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Implications sur le cadre macroéconomique et budgétaire

Dans le document STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020 2030 (Page 129-133)

CADRAGE MACROECONOMIQUE ET BUDGETAIRE

7.1 SCENARIO DE REFERENCE .1 Principales hypothèses sur les

7.1.2 Implications sur le cadre macroéconomique et budgétaire

7.1.2.1 Profil de la croissance du PIB

496. Le scénario de référence traduit la volonté du Gouvernement de promouvoir une croissance forte et durable à travers une accélération de son processus d’industrialisation. Cette industrialisation vise égale-ment à assurer une intégration verticale de son éco-nomie et une réduction de la dépendance vis-à-vis des exportations des matières premières.

497.Dans ce scénario, l’activité économique devrait connaître une croissance annuelle moyenne de 5,6%

sur la période 2021-2030. Cette évolution devrait être principalement soutenue par la dynamique non pétrolière. En effet, le PIB non pétrolier est projeté en moyenne annuelle à 5,9% sur cette période, soit une hausse de 1,2 point par rapport la dynamique moyenne sur les dernières années. Quant au PIB pé-trolier, la dynamique envisagée est de -0,2% en moyenne annuelle sur l’ensemble de la période.

498.En ce qui concerne les efforts de mobilisation de recettes non pétrolières, un effort particulier sera mené par les administrations fiscales, malgré la pour-suite du démantèlement tarifaire dans le cadre des

APE. A cet effet, le ratio des recettes non pétrolières sur le PIB devrait être porté à 14,8% en 2030 contre 13,6% en 2019, soit une amélioration d'environ 1,2 point. Par ailleurs, les efforts seront poursuivis dans le sens de la rationalisation des dépenses publiques. Le ratio des dépenses totales sur le PIB devrait se stabi-liser à moyen terme autour de 17%. Ainsi, le solde primaire hors pétrole devrait progressivement s’amé-liorer sur l’ensemble de la période passant de -3,8%

en 2019 à - 1,9% du PIB en 2030, soit un gain de 1,9 point. Quant-au solde global, il devrait également s’améliorer progressivement sur l’ensemble de la pé-riode passant de -2,1% en 2020 pour se situer autour de 1,5% en moyenne annuelle

Tableau 3 : Quelques indicateurs clés du scénario de base

Source:MINEPAT

Exercices 2017-2020 2021-2025 2026-2030

Croissance du PIB réel 4,0 5,0 6,2

PIB Pétrolier -3,2 -3,4 3,1

PIB non pétrolier 4,5 5,4 6,3

Déflateur du PIB 1,5 1,6 1,7

Déflateur du PIB non pétrolier 1,0 1,6 1,6

Le ratio des recettes totales sur le PIB 15,2 14,8 15,5

Le ratio des recettes non pétrolières sur le PIB 13,1 13,6 14,6

Taux d'investissements 22,9 24,0 25,0

Taux d'investissements publics 4,1 3,4 3,2

Solde primaire hors pétrole (% du PIB) -4,5 -2,0 -2,0

Solde global (% du PIB) -3,2 -1,6 -1,5

Dépenses totales (% du PIB) 18,8 16,7 17,4

Dépenses en capital (% du PIB) 7,1 6,2 6,8

Graphique 9 : Evolution du PIB pétrolier et non pétrolier du scénario de base

Source: MINEPAT

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TROIxIEMEPARTIE: CHAPITRE7 – CADRAGEMACROECONOMIQUE ETBUDGETAIRE

7.1.2.2 Analyse des évolutions sectorielles 499.L'analyse des évolutions sectorielles du PIB met notamment en exergue les développements probables espérés dans les sous-secteurs des industries, agricole, et travaux publics, à la faveur de la mise en œuvre des projets d’infrastructures.

500.Ainsi, le secteur primaire connaîtrait une crois-sance de 5,7% en moyenne annuelle sur la période 2021-2030 avec une dynamique autour de 6% en moyenne annuelle sur les dernières années de mise en œuvre de la stratégie. Cette dynamique serait notam-ment soutenue par les bonnes performances anticipées dans le sous-secteur agricole qui devrait progressive-ment enregistrer une demande additionnelle émanant des agro-industries en plus de la demande tradition-nelle des ménages. Ainsi, l'agriculture vivrière devrait enregistrer une croissance moyenne annuelle de 5,5%

et 6,5% respectivement sur les périodes 2021-2025 et 2026-2030. La croissance dans le sous-secteur de l'agriculture industrielle d'exportation devrait passer de 3,9% en 2018 à près de 5,6% en moyenne entre 2021 et 2030.

501. La promotion de l’élevage à cycle court, de l’em-bouche bovine et l’industrialisation de la filière de-vrait favoriser un accroissement de l’activité dans le sous-secteur de l'élevage. Son taux de croissance de-vrait passer de 4,4% en 2018 à 5,5% en moyenne sur la période 2021-2030. La contribution de la syl-viculture devrait progressivement s’améliorer sur la période en liaison avec l’accroissement et la structu-ration de la demande aussi locale qu’étrangère des ressources forestières. Il est anticipé une croissance moyenne de 4,5% entre 2021 et 2030.

502.La dynamique du secteur secondaire serait sou-tenue sur la période 2021-2030 avec une croissance moyenne annuelle de 5,1%. Hors industries extrac-tives, ce secteur devrait connaître une croissance de 6% en moyenne annuelle entre 2021 et 2030. Cette performance serait principalement soutenue par : (i) la bonne tenue des industries manufacturières qui de-vraient bénéficier aussi bien d’un meilleur approvi-sionnement en énergie électrique, qu’en intrants mais également à un accroissement de la demande inté-rieure avec la promotion du « made in Cameroun » ; et (ii) et le dynamisme des activités dans les BTP, en liaison avec la mise en œuvre de nouveaux grands projets d’infrastructures. Ainsi, la croissance des sous-secteurs des BTP, des industries agro-alimentaires et des autres industries manufacturières devrait

respec-tivement se situer en moyenne annuelle autour de 7,9

%, 5,8 % et 4,7 % sur la période 2021-2030.

503. Quant au secteur tertiaire, il est fortement cor-rélé aux activités des autres secteurs en amont. Ainsi, la dynamique favorable de ce secteur devrait être principalement soutenue par les bonnes performances envisagées dans les BTP, les industries manufacturières, le tourisme, ainsi que dans les différentes branches du secteur primaire. Ce regain d'activités entraînerait un dynamisme favorable dans les branches commerce, restauration et hôtellerie. L'amélioration des infra-structures routières et portuaires boosterait l'activité des transports. Il en serait de même de la mise en ser-vice des infrastructures de télécommunications. De ce fait, il est anticipé une croissance annuelle moyenne de 5,9 % entre 2021 et 2030.

7.1.2.3 Analyse des emplois du PIB

504.La croissance économique va demeurer soutenue par la demande intérieure. La promotion du secteur industriel et la mise en œuvre des grands projets d'in-frastructures de deuxième génération devraient fa-voriser une progression continue des investissements public et privé sur la période 2021-2030. Ainsi, le taux d’investissement devrait progresser pour se situer en moyenne annuelle autour de 25,3% entre 2027 et 2030.

505.En ce qui concerne la consommation, celle éma-nant du privé devrait demeurer dynamique sur l’en-semble de la période, avec une croissance moyenne estimée à 5,1% entre 2021 et 2030. Par ailleurs, bien que la part de la consommation dans le PIB demeure robuste, elle sera toutefois ramenée de 80,8% en 2019 à près de 78,3% en 2030, en liaison avec l’ac-croissement des investissements publics et privés.

506. S’agissant de la demande extérieure nette, le recul de la production pétrolière sur les premières an-nées de mise en œuvre de la stratégie (2021-2024), conjugué avec la mise en œuvre de nombreux projets d’infrastructures devraient induire une dégradation du solde extérieur net, en le faisant passer de -3,8%

du PIB en 2019 à -5% en 2025. A partir de 2026, cette tendance serait atténuée par les perspectives d'entrée en production des nouveaux champs ainsi que l'augmentation de la production des principales cultures d'exportation grâce aux bonnes perfor-mances prévues au niveau de l'agriculture industrielle et d'exportation, ainsi que dans les industries manu-facturières.

507. Aussi, la mise en œuvre efficace de la politique d’import substitution devrait permettre d’assurer une plus grande maîtrise de la dynamique des importa-tions. Et ceci malgré la poursuite de la mise en œuvre des infrastructures susceptibles de générer les impor-tations des biens d’équipements. Ces évolutions per-mettront notamment de contenir la dégradation de la demande extérieure nette et de la ramener progres-sivement de -5% du PIB en 2025 à -3,4% en 2030.

7.1.2.4 Finances publiques

508.Compte tenu de la baisse tendancielle de la pro-duction, et le niveau des cours du pétrole relativement bas par rapport aux prix historiques, la politique budgétaire sera prioritairement axée sur les efforts accrus de mobilisation des recettes non pétrolières.

Ainsi, en pourcentage du PIB, les recettes non pétro-lières devraient passer de 13,6% en 2019 à 14,8%

en 2030, soit un accroissement de 1,2 point. Cette évolution serait principalement soutenue par la hausse des recettes fiscales, malgré la mise en œuvre pro-gressive des APE. Quant aux recettes pétrolières, ils devraient progressivement passer de 2,3% du PIB en 2019 pour s’établir à partir de 2022 autour de 1%

du PIB.

509.S’agissant des dépenses, le Gouvernement en-tend assurer le développement des infrastructures productives, accompagner le développement du pro-cessus d’industrialisation, tout en garantissant la sou-tenabilité des finances publiques et la préservation des dépenses sociales en vue de protéger les couches sociales pauvres et défavorisées. La politique de la dépense vise à contenir les dépenses courantes. Ainsi, le ratio des dépenses totales au PIB devrait être ra-mené de 18,7% en 2019 à 17,5% en 2030. Toute-fois, sur l’ensemble de la période ce ratio se situe en moyenne annuelle autour de 17%.

510.Sur la base de ces hypothèses, le déficit du solde primaire hors pétrole devrait progressivement s’amé-liorer passant de -3,6% en 2019 à -2,0% en 2030.

Quant-au solde budgétaire, il devrait se situer autour de -1,5% en moyenne annuelle entre 2021 et 2030.

511.Par ailleurs, une analyse du profil des grandes masses de dépenses laisse entrevoir que les gains en-registrés aussi bien au niveau de la mobilisation des recettes non pétrolières que de la rationalisation des

dépenses courantes sont pour l’essentiel affectés au financement des dépenses en capital sur ressource propre. Ces évolutions traduisent la volonté du Gou-vernement de financer prioritairement le développe-ment des infrastructures à partir des recettes non pétrolières. La part des dépenses en capital dans les dépenses totales passe de 36,0% en 2020 à 39,8%

en 2030.

7.1.2.5 Balance des paiements

512.En ce qui concerne la balance des paiements, la dégradation du solde du compte courant devrait se poursuivre sur les premières années de mise en œuvre de la stratégie pour se situer autour de -4 % du PIB en 2025. Cette situation serait notamment la consé-quence des effets conjugués de la baisse de la pro-duction pétrolière et de l’accroissement des importations de biens d’équipements nécessaires aussi bien pour la réalisation des projets d’investissements publics et privés, que pour le développement du tissu industriel. Sur la période 2026-2030, ce solde de-vrait progressivement s’améliorer pour se situer autour de -2 % du PIB en 2030, en liaison avec l’accroisse-ment de la dynamique d’exportation des produits ma-nufacturiers, pétroliers et agricoles ainsi que l’aboutissement de la mise en œuvre de la politique d’import-substitution.

513. Le compte des revenus restera déficitaire sur toute la période de la stratégie en raison des divi-dendes qui seront versées aux investisseurs étrangers et du paiement des intérêts sur la dette publique ex-térieure. Le solde des transferts courants, projeté sur la base de la croissance dans les pays développés, demeurera excédentaire sur toute la période. Il est passé de 1,2% en 2018 à 1,0% du PIB en 2030.

514.S’agissant du compte de capital et des opéra-tions financières, il demeurera excédentaire sur toute la période. Il en sera de même pour le solde des in-vestissements directs étrangers, en raison des investis-sements étrangers attendus dans le cadre des différents projets aussi bien dans les industries, les BTP, que dans les sous-secteurs hôteliers, pétroliers et éner-gétiques. Aussi, les transactions financières (emprunts, crédits commerciaux liés principalement à l'achat des biens d'équipement) contribueront à l’entrée des ca-pitaux sur cette période.

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7.2 SCENARIO VISION

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