• Aucun résultat trouvé

Les représentations médiatiques des sciencesLes représentations médiatiques des sciences Les représentations médiatiques des sciences

Les représentations médiatiques des sciencesLes représentations médiatiques des sciences

Les représentations médiatiques des sciences

Le premier volant de publications que je vais commenter correspond à l’ouvrage et aux différents articles que j’ai tirés de ma thèse28. Je vais en résumer l’essentiel, ne souhaitant pas revenir trop longuement dans ce texte d’habilitation à diriger des recherches sur ce travail au-jourd’hui ancien, même s’il a fait récemment l’objet de nouvelles publications à la demande de certains collègues.

Inscription dans des représentations et confront Inscription dans des représentations et confrontInscription dans des représentations et confront

Inscription dans des représentations et confrontaaaations de légitimitéstions de légitimitéstions de légitimités tions de légitimités

Ma thèse ainsi que les textes qui en ont été tirés s’inscrivaient dans l’analyse foucal-dienne du discours. Les principes de base de l’analyse de discours ont reçu, avec la publication de L’archéologie du savoir par Michel Foucault, une sorte de consécration, même s’il n’a été que l’un des auteurs à avoir donné, à partir des années 1950 puis dans ses développements à la fin des années 1960, ses lettres de noblesses à ce qu’on a appelé par la suite « l’école française du discours »29 : des discours politiques et syndicaux sont alors analysés du point de vue de leur énonciation (en rupture avec les anciennes analyses de la linguistique phrastique), tout comme se pose la question de leur signification quand elle s’actualise dans une relation de communica-tion entre des locuteurs via des institucommunica-tions ou des circonstances (et non plus la seule quescommunica-tion

28 Il s’agit des textes suivants, classés ici par ordre chronologique de publication : Babou, Igor. Histoire d’une confrontation. Le discours télévisuel à propos de science, Actes du XIIe Congrès national des Sciences de l’Information et de la Communication « Émergences et continuité dans les recherches en information et en communica-tion – UNESCO », Paris, SFSIC, 11 janvier 2001, p. 83-91 ; Science, télévision et racommunica-tionalité, Communicacommunica-tion et langage n° 128, Paris, Armand Colin, juin 2001, p. 15-31 ; Le cerveau vu par la télévision, Paris : Presses Universi-taires de France, 2004 ; Le cerveau du sujet comme objet médiatique, confrontations de légitimités et inscription dans des représentations, Psychologie Clinique n° 27, 2009/1, p. 17-32 ; Sciences, télévision et rationalité, in

Am-blard M. (dir.), Rationalité, Mythes et Réalités, L'Harmattan,

Paris, septembre 2009. Le dernier chapitre d’ouvrage est une réédition de l’article du même nom sous forme d’un chapitre d’ouvrage demandée par Marc Amblard. L’article dans Psychologie Clinique a donné lieu à une réécri-ture complète et synthétique des résultats de ma thèse, à la demande de Daniel Raichvarg qui coordonnait le numéro.

29 L’article « Discourse Analysis » de Zellig Harris a été publié en 1952 dans la revue américaine Lan-guage (Harris, 1952) avant d’être traduit en français en 1969 dans le numéro 13 de la revue française Langage qui est considéré comme l’un des actes fondateurs de l’analyse de discours : Langage n°13 (1969). Voir également Seguin (1994).

de leur sens immanent). L’analyse de discours se propose de réunir des textes en corpus et in-terroge leur clôture ou leur ouverture à d’autres données. À la même époque, au Centre d’Étude des Communications de Masse de l’École Pratique des Hautes Études, le séminaire dirigé par Georges Friedman et Edgar Morin fait intervenir des gens comme Roland Barthes, Violette Morin, Christian Metz, Gérard Genette, Jean Baudrillard, Michel Souchon ou encore Julia Kristeva : on y analyse le cinéma, la télévision et les médias de masse, on y propose des typologies des signes et on y débusque les idéologies, on y réalise des colloques et des congrès sur la littérature, les expositions internationales, etc.30 C’est dans ce contexte intellectuel et scientifique que les principes de l’analyse de discours prennent sens : dans son aspect le plus général, l’analyse des discours – structurale et d’inspiration marxiste31 – vise à établir des cor-respondances (voire des liens de causalité) entre des éléments formels du discours (par analogie avec la « superstructure » du marxisme) et des éléments pris en dehors du discours (l’« infrastructure », les « conditions de production », ou l’idéologie qu’il s’agit de débusquer), éléments externes au discours considéré qui sont chargés d’en expliquer la structure. Ces élé-ments externes peuvent être d’autres discours, et les relations sont alors celle d’une intertextua-lité. Ils peuvent être également des événements sociaux, des pratiques, des dispositifs, etc.

J’ai cherché à appliquer ce principe, simple en apparence, à un corpus diachronique de documents télévisuels (journaux télévisés, documentaires et magazines) centrés autour du thème du cerveau. En étudiant ainsi un corpus couvrant près de vingt années de discours télé-visuel (entre 1975 et 1994), je m’étais fixé une série de contraintes, elles-mêmes inspirées par l’analyse de discours mais quelque peu radicalisées : tout d’abord, traiter tous les « systèmes signifiants » et pas seulement le verbatim du discours oralisé. Je voulais rendre compte des images au même titre que des sons ou des structures narratives ou argumentatives. Ensuite, ne rien présupposer quant à la nature des discours en question avant de les réunir en corpus : qu’il s’agisse de vulgarisation explicitement désignée comme telle, ou d’émissions généralistes, de « sujets » de journaux télévisés, voire d’émissions religieuses ou de variété, seul le thème du cerveau constituait mon point d’entrée pour sélectionner les émissions du corpus (à la restric-tion près que j’en avais évacué les émissions strictement ficrestric-tionnelles).

Enfin et surtout, je souhaitais rendre compte à la fois de ce qui a évolué durant ces vingt années de discours télévisuels à propos du cerveau et de ce qui est resté structurellement stable. C’est cette ambition d’une double analyse du discours dans son évolution et sa stabilité qui a été pour moi la plus importante. L’autre ambition, complémentaire, et que je présenterai plus loin, était de décrire ces discours comme des résultats d’engagements dans la pratique.

Décrire ce qui reste stable au cours de l’histoire d’un discours revenait à l’appréhender à travers son inscription dans des représentations sociales. L’idée était que la rationalité consti-tuait une représentation importante et largement partagée dans la société française à travers, entre autre, les apprentissages scolaires et universitaires. Cela revenait à supposer que, de ma-nière plus diffuse, la rationalité constitue pour nous, « modernes », une matrice culturelle. Si cette hypothèse avait un sens, alors on devait s’attendre à retrouver, dans le contexte du dis-cours télévisuel à propos du cerveau, des éléments structuraux de cette matrice culturelle de la rationalité, répartis de manière homogène dans le corpus, en quelque sorte « sédimentés », et lui assurant, de ce point de vue descriptif, une stabilité. En m’appuyant sur un corpus

30 Communications vol. 16 n° 1 (1970, p. 238-244).

62

condaire de textes (dictionnaires, textes d’histoire, de philosophie et de sociologie des sciences, manuels destiné aux étudiants en sciences de la nature), j’avais élaboré une grille d’analyse des principaux points de discussion et de clivage autour du concept de rationalité, ainsi que des valeurs modalisant telle ou telle position sur les axes d’opposition structurant ce vaste champ de débat. Il s’agissait alors de rechercher une homologie structurelle entre ces deux corpus, homologie qui révélerait l’existence d’un habitus : je m’étais inspiré du travail d’Erwin Panofs-ky32 sur les relations entre la pensée scolastique et l’architecture des cathédrales gothiques. J’ai montré qu’il y avait une répartition uniforme des divers éléments prévus par ma grille d’analyse dans le corpus télévisuel, ce qui indiquait une inscription assez uniforme de ce corpus dans les représentations de la rationalité, indépendante des divers discours de chaine, des styles des réalisateurs, etc. L’hypothèse d’une matrice culturelle structurant le discours télévisuel à propos de science n’aurait pas pu être démontrée sans cette répartition uniforme, vérifiée au plan quantitatif. Il existait donc une homologie structurale entre mon corpus d’émissions de télévision et un corpus annexe de textes décrivant ou se positionnant par rapport à la rationali-té. Plus qu’un lien entre des textes (dont rien ne laissait supposer que les journalistes et les ré-alisateurs les aient lus) et des émissions, ce qui apparaissait, c’est qu’il existait un habitus, un tiers symbolisant, un interprétant (le lecteur choisira, en fonction de sa culture disciplinaire, le terme qui lui convient le mieux : je considère que ces étiquettes recouvrent les mêmes réalités phénoménales) qui était la matrice culturelle de la rationalité dont j’avais posé l’hypothèse. Sa représentation traversait donc le corpus, émergeant d’un discours télévisuel qui ne se réduisait pas à un simple spectacle ayant pour seules fonctions sociales de trahir ou de traduire tel ou tel contenu scientifique33.

En parallèle à cette première hypothèse, la deuxième hypothèse fondamentale était qu’un discours social ou médiatique ne se contentait pas d’être stable, mais qu’il comportait nécessairement aussi des variations au cours de son histoire. Eliséo Véron et Suzanne de Che-veigné, dans une étude non publiée portant sur les discours télévisuels à propos de sciences34, avaient émis l’hypothèse selon laquelle les relations de légitimité opérant entre le monde du journalisme et celui des scientifiques auraient un effet repérable dans les caractéristiques énon-ciatives des discours : cette hypothèse était esquissée, mais n’avait pas été vérifiée systémati-quement. Elle présupposait une distance entre des territoires symboliques et des acteurs d’institutions mises en présence lors de la réalisation d’émissions de vulgarisation (les scientifi-ques et les journalistes, les laboratoires des uns et les plateaux de télévision des autres) et une volonté ou une capacité plus ou moins importante de la part de ces acteurs d’inscrire leur iden-tité institutionnelle dans le discours. En principe ce phénomène devait être repérable par la présence ou l’absence de représentation de ces territoires (images des laboratoires et des pla-teaux de télévision) dans le discours télévisuel. Le lien entre identité et lieux était en effet l’une des composantes importante de l’énonciation35. Les caractéristiques énonciatives du discours télévisuel à propos du cerveau sont analysables en termes d’espaces de référence36, chaque

32 Panofsky (1967).

33 Je ne reviens pas ici sur les deux fameux « paradigmes » de la traduction et de la trahison qui font partie maintenant, du moins je l’espère, de notre fond commun disciplinaire. Ils sont décrits dans la plupart des travaux sérieux consacrés à la vulgarisation ou aux problèmes de communication scientifique.

34 Cheveigné et Véron (1995).

35 Benveniste (1974).

pace (scientifique, médiatique, naturel, commun) constituant une catégorisation des lieux fil-més lors des émissions (universités, plateaux de télévision, rues, cafés, etc.). Ces lieux témoi-gnent des déplacements de la caméra dans les sites filmés, et objectivent les relations entre des sphères sociales et institutionnelles distinctes : la télévision se déplace vers des laboratoires ou convie des chercheurs sur le plateau, ou bien encore va interroger le citoyen « ordinaire » dans des lieux publics ou des espaces privés. Ces déplacements constituent des indices des rapports de légitimité entre ceux qui se déplacent sur le territoire de l’Autre et ceux qui sont visités sur leur propre territoire37.

Cette hypothèse allait former l’autre entrée importante pour ma compréhension du fonctionnement des discours sociaux, les déplacements entre les territoires des scientifiques et des journalistes fournissant le marqueur énonciatif me permettant d’inférer, à partir du dis-cours et de l’évolution de ses caractéristiques énonciatives, l’évolution en parallèle d’un rapport de légitimité opérant dans le champ social. On retrouvait là encore la référence à un domaine extra-discursif comme élément de la description des discours sociaux. J’aboutissais alors à une typologie diachronique des formations discursives qui correspondait, temporellement, à une série de séquence d’événements sociaux repérés dans le domaine des relations entre science et société, ou encore dans celui de l’évolution des métiers de la télévision. Ces évolutions discur-sives correspondaient à des légitimités opérant dans le champ des relations entre sciences, mé-dias et différents acteurs sociaux. Même si, d’évidence, une série de corrélations temporelles ne saurait être confondue avec un lien de causalité, c’était tout de même plus satisfaisant qu’aucune explication du tout. Et surtout, pointer ces évolutions énonciatives corrélées avec des événements sociaux, permettait de battre en brèche le présupposé tenace selon lequel la seule chose qu’il y aurait à penser autour des discours à propos de sciences, ce serait la manière – correcte ou non – dont ils représentent les savoirs scientifiques. De toute évidence, ce que la démonstration de cette deuxième hypothèse apportait, c’était un nouveau démenti du para-digme de la traduction ainsi que de celui de la trahison. Comme l’indiquaient déjà Véron ou Jeanneret, la vulgarisation était une production culturelle autonome dans ses enjeux comme dans ses formes, par rapport au champ scientifique. Du moins, et c’était ce que montrait ma thèse, le discours télévisuel à propos du cerveau (et plus généralement à propos de sciences) était autonome du point de vue de ses caractéristiques énonciatives qui ne dépendaient pas de liens avec des connaissances scientifiques, mais d’enjeux de légitimité opérant entre des grou-pes sociaux dans un champ de concurrence pour la description du monde et l’inscription de discours à prétention de vérité. Quand on connait l’importance cruciale des caractéristiques énonciatives pour les publics concernés38, c’est toute la conception didactique traditionnelle, avec sa focalisation sur l’analyse du contenu, qui se retrouve mise en cause.

Les résultats empiriques que je viens de rappeler rapidement s’inscrivaient dans le mo-dèle peircien de la signification : le domaine des représentations sociales, de la « matrice cultu-relle » de la rationalité, correspondait à celui de la teircéité peircienne, c'est-à-dire celui de nor-mes socialement partagées. Quant aux évolutions des rapports de légitimité se marquant dans des caractéristiques énonciatives en évolution, elles correspondaient à la secondéité peircienne, c'est-à-dire au domaine des relations, et par extension à celui de la confrontation entre acteurs sociaux. Je retrouvais là une articulation théorique très habermassienne autour du lien

37 Voir Certeau (1990).

64

rel entre rationalité et légitimité39 : l’expression discursive de la rationalité (et donc de préten-tions à la vérité) dépendait directement de relapréten-tions de légitimité évoluant au gré de la concur-rence entre des acteurs sociaux dans le champ de la représentation. Je la retrouvais cependant avec une validation empirique, là où Habermas la postulait à partir de lectures théoriques sans jamais apporter autre chose – ce qui n’est toutefois pas rien ! – que des déductions élaborées sur la base de ses lectures. Et surtout, cette relation entre raison et légitimité ne passait pas di-rectement par la pratique de l’argumentation dans le contexte d’une communication en face à face, ni au sein de conflits sociaux lors de la dénonciation d’une domination en période de crise du capitalisme : elle s’élaborait plutôt sous la forme plus diffuse d’une concurrence, histo-riquement située, pour inscrire des identités et des modes de légitimation de la vérité dans des discours médiatiques. Ni face à face argumentatif, ni intentionnalité : la relation médiatique entre raison et légitimité peut en effet être décrite indépendamment des choix ou du style de tel ou tel réalisateur, puisqu’il s’agit avant tout d’une production collective, de séries, et non d’œuvres, et que l’approche diachronique et les principes de l’analyse de discours avaient éva-cué ces dimensions psychologiques et esthétiques au profit de la description d’un processus de confrontation entre identités et valeurs institutionnelles situé dans le champ de la représenta-tion.

L’évolution de la présence de ces différents acteurs en concurrence (journalistes, scien-tifiques, politiques, associations de malades, etc.) correspond bien au constat de Pestre et de divers autres chercheurs, qui interrogent la signification de la multiplication contemporaine des intervenants dans la sphère publique des débats technoscientifiques. Elle est également l’indice, avec le retard temporel sans doute du à l’inertie de tout langage, de l’émergence de la sphère privée comme élément déterminant du rapport entre science et société à partir des an-nées 1960 : le suivi de l’apparition des acteurs et des lieux représentés par le discours télévisuel entre le début du corpus (1974) et sa fin (1994) montre en effet, y compris quantitativement, l’importance croissante accordée à des acteurs et à des espaces de références qui ne sont ni scientifiques ni institutionnels. Associations de malades, ou simples individus filmés dans leur vie quotidienne se multiplient, de même que la télévision met de plus en plus en scène ses pro-pres régimes d’administration de la preuve. Les processus d’autoréférence (interroger un jour-naliste plutôt qu’un chercheur pour évoquer la mémoire, ou mettre en scène des unes de presse ou d’autres formes de citations médiatiques pour présenter de nouvelles découvertes, etc.) constituent une caractéristique remarquable de la période récente de ce corpus. En ce sens, et en ce sens seulement, on peut dire que la télévision serait un « reflet » de la société. Pour le reste, son autonomie à la fois vis-à-vis des sciences et du reste de la société dont ce média pré-tend être un porte-parole reste forte, et le paradigme d’une production culturelle autonome me paraît encore aujourd’hui être le mieux à même de résumer les relations entre sciences, médias et société contre ceux de la traduction et de la transmission.

La mise au jour de deux domaines reliant le discursif et le social, l’un structurel et sta-ble, et l’autre dynamique et en évolution, permet d’une part de mieux comprendre pourquoi les politiques publiques en matière de communication scientifique (qui se limitent souvent à inviter les médias audiovisuels à diffuser « plus de science » sans se poser la question des formes langagières, ou alors seulement de manière sommaire), restent inefficaces comme en témoi-gnent les conclusions de multiples rapports d’évaluation écrits au cours de l’histoire de la

vision. La question de la circulation sociale des connaissances est en effet à penser dans sa glo-balité tant elle dépasse la conception schématique d’un opérateur placé entre deux pôles, et chargé de reformuler un message. À un niveau plus général, l’analyse proposée montre d’autre part sur des bases empiriques qu’il n’y a pas d’un côté des « textes » qui circulent, et de l’autre des acteurs qui agissent, mais que les régimes du social et de la discursivité s’interpénètrent. La traditionnelle articulation entre « production » et « réception » peut alors être déplacée. La production médiatique s’analyse en effet comme un processus d’interprétation de logiques sociales : une véritable appropriation.

Le débat public médiatique Le débat public médiatique Le débat public médiatique

Le débat public médiatique : une perspective co: une perspective co: une perspective com: une perspective commparativemparativeparativeparative

Joëlle Le Marec et moi-même avons répondu à une Action Concertée Incitative « jeu-nes chercheurs » du Ministère en proposant une comparaison diachronique du discours télévi-suel et du discours muséal et expographique autour de trois thématiques : le cerveau, la généti-que et la radioactivité. Une série de publications en ont été tirées40, et nous avons organisé un colloque pour mettre en discussion nos résultats, les confronter à des points de vue interdisci-plinaires tout en ouvrant la réflexion à des cadrages théoriques que nous avions sollicités et à des recherches empiriques sélectionnées par un comité scientifique41.

Quand on parle de « comparaison », on pense souvent spontanément à la mise en rela-tion de deux éléments supposés comparables, c’est-à-dire dotés de traits distinctifs homogènes. Mais en réalité, comparer ne peut pas se résumer à cela. Peirce, en logicien, l’expliquait en 1867 : toute comparaison présuppose un troisième terme, une médiation42. Il ne faudrait pas confondre la mesure de deux phénomènes (qui sont comparés sur la base d’une unité de

Outline

Documents relatifs