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Marthe descendait d’une famille noble d’Israël. Elle avait pour père Syrus, pour mère Eucharie. Ses parents moururent prématurément, laissant au monde Marthe, son frère aîné Lazare et leur sœur cadette Marie-Madeleine. Demeurant dans une contrée héritée de leurs ancêtres, Marthe menait une vie d’anachorète.

À l’époque-là, le Seigneur Jésus naquit dans leur pays et y sema la parole divine lui-même. Profitant de cette occasion, Marthe se fit baptiser avec son frère Lazare et sa sœur Madeleine. Jésus visitait souvent sa maison. Chaque fois, Marthe le recevait et l’hébergeait. Plus tard, Lazare tomba gravement malade. Marthe et sa sœur envoyèrent des messagers à Jésus dans l’espoir que celui-ci parviendrait à le ressusciter. Jésus attendait que Lazare fût mort et qu’il fût enseveli, et il n’arriva que trois jours après pour le sauver. Il ouvrit le cercueil et ressuscita Lazare. Marthe offrit un banquet chez elle en l’honneur de Jésus. Ses voisins se rassemblèrent devant sa maison pour les voir, parmi lesquels de nombreuses personnes choisirent de se convertir à la foi chrétienne.

Après l’Ascension du Seigneur, Marthe, avec son frère et sa sœur, respectaient toujours le dogme chrétien. Cela suscita la haine de certains infidèles du pays. Ces derniers leur ôtèrent tout d’abord leurs biens; ensuite, ils les arrêtèrent tous les trois ainsi que leurs domestiques, et les jetèrent sur un bateau. Tous les équipements sur le bateau, comme les gouvernails, les rames, les mâts, les voiles, furent arrachés par les infidèles, et le bateau fut poussé à la mer. Grâce à la protection du Seigneur, le bateau fut dirigé par le vent vers l’ouest de la Méditerranée, et arriva heureusement dans le port de Marseille. C’était une fameuse ville de France, une ville extrêmement riche où de nombreux marchands se réunissaient. En entendant parler de l’arrivée des nouveaux venus de loin, les habitants de la ville se rassemblèrent pour les voir. Après avoir vu le bateau démoli qui avait mis Marthe, son frère et sa sœur en danger et avoir écouté leur histoire, les habitants les accueillirent dans leurs maisons et les traitèrent avec largesse.

137 Convaincus par la bonne conduite des trois venus, ils furent de plus en plus nombreux à se convertir à la foi du Christ. Considéré comme un homme vertueux, Lazare fut désigné pour présider l’église. Sa sœur Madeleine se retira et s’installa dans une montagne. S’isolant du monde, elle y menait une vie monastique. Quant à Marthe, dans l’espoir de concrétiser ses aspirations, elle choisit un terrain vague au dehors de la ville et y construisit une basilique où une dizaine de religieuses se réunirent auprès d’elle pour prier ensemble. Il y avait également certaines femmes en haut lieu qui admiraient la vertu de Marthe et qui vinrent donc écouter son discours.

Marthe fit vœu de contenir toutes ses envies. Elle menait une vie extrêmement dure tant physiquement que mentalement. Se privant volontiers de viande, de poisson, de vin et de lait, elle ne prenait que des légumes et de l’eau, et elle n’était jamais assez couverte. Chaque nuit, elle se prosternait cent fois pour remercier la faveur du Seigneur. Elle fut ainsi très admirée et très respectée par les habitants. Tous ceux qui rencontraient fréquemment des incidents imprévus et qui menaient une vie pénible vinrent lui demander sa protection qui était semblable à celle d’une mère pour ses enfants.

En ce temps-là, il y avait un python venimeux qui survint au monde avec impétuosité. Il rampa partout, tenta à tout moment de dévorer les hommes et les animaux. Les gens prièrent Marthe de les protéger. Par pitié, Marthe transmit leur prière au Seigneur. Ensuite, elle sortit de la ville pour affronter le python. Dès qu’elle le rencontra, elle lui montra une croix et lui jeta de l’eau bénite. Le python s’éclata et mourut immédiatement. Les gens furent si reconnaissants que la plupart d’entre eux se convertirent à la foi chrétienne. Se considérant la servante du Seigneur, Marthe restait toujours fervente et fidèle. Ainsi le Seigneur voulut-il la libérer de ses peines et la récompenser. Il avertit Marthe de sa mort un an à l’avance. Cependant, Marthe continua à mener une vie d’ascèse. Elle souffrit d’une maladie durant tout le reste de ses jours. Huit jours avant sa fin, elle entendit la musique céleste qui consola son cœur. Elle eut également la chance de voir de nombreux anges emporter l’âme de sa sœur Madeleine

138 au royaume du ciel.

Au jour de la fin de sa vie, Jésus descendit à travers les nuages, son éclat éclairant la terre. Il convoqua Marthe et lui dit : « Viens, Vierge Marthe. Tu m’as hébergé dans ta maison et m’as accueilli avec largesse. Aujourd’hui, c’est moi qui t’accueillie dans mon ciel, tu vas y trouver le bonheur parfait ! » Il partit après ces mots. Marthe demanda à ses serviteurs de répandre de la cendre par terre, puis elle s’y coucha. Dans l’espérance que son corps serait consacré au ciel, elle leva la tête, pria de pouvoir rendre son âme. Ensuite, elle demanda aux serviteurs de lui lire la Passion dans l’Évangile, afin de fortifier sa résolution de servir le Seigneur. Au moment où le lecteur répétait l’extrait où Jésus remit son âme entre les mains de son père avant de mourir, Marthe rendit également l’âme au Seigneur. Cela se passa des décennies après la naissance du Seigneur.

Il y avait un apôtre nommé Pierre qui envoya un homme vertueux prêcher l’Évangile dans les villes voisines. Ce jour-là, il était occupé à célébrer la messe. Un saint lui apparut et lui dit : « Sainte Marthe est morte. Son âme s’est déjà envolée au ciel, mais son corps reste encore au monde. Va accomplir la cérémonie et placer son corps dans le sépulcre. » Après ces mots, le saint le dirigea vers le corps de Marthe. Cet homme vertueux remplit sa tâche suivant l’ordre du saint. À ce moment-là, il vit Jésus venir et assister lui-même aux obsèques. Profondément touché, il se dit : « Le Seigneur traite la dépouille mortelle de la sainte avec tant d’affection et de sincérité, à quel niveau aime-t-il son âme? » Selon saint Pierre, la récompense que le Seigneur donnait aux hommes vertueux dépassait tout ce que l’on pouvait voir avec les yeux, entendre avec les oreilles, et imaginer avec le cœur.

139 Après la mort de Marthe, les gens de toute part vinrent visiter son tombeau avec respect, afin de bénéficier de sa faveur. En ce temps-là, le roi de Francs était sur le point de mourir à cause d’une maladie grave. Entendant parler des miracles faits auprès de sainte Marthe, il se rendit aussi à son tombeau. Il demanda à Marthe sa bénédiction, et il fut guéri par la sainte.

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