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L’entreprise ethnique à la lumière des nouvelles mobilités

I. LES MODÈLES D’INTERPRÉTATION DE L’ENTREPRISE ETHNIQUE : UNE LECTURE CRITIQUE

2. Ressources ethniques

Une conception dynamique de l’ethnicité

Les conditions d’opportunité et de contrainte constituent la première série d’explication de la création et de l’éventuel succès d’une entreprise. Le deuxième type 53

On peut évoquer d’autres exemples de ce type de réussite liée à une intégration des entreprises dans un secteur particulier. Le cas des Juifs dans le commerce de vêtements à New York, développé par Edna Bonanich, témoigne de ce type d’organisation : les fabricants juifs vendent à des grossistes juifs qui eux- mêmes approvisionnent les détaillants juifs (Bonanich, 1973, 586). Ces formes d’organisation économique s’apparentent à ce qu’Emmanuel Ma Mung nomme le marché ethnique du travail, dans son analyse du fonctionnement des entreprises chinoises entre elles (1991).

d’explication relève des ressources de groupe dont dispose un individu pour fonder une entreprise. Ivan Light en distingue deux types : le premier type, les ressources orthodoxes, correspondent au bagage culturel initial qu’un groupe tient de son lieu d’origine, la connaissance linguistique par exemple. Il peut également s’agir de valeurs culturelles héritées du pays d’origine. Kwok Bun Chan et Claire Chan montrent ainsi le rôle des valeurs confucéennes dans le développement de l’entrepreneuriat chez les Chinois de Singapour (1994).

La deuxième catégorie de ressources, que Light nomme ressources réactives, ou situationnelles, sont en revanche produites en situation migratoire. Les immigrants font partie d’un groupe primaire qui n’existait pas en tant que tel au pays d’origine (…) une solidarité réactive, qui est liée au statut d’étranger se met en place en migration, écrit-il (Light, 1984, 200). Selon H. Aldrich, R. Ward et R. Waldinger, l’importance de l’expérience partagée en situation migratoire génère du lien social et renforce le sentiment d’appartenance. Les interactions renforcées en situation migratoire entre les individus, mais aussi avec les institutions d’aide (associations, églises,…) expliquent le renforcement des liens ethniques. Le sentiment d’appartenance qui est à la base des ressources ethniques des entrepreneurs est lié à des positions économiques (travail), dans l’espace (logement) et dans la société civile (institutions) (Aldrich, Ward, Waldinger, 1990, 34). Les travaux sur l’entreprise ethnique soulignent ainsi le caractère dynamique et relationnel de l’ethnicité, qui évolue selon les circonstances et se construit en situation d’interaction et de co- présence avec d’autres groupes54.

Selon Jocelyne Streiff et Philippe Poutignat, qui prennent pour point de départ la définition de Max Weber55, l’ethnicité se différencie des autres formes d’identités collectives (dans la mesure où elle est) orientée vers le passé. Comme le remarque Emmanuel Ma Mung, il peut s’agir d’un passé migratoire commun ou d’origines partagées (ou imaginées) entre les membres d’un groupe. Par ailleurs, si la mémoire, et la construction d’une mémoire commune, sont au fondement du sentiment d’appartenance, selon Emmanuel Ma Mung, les conceptions de l’origine ou d’un passé commun peuvent être multiples, sans s’exclure les unes des autres : l’appartenance ethnique peut ainsi se fonder tour à tour sur une appartenance commune à un village, une région, un pays, à une famille linguistique, à une religion… ce qui contribue à démontrer le caractère éminemment processuel de la construction de l’ethnicité. Au cours de la migration, écrit E. Ma Mung, se développe une identité fondée sur le sentiment de partager une origine commune, réelle ou supposée, laquelle peut s’exprimer à travers des échelles différentes qui ne sont pas exclusives l’une de l’autre (même groupe ethnique, et/ou sur un plan 54

Ce faisant, ces travaux se réclament fréquemment de la conception dynamique de l’ethnicité proposée par Frederik Barth (1969). Dans la perspective de F.Barth, en effet, les frontières entre les différents groupes ethniques sont perpétuellement renégociées en relation avec d’autres groupes et en fonction des situations. 55

Dans leur acception wéberienne, les groupes ethniques sont des groupes humains qui nourrissent une

croyance subjective à une communauté d’origine fondée sur des similitudes de l’habitus extérieur ou des mœurs, ou les deux, ou sur des souvenirs de la colonisation ou de la migration, de sorte que cette croyance devient importante pour la propagation de la communalisation, peu importe qu’une communauté de sens existe ou non objectivement (Weber, 1921, in Streiff, Poutignat 1995).

géographique, même village ou quartier, même région, pays, voire même continent d’origine). Ce sentiment d’appartenance à un même groupe ayant une origine commune constitue une identité collective de nature ethnique, que celle-ci s’appuie pour tout ou en partie sur une identité ethnique préalablement existante ou qu’elle soit une construction circonstancielle liée au mouvement migratoire (1999).

Partant de cette conception constructiviste de l’ethnicité, la littérature sur les ressources ethniques met l’accent sur les réseaux de relation de l’entrepreneur. Cette insistance sur l’importance des réseaux sociaux dans l’organisation de l’entreprise permet de s’inscrire contre une vision sous-socialisante de la migration, dans le sillage de la nouvelle sociologie économique (Granovetter, 1985, 1995).

Il s’agit de réfuter une approche victimisante de la migration : les immigrants peuvent être vulnérables et opprimés, mais parce qu’ils développent des relations de réciprocité et d’entraide, il peuvent également créer des ressources qui leurs permettent d’affronter la difficulté de l’environnement auquel ils doivent faire face (Aldrich, Ward, Waldinger, 1990, 35). En France, le colloque au titre révélateur Le migrant, acteur économique, témoigne également de cet état d’esprit (Joseph, ed, 1987). Cette volonté de considérer les migrants comme des individus capables de réagir de manière créative aux situations auxquelles ils se trouvent confrontés (Portes, 1999), en insistant sur leurs initiatives, est récurrente dans les travaux sur l’entrepreneuriat ethnique, si bien qu’on a pu taxer leur auteurs d’apologues de la « débrouillardise » et du néo-libéralisme (Rath, 2002, au sujet de Werbner et Portes ; Bonanich, 1988 ; Morokvasic, 1990).

À leur décharge, on peut remarquer que les travaux sur l’entrepreneuriat ethnique, s’ils refusent de faire du migrant une victime, réfutent également la théorie du choix rationnel, telle qu’elle apparaît dans certaines analyses économiques néo-classiques. En effet, les entrepreneurs n’apparaissent pas comme des self-made-men. Leurs stratégies économiques, influencées par un ensemble de contraintes et d’opportunités, comportent une dimension collective essentielle, dans la mesure où elles s’appuient sur des ressources constituées par les réseaux sociaux auxquels ils appartiennent. Leur action économique est encastrée dans des structures sociales, qui sont souvent de parenté et d’amitié. Ces ressources se confondent parfois avec les réseaux migratoires du migrant, ce qui mène certains auteurs à effectuer une corrélation entre entreprise ethnique et entreprise migratoire (Ma Mung, 1999 ; Light, 2002). Selon Alejandro Portes, ces structures sociales génèrent du capital social, qu’il définit, en reprenant Pierre Bourdieu, comme l’ ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui sont liées à la possession d’un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées (Bourdieu, 1980, cité par Portes et Sensenbrenner, 1993). Portes décrit alors la spécificité du lien ethnique en termes d’apprentissage de valeurs, de transactions réciproques, de solidarité limitée et de confiance construite (Portes et Sensenbrenner, 1993 ; Portes, 1995).

Par ailleurs, ces structures sociales peuvent exercer un effet négatif sur les actions des individus : elles ne sont donc pas seulement conçues de manière utilitariste, mais peuvent également se retourner contre eux, ce qu’A. Portes, critiquant la conception optimiste de James Coleman du capital social (1988), nomme le côté sombre du capital social (Portes,

Sensenbrenner, 1993, 1338). Le réseau peut, en effet, être un outil d’exclusion et limiter l’accès à certaines opportunités (Granovetter, 1973 ; Waldinger, 1989). Il peut mener à l’exploitation des co-ethniques, en particulier de la famille (Werbner, 1987 ; Ma Mung, 1994). La force du lien ethnique est alors expliquée par son pouvoir coercitif et par le fort contrôle social qui existerait à l’intérieur du groupe. Par ailleurs, les réseaux peuvent empêcher la réussite de l’entreprise, les liens à entretenir étouffant les possibilités d’entreprendre (Pécoud, 2002, 33).

L’orientation du groupe comme facteur d’explication : la théorie des minorités intermédiaires

Quant aux raisons qui poussent les acteurs à s’appuyer sur des formes de solidarité internes au groupe, elles font l’objet de plusieurs types d’explication. Certaines approches considèrent que l’état d’esprit du groupe permet la mobilisation de ressources ethniques. Selon ces approches, la relation du migrant aux contextes de départ et d’arrivée, son projet migratoire, permettent d’expliquer le choix d’activités entrepreneuriales : souhaite-t-il s’installer définitivement ou sa présence ici est-elle provisoire ?

Selon certains auteurs, le lien maintenu avec le lieu d’origine peut favoriser la pratique de ce type d’activité, dans la mesure où la pression sociale au pays d’origine que peut subir celui qui émigre conditionne une motivation, une propension au risque et des capacités d’ajustement au changement plus élevées (Aldrich, Ward, Waldinger, 1990, 33). Par ailleurs, selon Ivan Light, les migrants se satisfont davantage que les autochtones d’un modeste revenu, ce qui est lié aux différentiels de richesse entre pays d’origine et pays d’accueil, qui permettraient de supporter davantage de bas salaires (Light, 1984). Inversement, d’autres considèrent que c’est l’intention de s’installer définitivement dans le pays d’accueil qui influence positivement le projet entrepreneurial : on n’investit pas dans une entreprise si on pense à quitter prochainement le pays écrit ainsi Antoine Pécoud (2002, 22, ; voir aussi Aldrich, Ward, Waldinger, 1990).

Edna Bonanich, dans sa théorie des minorités intermédiaires, montre que le débat entre retour et installation au pays d’accueil est plus complexe (1973). Les minorités intermédiaires sont ces groupes qui occupent une position intermédiaire, entre élites et masses, dans la structure d’une société et qui se caractérisent le plus souvent par la pratique de l’entrepreneuriat, et en particulier du commerce. Si les minorités intermédiaires développent une forme de permanence dans la société d’accueil, leur projet migratoire n’en est pas moins le retour au pays d’origine. Ce faisant, elles développent une certaine autonomie, souligne E. Bonanich, en s’inspirant des travaux de Georg Simmel sur la figure de l’Étranger. L’Étranger de Simmel est celui qui parvient à s’inscrire dans plusieurs univers et qui, en même temps, maintient une certaine distance par rapport à chacun de ces univers (Simmel, 2000). E. Bonanich met en évidence la relation particulière, ambivalente, que certains groupes comme les Chinois en Asie du sud-est, les Indiens d’Afrique orientale et les Juifs d’Europe entretiennent avec leurs lieux de résidence. En effet, ils se perçoivent

comme sojourners, c’est-à-dire qu’ils considèrent leur présence comme provisoire, ce qui, selon l’auteur, les pousse à jouer un rôle particulier dans l’économie et à choisir certaines activités (Bonanich, 1973 ; Light et Bonanich, 1988). Si cette disposition d’esprit concerne tous les groupes dans les premiers temps du parcours migratoire, dans le cas des minorités intermédiaires, cette disposition continue à affecter les solidarités et les activités économiques des groupes sur plusieurs générations. Cette position de groupe n’est pas forcément celle de groupes présents effectivement de façon provisoire, mais plutôt celle de groupes toujours prêts à partir. En d’autres termes, plutôt qu’une position d’oiseaux de passage, c’est une disposition de potentiels voyageurs qu’occupent ces minorités dans la société d’accueil.

Ainsi, la théorie des minorités intermédiaires met en valeur, dans une logique compréhensive, l’état d’esprit, la perception de la permanence dans le pays d’accueil, souvent exclu des théories classiques de l’entrepreneuriat ethnique. À l’instar de la théorie de l’enclave ethnique, l’exemple des minorités intermédiaires se pose en alternative à l’assimilationnisme (mis en évidence dans le cycle des relations raciales de Park) et souligne l’autonomie du groupe56 par rapport à la société d’accueil. Cette autonomie est, selon E. Bonanich, un vecteur de mobilité sociale.

La question de la confiance dans l’entreprise ethnique

D’autres suggèrent que la prévalence ethnique dans le choix des partenaires économiques peut s’expliquer par la confiance accordée à certains membres du groupe (Ma Mung, 1996, 212). Cette confiance est loin d’être aveugle puisqu’elle est liée à la réputation du partenaire au sein de la communauté, qui constitue la garantie du bon déroulement de la transaction (Ma Mung, 2000, 137). Loin de représenter un simple calcul économique, le choix des partenaires est donc entaché des représentations dont fait l’objet leur groupe d’appartenance (Ma Mung, 1999 b). Emmanuel Ma Mung remarque par ailleurs que cette approche de la confiance peut être appliqué aux relations inter-groupes. Ce sont ainsi les mêmes causes qui poussent un acteur économique à choisir un partenaire économique et à effectuer des alliances au sein de son groupe ou à l’extérieur du groupe. Emmanuel Ma Mung, à travers son analyse de la confiance, contribue ainsi à ouvrir le champ d’études de l’entrepreneuriat ethnique, qui se concentrait jusqu’ici souvent sur les relations entre partenaires économiques issus du même groupe.

Écueils et limites d’une approche en termes de ressources ethniques

En effet, tout en déclarant, dans leurs intentions, adopter une perspective constructiviste, certains travaux sur l’entreprise ethnique ont pu contribuer à réifier les groupes. En effet, selon certains auteurs, ces travaux ne posent pas toujours la construction de l’ethnicité comme question de recherche centrale et considèrent parfois le sentiment 56

On peut remarquer qu’à cet égard la théorie des minorités intermédiaires valorise la position de l’Étranger et se différencie ainsi de la tradition sociologique liée à la figure de l’homme marginal (Park, 1928).

d’appartenance à un groupe ethnique comme un acquis (Battegay, 1996 ; Pécoud, 2002). Robert Kloosterman et Jan Rath évoquent ainsi la catégorisation a priori des immigrants en tant que groupes ethniques à laquelle se livrent la plupart des recherches sur l’entreprise ethnique (2000). Alain Battegay, dans le même ordre d’idée, met en garde contre un risque de communautarisme méthodologique. Pour Alain Battegay, l’articulation entre les dimensions communautaires et les dimensions professionnelles doit être posée comme enjeu de l’analyse des phénomènes d’entrepreneuriat, plutôt que comme point de départ (1996, 60).

Le regard doit se déplacer d’une définition à priori du groupe ethnique vers la complexité de ses contours sociaux, tandis que l’articulation entre les dimensions économique et communautaire de la formation des groupes doit devenir une véritable question de recherche. Alain Battegay reprend ainsi les travaux d’Annie Benveniste sur le quartier de la Roquette à Paris, pour montrer combien le sentiment d’appartenance à une communauté judéo-espagnole peut résulter de la continuité de l’activité économique, et non l’inverse.

Surtout, la littérature sur l’entreprise ethnique, parce qu’elle a insisté sur ce qui la différencie des autres entreprises, c’est-à-dire sa dimension ethnique ou communautaire, a souvent négligé d’autres aspects des réseaux de relation des entrepreneurs. Jan Rath écrit ainsi : les questionnements sont en général formulés en termes d’ethnicité. Or, penser en termes de catégories ethniques implique que les réseaux sociaux des entrepreneurs sont confinés à leurs co-ethniques et qu’il n’ont que peu de contacts sociaux avec des personnes à l’extérieur de leur propre groupe, et que les liens ethniques sont les plus importants, les plus solides et les moins perméables. En fait, il est probable que la plupart des entrepreneurs possèdent des réseaux de relation mélangés et définis également par des appartenances de genre, comprenant des co-ethniques, d’autres immigrants, mais aussi d’autres personnes, et que ces réseaux évoluent dans le temps (2002, 11).

Les travaux sur l’entrepreneuriat ethnique ne s’intéressent que rarement aux formes de relations inter-groupes et aux complémentarités économiques. Cela pose problème dès qu’il s’agit d’étudier des situations de co-présence entre différents groupes, et en particulier si l’on souhaite se détacher d’une vision simplement concurrentielle des relations entre les groupes telle qu’elle est posée dans la thèse de la succession écologique (Costes, 1994).

Sur ce point, certains auteurs ont insisté sur l’absence de perspective en termes de classes et de genre dans ces travaux (Bonanich, 1988, Morokvasic, 1990). Kwok Bun Chan observe par exemple l’évolution graduelle d’un appui sur des ressources ethniques vers un appui sur des ressources de classe des Chinois au Canada (1992). Il suggère l’importance toujours plus cruciale d’éléments externes au groupe ethnique dans la réussite économique des immigrants, position partagée par Roger Waldinger, lorsqu’il écrit que le recours aux outsiders devient un des fruits du succès entrepreneurial (1992, 12). Quant aux approches en termes de genre, elles montrent à quel point l’entrepreneuriat ethnique est un concept masculin (Hillman, 1999, 280). Felicitas Hillman souligne ainsi combien l’oppression subie par les femmes au sein de l’entreprise a longtemps été masquée. Mirjana Morokvasic, à travers une étude des travailleurs yougoslaves de la confection, met en

évidence comment les femmes peuvent faire preuve de ressources transcommunautaires motivées et relayées par une appartenance de genre (1990).

Une autre perspective critique, qui rejoint la notion de ressources transcommunautaires, a été ouverte plus récemment par Antoine Pécoud (2002), qui montre combien il est nécessaire pour les entrepreneurs turcs de Berlin, de faire preuve de ressources cosmopolites, aspect pourtant complètement éludé des travaux sur l’entreprise ethnique. Pécoud définit le cosmopolitisme comme une identité qui permet aux entrepreneurs de mettre en place une sorte d’appartenance plurielle. Cette double appartenance appuie des stratégies entrepreneuriales qui doivent forger la dimension culturelle de la boutique. Le cosmopolitisme, qu’il définit à la fois comme une pratique et une ouverture d’esprit, constitue un aspect essentiel de l’activité commerciale, et appuie la réussite de l’activité. De ce point de vue, remarque Antoine Pécoud, la littérature sur l’ethnic business n’a que peu d’utilité, car le cosmopolitisme est complètement éludé par ce champ d’études. Dans le contexte, évoqué dans le chapitre précédent, d’un renouveau des cosmopolitismes lié à l’intensification des mobilités, on comprend à quel point ce type de critique est pertinent.

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