• Aucun résultat trouvé

2.2 Positionnement d’OCTET dans le

2.2.2 Relation d’OCTET avec les autres mod` eles : une analyse comparative

comparative

Dans la grille th´eorique, le mod`ele OCTET peut ˆetre situ´e :

– OCTET ne constitue pas un mod`ele top-down ou bottom-up conventionnel. C’est un mod`ele stylis´e utilisant comme input des courbes de coˆut de mod`eles externes, top-down ou bottom-up.

– OCTET est un mod`ele th´eorique car il traite l’activit´e d’abattement sous un angle g´en´eral, en se focalisant sur la relation fonctionnelle entre effort d’abattement et coˆut d’abattement (fonction de coˆut d’abattement). Bien qu’il puisse ˆetre sp´ecifi´e avec une optimisation sectorielle (m´enages, services, transport. . .), la substitution technologique et les boucles ´economiques (modification du prix relatif des ´energies et choix micro´economiques d’adoption) ne sont renvoy´ees qu’au travers d’un coeffi- cient d’´elasticit´e. OCTET cherche `a d´eterminer la politique d’abattement optimale, plutˆot que d’´evaluer les cons´equences des politiques.

– Dans le calcul des trajectoires, OCTET utilise une approche inverse avec une opti- misation coˆut-efficace. La m´ethode coˆut-b´en´efice, consistant `a d´eterminer l’objectif optimal, n’est donc pas de mise. De mˆeme, la m´ethode de simulation o`u les trajec- toires sont projet´ees est ´ecart´ee.

– OCTET optimise les trajectoires sur l’axe temporel et constitue, du fait de cet as- pect intertemporel, un mod`ele `a anticipations parfaites. Si le mod`ele est sp´ecifi´e avec un d´ecoupage g´eographique (en r´egions, pays) ou/et une d´ecomposition en sec- teurs (m´enages, services. . .), alors une optimisation s’op`ere ´egalement sur le plan spatial/sectoriel `a chaque moment de la projection.

Plusieurs mod`eles pr´esentent des liaisons m´ethodologiques avec OCTET :

– DICE, de par l’optimisation des trajectoires d’´emission sur la projection (contrˆole optimal).

– RESPONSE, de par son programme de minimisation des coˆuts d’abattement sous contrainte environnementale.

– Le mod`ele de Goulder et Mathai (2000), pour la conceptualisation des effets d’exp- ´

erience dans l’abattement (progr`es technique endog`ene). ´

– FAIR-SIMCAP, de par sa qualit´e de mod`ele d’aide `a la d´ecision, utilisant des courbes de CmR de mod`eles externes, ´egalisant les CmR entre les unit´es g´eographiques et sectorielles, projetant des couloirs d’´emissions mondiales selon un taux maximal de r´eduction.

– MARKAL, mod`ele tr`es utilis´e pr´esentant un int´erˆet m´ethodologique de par l’opti- misation des coˆuts ´energ´etiques sous contrainte carbone.

– Plus lointainement, POLES et PRIMES, mod`eles de simulation du syst`eme ´ener- g´etique.

Pr´esentons ces mod`eles plus en d´etail.

DICE : un programme d’optimisation des trajectoires

Con¸cu par Nordhaus (1992), DICE (Dynamic Interactions Climate-Economy) est un mod`ele d’optimisation global cherchant `a estimer la trajectoire optimale pour les r´edu- ctions de GES, pour les prix du carbone et pour l’accumulation du capital le tout dans un cadre coˆuts-b´en´efices. Le mod`ele est bas´e sur la th´eorie de la croissance optimale (Ramsey, 1928) ([183], cit´e par [164]). La soci´et´e effectue une combinaison d’investissement en ca- pital, travail ainsi que dans l’abattement en vue de contrer le r´echauffement et augmenter les possibilit´es de consommation future [164].

La fonction objectif `a optimiser est donn´ee par la somme temporelle de l’utilit´e de la consommation sur la projection4 :

maxX

t

U (ct, Pt)(1 + ρ)−t

avec ctconsommation par habitant, Pttaille de la population et ρ taux de pr´ef´erence pour

le pr´esent. Cette fonction est maximis´ee sous un ensemble de contraintes ´economiques et environnementales.

Dans les contraintes ´economiques, l’ouput (Q) est donn´e par une fonction de produc- tion Cobb-Douglas :

Qt= ΩtAtKtγPt1−γ

avec A technologie, K capital, P travail (= population) et γ ´elasticit´e de l’output par rapport au capital. Ω est une variable se rapportant aux coˆuts du changement climatique (coˆut de l’abattement et coˆut des dommages), imput´es sur le revenu. L’output se r´epartit entre consommation C et investissement I :

Ct= Qt− It

L’´equation d’accumulation du capital est :

Kt= (1 − δK)Kt−1+ It

La dynamique d’accroissement du capital est d´etermin´ee de mani`ere endog`ene en optimi- sant les flux de consommation dans le temps.

4. Cette pr´eentation du mod`ele DICE reprend Nordhaus, Rolling the DICE : An Optimal Transition Path for Controlling Greenhouse Gases, 1992 [163]. Notre pr´esentation n’est pas exhaustive, certaines ´

Les ´equations climatiques concernent les ´emissions, les concentrations et les impacts du r´echauffement. Les ´emissions repr´esentent une proportion (1 − µ) de l’output, o`u µ est le taux de r´eduction des GES par rapport `a un niveau incontrˆol´e. Le ratio des ´emissions incontrˆol´ees par rapport `a l’ouput d´ecroˆıt tendanciellement `a taux exog`ene de σ% par an. L’´equation d’´emission est :

Et = (1 − µt) σ Qt

Le taux de r´eduction µ est d´etermin´e par l’optimisation. Les ´emissions peuvent aussi ˆetre r´eduites en augmentant le prix des facteurs de production ou des outputs intensifs en carbone. A partir des rejets, le niveau de concentration (M ) est donn´e par le cycle du carbone :

Mt= βEt+ (1 − δM)Mt−1

avec β taux de r´etention atmosph´erique et δM taux d’absorption atmosph´erique. La fonc-

tion de dommage climatique mesure la perte de revenu global (d) suite `a une hausse de la temp´erature mondiale (T ) :

dt= 0.0133 T t 3 2 Qt

Le taux d’effort carbone mesure le coˆut total de r´eduction des ´emissions (CT R) rapport´e au Produit National Brut (P N B) :

CT Rt

P N Bt

= aµb

En combinant cette fonction de coˆut avec la fonction de dommage d, on obtient l’expression de Ω dans la fonction de production :

Ωt =

1 − aµb

1 + dt

Ce mod`ele est r´esolu sous GAMS5sous diverses hypoth`eses de politique (sc´enario baseline,

politique optimale, politique retard´ee, objectifs de r´eduction. . .). Il en r´esulte dans chaque sc´enario les profils optimaux pour les r´eductions, les concentrations, les temp´eratures, les prix du carbone ainsi que les gains/pertes de PNB sur la projection.

DICE constitue un mod`ele de r´ef´erence qui, mˆeme s’il refl`ete l’id´ee g´en´erale d’OCTET dans l’optimisation temporelle des rejets sur un mode agr´eg´e, s’inscrit dans un paradigme tr`es diff´erent : dans un calcul coˆut-b´en´efices, les sentiers sont d´etermin´es en r´ealisant un compromis entre amputation de revenu li´ee `a l’effort carbone et pertes de PIB dues aux dommages climatiques.

RESPONSE : un programme de minimisation du coˆut d’abattement sous contrainte ´ecologique

RESPONSE (Ambrosi, 2000)6 est un mod`ele d’optimisation cost-effective des trajec-

toires carbone dans le temps. Il pr´esente une architecture proche d’OCTET : une fonction 5. General Algebraic Modeling System. Il s’agit d’un language de programmation tr`es utilis´e en mod´elisation environnementale.

6. Une description d´etaill´ee de ce mod`ele est donn´ee dans la th`ese de doctorat de P. Ambrosi, Amplitude et calendrier des politiques de r´eduction des ´emissions face aux risques climatiques, le¸cons des mod`eles int´egr´es, 2000 [6].

dynamique de coˆut total d’abattement est minimis´ee sous contrainte climatique.

Dans le module ´economique, RESPONSE minimise une fonction de coˆut d’abattement avec une repr´esentation d´etaill´ee des coˆuts de r´eduction, qui incluent l’inertie socio- ´

economique et le progr`es technique. La fonction de coˆut est tir´ee du mod`ele STARTS7

(Lecocq, Hourcade et Ha-Duong, 1998) [135] : f (At, At−1, t) =

1

3BK P Tt γ(At, At−1) EtAt

3

avec f (At, At−1, t) coˆut total des mesures d’abattement `a la date t, BK coˆut marginal

initial de la technologie backstop, P Tt facteur de progr`es technique, γ(At, At−1) facteur

d’inertie ´economique, Et niveau d’´emission de r´ef´erence en t et At taux d’abattement en

t (en % des ´emissions de r´ef´erence).

Les coˆuts totaux de r´eduction sont ´etablis sur des coˆuts marginaux de r´eduction. En une date t, la relation fonctionnelle entre niveau d’abattement At et coˆut marginal d’abatte-

ment peut ˆetre calibr´ee `a partir des r´esultats de mod`eles externes.

P Tt est une tendance de progr`es technique exog`ene venant baisser le coˆut de r´eduction

des ´emissions :

P Tt= 0.25 + 0.75e−0.01δt

avec δ pas de temps.

Enfin, le facteur d’inertie γ(At, At−1) est un terme multiplicatif renvoyant un coˆut de

transition. Il refl`ete le retrait anticip´e du capital suite `a une acc´el´eration du rythme des r´eductions. Ce remplacement pr´ematur´e induit des surcoˆuts qui viennent s’ajouter aux coˆuts de r´eduction absolus. Ainsi, γ(At, At−1) = 1 (inactif) lorsque l’augmentation du

taux d’abattement (A) est inf´erieure `a une valeur limite (τ ). En cas de d´epassement de τ , le multiplicateur s’active : γ(At, At−1) =

At− At−1

δτ .

La fonction objectif du programme d’optimisation consiste `a minimiser la somme ac- tualis´ee des coˆut totaux d’abattement sur la projection :

minX

t

f (At, At−1, t)

(1 + ρ)t

sous des contraintes sur l’´evolution du climat. Soit θt la temp´erature en t. La hausse de

temp´erature par rapport `a 1990 ne soit pas exc´eder ∆θmax = +2◦C :

θt− θ1990 ≤ ∆θmax

Finalement, OCTET se diff´erencie de RESPONSE sur deux points :

– Le facteur d’inertie n’est pas inclut dans la fonction objectif mais constitue une contrainte du programme sous forme d’un couloir d’´emission autoris´e avec taux maximal de r´eduction `a ne pas d´epasser. De fait, la r´egulation des diff´erentiels d’´emission entre ann´ees cons´ecutives ne se fait pas en imposant un surcroˆıt de coˆuts mais directement, en encadrant les ´emissions et leur rythme d’´evolution.

– La contrainte environnementale ne consiste pas en un objectif de temp´erature (avec des ´equations climatiques reliant ´emissions, concentrations et temp´eratures) mais plus simplement en un objectif d’´emission.

Le mod`ele de progr`es technique de Goulder et Mathai (2000)

Dans un mod`ele analytique, Goulder et Mathai (2000) [100] ´etudient l’impact du progr`es technique induit sur les trajectoires d’abattement et de valeur carbone. Selon chaque crit`ere d’optimisation (coˆut-b´en´efice et coˆut-efficacit´e), ils ´evaluent l’effet du pro- gr`es induit sur les profils efficaces au regard d’une situation o`u le progr`es est exog`ene. Dans le mod`ele, l’accroissement de la connaissance peut s’op´erer par deux biais : les d´epenses de Recherche et D´eveloppement et les effets d’exp´erience (Learning by Doing).

N’est pr´esent´ee ici que l’analyse coˆut-efficace, cadre consid´er´e par le mod`ele OCTET. C(At, Ht) est la fonction de coˆut d’abattement de l’´economie :

C(At, Ht) = Mc Aat (E0 t − At)b 1 Ht

avec A abattement, E0 niveau d’´emission baseline, H niveau de la connaissance (ou de la technologie). Mc, a et b sont les param`etres de la fonction de coˆut.

En plus du progr`es exog`ene, Goulder et Mathai consid`erent deux modes alternatifs d’ac- cumulation du savoir (Ht) :

– La croissance des connaissances se fait par l’investissement dans des d´epenses de Recherche et D´eveloppement.

– La croissance des connaissances est fonction de l’effort d’abattement. Progr`es tir´e par la R&D

Le programme d’optimisation est donn´e par : minAt,It Z ∞ 0 [C(At, Ht) + p(It)It] e−rtdt (2.1) sous contrainte : . Mt= −δMt+ Et0− At (2.2) . Ht= αtHt+ kΨ(It, Ht) (2.3) M0, H0 donn´es Ψ(It, Ht) = MΨItγH φ t (2.4) Mt≤ M ∀t ≥ T (2.5)

avec I investissement dans la R&D, p coˆut moyen du capital, r taux d’int´erˆet, M niveau de concentration, δ taux d’absorption du carbone par les ´ecosyst`emes, E0´emissions baseline,

α taux de progr`es technique exog`ene, k param`etre renvoyant la pr´esence de progr`es tech- nique induit, Ψ(.) fonction d’accumulation de la connaissance (avec comme param`etres MΨ, γ et φ) et M seuil de concentration vis´e pour T .

Le planificateur doit choisir le profil temporel d’abattement et de R&D qui minimise le coˆut des d´epenses d’abattement et d’investissement pour satisfaire la contrainte carbone (expression 2.1). L’expression 2.2 d´ecrit le surplus de concentration dˆu aux rejets actuels (E0

t − At), net des retraits naturels (−δMt). L’expression 2.3 fournit l’´evolution du stock

de connaissances (Ht) et correspond au progr`es technologique. En pr´esence de progr`es in-

duit (k > 0), les d´epenses de R&D (It) servent `a accroˆıtre le niveau de connaissance (Ht)

`

a travers la fonction d’accumulation du savoir (Ψ(.)). L’expression 2.4 d´efinit la fonction d’accumulation du savoir. L’expression 2.5 indique que la cible de concentration (M ) doit ˆ

Progr`es tir´e par le Learning By Doing

Le progr`es induit est maintenant donn´e par les effets d’apprentissage dans l’activit´e de r´eduction. L’exp´erience acquise est mesur´ee par le niveau d’abattement atteint. La fonc- tion objectif de coˆut ne d´epend plus que de l’abattement (A) et de l’´etat de la connaissance (H) :

minAt Z ∞

0

C(At, Ht) e−rtdt

Les contraintes sont identiques sauf que la fonction d’accumulation du savoir (Ψ(.)) a pour argument non plus les d´epenses de R&D mais le niveau d’abattement actuel (At) :

. Mt= −δMt+ Et0− At . Ht= αtHt+ kΨ(At, Ht) M0, H0 donn´es Ψ(At, Ht) = MΨAγt H φ t Mt≤ M ∀t ≥ T

Le planificateur doit alors choisir le profil temporel d’´emission qui minimise le coˆut d’abat- tement sur la projection.

Dans son approche du progr`es technique, OCTET reprend la seconde configuration du mod`ele de Goulder et Mathai (2000), o`u le progr`es est induit par l’apprentissage dans l’abattement. OCTET retient ainsi le concept o`u l’exp´erience acquise dans l’activit´e de r´eduction du carbone est mesur´ee directement par l’abattement cumul´e. A partir de l`a, OCTET effectue une adaptation de la formule initiale de la courbe d’apprentissage (Ar- row, 1962) [9] afin d’obtenir une fonction d’exp´erience dans l’abattement (Cf annexe C). FAIR-SIMCAP : un mod`ele d’aide `a la d´ecision

OCTET est ´egalement proche du mod`ele FAIR-SIMCAP (den Elzen et Meinshausen, 2005) [71]. FAIR-SIMCAP (Framework to Assess International Regimes for the differen- tiation of commitments, coupl´e au Simple Model for Climate Policy Assessment) n’est pas un mod`ele ´energie/environnement classique mais un outil int´egr´e d’aide `a la d´ecision [72]. Le mod`ele construit des enveloppes d’´emissions mondiales sous un seuil de concentrations des GES. Ce spectre de trajectoires est g´en´er´e `a l’aide d’un taux annuel de r´eduction variant par sections de p´eriode.

A partir du profil CO2 global, FAIR-SIMCAP r´epartit les r´eductions au moindre coˆut

entre les pays, les r´egions ou les secteurs, ce par intervalle de 5 ans sur la projection. Pour ce faire, il optimise des courbes de CmR provenant de mod`eles externes (TIMER, IMAGE). Le prix du permis et les coˆuts d’abattement sont calcul´es par ´egalisation des CmR entre les unit´es g´eographiques et sectorielles. Aussi, le mod`ele suppose un usage maximal des trois m´ecanismes de flexibilit´e de Kyoto (M´ecanismes de D´eveloppement Propre, Action Conjointe et N´egoce de Permis).

Comme FAIR-SIMCAP, OCTET ´elabore un couloir d’´emission sur la projection avec un taux maximal de r´eduction soutenable. Seulement, cette enveloppe est construite non selon un objectif de concentration mais simplement selon un objectif d’´emission. Cela per- met de mod´eliser des trajectoires carbone pour les ´echelons inf´erieurs (r´egional, national et sectoriel).

mod`eles externes pour r´epartir la charge d’abattement au moindre coˆut entre les r´egions et les secteurs. Seulement, en plus de cette optimisation g´eographique et sectorielle en un point de la projection, OCTET m`ene une minimisation des coˆuts dans le temps (optimi- sation intertemporelle).

MARKAL, POLES et PRIMES : des mod`eles plus ´eloign´es

Un mod`ele tr`es r´epandu d’optimisation du syst`eme ´energ´etique est MARKAL (MAR- Ket ALlocation), d´evelopp´e par l’Energy Technology Systems Analysis Programme (ET- SAP) de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Du fait de ses multiples potentia- lit´es8, applicable `a une ´echelle aussi bien r´egionale, nationale que locale, MARKAL est tr`es utilis´e par de nombreux acteurs `a travers le monde (pays, institutions) pour l’´evaluation des politiques. Le mod`ele est particuli`erement ad´equat pour analyser les strat´egies de r´eduction du carbone, en permettant de cerner le rˆole de la technologie dans l’effort CO2.

Le mod`ele repose sur une repr´esentation d´etaill´ee des technologies d’offre et de demande d’´energie. MARKAL produit une solution minimisant les coˆuts ´energ´etiques sur la projec- tion selon diverses contraintes sp´ecifi´ees. Ces derni`eres peuvent ˆetre de nature technique (capacit´es, ´equilibre entre offre et demande ´energ´etique) ou politiques (limites d’´emission). Les effets de l’introduction d’une taxe carbone peuvent ´egalement ˆetre mod´elis´es.

Dans l’optimisation, les technologies sont s´electionn´ees par ordre de coˆut croissant en tenant compte de leur potentiel de p´en´etration commerciale. Le mod`ele choisit alors la combinaison ´energ´etique la moins coˆuteuse afin de remplir une contrainte sur le CO2´emis.

Les r´eductions d’´emission peuvent ˆetre trait´ees comme une contrainte environnementale (limite quantitative sur le CO2) en cherchant la combinaison optimale entre coˆut et pol-

lution. Alternativement, la contrainte carbone peut ˆetre int´egr´ee dans la fonction objectif sous forme d’une taxe carbone unitaire. Il s’agit alors de minimiser une somme pond´er´ee du coˆut ´energ´etique et du coˆut des ´emissions [126].

On peut enfin citer POLES et PRIMES, mod`eles plus ´eloign´es du cadre conceptuel d’OC- TET car bas´es sur la simulation. Ces deux mod`eles ont ´et´e d´evelopp´es depuis les ann´ees 90 dans le cadre de programmes de recherche de la Commission Europ´eenne et sont r´eguli`erement sollicit´es pour ´evaluer la politique europ´eenne du carbone. POLES est un mod`ele de simulation mondiale tandis que PRIMES couvre sp´ecifiquement la r´egion eu- rop´eenne.

D´evelopp´e par P. Criqui, POLES (Prospective Outlook on Long-term Energy Systems) est un mod`ele du syst`eme ´energ´etique mondial qui simule `a long terme (2050) les impacts sectoriels des politiques de r´eduction par l’introduction progressive d’une taxe carbone. C’est un mod`ele d’´equilibre partiel dynamique. Il inclut un haut degr´e de d´etaillement technologique (40 technologies et 22 secteurs de demande). Les effets de propagation dans le reste de l’´economie ne sont pas pris en compte dans les ´evaluations du coˆut des po- litiques climatiques mais POLES mod´elise toutefois les effets de changements de prix relatifs dans les ´energies [55].

D´evelopp´e `a l’Universit´e d’Ath`enes, PRIMES est un mod`ele d’optimisation du syst`eme ´

energ´etique en ´equilibre partiel. Il simule les ´equilibres offre-demande sur les march´es ´

energ´etiques. Ce mod`ele inclut une fine repr´esentation des donn´ees technologiques. Il se ca- ract´erise en particulier par un fondement micro´economique avec une description d´etaill´ee 8. Outre l’optimisation cost-effective du syst`eme ´energ´etique, la famille de mod`eles MARKAL permet d’effectuer des analyses de long-terme sur les ´equilibres ´energ´etiques, d’´evaluer les nouvelles technologies et les priorit´es pour la R&D (strat´egies d’investissement), d’´evaluer les effets des r´egulations, taxes et subventions. . . (source : http ://www.etsap.org/Tools/MARKAL.htm).

des comportements des acteurs dans le secteur de l’´energie (notamment au travers des prix). PRIMES repr´esente ainsi les d´ecisions des agents individuels qui maximisent une fonction d’utilit´e [160].

2.3

La chaˆıne de mod´elisation OCTET

Cette section pr´esente la m´ethodologie pour ´elaborer les diff´erentes composantes du programme d’optimisation d’OCTET : fonctions de coˆut d’abattement, progr`es technique et contraintes. Elle d´ecrit le cadre conceptuel et les fondements th´eoriques. L’ensemble des ´

etapes d’OCTET reprend des m´ethodes existantes de la recherche ´energie/environnement. Celles-ci sont donc expos´ees.