• Aucun résultat trouvé

La recherche de nouvelles mesures de promotion des investissements directs étrangers

LE DÉVELOPPEMENT DES POLITIQUES D’OUVERTURE COMMERCIALE EN TUNISIE

Section 5: Déterminants et impacts des IDE sur l’économie en Tunisie

5.2 Les investissements directs étrangers en Tunisie

5.2.2 La recherche de nouvelles mesures de promotion des investissements directs étrangers

5.2.2.1 La relance du partenariat

La proximité géographique, linguistique et culturelle devrait encourager le partenariat entre petites et moyennes entreprise européennes et tunisiennes. Ce partenariat devrait se faire dans le secteur des biens d’équipement peu sophistiqués ainsi que dans des secteurs qui ne sont pas à la pointe de la technologie. La forme de partenariat entre les entreprises tunisiennes et européennes était basée sur la sous-traitance, sans apports financiers ou technologiques importants. En conséquence, l’Etat tunisien a exploré une nouvelle mesure de relance du partenariat par des alliances stratégiques de nouvelles natures. En effet, les entreprises devraient être liées à tous les niveaux de leurs activités (la recherche, le développement, le processus de fabrication et le processus de distribution). Ces alliances visent l’accès à de nouveaux marchés et l’exploitation de nouvelles stratégies de commercialisation. En outre, l’espace économique des pays tiers méditerranéens (PTM) est maintenant porteur d’intéressantes opportunités d’investissement et de partenariat.

La Tunisie adopte deux moyens pour développer le partenariat, le programme de mise à niveau et le programme des privatisations. En effet, la privatisation constitue un bon moyen pour renforcer l’image d’ouverture du pays et une excellente politique de promotion des IDE Le programme de mise à niveau participe lui, à la construction du tissu industriel qui constitue un facteur d’attractivité et permet l’intégration d’accords d’assistance technique avec des entreprises étrangères.

5.2.2.2 La prospection ciblée sur les investisseurs globaux

La prospection ciblée sur les investisseurs globaux est considérée comme l’une des facettes d’une politique de promotion active des IDE. Cette prospection constitue une forme de promotion des investissements et comporte deux volets principaux:

* Une identification systématique et rigoureuse des avantages de localisation de certains sites etd’activités pour lesquels la Tunisie dispose d’une attractivité très forte sur le territoire en termes de rentabilité des projets.

155

* Le repérage d’investisseurs étrangers susceptibles d’être intéressés par les avantages d’une localisation tunisienne.

L’Etat tunisien devrait réussir à attirer des investisseurs globaux, c’est-à-dire attirer des entreprises qui combinent une stratégie horizontale, il s’agirait de viser le marchéeuropéen, et une stratégie verticale, il s’agirait d’implanter des unités de production sur le territoire tunisien. En effet, l’agence de promotion devrait fournir les avantages et les priorités d’allocation des ressources à la prospection et au repérage des entreprises en provenance des pays développés non européens (nord-américains, japonais) et des pays émergents (Corée, Malaisie, Taiwan, Brésil, Inde, etc.). En d’autres termes, il s’agit de viser des entreprises qui ciblent le marché européenetqui cherchent à avoir une base dans une zone où les coûts sont moins élevés. Ce travail pourrait sortir la Tunisie d’une dépendance trop forte vis-à-vis des entreprises européennes. Ainsi, les autorités tunisiennes concernées par la promotion des investissements devraient réussir cet élargissement qui pourrait constituer un décollage des IDE.

Par conséquent, les autorités tunisiennes devraient renforcer la technique de prospection, par l’intensification de la formation des cadres et du personnel de la FIPA dans les techniques de ciblage de l’investissement et de l’utilisation de l’Internet en tant qu’outil de promotion. Et aussi assurer l’approfondissement et le renouvellement de ses politiques industrielles tel que le programme de mise à niveau. Le développement de ce dernier permettra donc, d’une part, le renforcement de la compétitivité des entreprises tunisiennes face à la croissance de la concurrence externe et, d’autre part, le renforcement de l’émergence de partenaires tunisiens pour les entreprises étrangères qui auront une stratégie d’externalisation de leurs fonctions.

5.2.2.3 La promotion des projets BOT

La promotion des projets BOT (Build Operate Transfer) ou CFL (construction fonctionnement livraison) est une innovation pour encourager les entrées d’IDE. En effet, cette nouvelle méthode offre un nouveau programme de promotion d’IDE, la Tunisie a ainsi réussi à attirer un groupe privé américain dans le cadre d’une concession, avec un investissement global de 350 MDT. Il s’agit de la construction de la centrale électrique de Rades II, d’une capacité de 350 à 500 mégawatts. Cependant, ce nouveau programme recommande de larges opportunités aux investisseurs étrangers dans les projets de production d’électricité avec dessalement de l’eau, traitement des eaux usées et construction d’autoroutes.

156

Le secret de la réussite de ce type de projet BOT (Build Operate Transfer) ou CFL (construction, fonctionnement, livraison) revient à « la constitution d’un syndicat d’investisseurs (des entreprises étrangères de travaux publics et des fournisseurs de matériel) qui finance et construit un grand projet d’infrastructure, puis il fait fonctionner l’installation en tant qu’actionnaire majoritaire d’une coentreprise où le gouvernement du pays d’accueil est son partenaire. À l’issue d’une période de 15 à 20 ans, l’installation est reprise par l’État. Le syndicat a intérêt à ce que le projet réussisse puisque la rentabilité de son investissement dépendra en partie du bon fonctionnement des installations. Le gouvernement du pays d’accueil bénéficie de la capacité de gestion et de capitaux non générateurs d’endettement »82.

CONCLUSION

La mondialisation ou la globalisation sont des concepts qui prennent actuellement une importance considérable. Elles sont la combinaison de la libéralisation des échanges des biens et des services et la libre circulation des capitaux et des technologies de pointe.

L’histoire de notre économie moderne est marquée par la libéralisation croissante et soutenue des échanges internationaux sous tutelle du GATT puis de l’Organisation mondiale du commerce. Cette libéralisation se continue jusqu’à nos jours avec l’intégration des PED dans les espaces de libre échanges. L’échange n’est plus limité aux flux du commerce entre les pays qui n’est aujourd’hui qu’une des formes classiques de l’échange international. Dès 1986, la Tunisie a mis en œuvre un PAS dont l’objectif fondamental était de libéraliser l’économie. Elle a eu recours à l’ouverture sur le commerce international afin de bénéficier d’occasions qui lui permettraient de renforcer sa croissance et de perfectionner son niveau de développement. Dans ce cadre, la Tunisie a adhéré au GATT, elle a libéralisé des licences à l’importation et elle a réduit des tarifs douaniers pour libéraliser ses importations. Elle a signé un accord d’association avec l’UE pour développer son commerce extérieur et ayant pour effet, une baisse rapide des taux de protection nominal et effectif pour l’ensemble des produits notamment ceux de l’industrie manufacturière.

La priorité du gouvernement tunisien est l’approfondissement des réformes structurelles et le maintien d’un cadre macroéconomique solide. En effet, une série d’instruments ont été mis en place par les autorités tunisiennes pour la promotion des exportations et des encouragements

82 L’intégration de la Tunisie dans l’économie mondiale: opportunités et défis. Francesco Abbate, Nation-Unies, 2002

157

fiscaux et financiers spécifiques à chaque industrie ont été instaurés. Ce processus de restructuration a pour objectif l’amélioration de la compétitivité de l’économie, le rétablissement du marché du travail, la satisfaction d’un grand nombre de demandeurs d’emploi, notamment les diplômés de l’enseignement supérieur, l’accroissement du revenu des travailleurs et l’amélioration des conditions de vie.

Ces réformes ont joué un rôle important dans le développement des échanges extérieurs (exportations, importations) avec l’UE, l’UMA, certains pays d’Afrique, de l’Asie et les États-Unis, notamment dans les industries manufacturières. En conséquence, la structure des transactions commerciales avec le monde a été marquée par l’augmentation des possibilités d’écoulement des produits tunisiens à l’étranger.

Par contre, suite à la crise mondiale en 2008, la croissance des industries manufacturières a été affectée par la contraction de la demande extérieure. Ce repli a aussi touché les principaux secteurs exportateurs, en particulier le secteur de l’industrie mécanique et électrique. Les échanges commerciaux ont alors subi en 2009, un fléchissement des quantités échangées et donc un recul des exportations.

Toutefois, depuis deux décennies l’évolution de l'IDE au niveau mondial a changé progressivement et le volume des flux d'IDE s’est accru, les flux vers les PED continuant à progresser. Du fait du rôle important que peut jouer l'IDE afin de stimuler et accélérer la croissance économique, il a favorisé le développement de la Tunisie. Les IDE contribuent à la croissance économique à travers le transfert technologique, le capital humain, etc.

La Tunisie s’efforce d’adopter différentes politiques d’attractivité ayant pour seul objectif d’influencer les choix d’implantation des investisseurs en agissant sur les principaux déterminants des IDE. Dans ce cadre, nous avons présenté l’évolution et la tendance des IDE en Tunisie, les mesures « traditionnelles » de promotion des IDE, et enfin nous avons exposé les nouvelles mesures de promotion des IDE.

L’ancien gouvernement a présenté un modèle économique réussi et attrayant aux yeux des investisseurs étrangers, mais malgré les différentes réformes qui ont été planifiées et exercées, le régime a chuté. Ce régime politique corrompu a entrainé l’affaiblissement et la fragilisation de la structure économique et sociale en Tunisie. Ces faits ont conduit à une révolte populaire appelée « Révolution du Jasmin ».

158

CHAPITRE IV