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Dans le secteur agricole par exemple, les projets menés auraient eu un faible impact sur les petits

REVUE DES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT

55. Dans le secteur agricole par exemple, les projets menés auraient eu un faible impact sur les petits

agri-culteurs. Les agriculteurs locaux ne tireraient pas suf-fisamment profit de leur labeur, du fait d’une insuffisante prise en compte de leurs problèmes quo-tidiens qui se résument à l’enclavement des bassins de production, au faible accès aux intrants agricoles, aux difficultés de mise en marché des produits, aux pertes post-récoltes et aux fluctuations des prix.

56. Par ailleurs, les populations ont évoqué comme difficultés le faible accès des jeunes à l’information,

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leur faible implication dans les projets de développe-ment au niveau local, ainsi qu’un encadredéveloppe-ment insuffi-sant des jeunes en matière d’accès au financement.

Cette situation peut être en partie expliquée par la difficulté à capter les fréquences hertziennes dans certaines zones, l’insuffisance des radios communau-taires et l’inadaptation des programmes radiopho-niques au contexte local.

57.D’autres préoccupations évoquées portent sur : la décentralisation, les problèmes d’indemnisation, la li-bération des emprises, les lenteurs administratives, le manque de mesures d’accompagnement de certains projets, la faiblesse du capital humain, l’existence d’une certaine incohérence dans l’octroi et l’exécution de certains projets au niveau local, le déficit énergé-tique, l’absence de technologie, l’enclavement de cer-taines localités, la faible maturation des projets, le mauvais choix de certains prestataires, les difficultés de paiement des prestataires, la corruption, l’absence d’esprit patriotique, le favoritisme et l’insuffisante gouvernance en général, les problèmes sécuritaires, la faible implication des populations locales notam-ment des jeunes et des femmes dans le choix, la mise en œuvre et le suivi des projets de développement.

b. CONSULTATIONS AVEC LESPARLEMENTAIRES

58. Des consultations ont eu lieu avec chacune des chambres du parlement, afin de partager les élé-ments de bilan de la mise en œuvre du DSCE et les priorités en matière de développement. D’une ma-nière générale, les parlementaires se sont appesantis sur la nécessité d’améliorer le fonctionnement de l’ad-ministration pour que celle-ci soit plus efficace et plus efficiente. Les questions de la maîtrise des finances publiques, de l’accès à l’eau et à l’électricité en zone urbaine et rurale, de l’entretien et la réhabilitation des routes, du développement d’un capital humain so-lide, de l’emploi des jeunes, du transfert de technolo-gie, du développement de l’économie numérique, de l’innovation et de l’anticipation sur les progrès tech-nologiques, sont, pour les députés et les sénateurs, au-tant de leviers à considérer pour le développement.

c. CONSULTATIONS AVEC LESPARTENAIRES TECHNIQUES ETFINANCIERS(PTF)

59.Un atelier consultatif a été organisé avec les Par-tenaires Techniques et Financiers en vue d’asseoir avec eux les modalités d’une collaboration étroite tout au long du processus et de leur participation à la mise en œuvre des priorités pour la prochaine phase de la

Vision. Dans ce sens, le Comité Multipartenaire copré-sidé par le Programme des Nations Unies pour le Dé-veloppement (PNUD) a été identifié comme la plate-forme privilégiée de cette collaboration. Au de-meurant, les partenaires et l’administration ont convenu de la prise en compte dans la nouvelle stra-tégie, des instruments internationaux de développe-ment à l’instar des Objectifs de Développedéveloppe-ment Durable, de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLE-CAF), des résolutions de la Conférence des Parties sur le Climat (COP 21), et de la Vision de développement de la CEMAC. Au-delà des considérations de fond, les PTF ont rassuré de leur implication dans le processus de relecture des stratégies sectorielles et la réalisation d’études spécifiques.

d. ECHANGES AVEC LA COMMISSION NATIONALE DES DROITS DE LHOMME ET DES LIBERTéS(CNDHL) ET LA COMMISSION NATIONALE POUR LA PROMOTION DU BILINGUISME ET DU MULTICULTURALISME(CNPBM) 60.Des séances consultatives spécifiques ont eu lieu avec la Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme et la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés. Elles ont permis d’échanger avec ces structures sur les pro-blématiques du vivre ensemble, du bilinguisme, du multiculturalisme, d’une part, et sur les pistes d’amé-lioration de la situation des droits de l’homme et des libertés au Cameroun, d’autre part. Avec la CNDHL, l’idée phare qui a été mise en exergue est la nécessité de la célérité dans le traitement des dossiers en justice et la nécessité de spécialiser les juges sur les matières de droits notamment en droit pénal , droit fiscal, droit familial, droit économique et financier.

61. Pour sa part, la CNPBM a indiqué que d’après de multiples évaluations, le Cameroun ne connaît pas un problème de vivre ensemble, au vu du développe-ment des rapports intercommunautaires et de l’accé-lération de l’intégration nationale. Ainsi, le problème viendrait plutôt de la répartition des avantages et des infrastructures publiques entre les communautés et les localités. C’est cette répartition qui mérite d’être questionnée et véritablement adressée dans le cadre de la stratégie nationale de développement. La com-mission a aussi indiqué qu’à l’horizon de l’émergence, tout Camerounais devrait être officiellement bilingue (anglais et français) et nationalement bilingue (2 langues nationales, dont la langue de sa culture de naissance).

e. CONSULTATIONS AVEC LE SECTEUR PRIVé

62.Une rencontre consultative a été organisée avec le secteur privé pour discuter sur la nécessité d’une plus grande synergie dans l’action de développement et pour un exercice prospectif sur les dix prochaines années. Le but étant de permettre au secteur privé de prendre toute sa place dans le développement éco-nomique et social, dans l’esprit d’un partenariat glo-bal comme indiqué dans l’Objectif de Développement Durable n°17. Dans ce cadre, l’idée d’un projet em-blématique mené en partenariat entre le secteur privé et l’Etat a été évoquée. La nécessité du développe-ment du numérique, la nécessité de relecture de la loi sur les incitations à l’investissement privé afin qu’elle ne puisse pas générer des distorsions défavorables aux investisseurs déjà installés dans des segments de marchés en raison d’avantages concédés à de nou-veaux arrivants, la nécessité d’une meilleure régula-tion du marché, une énergie disponible, accessible et compétitive, des villes dont Douala et Yaoundé dotées d’infrastructures adéquates pour conforter l’activité économique, la gouvernance des affaires, la clarté, la transparence et l’efficacité de l’action publique sont autant de sujets qui sont aussi ressortis des échanges.

f. CONSULTATIONS AVEC LA COMMUNAUTé SCIENTIFIQUE

63.Une conférence scientifique a été organisée et a permis d’échanger avec la communauté universitaire et scientifique, sur les paradigmes et cadres théo-riques, mais aussi sur les grandes problématiques

éco-nomiques, sociales et de gouvernance du pays. Elle a également permis de recueillir les avis et suggestions des universitaires sur les stratégies et mesures structu-relles à mener dans les divers domaines du dévelop-pement économique et social afin d’atteindre l’objectif de l’émergence. En plus des aspects théo-riques du développement économique, les présenta-tions et discussions menées lors de cette conférence ont porté entre autres sur les thématiques relatives à : la compétitivité ; l’endettement ; le financement de l’économie ; la pauvreté et le développement du monde rural ; le capital humain et la dynamique dé-mographique ; la gouvernance institutionnelle ; et la décentralisation. A l’issue des travaux de cette confé-rence, il a été recommandé : (i) de mener des poli-tiques actives pour la protection des branches vulnérables à l’implémentation des APE ainsi que le développement de nouveaux instruments financiers adéquats aux besoins en capitaux du secteur produc-tif et redynamiser l’épargne du système bancaire ; (ii) de restructurer les producteurs autour de grandes coopératives conformément à l’acte uniforme OHADA afin de faciliter l’accès des agriculteurs au marché, aux crédits, à la terre, à la formation et réduire les pertes post-récolte ; (iii) de réformer le système de retraire afin qu’il soit un bonus pour le dividende dé-mographique et la priorisation de la formation pro-fessionnelle ; et (iv) de définir des priorités en matière de développement contrairement à l’approche du « big push » ainsi que la définition d’outils d’allocation équitable des ressources aux CTD.

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Du 30 septembre au 4 octobre 2019, s’est tenu à Yaoundé le Grand Dialogue National, présidé par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, sur Très Hautes Instructions du Chef de l’Etat. Cette rencontre avait pour objet«d’examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations profondes des po-pulations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest mais aussi de toutes les autres composantes de la Nation».

Au terme des échanges, les principales recommandations suivantes ont été formulées autour des huit (08) thématiques abordées :

1. Bilinguisme, diversité culturelle et cohésion sociale :améliorer la pratique du bilinguisme ; en-raciner la diversité culturelle ; renforcer la cohésion sociale nationale ; adopter une loi qui prévoit l’utilisation équitable des deux langues officielles.

2. Système éducatif : maintenir les deux sous-systèmes éducatifs dans les réformes du secteur de l’éducation ; réglementer la prolifération des syndicats d’enseignants et promouvoir une meilleure organisation ; veiller à la collaboration entre les syndicats d’enseignants et le Gouvernement.

3. Système judiciaire :traduire tous les instruments juridiques dans les deux langues officielles et assurer leur publication simultanée dans ces deux langues ; créer une école de droit pour la for-mation des avocats et tous les praticiens du droit général au Cameroun ; ériger la section de Com-mon Law de Cour Suprême du Cameroun en une chambre à part entière.

4. Retour des réfugiés et des déplacés internes :prendre des mesures visant à accorder une amnistie générale pour favoriser le retour des réfugiés et des personnes déplacées ; fournir des « kits de réinstallation et réintégration » aux réfugiés et aux déplacés internes.

5. Reconstructions et développement des Régions touchées par le conflit :réhabiliter les installa-tions et les infrastructures publiques détruites ou rendues obsolètes du fait de leur inutilisation en raison de la crise ; reconstruire les infrastructures économiques prioritaires pour soutenir ou relancer les systèmes de production par la remise en service des entreprises publiques agro-industrielles dans les régions touchées ; indemniser/reconstruire le patrimoine détruit des particuliers, des congrégations religieuses, des palais des chefs, des communautés et des unités privées de pro-duction ; mettre en place un programme d’assistance sociale directe aux victimes ; créer des em-plois durables pour les jeunes et les femmes, en particulier dans les régions touchées par la crise.

6. Désarmements, démobilisation et réinsertion des ex-combattants :élaborer et mettre en œuvre une stratégie holistique de communication qui met l’accent sur l’offre de paix.

7. Rôle de la diaspora dans la crise et sa participation au développement du pays :Réformer le Code de la nationalité pour l’adoption de la double nationalité ou des nationalités multiples ; adopter le principe de la représentativité de la diaspora au niveau parlementaire et gouverne-mental ; créer un haut conseil de la diaspora ; créer une agence transnationale d’investissement et de développement de la diaspora.

8. Décentralisation et développement local : accorder aux Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest