la digestion sont effectués par les liquides intestinaux (II). » Puis : « ... en sorte
que
l'actionlaplus généraleque
le suc gas-triquesemble
exercer sur toutes les substances alimentaires seraitdeleurfaireéprouverl'actionqueproduitTébuUition
pro-longée(5). » Tandis que,quelques
pages auparavant,on
écrit;8 J'ai vu chez des
animaux
tués en digestion le suc gas-trique détruire l'estomac, la moitiédu
foie, la rate,quelque-fois
même une
partie des intestins (6). »Comme
siune
pareille destruction eût
pu
être produite par l'ébuUition et sans l'intervention des forces chimiques.De
trois substancesexaminées
(albumine, sucrede
canne, gélatineabsolument
pure),une
seule, dit-ondans un
ouvrage, n'est pas digérée par le suc gastrique, et est rejetée parles urines : « c'est la gélatine (7), » alorsque dans un
autreon
élève touteune
théorie qui porteque
la gélatine est le pro-duit de la digestion gastrique (8).(1) Comptesmidusde l'Académie dessciences,t.XVllI, p.783.
(2) Toutefoisje n'ai, quantàmoi, jamaispuconslalcj-la transformation en (|uan-liténotabledu sucrede canne englycosopar lesuc gastrique. Lchnianna échoué do même.
(3) Leçonsde physiologie,etc., t. II, ]i. 439.
(4) Loc.cit.,p.490.
(5) Loc. cit.,p. 418.
(0) Loc.cit., p.408.
(T) Comptes rendus, t. XVIII.
(8) Loc.cit.«Euprenantlesaliments dansl'estomac..,, nous avonsunliquidequi contientunematière analogueàlagélatine. » (P. 428.)
—
«Lesuc gastriqueapoureffetde dissoudredanslesalimentsazotés les matières animales capables de donnerde
lagélatine. » (P. 418
)
Al'époqueà laquellelesacidesdilués passaientpourexercer loule lailigcstlon
gas-—
28—
AfTirmantque le suc gastrique ne dissout absolument (1) que les substances capables de donner de la gélatine, on déclare cependant, quelques pages plus loin,
que
« le suc gastrique aune
action particulière sur le lait coagulé,l'al-bumine
cuite qu'il redissout (2), » c'est-à-dire sur des sub-stances ditesnon
gélatigènes.Mais revenons à la bile.
Nous
avons reconnuprécédemment que
le précipitéformé au contact de la bile etdu chyme
n'était point formé par les aliments digérés ou peptonès, puisqu'il se forme en leur absenceabsolue.Nous
savonsde plusqu'il a lieu en présenceIrique,onauraitpudire, avec quoique appareuco de raison, quo lo suc gastrique a pourfonclionde dissoudreletissucellulaireetdedonnerdelà gélatine. Liobig ccril, enelTet, que <le tissu cellulairese dissoutdanslesacides nninérauii dilués... cl se transforme engélatine. » (Chimieorganique, t.111, p. 275, traductiondeCerliardt.) Nousreviendroneplus loin air l'erreurque M. Bernard par.tit renouveler en en cliangoantlesternies.
(1) Cette opinionest exprimée de bien desfaçons,comme on peut le voir parles citationssuivantes; i Cen'estquelotissucellulairequiaété dissous. « (P. 402.)
—
cLeséjourdansl'estomac,aucontactdusucgastrique, agit àlafaçon dola cuisson, endissolvant les parties susceptiblesde donnerdela gélatine.»(P.455.)
—
« Lesuc gastrique peut,jusqu'iluncertain point, être remplacé par les préparations que la cuissonfaitsubirauxaliments. »(P. 447.)—
« L'actionlaplusgénérale quo lesuc gastriquesemble exercersurlesalimentsseraitdeleur faireéprouverl'actionquefro-da'ill'ébullitionprolonoée. » (P. 418.)
Dansces assertions, produites en 1855,ilestremarquable que l'auteur ne dise pointunmotd'unouvrage laborieusement fait en 1854, où l'ontrouve: «Par la cuisson prolongée dansl'eau, l'albimiineavaitacquislespropriétés quel'actedigestif luieùtdonnées,fuitcapitalquiméritelaplussérieuse attention. »(P.17.)
—
«La cuis-son prolongée de lafibrinedonne naissanceàunesubstance soluble dans l'eau, qui, absorbée,est utiliséepar l'économie, employéeà l'entretien de lavie, directementcl sansdigestion préalable. »(P. 38.)—
«Elle diffèredo Valbuminose...,ellediffèrede la gélatine... »(P..S9.) (L.Corvisart, Aliments etnutriments. 1854.)Je faiscettecitation, non pour revendiquerla théorie de l'auteur, ni l'assimilation du produit de lacuisson prolongée, soitavec l'albuminose, soitaveclagélatine, car ce sont toutes chosesquejerepousse.
(2) /.oc.cit.,p.402.
— 23 —
(le la bile et
du
suc gastriquepur
obtenu à jeun. Ilfallaitrechercher si, clans le suc gastrique à jeun, le précipité
que
j'y ai observéest
dû
à son acideou
à sa pepsine; je procédai par exclusion.Quant
à la pepsine digestive, physiologique, je cherchai à l'éliminer par la chaleur de l'ébullition.On
saitque
cette opération détruit la pepsine dans les sucs gastriques naturelsou
artificiels, etque
dès lors cette substance cesse de se révélercomme
ferment digestif.Or
je fis bouillir et filtrer cesdeux
sortes de liquides gastriques; ils se comportèrent, par rapport à la bile,exactement comme
si leferment
di-gestifeût été conservé.Maisje résolus
d'examiner
la réaction biliaire tout en n'altérant pas la pepsine;pour
cela j'employai lemême moyen
qui m'avait servipour
étudier l'action de la bile sur l'albuminose.Je pris
du
suc gastriquede
chien parfaitement pur, ob-tenu l'estomac étant préalablement vide et l'animal àjeun
soit depuis vingt-quatre, soit depuis trente-six
heures
; je
divisai
chacun
de ces sucsen
trois portions : l'une acide, l'autresimplement
neutralisée, la troisièmerendue
alcaline par del'ammoniaque.
Je prisaussides solutions de pepsine : l'une acide, l'autre neutre, la troisième alcalinisée.
Ces solutions, naturelles
ou
artificielles, quelles qu'elles fussent, présentaient,comme on
le voit, la pepsine à l'état liquidenon
coagulée.J'essayai
donc
avec soin sur elles la réactionde
la bile, le résultat fut on ne peut plus précis.Dans aucune
des liqueurs neutres et alcalines ilne
seforma
de précipité ; au contraire, toutes les liqueurs acides—
30~
furent troublées. Enfin, dès
que
la saturation de l'acide futopérée avec la bile, le précipité formé fut dissous.
Sitantestquelabile précipite la peptone dans les liquides de digestion, ou
que
ce soit la pepsine qui est précipitée dans les liquides gastriques vierges, il fautdonc
bien ad-mettre, toutefois, que l'albuminose et la pepsine ne peuvent être précipitées que dansun
milieu acide.Bien qu'à
mes
yeux tout tendît à prouverque
la peptoneet la pepsine ne prennent
aucune
part dans le précipité qui a lieu en présence de la bile,pour
avoirune
démonstration définitiveil fallait expérimenter en ne conservantaucune
de ces substances qu'on rencontre dans la digestion, si ce n'est la bile : c'est ce que je fis.10 grammes
d'eau distillée reçurent10
gouttes d'acide lactique;j'y versai 2gouttes debile : il y eutun
précipité.10
grammes
d'eau distillée reçurent 3 gouttes seulement d'acide clilorbydrique; j'y versai2
gouttes de bile; il y eutun
précipité.Dans
ces expériences décisives, non-seulement l'appa-rencedu
précipité était en tout semblable à ceuxque
j'avais obtenus dans les liquides de la digestion gastrique-, mais encore avec cette eau pure, et seulement acidulée, je pus répéter toutes les réactions que j'avais observées plus baut.C'est ainsi
que
le précipité formé disparaissait ou nese for-mait pointquand
on saturait l'acide par l'ammoniaque, ouquand
on versaitun
excès de bile.L'opinion d'après laquelle l'alimentdigéréestprécipité par la bile, et la digestion gastrique, en conséquence anéantie, est donc
une
pure liclion; fiction bien grande, puisque, au contraire, c'est la bileelle-même
qui est précipitée lors de sa rencontre aveclecbyme
ou le suc gastrique acide.-
31—
3" Àclion (le la bile
sur Valbiimine qui a
résistéà
la digcslion gaslri(iue.— Sous
l'influence de la bile, je n'ui observéaucun changement dans
l'albumine solide (dépouillée de peptone par le lavage) qui a résisté à l'action gastrique;
elle conserve son insolubilité