elle conserve son insolubilité
dans
l'eau.2°
ALBUMINE DU
SANG.Nous consommons
continuellement, soitdans
lesang en
nature,soitdanstous lestissus organisésque
celui-ci baigne etqui servent à l'alimentation (tissucellulaire,parenchymes,
glandes, chair musculaire, etc.),une grande
quantitéd'al-bumine.
Or, des différences, bien
que minimes,
ayant été décrites entre l'albumine de l'œufet celledu
sang,nous devons
con-sacrerun
chapitre spécial à l'élude de ladigestion de celte dernière.Notre
examen
a porté sur de l'albumine préparée de lamanière
suivante :15
litres de sang deveau
battus et privés de fibrine furent dépouillésparla décantation,aprèsun
repos de vingt-quatre heures, de lamajeure
partie des globules.Le sérum
fut coagulé parune température
de+ 100
degréscentigrades au bain-marie.
L'albumine
solide fut brisée en parcelles et privée, ù l'aide de lavages successifsdans 60
litres d'eau froide, de toute matière soluble.On
saitque
le blancd'œuf
coagulé et lavé retientune
grande proportion d'eau de composition, car elle s'élève àSoB^OO pour 100,
c'est-à-direque 100 grammes
de blancd'œuf
ne représententque
IZiS'ylO d'albumine desséchée.Il était d'une
grande importance
qiienous
connussions decombien 100 grammes
d'albuminedu
sang se réduisaient par—
32—
ladessiccalioii, afin de pouvoir, dans le cours de noire
exa-men,
évaluer en quelle quantité réelle se dissout l'albuminedusangdans
lesdigestions: nous trouvâmesquelOO grammes
decette substancese réduisent, par la perle de soneau de composition, à 13s'',50 d'albuminesèche.Celte connaissance acquise, nous
pûmes commencer
nos expériencesde digestion.Afin d'arriver à des résultats comparables, nous
eûmes
soin de faire nosessais d'unemanière
exactement semblable (pour le temps, la proportion d'albumine et de sucsdiges-tifs, etc.) à celle quiavait été mise en usage pour établir les résultats
que nous
avions trouvés relativement â l'albumine de l'œuf.A. Action
du
suc gastrique.On
serappelle que le blancd'œuf
ne se dissout que pourun
tiers dans le suc gastrique;or, aprèsune
pareillediges-tion,
30 grammes
d'albuminedu
sang valant Zi"',05 dema-tière solide laissèrent sur le filtre 3sî'',
20
d'albumineà l'étatde siccité, c'est-à-dire qu'un cinquième de l'albumine avait été liquéfié.
Nous
répélâmes celte expérience plusieurs fois, et nous vîmesque
le suc gastrique dissoutun peu moins
d'albuminedu
sang que d'albumined'œuf.B.
Action du
suc pancréatique.Quand
on employadu
liquide pancréatiqueneutre, le ré-sidu sec qui, après la digestion, resta sur le filtre fnt de ls'',50, c'est-à-dire que 2s'',55 d'albuminesèche furent ren-dus solubles.—
33—
Avec
lesucpancréatiquealcalin, la matière digérée s'élevaà (1).
Le
suc pancréatique neutreou
alcalin avait ainsi dissous plusde la moitié de l'albuminedu
sang.La
solutionde l'albuminedu
sang aprèsl'actiondu
pancréas présenta lesmêmes
réactionschimiques que
celle qui prove-naitde la digestiondu
blanc d'œuf.Enfin,l'albumine
du
sang digérée par le liquide pancréa-tique neutreou
alcalin présentaexactement
lesmêmes
ca-ractères chimiquesque
si elle eût été transformée par le suc gastrique.C.
Action
de la bile.La
bile, dans la solution digestived'albumine du
sang,ne
fitpas autrechoseque dans
l'albumin-peptone d'œuf.(1) Dans les expériences que je viens de relater à propos de l'aclion dufluids pancréatique sur l'albumine du sang, j'avais voulu enmême temps merendre bien comptedes différencesque ledegrédeneutralité ou d'alcalinité peut apporter rela-tivementaux caractères chimiques du produit de la digestion. J'avais misla même
quantité (30gr.) d'albumine du sangdans un volume d'eau équivalentà celui des liquides digestifs;dansun cas l'eau étaitpure, dans un autre clic était acidifiée nu degré dusuc gastrique, etdansun troisièmeelle «laitalcalinisée au degrédusuc
pan-> créaliqucemployé;l'acidinenli'jnavait éléfaiteparl'acidelactique, l'alcalinisationparla
i potasse. Après douze heures de séjourà l'éluve, je constatai les résultats suivants: 1 L'eaupurelaissa4gr.,05 c. surlefiltre, c'est-à-direque pasune traced'albumine du sang n'avait élé liquéfiée. L'eaualcaline nelaissaque3 gr., 00c.de malière évaluée sèche; ily avaitdonceu parlefaitseul dol'alcali 0,45c. d'albuminedu sangdissous
• Jesignalecefait, parcequ'iln'arrivepoint avec l'albumine d'œuf.L'albumine du sang peutdonc sans fermentdigestif être liquifiée en certaine proportion dans uneeau
I alcalineetpeut,encetétat,cireabsorbée. Toutefoisleproduit dissousn'estpasonaloguo
s au produitdigéré, carlesacides, lebichloruredeplatine leprécipitent, ce qui le
rap-; proche dela fausse albuminosc ou albuminenoncoagulable qui existe normalement,
1 maisenfaible proportion,dansl'œufetquin'estpointassimilable.
ConvisAitT. 3
—
34—
Fibrine.
Bien
que
lefaitseul de la digestion de l'albuminede l'œuf etde celledu
sang dans l'estomac parle assez haut(puisqu'il s'agitde substances ditesnon
gélaligènes) contre la nouvelle doctrine de M. Bernard, d'après laquelle,« en résumé, le suc gastrique a pour effet de dissoudre dans les aliments azotés les matières animales capables dedonner
de la colle ou de laj'e/a/inepar leur dissolution(i!oc.cit., p. /|18), etc.,»nous
ne discuterons cette théorie que lorsque, par l'étude de la digestion dechaque
aliment simple, nous auronsaccumulé
tout ce qui milite contre elle.
La
fibrine, sous ce rapport, vient se ranger à côté del'al-bumine
; d'ailleurs, l'étude de cette substance va nous pré-senter de l'intérêt, non-seulement par les particularités indi-viduelles qu'elle nous offre, mais encore parce qu'ellenous
fournit le
moyen
de juger des questions plus générales,
une
entre autres,que
nous n'avons faitque
toucher dansle chapitre précédent (p. 2).Nous
ne parleronsicique
de la fibrinedu
sang, réservant pourun
chapitrespécial l'étude de la musculine qu'on a en-visagéecomme
analogue, tantôt àla fibrinedu sang, tantôt à l'albumine.A. Action
du
suc gastriquesur
la fibrine; résultat de celle action.Le suc gastrique dissout la fibrine, latransforme en riBRiK-PEPTONE; 100 GRAMMES DE CE LIQUIDE DIGESTIF NORMAL DISSOLVENT Et transformentAU MOINSiO GRAMMESDE FIBRINEET PRODUISENT, DANS UNE DIGKSTIONEXPÉRIMENTALE, 10GRAMMESDE FIHRIN-PEPTONE ÉVALUÉESÈCHE.
J'ai
démontré
ailleurs (1), etje le rappelle ici : 1° que(1) Alimentaetnutriments,1854.