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Vie de sainte Elisabeth de Hongrie

Elisabeth était la fille du roi de Hongrie. Bien que l’empereur possédât un grand royaume, il n’était point orgueilleux de son statut ni de sa richesse. Au contraire, il ne s’occupait qu’à cultiver son esprit. Ayant Elisabeth comme premier enfant, il se dévouait à l’éducation de sa fille. Extrêmement douée, Elisabeth dépassa dès son enfance l’attente de sa famille.

Âgée de moins de cinq ans, Elisabeth était déjà accoutumée à se mettre en prière. Chaque fois qu’elle rencontrait un portrait d’un saint, elle fléchissait les genoux pour montrer sa vénération. Elle répétait souvent les bienfaits de Jésus et ceux de la Sainte Vierge en les priant. Quand elle obtenait des bienfaits, elle les distribuait aux femmes pauvres en leur demandant de prier avec elle. Elle menait une vie frugale et sobre, et agissait toujours avec prudence. Elle ôtait également de son esprit toutes les idées de jouir des plaisirs de la vie.

Au fur et à mesure qu’elle grandissait, elle gagnait de plus en plus l’affection de ceux qui l’entouraient. L’âge de son mariage approcha. L’empereur la maria au landgrave du pays voisin. Bien qu’Elisabeth fût désireuse de garder sa chasteté, elle n’osa pas désobéir à son père. En respectant cette union conjugale, elle engendra trois enfants, les éleva et les instruisit selon les règles religieuses. Malgré son statut, elle ne cessa jamais de montrer sa largesse pour les pauvres. Elle aimait vivre dans la solitude. Elle récitait tous les jours les histoires des saints et les maximes qu’ils avaient produites. En même temps, elle consacra le reste de son énergie restante aux affaires intérieures du pays, ne laissant pas les opinions absurdes entrer dans la cour par surprise. Elle était si généreuse pour les pauvres qu’elle répondait à tous leurs besoins. Elle donnait des remèdes aux malades, en leur offrant de la nourriture pour mieux les soigner. Elle hébergeait les voyageurs pauvres, n’oubliant pas de leur offrir des subsides pour leur voyage de retour. Elle enterrait ceux qui étaient morts tout seuls. Pour les gens qui

157 manquaient d’argent, elle vendait ses bijoux pour les aider. Chaque jour, elle recevait environ neuf cent personnes. Les années de mauvaise récolte, elle demandait à des ministres de distribuer de la nourriture au peuple pour le secourir. Elle était ainsi respectée et bien aimée du peuple qui l’appelait la « mère du pays », la suivait et lui obéissait. Cependant, certains ministres dans la cour, qui jouissaient des plaisirs de la vie, lui lancèrent des sarcasmes, en voyant sa pitié pour les pauvres. Ils dirent qu’elle était comme un aigle malade et qu’elle était indigne de son statut. Elisabeth ne les entendit pas, pourtant elle ne les empêcha pas non plus.

Quelques années plus tard, son mari partit en guerre sur l’ordre du roi. Il mourut de maladie en route. Elisabeth organisa les funérailles pour son mari. Après quoi, elle se retira à la cour, se mit à l’épreuve tant spirituellement que corporellement, afin de faire disparaître tout obstacle entre Dieu et elle. Des parents de son mari et des ministres craignirent qu’elle devînt trop dépensière, en voyant qu’elle continuait à donner de l’argent aux pauvres. Par conséquent, ils imposèrent des restrictions à ses droits et à ses dépenses, ne lui permettant pas d’agir selon sa volonté. Elisabeth choisit de les supporter. Ses subordonnés lui semblaient de plus en plus froids. Ainsi Elisabeth était- elle juste simplement semblable à une femme abandonnée. Croyant que la grande vertu était formée par les douleurs, elle accepta toutes les injures. Voyant tout cela, le Seigneur Jésus arriva, la réconforta, et lui accorda des capacités divines.

Un jour, elle reçut soudainement quelques milliers de marcs d’or. Elle en profita pour construire un hôpital, dans lequel demeuraient des malades, des gens solitaires, et des vieillards qui furent choisis par elle. Se considérant comme leur humble servante, Elisabeth en s’occupa soigneusement elle-même. Certains ministres ne furent pas contents de ses humbles tâches. Ils la critiquèrent franchement. « Je fais toutes ces œuvres de miséricorde pour servir le Seigneur. Un pauvre n’est pas méprisable. Honorable comme le Seigneur, il est descendu encore lui-même au monde pour sauver les pécheurs. Humbles comme nous le sommes, nous n’avons pas raison de mépriser le

158 service de Dieu. Même si j’étais plus humble, j’accepterais volontiers tout cela, » dit Elisabeth. Quand elle était en prière, elle restait si concentrée et si tranquille qu’elle n’était sensible ni au brûleur du feu ni aux paroles des autres. Elle priait toujours pour que le Seigneur réalise ses espérances et qu’il lui offre ce dont elle avait besoin.

Un autre jour, elle rencontra un jeune homme luxueusement vêtu et dissolu. Elle voulut le persuader de changer son mode de vie. Elle se mit donc en prière pour que le Seigneur l’aide. Après quelques instants, le jeune homme commença à sentir la force divine. « Arrête ! Arrête ! » cria-t-il. Cependant, Elisabeth ne cessa pas de prier, et elle pria même avec plus de ferveur. « Arrête ! Arrête ! » cria plusieurs fois le jeune homme, « je me sens envahi d’une flamme qui va me brûler ! C’est insupportable ! » Les serviteurs du jeune homme approchèrent, ôtèrent son manteau et touchèrent son corps qui était vraiment brûlant. Elisabeth profita de cette occasion pour qu’il se repente. Le jeune homme changea enfin son mode de vie. Après sa mort, il fut considéré comme un homme très vertueux.

Elisabeth vieillit et son corps devint de plus en plus sec. En même temps, elle avait fait assez d’œuvres de miséricorde pour monter au royaume du ciel. Jésus arriva et lui annonça que le moment de sa mort approchait. Réjouie par cette nouvelle, Elisabeth remercia le Seigneur pour la faveur qu’il lui avait accordée. Peu après elle s’alita à cause de la fièvre paludéenne. Au dernier instant de sa vie, elle regretta tout d’abord les fautes qu’elle avait commises dans sa vie. Puis, elle sollicita Jésus de lui accorder ses reliques. Elle sollicita également l’huile divine pour s’apaiser. Enfin, elle réunit tous les domestiques, leur recommanda à plusieurs reprises d’être fidèles au Seigneur et à tous les saints. Elle décida de distribuer toute sa fortune aux pauvres. À peine termina-t-elle ses paroles, un démon difforme apparut brusquement et effraya les gens. Elisabeth le blâma d’un ton sévère : « Toi, monstre sans âme, pourquoi viens-tu ici ? Sors tout de suite ! » Le démon recula et sortit, comme s’il était frappé par le tonnerre. Après quoi, Elisabeth pria le Seigneur d’emmener immédiatement son âme. C’était l’an du Seigneur

159 1231, une année Xin-mao selon le cycle sexagésimal chinois, soit quatre ans après l’avènement de l’empereur Lizong de la Dynastie Song.

Au moment de la mort d’Élisabeth, les gens virent de nombreux oiseaux s’assembler sur le toit de sa chambre et chanter ses vertus. Son corps restait immaculé et frais. Un parfum s’en exhala. Les gens regardèrent ce miracle en faisant des éloges de la sainte. Ils restèrent à ses côtés durant quatre jours. Après les obsèques de la sainte, tous ceux qui souffraient d’une maladie pouvaient guérir après avoir visité son tombeau, et six morts sur dix revenaient à la vie.

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