digérée
par
lesuc
gastrique. La. gélatine perd, sous l'action DIGESTIVE DU SUC PANCRÉATKJUE, LA PROPRIÉTÉ DESE PRENDRE EN GELÉE PAR LE REFROIDISSEMENT ET DE PRÉCIPITER PAR LE BICHLORURE DE PLA-TINE,DE LA MÊME FAÇON QU'ELLE LES PERD SOUS L'INFLUENCE OU SUC GAS-TRIQUE ENSETRANSFORMANT EN PEPTONE.Nous
avons vu que, par le fait d'une imperfectiondans
l'acte digestif gastrique, la gélatine pouvait passer inaltérée dansle
duodénum;
il estdonc
important de chercher à savoir ce qu'elle devient dans l'intestin.Dans une
expérience, chezun
chien vivant,nous
avons introduitdans
leduodénum,
liéaux deux
bouts etpréala-blement
lavé(1),12 grammes
degélatine pure évaluée sèche.Douze
heures après l'animal fut sacrifié: lecontenu
de l'in-testin ne présentait plusaucun morceau
de gélatine recon-naissable;un
liquide sirupeux la remplaçait. Il futmis
surle filtre,
mais
cedernierne retintque
3grammes
degélatine solide, sèche, représentant ce qui, sur les12 grammes,
avaitéchappé
à la digestion.Le
liquide futreconnu pour
de la gélatine digérée,ou
gélatin-peptone, et présentaaux
réactifs les caractères suivants.Le
tableau ci-dessous les exposecom-{i) litcanal cholédoqueétaitlié.
—
7S—
parativement avec ceux de la gélatine digérée, mais par le suc gastrique.
Remarquons
qu'uneportion dola gélatine digé-rée dans notre expérience avait déjà été absorbée et portée dans la circulation, car au lieu de9 grammes
de peptoneque
l'on auraitdû
trouver dans le liquide, on n'en retrouva pas plusde 5.Ainsi, la gélatine, aprèsla digestion pancréatique
comme
aprèsla digestiongastrique, perdla facultéde se prendre en gelée par le refroidissement.
Quant
à la chaleur, à l'acide nitrique, on voit qu'ils pro-duisent dans laliqueur de digestion pancréatique des préci-pitésqu'ils n'opèrent pointdans la liqueurde digestion gas-trique; mais ce seraitune
grande erreur de croire que ces précipités établissentune
différence entre la peptone venue deces deux digestions.En
effet, la peptone esttout à fait étrangèreà la formation de ces précipités; ils sont dus au suc pancréatique; si bien qu'ils se forment en abondance dans ce dernier, lorsmôme
qu'il n'ajamais digéré, tel qu'il sort
du
canal pancréatique;—
70—
ils 36 trouvent aussi dans la pancréaline (voir la Iv col.
du
tableau précédent) (1).Le
bichlorure de platine précipiteun peu
le suc pancréa-tique;on
peut enconséquence
rencontrer parfoisun
léger trouble après la digestion, sans qu'on doive l'attribuer à la peptone. Il est siabondant quand
la gélatine n'a pas été digérée, qu'ily a alors précipité enmasse
par le sel pla-linique.Ce
réactif estun moyen
d'apprécier l'imperfection de la digestion.On
peut faire des expériences très simplespour
s'en assurer.Je pris, par
exemple,
de la pancréatinepure obtenue
par l'alcool d'un pancréas entier de chien, je constataique
le bichlorure de platine troublait,mais
à peine, la dissolution.J'introduisisdanscette liqueur digestivede lagélatine pure qui précipitait en niasse par le sel platinique,
même
après sonmélange
avec la pancréatine.Je mis ce
mélange pendant douze
heures à l'étuve.Le
résultatde la digestion futque
ce dernierne
précipi-tait plus par le bichlorure platinique.La
gélatine perddonc
lesmêmes
propriétésdans
le suc pancréatiqueque
dans le suc gastrique, c'est-à-direque
l'es-tomac
et le pancréas transforment la gélatine enune
seule substance, la gélatin-peptone.2°
Action du suc pancréatique mr
la gélatin-peptoneou
gélatine digéréepar
l'estomac, ht. suc pancréatique n'exerce PLUS d'action sur la gélatin-peptone, car c'est une sub-stance DÉJÀ digérée.On ne
pourraitméconnaître
cette vérité, qu'en attribuant àune
modification digestive toute nouvelle de lagélalin-(1) Ondoit n'altribiieravec cerliludo «itproiluil dig<'ri: dans lesuc panci'daliqii»
quelesseulscaractèresrpiine se relronvenlp.i?dunslesucpaniTÔaliqiie.
—
sn_
peplone des caractères chimiques qui sont, an contraire, propres au liquide pancréatique.
La
gélatine, on le sait, n'éprouve point de précipitation dela part de la chaleur, de l'acide nitrique, de l'azotate de
plomb,
du sulfate d'alumine; or, il en est tout autrement après la digestionduodénaleou pancréatique.On
serait tenté, en conséquence, de penserque
cesréactions nouvelles sont dues àune
modification subie par la gélatine sous l'influence de la digestion.Mais il n'enest rien, car ces réactions sontdues à la seule présence du suc pancréatiquedansla liqueurdigestive. Ilest facile de voir, d'abord,
que
le suc pancréatique présente ces réactions, puis de s'assurer que ces précipités sont dusà lui seul; il suffit de doser comparativement ces préci-pités dans
un
suc pancréatique viergeet dansun
pareil suc, mais ayant digéré de la gélatine, en ce dernier cas, ils n'onl subi, comparativement au premier,aucun
accroissement.Une
dernière expérience peut prouverque
le suc pancréa-tique n'amême
plus à modifier parune
digestion nouvelle la gélatine déjàdigérée par l'estomac.On
met, à ceteffet, 3grammes
de gélatin-peptone, retirée de l'estomac d'un chien et évaluéesèche; on lamélange
avec de la pancréatine (obtenue également avecun
pancréasdu
môme
animal) en quantité suffisante pour qu'on puisse, s'ily a lieu, obtenirune bonne
digestion.On examine
lesréactions dumélange
aprèsune
digestion prolongée de douze heuresà l'étuve, on les
compare
à celles qui ont été trouvées avant l'action digestive et aumoment même du
mélange; or, onvoit qu'elles sont absolument semblables, preuve bien claire
qu'il ne s'est pas opéré de modificalion nouvelle.
Qu'aurail à l'aire le liquide pancréatique après le suc
gas-—
81—
trique, puisque l'un et l'autre agissent
dans
le uièuio sens etproduisent
une
pareillepeptone?
Action
de la bile.iNous n'avons qu'à répéter ce qui a été dit à propos de la digestion des autres aliments; la similitude est complète.
Nota.
Jene veux
pointabandonner
ce chapitre sans rap-peler à son propos, et d'unemanière
incidente : 1"une
théorieque
j'avais été conduit à formuler d'après des expé-riences faitesen 185A;
2"une
répétition défigurée de cette théorie faiteparun
physiologisteen 1856;
3" enfin, lama-nière dontje pense qu'il faut envisager d'une