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Santé des enfants

Dans le document RAPPORT SUR LA SANTÉ EN EUROPE 2002 (Page 57-60)

Les chances qu’a un enfant de naître en bonne santé et d’être vivant un an après sa naissance ne sont pas les mêmes dans l’ensemble de la Région. D’une façon générale, les taux de mortalité infantile sont remarquablement bas dans les pays d’Europe occidentale, bien qu’il existe des inégalités considérables entre les groupes sociaux. Dans la partie orientale de la Région, la mortalité infantile a baissé régulièrement au cours des deux décennies écoulées, mais elle reste élevée comparée à celle des pays d’Europe occidentale. Selon les données officielles les plus récentes, six pays de la Région ont encore des taux de mortalité infantile supérieurs à 20 pour 1000 naissances d’enfant vivant (mais d’autres sources signalent des taux plus élevés, dans un plus grand nombre de pays), tandis que 30 pays enregistrent des taux inférieurs à 10 pour 1000. Les problèmes liés à la périnatalité représentent les premières causes de mortalité infantile, notamment les grossesses non désirées et les grossesses chez les adolescentes, qui figurent parmi les principaux facteurs de risque tant en Europe occidentale que dans la partie orientale de la Région.

Il existe également d’importantes inégalités en ce qui concerne la probabilité de mourir avant l’âge de cinq ans (fig. 22). Les chiffres vont de moins de 5 à plus de 50 décès pour 1000 naissances d’enfant vivant, avec des moyennes de 6 pour 1000 dans l’Union européenne, de 15 pour 1000 dans les PECO et de 26 pour 1000 dans les NEI. Des enfants meurent encore de maladies qui peuvent être évitées ou guéries. Dans de nombreux pays, les maladies diarrhéiques et les infections respiratoires aiguës sont responsables d’une pro-portion importante de la morbidité et de la mortalité parmi les

Fig. 22 : Probabilité de mourir avant l’âge de 5 ans

Quintile supérieur 2e quintile 3e quintile 4e quintile Quintile inférieur Pas de données

enfants âgés de moins de cinq ans. La morta-lité due aux accidents et à d’autres causes externes dans ce groupe d’âge diminue dans la plupart des pays, mais dans certains NEI, les taux sont encore plusieurs fois supérieurs à ceux de la moyenne européenne.

La bonne santé d’un enfant se joue dès les premiers instants de la vie. La santé de la mère, le développement prénatal et périnatal et la qualité de l’environnement social et économique au cours des premières années déterminent de nombreux aspects de la santé de l’enfant. En particulier, la pauvreté et la précarité peuvent déclencher un enchaînement de problèmes sociaux qui compromettent la santé pour le reste de l’existence. Les troubles sociaux et les conflits armés qui ont touché plusieurs pays de la Région en sont un exemple très parlant. Parmi les facteurs déterminants, il faut également tenir compte de l’important manque d’équité entre les pays et au sein même de ces pays quant à la prestation et à la qualité des services périnatals et postnatals (fig. 23).

L’initiative Pour une grossesse à moindre risque32organisée par l’OMS à l’échelle mondiale est l’une des actions stratégiques recommandées pour améliorer le contexte sanitaire qui entoure la naissance et la condition des femmes et des nourrissons grâce à des services prénatals et périnatals adaptés. À l’échelle européenne, cette initiative entend notamment promouvoir l’allaitement maternel, les soins néonatals et le recours aux technologies appropriées, par une démarche globale et des interventions à la fois efficaces et peu coûteuses. Elle souligne que la grossesse et l’accouchement sont des processus physiologiques naturels et qu’ils doivent être considérés comme tels par les professionnels et la population. En outre, l’initiative « Hôpitaux amis des bébés » préconise le contact continu entre mère et enfant dès la naissance, qui garantit la qualité des soins et un soutien nutritionnel optimal.

Fig. 23 : Mortalité périnatale pour 1000 naissances d’enfant vivant

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32 http://www.who.int/reproductive-health/mps/index.html, consulté le 8 mai 2002.

La stratégie mise au point par l’OMS et l’UNICEF sous le nom de Prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME) vise à réduire la mortalité et la morbidité par la mise en place de soins courants pour les maladies infantiles les plus répandues, par l’instauration de mesures préventives (vaccination, meilleure alimentation des nourrissons et des enfants, notamment par l’allaitement maternel) et par l’amélioration des pratiques au niveau de la famille et du cadre de vie local. Elle est destinée aux pays de la Région qui enregistrent des taux élevés de mortalité infanto-juvénile dus en grande partie à des maladies transmissibles. Cette stratégie vise en outre à garantir aux enfants un épanouissement constant dans des conditions de santé optimales.

Concernant l’infection à VIH, la transmission mère-enfant est de très loin la cause la plus fréquente de séropositivité chez les jeunes enfants. Le nombre d’enfants nés de mères infectées par le VIH en Europe orientale a augmenté en même temps que les taux de séropositivité chez les jeunes femmes. Par exemple, jusqu’à la fin 1999, quelque 1300 nourrissons sont nés de mères séropositives en Ukraine. Il existe des moyens efficaces et non coûteux qui permettent d’éviter la transmission du VIH de la mère à l’enfant, mais ils ne sont pas encore disponibles dans tous les pays de la Région. Ce problème de la transmission de la mère à l’enfant doit être pris en compte dans le cadre de mesures plus étendues de lutte contre le VIH/sida, qui doivent également prévoir une extension de l’accès aux soins et de la prise en charge pour les mères séropositives et leur famille. Un groupe spécial interinstitutions sur la transmission de mère à enfant a été créé au niveau de la Région pour répondre à ces besoins.

Le premier plan d’action de l’OMS sur la politique alimentaire et nutritionnelle pour la Région européenne accorde une place particulière à la promotion de l’alimentation saine chez les nourrissons et les enfants, et en particulier à l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de la vie. Des lignes directrices relatives à l’alimentation des enfants en bas âge ont été définies dans les différents pays de la Région ; elles mettent l’accent sur le bien-fondé scientifique de l’établissement de recommandations nationales en matière d’alimentation et de nutrition. En suivant ces lignes directrices, les systèmes de santé peuvent contribuer à garantir l’alimentation saine des jeunes enfants.

La maltraitance et le défaut de soins à l’égard des enfants sont des questions primordiales du point de vue des droits de l’homme et de la santé publique. La résolution WHA50.19 de l’Assemblée mondiale de la santé demande aux États membres de tout mettre en œuvre pour éradiquer la violence envers les femmes et les enfants, notamment la traite des enfants et les abus sexuels sur mineurs. La maltraitance et le défaut de soins ont des effets non seulement sur le bien-être physique et

psychologique des enfants, mais également sur leur épanouissement, car ils les vouent à l’exclusion sociale et les privent d’armes pour faire face aux difficultés de l’existence.

Ces questions ont été abondamment débattues lors de la première réunion sur les

stratégies en matière de protection de l’enfant33, organisée par le Bureau régional en 1998 pour étudier les implications de la maltraitance et les besoins en termes de protection du point de vue du secteur de la santé. Les conclusions et recommandations formulées lors de cette réunion constituent des orientations pouvant être suivies par les responsables de l’élaboration des politiques et les professionnels de la santé de la Région pour décider des interventions à mettre au point.

Les enfants sont plus exposés que les adultes aux menaces que l’environnement fait peser sur la santé et, à ce titre, ils requièrent une attention particulière. La Troisième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé, qui s’est tenue à Londres en 1999, a abouti à des propositions d’action spécifique pour faire face aux problèmes de santé publique posés par les blessures, le tabagisme passif, l’asthme et la montée de nouvelles menaces. Les États membres ont été invités à engager des actions en partenariat avec les organisations internationales, les organisations non

gouvernementales et les autres parties concernées. En outre, les participants ont proposé de mettre en place un mécanisme international dont l’objet serait de définir des politiques sanitaires dans les domaines sources de nouvelles préoccupations, de coordonner et de promouvoir l’action, de faciliter l’échange d’informations entre les États membres et de créer une instance chargée de la défense des droits de l’enfant.

Dans le document RAPPORT SUR LA SANTÉ EN EUROPE 2002 (Page 57-60)