Il nous faut ici partir des travaux italiens, tant la naissance de la sociologie ou science du politique transalpine semble inextricablement liée à une approche réaliste du politique. En effet, ses premiers acteurs se sont dès le début attachés à sinsérer dans le programme détude du politique défini par Machiavel. Mais cette émergence ne sest pas faite sans obstacles. Norberto Bobbio, dans une recherche sur lhistoire des études politiques en Italie1, est revenu sur cette naissance. Malgré lesquisse des contours de la discipline par Gaetano Mosca en 1896 avec ses Elementi di scienza politica et le monumental ouvrage de Vilfredo Pareto
Trattato di sociologia generale vingt ans plus tard, le déploiement de la nouvelle discipline a
été obstrué. Comme lexplique Damiano Paliano2, prolongeant la recherche de Bobbio, louvrage fondateur de Mosca paraît au moment où luniversité italienne commence à simposer la théorie juridique de lÉtat, qui au fur et à mesure devient la doctrine officielle des études de droit constitutionnel. Elle est alors considérée comme le seul moyen objectif daborder les phénomènes politiques. Fatalement, la science du politique sen trouveréduite à être lauxiliaire du droit constitutionnel. Les débuts poussifs de la discipline sont également la conséquence du climat de méfiance face à la méthode scientifique qui règne alors dans le panorama intellectuel italien. Au-delà des difficultés particulières de reconnaissance rencontrées par chacun des deux auteurs, le contexte intellectuel italien ne voit pas dun très bon il leur attaque menée contre le dilettantisme idéologique et contre le mythe démocratique. Mythe démocratique qui semble dailleurs être lennemi commun de cette
1
N. Bobbio, Saggi sulla scienza politica in Italia, Bari, Editori Laterza, 1969.
2
D. Paliano, Geometrie del potere. Materiali per la storia della scienza politica italiana, Milano, Vita e pensiero, 2005, p.10.
83 nouvelle étude du politique : « Lun des courants les plus représentatifs de la pensée politique italienne et européenne du siècle dernier est celui de lélitisme [ ]. Il repose sur le principe suivant : quelles que soient les valeurs constitutives de lordre politique, cest toujours une petite minorité qui gouverne, tandis que la majorité est gouvernée et ne parvient pas ou presque pas à influer sur les décisions politiques1 ». Outre leurs réflexions sur la place des élites dont nous navons pour le moment que très peu parlé et sur laquelle nous allons revenir, Pareto et Mosca sont également proches de Machiavel par leur volonté de distinguer la réalité effective de limagination des choses, selon la formule du Prince. Dans son Traité de
sociologie générale de 1916, Pareto commente en ces termes la théorie politique dAristote :
« Si Aristote avait suivi la voie quil avait partiellement si bien parcourue, nous aurions eu, dès son époque, une sociologie scientifique. Pourquoi donc ne la-t-il pas fait ? Il y a eu peut-être à cela de nombreux motifs ; mais il paraît probable que parmi les principaux, se trouve ce besoin dapplications pratiques prématurées, qui soppose toujours au progrès de la science ; sans compter la manie de prêcher aux gens ce quils doivent faire, préoccupation dailleurs plus quinutile, au lieu détudier ce quils font2 ».
Mosca rejette lui aussi le genre utopique, coupable selon lui de dissimuler derrière des idéaux de justice des projets pouvant en réalité avoir des finalités douteuses :
« Les sentiments humains étant ce quils sont, vouloir mettre en place une forme dorganisation politique répondant en tous points à cet idéal de justice que lhomme peut concevoir mais ne sait mettre en uvre, voilà une utopie qui, dans certaines circonstances, peut devenir dangereuse ; je veux dire quand elle réussit à faire converger lensemble des forces intellectuelles et morales pour poursuivre un but qui ne sera jamais quillusion et dont la soi-disant réalisation ne pourra entraîner que le triomphe des plus mauvais des hommes et détresse et déception chez les meilleurs3 ».
1
« Una delle correnti piu rappresentative del pensiero politico italiano ed europeo dellultimo secolo è quella dellelitismo [ ] si fonda sul principio che, quale sia il valore costitutivo dell ordine politico, è sempre una piccola minoranza che governa mentre la maggioranza è governata e poco o per nulla riesce a influenzare le decisioni politiche », R. Conforti, V. Dini, F. S. Festa (a cura di), Realismo e
mito politico, Edizioni Scientifiche Italiane, 1995, p.97.
2
V. Pareto, Traité de sociologie générale [1917], Droz, uvres complètes, 1968, Paragraphe 277, p.162.
3 « Il volere, con sentimenti così fatti, costituire un tipo di organizzazione sociale corrispondente in
tutto a quellideale di giustizia che luomo può concepire ma non sa attuare, è unutopia che in certe circostanze può diventare pericolosa ; quando essa cioè riesce a far convergere una quantità di forze intellettuali e morali verso il conseguimento di uno scopo che non sarà mai una verità e che il giorno che si tenterà di realizzare non potrà produrre che il trionfo dei peggiori e lo sconforto e la delusione
84 La filiation qui les relie à Machiavel est, sur la question du rejet du genre utopique et de la nécessité dune nouvelle science du politique, évidente. Mais lapport le plus important quant à la tradition détude du réalisme, déjà dégagé par Guichardin et Machiavel, se situe au niveau de leur théorie des élites, qui saffirmera progressivement comme lun des postulats essentiels de ladite tradition.
A/ Élites et minorités
Le réalisme des premiers penseurs élitistes italiens a pour trait commun la volonté de lever le voile du mythe de la politique moderne : le mythe majoritaire. Face à celui-ci, face à cette vision angélique de la politique, les élitistes, du moins dans leurs premières formulations, vont opposer une autre vision, celle de limmuabilité du pouvoir. A limaginaire fantasmé du principe majoritaire, ils vont confronter la réalité démoniaque du pouvoir, en mythe opposé. Ils présentent une thèse contraire à celle des idéologues de la démocratie, incapables de proposer une vision plus complexe de la vérité que celle contenue dans le simple fait majoritaire. Certains de ces auteurs ont eu tendance à tomber dans lécueil inverse en reconnaissant uniquement le fait minoritaire, devenant alors aussi simplificateurs que pouvaient lêtre les idéologues majoritaires. Cest dailleurs autour de ce point que Carlo Mongardini, dans sa contribution à létude de lélitisme italien, effectue sa distinction entre premiers et seconds élitistes et de laquelle nous nous inspirerons1.
1. Premières formulations
Les premières formulations de lélitisme italien semblent être nées, une fois de plus, dune forme de désenchantement et dune perte dillusion devant la tournure prise par les événements politiques : « Nate dallantiparlamentarismo, dallantidemagogia e dalle delusioni della politica economica dei governi, le teoriche minoritarie sono un corragioso atto di
dei buoni », G. Mosca, Elementi di scienza politica [1896], Fratelli Bocca Editori, Torino, 1923, p.292.
1
Carlo Mongardini, « Gli elitisti italiani e limmagine del potere », in R. Conforti, V. Dini, F. S. Festa (a cura di), Ibid., pp.97-110.
85 realismo nellanalisi politica del mito della democrazia, sfruttato da minoranze organizzate per coprire interessi di parte1 ». Cet « acte courageux » consiste ainsi chez Mosca à considérer comme universel lexistence de deux classes politiques opposées2 :
« Parmi les grandes tendances et constantes observables dans tous les organismes politiques, il en est une de si évidente que tout un chacun peut aisément la percevoir. Dans toutes les sociétés à commencer par celles qui sont le plus faiblement développées et qui sont tout juste parvenues à laube de la civilisation, et jusquaux plus raffinées et fortes, il existe deux classes : celle des gouvernants et celle des gouvernés. La première, toujours la moins nombreuse, exerce toutes les fonctions politiques, monopolise le pouvoir et jouit des avantages qui y sont attachés, tandis que la seconde, la plus nombreuse, est dirigée et régulée par la première, dune façon plus ou moins légale, autrement dit dune façon plus ou moins arbitraire et violente, et fournit à la première, du moins en apparence, les moyens matériels de subsistance et ceux nécessaires à la vitalité de lorganisation politique3 ».
Lexistence dune minorité dirigeante est pour Mosca un trait universel commun à toutes les sociétés organisées et ce indépendamment de leur forme sociale et politique, de leur croyance ou de leur forme constitutionnelle. Il pense pouvoir en conclure quil nen a jamais été autrement et quil nen sera jamais autrement non plus. Mosca sappuie, en machiavélien, sur les leçons à tirer des expériences historiques passées, toutes porteuses de cette même forme dorganisation, mais également sur sa théorie des classes dirigeantes, qui renvoie dos à
1
« Nées de lantiparlementarisme, de lanti-démagogie et des désillusions de la politique économique des gouvernants, les théories minoritaires constituent un acte courageux de réalisme dans lanalyse politique du mythe démocratique quexploitent les minorités dans le but de satisfaire leurs intérêts »,
Ibid., p.101.
2
Une brève remarque terminologique simpose ici : Mosca emploie en effet le terme de classe
politique (classe politica) dans la Teorica de 1884, préférant ensuite celui de classe dirigeante (classe dirigente) dans ses Elementi de 1896. Il ne sagit pas dune simple variation lexicale mais bien, selon
Ettore A. Albertoni, dun changement de conviction profond dû à la lecture des travaux de Pareto. Nous emploierons quant à nous, par commodité, le terme de classe et renvoyons directement pour cette discussion à Ettore A. Albertoni, Doctrine de la classe politique et théorie des élites [1985], Paris, Librairie des Méridiens, 1987, pp.48-49.
3
« Fra le tendenze ed i fatti costanti, che si trovano in tutti gli organismi politici, un ove nè la cui evidenza può essere facilmente a tutti manifesta: in tutte le società, a cominciare da quelle più mediocremente sviluppate e che sono appena arrivate ai primordi della civiltà, fino alle più colte e più forti, esistono due classi di persone: quella dei governanti e laltra dei governati. La prima, che è sempre la meno numerosa, adempie a tutte le funzioni politiche, monopolizza il potere e gode i vantaggi che ad esso sono uniti; mentre la seconda, più numerosa, è diretta e regolata dalla prima in modo più o meno legale, ovvero più o meno arbitrario e violento, e ad essa fornisce, almeno apparentemente, i mezzi materiali di sussistenza e quelli che alla vitalità dellorganismo politico sono necessari », G. Mosca, La classe politica (a cura di Norberto Bobbio), Roma, Editori Laterza, 1994, p.50.
86 dos les deux écueils suivants : une société peut être dirigée par un seul individu ; les masses sont capables de se gouverner elles-mêmes :
« Si lon peut aisément comprendre quun seul individu ne peut commander une masse dindividus sans trouver, au sein de cette masse, une minorité qui le soutienne, il est assez difficile dadmettre comme un fait naturel et constant que les minorités dirigent les majorités et non le contraire [ ]. Dans les faits, il est inévitable quune minorité organisée, obéissant à une impulsion unique, domine une majorité inorganisée. Face à la force dune minorité quelle quelle soit, aucun individu, pris dans la majorité, se trouvant seul face à la minorité organisée dans son ensemble, ne peut résister [ ]. Cent hommes, qui penseraient et agiraient toujours de concert, triompheront de mille hommes pris isolément et sans entente commune1 ».
La théorie de Mosca revêt également certains accents darwiniens, à ceci près que lui ne parle pas de lutte pour lexistence mais de lutte pour la prééminence : « Pour faire vite, on a confondu la lutte pour lexistence avec la lutte pour la prééminence, qui est un phénomène constant, se produisant dans toutes les sociétés humaines, depuis les plus civilisées jusquà celles qui sortent tout juste létat de nature2 ». Lobjet de cette « lutte pour la prééminence » est de savoir qui doit faire ou non partiede la classe dirigeante. Mosca tente ainsi de dresser le tableau des qualités requises pour être dirigeant, faisant dailleurs explicitement référence à Machiavel :
« Ce qui ne veut pas forcément dire quil sagit des éléments les plus élevés intellectuellement et surtout moralement. Car, pour gouverner les hommes, ce qui est utile, ce nest pas tant le sens de la justice et encore moins celui de laltruisme, ni même lampleur des connaissances et la hauteur de vue, mais le fait dêtre perspicace, davoir lintuition perçante de la psychologie des individus et de celle des masses et surtout davoir confiance en soi même et une réelle force de volonté. Et ce nest pas pour rien dailleurs que Machiavel attribuait à Cosme de
1
« Se è agevole il comprendere che un solo non possa comandare ad una massa senza che ci sia in essa una minoranza che lo sostenga, è piuttosto difficile lammettere come un fatto costante e naturale, che le minoranze comandino alle maggioranze anziché queste a quelle [ ] Nel fatto è fatale la prevalenza di una minoranza organizzata, che obbedisce ad un unico impulso, sulla maggioranza disorganizzata. La forza di qualsiasi minoranza è irresistibile di fronte ad ogni individuo della maggioranza, il quale si trova solo davanti alla totalità della minoranza organizzata [ ] Cento, che agiscano sempre di concerto e dintesa gli uni cogli altri, trionferanno su mille presi ad uno ad uno che non avranno alcun accordo fra loro », Ibid., p.53.
2
« Si è, per spiegarsi in poche parole, scambiata la lotta per lesistenza con quella per la preminenza, la quale è realmente un fatto costante, che avviene in tutte le società umane dalle più civili a quelle appena uscite dallo stato selvaggio », Ibid., p.30.
87 Médicis cette phrase fameuse que nous avons citée dans la première partie de ce travail : que les Etats en somme ne se gouvernent pas avec des pater noster1 ».
La prospérité collective dune société est daprès Mosca dépendante de léquilibre interne à cette classe dirigeante, de sa cohésion et de sa capacité à justifier le pouvoir. Elle crée, pour se faire, des théories morales qui, pourtant trompeuses, permettent de maintenir la majorité dans lillusion. Elles ne servent quà maintenir en place le principe oligarchique en vertu dun besoin naturel de lhomme :
« Et cela ne veut pas dire pour autant que les différentes formules politiques ne soient que de vulgaires boniments inventés exprès pour extorquer aux masses leur obéissance, et celui qui les envisagerait sous cet angle se tromperait grandement. La vérité, cest quelles correspondent à un besoin réel de la nature sociale de lhomme, et que ce besoin, si universellement éprouvé, de gouverner et de se sentir gouverné, non seulement au motif dune force matérielle ou intellectuelle, mais en vertu dun principe moral, revêt assurément une importance pratique et réelle2 ».
Dans cette perspective, la science politique devient létude et le développement de la classe dirigeante, de sa composition, de sa structure et de ses modifications. Elle a également une fonction démystificatrice, tombeuse des illusions et des pêchés démocratiques. La sociologie des élites proposée par Pareto, qui doit être mise en perspective avec sa théorie concernant léquilibre social, se veut également leveuse de mythes. Si celle de Mosca était fortement liée aux questions institutionnelles et juridiques, la théorie de Pareto est quant à elle en lien avec les questions des dynamiques sociales et politiques3. Elle sadosse, elle aussi, au postulat dune certaine inégalité entre les hommes : « Que cela plaise ou non à certains
1 « Ciò che non sempre significa che siano gli elementi più elevati intellettualmente e sopratutto
moralmente. Perchè, per governare gli uomini, più del senso della giustizia e molto più dell'altruismo, e anche più della vastità delle cognizioni e delle vedute, giovano la perspicacia, la pronta intuizione della psicologia degli individui e di quella delle masse e sopratutto la confidenza in se stessi e la forza di volontà. E non per nulla poi Machiavelli metteva in bocca a Cosimo dei Medici la famosa frase che abbiamo citato nella prima parte di questo lavoro: che gli Stati cioè non si governano coi paternostri », G. Mosca, Elementi di scienza politica p.459.
2
« Ciò però non vuol dire che le varie formole politiche siano volgari ciarlatanerie inventate appositamente per scroccare lobbedienza delle masse, e sbaglierebbe di molto colui che in questo modo le considerasse. La verità è dunque che esse corrispondono ad un vero bisogno della natura sociale delluomo ; e questo bisogno, cosi universalmente sentito, di governare e sentirsi governato non sulla sola base della forza materiale ed intellettuale, ma anche su quella di un principio morale, ha indiscutibilmente la sua pratica e reale importanza », Ibid., p.70.
3
Loriginalité de Pareto quant à la théorie des élites doit, par rapport à celle de Mosca, être relativisée. Nous ferons ici léconomie de cette discussion en renvoyant à B. Valade, Pareto. La naissance dune
88 théoriciens, il est de fait que la société humaine nest pas homogène : que les hommes sont différents physiquement, moralement, intellectuellement. Ici, nous voulons étudier les phénomènes réels. Donc, nous devons tenir compte de ce fait1 ». Il distingue ainsi les individus faisant partie de la masse et ceux faisant partie de lélite. Au sein de cette élite, il différencie lélite dirigeante de la non-dirigeante. Lhistoire dune société devient lhistoire de son élite et son caractère celui de ses élites. Mais Pareto considère que lélite dune société ne saurait demeurer statique. Cette évolution, si elle nétait que le reflet dune pure compétition et permettait aux individus les plus talentueux daccéder à lélite serait, nous indique Pareto, bénéfique. Mais sopposent à cela des obstacles, des « attaches » qui viennent empêcher la libre circulation ascendante et descendante des élites. Un des exemples les plus flagrants à ce principe est celui de laristocratie, dont les enfants membres sont peu ou prou assurés de leur place future au sein de lélite. Cela conduit à une fermeture de lélite, qui se charge dindividus aux qualités médiocres et qui, à terme, se condamne au déclin2. Cette élite politique, composée de deux catégories dindividus, les renards et les lions3, naît dune habile exploitation des « sentiments, des idéaux et des motivations illogiques des individus », de la capacité des groupes dominants à obtenir le consensus en organisant « les idées, les sentiments des individus à laide de représentations collectives » par lintériorisation des gouvernés dun « objectif final4 » donnant une réponse à leurs besoins et satisfaisant leurs désirs et espérances. Lidéologie, avec toute son ivresse mystificatrice, devient ici lennemie du réalisme. Tout comme dailleurs lutopie, dont létude na pour but que la démonstration des mécanismes de production des élites.
1
V. Pareto, Traité de sociologie générale [1917], Droz, uvres complètes, 1968, Paragraphe 2025, p.1293.
2
Ce qui lui fera écrire cette célèbre affirmation : « Les aristocraties ne durent pas. Quelles quen soient les raisons, il est inéluctable quaprès un certain temps elles disparaissent. Lhistoire est un cimetière daristocraties », Ibid., p.1304.
3
Pareto reprend ici la distinction opérée par Machiavel entre renards et lions. Les qualités que le florentin attribue à ces deux classes d'hommes sont en effet similaires aux qualités des types de résidus des Classes I et II distinguées par Pareto. Les hommes avec de forts résidus de Classe I (combinaisons) sont les renards : manipulateurs, innovateurs, calculateurs et imaginatifs. Ceux-là vivent de tromperie et de ruse, ont lesprit inventif et lamour du risque. Les hommes de la Classe II (persistance de groupe) sont les lions. Ils accordent à linverse beaucoup plus de valeur à des traits comme le bon caractère et le sens du devoir qu'à la pure intelligence. Ils sont les défenseurs de la tradition, les gardiens des dogmes religieux, et les protecteurs de l'honneur national. Ils préconisent lemploi de la force pour parvenir à leurs fins.
4
G. Busino, Introduzione, in I sistemi socialisti di V. Pareto, UTET, Turin, 1974, p.41. Cité par Ettore