPM ont plus de chances d’êtres réussies.

Nos chiffres sont cohérents avec cette hypothèse dans la mesure où le nombre des introductions sur la période 1996-1998 est supérieur à la moyenne annuelle de l’échantillon.

Contrairement à la présence prononcée de l’OPM dans les introductions du Second marché, on enregistre une quasi absence de la cotation directe sur la période 1996-2004. Ceci n’était pas le cas sur des périodes antérieures (1983-1993) (Faugeron-Crouzet, 2001)49. Cette situation est due à une modification institutionnelle en 1990. En effet depuis cette date c’est Euronext qui centralise les offres. La société de bourse se contente de choisir le prix d’offre sans gérer l’organisation de la procédure comme cela était le cas auparavant (centralisation des ordres et détermination du prix). Cette situation réduit la marge de manœuvre de la société qui ne pouvait plus accroître la demande pour assurer la réussite d’une introduction.

Un autre point ressort de l’observation des introductions en bourse sur le Second Marché : la confirmation du développement grandissant du choix de la procédure de « placement » lors des introductions en bourse. Cette procédure a coexisté avec l’OPM sur la période 1996-1999 et a dominé le marché en 2000-2004 puisqu’elle a été la seule procédure utilisée pour les offres publiques initiales. Il semble que le Nouveau Marché (sur lequel le placement est utilisé d’une manière quasi systématique) ait conforté cette domination du placement sur le Second Marché

49 Faugeron-Crouzet (2001) enregistre près de 95 CD sur un total de 314 introductions réalisées sur le

Chapitre 1 :Environnement des introductions en bourse 63 Ce tableau retrace l’évolution des procédures entre 1996 et 2001 sur le Nouveau et Second Marché. OPF : Offre à Prix Ferme ; OPO : Offre à prix Ouvert, OPM : Offre à Prix Minimum, CD : Cotation Directe, PG : placement garanti (le placement garanti peut être accompagné d’une procédure de marché.)

Procédures d’introduction en bourse sur le Nouveau Marché

Années d’introductions Nombres transferts Nombre d’OPF Nombre d’OPM Nombre de CD Nombre de Placements dont placements « secs » dont (placements +OPF) dont (placements+ OPO)

1996 18 0 0 0 0 18 7 11 0 1997 20 0 0 0 0 20 7 13 0 1998 43 1 1 0 0 41 9 33 0 1999 32 1 0 1 0 30 2 25 3 2000 52 2 0 0 0 50 0 11 39 2001 10 1 0 0 4 5 0 0 5 2002 2 0 0 0 0 2 0 0 2 2003 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2004 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1996-2004 177 5 1 1 4 164 25 93 49

Procédures d’introduction en bourse sur le Second Marché

1996 33 3 3 23* 0 4 2 2 0 1997 44 7 3 22* 0 12 2 10 0 1998 76 7 3 33* 1 32 1 31 0 1999 33 5 0 3 1 24 1 20 3 2000 18 4 0 0 1 13 0 8 5 2001 14 6 0 1 2 5 1 4 2002 9 2 0 0 3** 4 0 0 4 2003 5 5 0 0 0 0 0 0 0 2004 13 7 0 0 1 5 0 0 5 1996-2004 245 46 9 82 9 99 6 72 21 * 7 OPM ont été reportée en 1996, 6 en 1997 et 5 en 1998 (c’est-à-dire qu’une offre à prix ferme a été réalisée au final)

3.2 Le comportement des cours à l’introduction en bourse

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