Est-il vrai
que
le tissu cellulaire soitabsolument
inso-luble dans le suc pancréatique, ou,au
contraire, y est-il digestible?
!
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66—
Voici quelques expériences
parmi
cellesque nous
avons faitespour résoudrecelte question.Une
quantité de tissu cel-lulaire égale à60 grammes
à l'étathumide
(I6e^,50 à l'état sec) fut confiée à la digestion duodénale chezun
chien vivant. Après douze heures onexamina
la digestion.Toutes les matières solides contenues dans le
duodénum,
et qui, séchées, devaient, si la digestion n'avait pas eu lieu, représenter au
moins
les 16ef,50 introduits, furent prises, filtrées, séchées, puis mises sur la balance; mais elles ne pesaient plusquelOe^ôO.
Pendant
celte digestion expérimentale,6 grammes
detissu cellulaire avaient donc été dissous dans l'intestin , ce qui correspond environ au tissu cellulaire de
300 grammes
de viande.Une
série d'expériences donnèrent des résultats ana-logues.On
peut constater que lorsque In ligaturedu
canalcholé-doque
avaitempêché
la bile d'exerceraucune
influence, les résultats avaient été semblables; de telle sorte qu'on ne saurait attribuer la digestion à l'action de la bile. Il fut facile d'établir que le suc pancréatique seul, et sansaucun mélange du
fluide propre auduodénum,
est leprincipalagent dela digestion.En
efifetj ayant pratiqué hors de l'intestin, dans desbocaux mis àl'étuve,un
certainnombre
dedigestionsavecdu
liquide pancréatique ou de la pancréatine pure de tout contact avec leduodénum,
le tissu cellulaire continua à être digéré dansune
certaine proportion.Ces dernières e5cpériences nous conduisirentà évaluerqiic La PANCRÉAtlNE EXTRAITE D'UN PANCRÉAS OU 1,'lNFUSIOK D'UN PANCRÉAS kNTlER DE CUIENPEUVENTDlSBOUDtlE 2 A 3GRAMMES DEtiSSU CELLULAIRE ÉVALUÉSEC.
-
el'—
On remarquera
que, dans toutes les expériences, le tissu cellulaire futdissous et digéré dans l'intestinou
à l'étuve par le suc pancréatique sans avoir subi de préparation de la part derestomac
niaucune
autre. Si l'on se reporteégalement aux
expériences dans lesquelles la musculine, la caséine, la fibrine, etc., mises à l'étatcru dans leduodénum,
y furentdigérées
en abondance, on
reconnaîtra que, loinqu'une
pré-paration des aliments analogue à celle de l'estomac soit la condition sinequâ non
de leur digestion par le suc pancréa-tique,ce dernierest, au contraire, placépour
agir et digérerquand
l'estomacmanque
précisément de remplir sa fonction habituelle.J'ai constaté, dans les expériences faites dans le
duodé-num, que
ce n'est point à lafaveur d'une aciditéque
le tissu cellulaire se dissout, car la digestion eut lieuégalement
bienque
le liquideduodénal
fût alcalinou
neutre. J'aipu
obtenir par les expériences de digestion artificielle
une
dé-monstration plus convaincante, car j'observai des résultats sensiblement pareils, bienque
j'eussedonné une
réaction alcalineou
neutre à la solution pancréatique;Le
suc pancréatique peut digérerpar
lui seul toiis les aliments azotés. Jene comprends
pascomment on
apu
fairedu mélange
de tous les fluides digestifsune
sorte d'agentnouveau,
mystérieux. Cettemanière
de voirne
repose d'ail-leurs suraucun
fait.Lorsque
ladigestion estrégulièrement opéréedans
leduo-dénum
à l'aidedu
suc pancréatique naturellement sécrété,ou
lorsqu'elle est faite à l'étuvé à l'aide de la pancréaline, ce
ii'est pas
en
gélatineque
le tissu cellulaire ëst transformé;En
effetj le liquide,quelleque
soit saréactionj ne seprend
nullement en gelée pai- le refroidissement.—
68—
Il faut
donc
admettre, ou que,si le tissu cellulaire a passe d'abord par l'état de gélatine, cette dernière a bien vite été modifiée, oubien que le tissu cellulaire, sous l'influence du suc pancréatique, a formé directementune
substancenou-velle.
Nous
renvoyons, pour l'examen de cette substance, à l'en-droit où nous étudierons la digestion pancréatique de la gélatine.2° Aclion
du
sucpancréatique sur
la gélattn-peptonc,ou
(issu cellulaire digérépar
le suc gastrique.C'est aussi à propos de la gélatine
que
nous nous arrê-terons surcette aclion, car la peplone qui vient dela géla-tineest en toutsemblable à celle quivientdu
tissu cellulaire digéré.Pour résumer
toute cette étude, disonsque
:Considérée dans leur nature, c'est-à-dire dans l'acception la plus importante et la plus élevée, la digestion gastrique et la digestion pancréatique
du
tissu cellulaire sont identi-ques; toutefois l'intestin (vu l'énergie de la digestion gas-trique sur le tissu qui, dans la viande, enveloppe la rauscu-line) n'est que rarement appelé à exercer son action, action toute prêtenéanmoins
à suppléer dansune
certaine propor-tion à celle de l'estomac,quand
celle-ci vient à faire défaut.Connaissant les
phénomènes
de la digestion du tissu cel-lulaire , nous devons étudier maintenantun
produit qui, dérivant directement de ce dernier, se rencontrefréquem-ment
dans les préparations culinaires : je veux parler de la gélatineelle-même.7
—
69Gélatine.
Bien