D'une
part,sil'onconsidèreque
letissu cellulaireforme une
enveloppe serréeaux éléments les plus ténus de nos aliments journaliers,que
ces enveloppes,quelque minces, quelque
imicroscopiques qu'elles soient, sont autant d'obstacles à la perméabilité des alimentsaux
sucs digestifs; si l'on songe,•d'autre part, à la disposition, au calibre restreint
du duo-dénum,
au court séjourdu
suc pancréatiquedans
cet organe,idès lors à la rapidité avec laquelle cefluide doit agir; si l'on se rappelle, enfin,
que
la division des aliments est la meil-[tieure des conditionspour amener
leur rapide digestion,on
concevra facilementque
la natureou
notre industrienous
aient fourni denombreux moyens
de dissoudre le tissu cel-li-Biulaire, et d'anéantir par cette dissolution cet obstacle pré-ii.|«ent partout.C'est ainsi que, confié à
un
suc gastrique vicié (sans pep-Bine et seulement acide), ou, ce qui est encore bienç\m
jl^wimple, traité à froid par les acides,
ou
àchaud seulement
(i-Boarl'eau pure, le tissu cellulaire passe facilementà l'étatde
ilissolution et de gélatine.
Comme
l'albumine,comme
la caséine solubles, la gélatine liBistun
aliment brut;mais
tandisque
l'albumine, la caséine, lonl des aliments naturels, la gélatine , au contraire, est )resque toujoursun
produit artificiel (1).(1) BisciiofT a sigiiulé que la gélalinc cslleseul aliment qui doiir.o de l'uroctaat
CORVISART. 6
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Aussi,
que
de variétés dans cet aliment, lorsqu'il est le résultat d'une simple préparation culinaire , et plus encore lorsqu'il est fabriqué par l'industrie à l'aide d'agents chimi-ques violents, aumoyen
de substances animales altérées.Pent-on appeler de ce
nom
d^aliment, et expérimentercomme
leVdes rognures de peaux, de cornes,de sabots, con-servées dans la ciiaux, traitées par l'eau bouillante, puis cla-rifiées par l'alun, etqu'onnomme
colle-forte? Doit onmôme
faire porter l'exploration physiologique sur la gélatine ou l'osséine extraitedes os par des acides énergiques?
A-t-on certainementaffaire, dans ces cas, à
une
substance alimentaire? N'est-ce pas plutôtune
préparation cbimique, quelque pure qu'elle soit?Comment
étudier scientifiquementleschangements
de pro-priétés que, sous l'iniluence de la digestion, subit la gélatine, aloTs qu'on trouve sousun même nom
des substancestelle-ment
variables, que si l'on prend les six espèces de gélatine fournies par lecommerce,
on trouve àchacune une
réaction,un
pouvoir gélatinidant, des caractères chimiques diffé-rents (1)?Quels
empêchements
encore ne trouve-t-on pas pour l'étude, alorsque
la gélatine,même
pure, esttellement ailavoir servi:icoiisliluerquelqueparlie inidgrante de l'cconomic. {Del'urée contiilii -'
commemesuredes transformations moUcntaires,etc., Archives générales de uié-éiecine, septembre 1854.)
(1) Chacunedeces gëlalincs est difTérenle: Tune forme un coagulumaveclesseb defiloml),l'autren'en fait rien; celle-ci précipiteen masse parles sels deplatine, celle-là reste insensilileauréactif;telle reste inaltérée par les sels d'alumine, telle (nuireforme avec euxunabondantprécipité. Enfin,dans\00prammcsd'eau, ilfaudr»
8grammesdel'une,Ggrammesdel'autre, 4grammes d'unetroisième, pour qu'il se forme unegeléeparlerclVoidisscmcnt.
(J'estundédalequidonnepriau ù toutesles«mkiguïléi.
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rable, qu'elle peut fournir par la simple ébullition dansl'eau de l'acide lactique
(probablement en
passant par l'étatde
sucre ou glycocolle), etc., et varier àchaque heure dans
son pouvoir gélatinifiant.De
toutes ces observations, il résulteque
si l'on veut faire sur la digestion des expériencescomparables
et exactes, ilfaut
employer une
espèceunique
de gélatinedouée
d'un pou-voir gélatinifiant et de caractères fixes.Or,
aucune
des précautions qu'il fautprendre pour
at-eindre ce butne
paraît avoir été observée,quand on
s'est occupé de la digestion de ce produit.En conséquence, on me
saura peut-être gré d'exposer les règlesque
j'ai suivies.1° J'airepoussé lesvariétés de gélatine
du commerce
qui, bien qu'étant estiméespour
certains usages domestiques, sontabsolument impures
et acidesau
tournesol.Je
ne me
suis servique
de l'espèce appelée ichthyocoUe, forméeuniquement
par l'action de l'eau bouillante surletissu cellulaire qui
compose presque
à lui seul lamem-' rane interne de la vessie aérienne de certains poissons.
C'est la gélatine
chimiquement
la plus pure,ou mieux
la eule pure.'2°
Comme
cette gélatine est hygrométrique, lorsqueje fexpérimentais à l'état solide, j'appréciais toujourspeu de emps avant
l'expérience son poidsréel par la dessiccation, ar sans cela, après la vivisection, jeme
seraisassurément rompé
sur la quantité de gélatine digérée.Comme on
peut, par des opérations irrégulières, altéreron
pouvoir gélatinifiant, dontil importe de connaître, avant etaprès la digestion, le degré précis, j'agissais de lamanière
uivahlequand
j'expérimentais sur celte substance à l'état e dissolution :—
72—
Je prenais
500 grammes
d'iclitliyocolle divisée eu Irès petitsmorceaux
que je mettais pendantune
durée de qua-rante-huit heures dans1000 grammes
d'eau àlatempérature ambiante(+
12" centigr. environ); après cetemps
la géla-tine, déjà très gonflée, était malaxée, puis portée pendant dix minutes seulement à l'ébullition; elle était alors aussitôt filtrée surun morceau
de gaze. Je desséchaisun
échan-tillon de la liqueur (solidifiée par le refroidissement) pour savoir
combien
elle contenait en réalité de gélatine sèche.Mais toute la matière était jetée
comme
déjà altérée, si3
grammes
de cette gélatine réelle, en dissolution dans100 grammes
d'eau pure à4-100°
centigrades, ne se pre-naient pas en gelée lorsqu'on ramenaitpendant six heures laliqueur à
+
10" centigrades.Cette gélatine dissoute (3 pour
100)
présente toujourslescaractères suivants qui peuvent servir de terme de
com-paraison avec ceux qu'on lui trouve aprèsqu'elle a subi l'ac-tion digestive : elle seprend
en geléeparlerefroidissement, précipite par le bichlorure de platine(même
acide), l'alcoolanhydre, lanoixdegalle; se troublelégèrementparlesulfate d'alumine, et ne précipite ni par la chaleur, ni par l'acide nitrique, ni par la potasse, ni par l'acétate de
plomb
neutre.Nous
avons actuellement ànous demander
si celle géla-tine se dissout dans l'estomaccomme
dans l'eau pure; ou bien si,digérée, elleperd quelqu'une desespropriétés fonda-mentales.A.
—
Aclio7idu
suc gastrique, résultat decetteaction.En
quellequantité la gélatine se dissout-elle dans le suc gastrique?A
culte question, loulcs nos expériences nous—
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i»ermeUent de
répondre
d'unemanière
très catégorique.V LAT£>H'ÉRATDBEDU CORPS,I,ACÉLATiNE SE DISSOUT PRESQUE EN TOUTES PROPORTIONSDANS LE SUC GASTRIQUE.
Mais,
nous
le savons, dissolution n'est pas digestion, ijuelle modificationlesuc gastrique fait-il subir à la gélatine?I.K SUC GASTRIQUE DÉTRUIT DÉFINITIVEMENT DANS LA GÉLATINE LA PRO-PRIÉTÉ DE SEPRENDRE EN GELÉE PAR LE REFROIDISSEMENT; LEPRODUIT DE
ETTE DIGESTION EST UNE ALBUMINOSE OU
PEPTONE-Déjà
Tiedemann
etGmelin
avaient indiquéque
la gélatine i)erd, parl'actiondu
suc gastrique, la propriétéde seprendre
m
gelée par le refroidissement. Cet effet, d'ailleurspeu
con-testé, est contraire à