• Aucun résultat trouvé

Santé des femmes

Dans le document RAPPORT SUR LA SANTÉ EN EUROPE 2002 (Page 64-67)

Les priorités en matière de santé des femmes varient d’une région de l’Europe à l’autre : elles vont des problèmes d’hygiène de la reproduction dans la partie orientale de la Région, aux maladies cardiovasculaires chez les femmes vivant dans les pays d’Europe occidentale. Des progrès ont été accomplis dans le domaine de la recherche sur l’hygiène de la reproduction, la santé périnatale et le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus, mais aucune analyse de fond n’a encore été consacrée à la femme par rapport au secteur de la santé. Dans les pays situés dans l’est de la Région, la transition socioéconomique s’est accompagnée d’un recul qui a réduit à néant des progrès accomplis jusqu’alors en matière de santé des femmes. La guerre et les conflits qui ont sévi dans de nombreux pays ont constitué une menace supplémentaire sur ce plan (fig. 25). Plus de 4 millions de femmes d’Europe orientale qui font partie de populations immigrées, de groupes de réfugiés et de minorités ethniques doivent faire l’objet d’une attention particulière.

Les femmes sont touchées par certaines maladies infectieuses de façon

disproportionnée. Elles peuvent transmettre aux enfants qu’elles portent des pathologies telles que l’hépatite, l’infection à VIH, la rubéole ou la toxoplasmose. L’accouchement lui-même comporte un risque d’infection pour la mère et pour l’enfant. La grossesse peut avoir une incidence sur le système immunitaire des femmes et les rendre plus prédisposées à d’autres maladies infectieuses telles que le paludisme. Dans le domaine de la prévention du paludisme, des recommandations particulières doivent être définies pour les femmes enceintes. De nombreux pays organisent la vaccination des jeunes filles contre la rubéole avant l’âge de la puberté. L’OMS et ses institutions partenaires mettent au point des stratégies destinées à éviter la transmission du VIH de mère à enfant. Certes, la prédisposition des femmes aux IST est également déterminée par les comportements sexuels des hommes et les pratiques sexuelles sans risque protègent aussi bien les uns que les autres ; mais dans la majeure partie des PECO et des NEI, les femmes ne peuvent même pas se procurer facilement les moyens de protection par contraception locale. L’intégration de services de contraception au système de soins d’hygiène de la reproduction est une mesure essentielle pour la protection des femmes, mais aussi des enfants et des hommes.

Les maladies cardiovasculaires sont devenues l’une des principales causes de mortalité prématurée chez les femmes vivant dans l’ensemble de la Région (fig. 26). Certaines maladies chroniques, comme la polyarthrite rhumatoïde ou d’autres maladies auto-immunes, affectent principalement les femmes. L’augmentation de la longévité des femmes exige la mise en place de stratégies visant à la fois à prolonger la vie active et à fournir des soins de longue durée aux personnes souffrant de déficiences et de maladies chroniques, car l’instauration de mesures de santé publique pour la prévention de l’incapacité majeure a fait l’objet d’efforts relativement peu soutenus. Les cancers des organes de la reproduction représentent une part considérable de la mortalité féminine et de la charge totale de morbidité. Les programmes de dépistage systématique du

Fig. 25 : Espérance de vie à la naissance pour les femmes, 1970–1999

Moyenne pour l’UE Moyenne pour les PECO Moyenne pour les NEI

Année

Espérance de vie (ans)

cancer du sein peuvent aboutir à la détection et au traitement précoces de cette maladie et permettent donc de réduire la mortalité évitable (fig. 27). En général, le cancer du col de l’utérus se traduit par des taux de mortalité plus élevés dans les PECO et les NEI que dans les pays d’Europe occidentale. La mortalité du fait de cette maladie a

également baissé grâce aux programmes de dépistage réalisés dans la population.

Toutefois, compte tenu de son lien étiologique avec le virus du papillome humain sexuellement transmissible, une augmentation de l’incidence du cancer du col de l’utérus est à craindre dans les pays enregistrant des épidémies d’IST.

La violence contre les femmes représente un problème de santé publique particulier. Sur l’ensemble de la Région, de 20 à 50% des femmes ont été victimes d’une ou de plusieurs formes de mauvais traitements. Avec les enfants, elles sont plus menacées par les hommes de leur entourage (maris, compagnons, pères, etc.) que par les étrangers. La plupart du temps, ces violences ne sont pas déclarées, mais elles entraînent de

profondes conséquences sur la santé et le développement. Les femmes immigrées ou réfugiées sont particulièrement vulnérables à cet égard. Le problème de la violence familiale est de plus en plus pris en compte lors de l’élaboration ou de la révision des législations en Europe.

Les besoins des femmes en matière de santé varient selon les périodes de la vie. Une démarche englobant la totalité de l’existence doit donc être mise en œuvre, comme le préconisent plusieurs recommandations internationales. Ces recommandations ont eu un impact considérable et de nombreux pays européens ont défini des profils sanitaires pour les femmes à l’échelle nationale, mais aussi au niveau des régions et des villes.

L’OMS recommande a) l’application de la législation et la mise en œuvre des

instruments relatifs aux droits des êtres humains ; b) l’amélioration de l’équité quant au

Fig. 26 : Mortalité due aux maladies cardiovasculaires chez les femmes âgées de 0 à 64 ans, 1970–1999

France Turkménistan Moyenne pour l’UE Moyenne pour les PECO Moyenne pour les NEI

Année

Décès pour 100 000

statut des femmes dans les différents pays européens et au sein même de ces pays ; c) des mesures contre la discrimination envers les femmes ; d) la lutte contre la pauvreté chez les femmes, en veillant à ce que les politiques de revitalisation économique ne nuisent pas aux services sociaux et sanitaires ; et e) la mise à disposition de services sanitaires appropriés auxquels les femmes sans emploi aient accès par le biais des régimes d’assurance maladie. Le Bureau régional est à l’origine de la création d’un Comité européen d’experts chargé de la surveillance, du suivi, des orientations et de la direction de ce processus. Ce comité travaillera en collaboration avec l’ONUSIDA, le FNUAP, le HCR, l’UNICEF, l’OIT, l’UE et le Conseil de l’Europe pour atteindre les objectifs définis.

Dans le document RAPPORT SUR LA SANTÉ EN EUROPE 2002 (Page 64-67)