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8. Les allocations de retour en emploi (ARE)

8.3. Le retour en emploi après les ARE

La figure 34, à la page suivante, représente les chances de conserver son emploi ou de retrouver un emploi stable après l’obtention d’une ARE selon les cohortes d’AFD. Les critères choisis pour définir un retour sur le marché du travail comme stable (au moins 4 mois consécutifs d’emploi avec un revenu supérieur ou égal à 2’500 francs bruts) ont été décrits plus en détail dans le chapitre 5 (cf. section 5.6).

Le graphique confirme les observations faites dans la section précédente en décrivant les trajectoires à l’entrée et à la sortie des ARE.

Le 15ème mois après l’AFD est suivi par un passage rapide à l’emploi dans toutes les cohortes. Il s’agit du moment qui coïncide avec la fin des ARE de 12 mois. Une part importante des bénéficiaires conservent donc leur emploi même après la fin de la période de subvention.

La proportion d’individus conservant leur emploi ou retrouvant un emploi stable après une ARE augmente clairement en passant des cohortes les plus anciennes aux plus récentes. À titre d’illustration, dans l’avant-dernière cohorte, la proportion touche 73 % des CFD 18 mois après l’accès aux ARE, alors qu’au même moment le pourcentage se situe à 47 % pour la première (cf. tableau 28, section 15.4 des annexes).

Enfin, dans les premières cohortes, les seules qu’on a pu observer pendant plusieurs années, la pente des courbes de survie est toujours relativement importante. Même après 15 mois (durée de l’ARE plus les quatre mois d’emploi stable), les CFD qui n’ont pas gardé leur emploi ont toujours des chances d’accéder à l’emploi stable. Dans les deux premières cohortes, par exemple, le pourcentage de CFD retrouvant à un emploi stable après la fin des ARE, 40 % à peu près, continue à augmenter en arrivant proche de 70 % à la fin des courbes. Il est probable que les individus qui ne gardent pas leur emploi après l’ARE retrouvent toutefois un emploi par la suite. Cette observation implique que la stabilité des personnes en emploi mise en évidence dans la section précédente est en réalité liée à une certaine rotation sur le marché de l’emploi des CFD à la sortie des ARE. Ce taux d’emploi stable dans chaque cohorte n’est pas déterminé nécessairement par les mêmes individus. Certains perdent leur emploi et d’autres les remplacent.

Les courbes de survie confirment les enseignements que nous avions tirés de l’analyse des trajectoires suite aux ARE. On observe un taux de retour en emploi relativement élevé ainsi qu’une amélioration de celui-ci dans les cohortes les plus récentes.

13 Il faut cependant considérer que les CFD étaient déjà nombreux à trouver eux-mêmes ces postes avant mars 2010.

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Figure 34 – Courbes de survie décrivant les chances de rester en emploi ou de retrouver un emploi stable pour les CFD ayant bénéficié d’une ARE selon les cohortes d’AFD

Sources : Centrale de Compensation (comptes individuels de l’AVS); Office cantonal de l’emploi; SECO, statistique du marché du travail

8.4. Conclusions

Nos analyses ont montré que les ARE semblent avoir un effet globalement positif sur la suite des trajectoires des CFD qui en bénéficient. Le taux de retour en emploi après les ARE est élevé et les destinations dénotant des situations plus précaires (aide sociale, etc.) sont, comparativement aux autres CFD, relativement peu fréquentes.

Entre 2007 et 2012, le taux de maintien en emploi a augmenté et la part de ceux se retrouvant au chômage a diminué. L’accès à cette mesure est devenu plus étendu dans la dernière cohorte et les ARE sont attribuées plus précocement qu’auparavant. On peut se demander si la mesure a gagné en efficacité ou si ses bénéficiaires sont juste plus proches du marché de l’emploi.

Il convient toutefois de garder à l’esprit que les ARE ne s’adressent qu’à une faible proportion des CFD, vraisemblablement ceux qui sont par ailleurs relativement proches du marché de l’emploi. En effet, seuls 10 % des CFD d’une cohorte en bénéficient. Rappelons également que les CFD ayant travaillé dans le secteur «Administration publique, défense, enseignement, santé humaine et action sociale»

bénéficient significativement moins d’ARE. Même si la révision de la LMC de 2008 le permet, l’attribution d’ARE à des organismes publics reste subsidiaire. Selon les pratiques administratives, ce secteur inclut les personnes ayant bénéficié d’un emploi temporaire, réinscrites au chômage et arrivées une nouvelle fois en fin de droits (Flückiger et Vassiliev, 2002). Étant donné leur profil, généralement peu favorable à la réinsertion professionnelle, il apparait relativement improbable qu’elles bénéficient d’une ARE.

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Il faut aussi tenir compte que, depuis 2012, ces subventions à l’embauche sont octroyées à de plus en de plus d’individus n’étant pas CFD, mais bénéficiant des prestations de l’Hospice général et ne figurant donc pas dans notre base de données.

Points clés

- Les ARE concernent moins de 10 % des CFD d’une cohorte donnée.

- Les CFD provenant du secteur «Administration publique, défense, enseignement, santé humaine et action sociale» ont moins de chances que les autres branches d’accéder à une ARE.

- Les trajectoires qui suivent les ARE sont marquées par :

o Un taux de conservation et de retour en emploi stable élevé, immédiatement après la fin de l’ARE, mais également par la suite.

o Une proportion plutôt faible de CFD se retrouvant au chômage.

o Une proportion très faible de recours à l’aide sociale, au RMCAS ou à l’AI.

- On observe :

o Une légère augmentation du nombre d’ARE délivrées.

o Un accès plus rapide aux ARE.

o Une augmentation du taux de retour en emploi dans l’avant-dernière cohorte (avril 2011 – janvier 2012).

o Une diminution de la proportion de CFD se retrouvant au chômage après l’ARE.

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