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LE DÉVELOPPEMENT DES POLITIQUES D’OUVERTURE COMMERCIALE EN TUNISIE

SECTION 3: Les tarifs douaniers et les taxes sur les importations

4.2 Analyse des échanges extérieurs par groupe de pays .1 Les échanges avec l’Union européenne

4.2.3 Les échanges avec le reste du monde

En 1989, les échanges commerciaux de la Tunisie avec le continent américain, traditionnellement effectués avec les États-Unis et le Canada, ont pris de l'importance avec le Mexique, le Brésil et l'Argentine. La reprise des exportations de pétrole brut vers les USA a permis de réduire le déficit commercial avec ce pays, en passant de 203 MDT en 1988 à 147 MDT en 1989. De plus, la valeur des imports a été de 224 MDT en 1990 puis de 207,4 MDT en 1991, cette baisse des importations est explicable par la diminution des achats de céréales. Quant au déficit avec le Canada, il a diminué, passant de 73 MDT en 1988 à 46,5 MDT en 1989, suite à la diminution des importations de céréales et surtout de soufre non raffiné. Il a diminué en 1990 avec 42 MDT, puis s’est aggravé en 1991 en passant à 71,1 MDT, sous l’effet de l’accélération des importations au moment où les exportations demeuraient très faibles, atteignant moins de 4 MDT.

S’agissant des échanges commerciaux avec le Japon, un partenaire parmi les principaux, ils ont évolué en faveur des importations, le déficit commercial s'est élargi en 1989. Les

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importations tunisiennes ont été constituées de machines mécaniques et électriques, de tracteurs, d’instruments d'optique, d’appareils scientifiques, de produits de photographie et de cinéma. Quant aux exportations (des produits de la mer et la pâte d’alfa), elles ont presque doublé d'une année à l'autre, en restant relativement faibles. Le flux des transactions a continué de croitre avec le Japon dans les années qui suivent mais toujours avec un rythme d’export peu élevé par rapport à celui des imports.

Les relations commerciales avec l'Union soviétique ont été renforcées du côté des importations, qui ont plus que doublé entre 1989 et 1990, puis elles ont accusé une régression en 1991. De ce fait, et compte tenu d'une légère baisse des exportations (entre 1989 et 1990) et de leur stagnation en 1991, le déficit commercial avec ce pays a enregistré une augmentation sensible, passant de moins de 11MDT en 1989 à 52 MDT en 1990, puis à 27,1 MDT en 1991. A cet égard, il y a lieu de souligner que les importations de la Tunisie ont porté surtout sur le bois et l'ammoniac, qui ont représenté respectivement le tiers et les deux tiers environ du total des importations de produits. Quant aux exportations tunisiennes, elles ont concerné principalement l'acide phosphorique, des articles en fonte, fer, acier et le liège. Les échanges avec la Chine populaire ont évolué légèrement en 1989, tant du côté des imports que de celui des exports. Aussi, le déficit commercial a augmenté légèrement d’une année à l’autre. Les importations ont porté essentiellement sur le thé, les textiles synthétiques, la soie, le coton et les matières plastiques. Quant aux exportations, elles ont continué à intéresser uniquement les engrais.

En revanche, les transactions commerciales avec l'Inde et l'Indonésie ont présenté un profil favorable à la Tunisie. En effet, les exportations qui dépassent de loin les importations ont progressé grâce à l'intensification des ventes d'engrais et d'acide phosphorique. Par conséquent l'excédent commercial avec ces deux pays a été consolidé. En 1991, les relations commerciales se sont renforcées avec les autres pays d’Asie.

En 1993, le déficit a été réduit avec le Canada. A l’inverse, le déficit s’est élargi avec les États-Unis, le Japon, l’ex-URSS et la Chine populaire, alors que les échanges commerciaux avec les autres pays asiatiques sont restés très faibles.

En 1995, l'évolution des échanges commerciaux avec les pays de l'Association de libre-échange nord-américain s'est traduite par une réduction de 7,6% du déficit, suite à

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l'accroissement des exportations sur les États-Unis et à la baisse des importations en provenance de ce même pays.

Les échanges avec les pays de l'Amérique latine, dominés par les exportations tunisiennes, ont dégagé une baisse du déficit commercial. Cette amélioration résulte de la forte régression des importations, particulièrement, en provenance du Brésil et de l'Argentine qui a été poursuivie dans les années suivantes (1996 et 1997). En 1997, l’Etat tunisien a continué ses efforts de diversification des marchés en direction des pays asiatiques, du continent africain et de l’Amérique latine.

Cette diversification a été opérée beaucoup plus du côté des importations que de celui des exportations. Les exportations ont baissé suite à l’absence des ventes de pétrole brut et à la réduction de celles des engrais. La baisse des exportations s’explique aussi du fait des besoins réels du marché local et du manque d’expérience de certaines entreprises pour pénétrer les nouveaux marchés. En 1999, il y avait une continuation de la régression des exportations vers l’Amérique, aggravant ainsi le déficit commercial avec cette région. Cette baisse des exportations a été enregistrée surtout sur avec le Brésil (26,6 MDT en 1998 et 5,1 MDT en 1999). Une reprise des achats s’est faite à partir des États-Unis pour le renforcement de la flotte aérienne, et du Canada suite à l’achat de matériels de chemin de fer. A l’inverse, avec les pays de l’Amérique latine, les importations ont légèrement baissé, notamment auprès de l’Argentine et de Cuba. En 2001, la part du continent américain dans les échanges commerciaux globaux de la Tunisie a été de 6,5% pour les importations et de 1,6% pour les exportations. La baisse des exportations a touché essentiellement l’Argentine (-71,9%), le Brésil (-33,3%) et le Canada (-22,1%), tandis que les exportations avec les États-Unis et Cuba ont augmenté, respectivement de 58,5% et 27,5%. La progression des importations a concerné tous les pays, notamment le Brésil (72,7%), l’Argentine (37,4%) et le Canada (45,6%).

Les États-Unis, le Canada, le Brésil et l’Argentine sont demeurés les principaux partenaires de la Tunisie, accaparant ensemble 93,7% des échanges commerciaux effectués avec le continent américain. En 2003, le solde habituellement déficitaire avec le continent américain s’est contracté. Cette réduction est due à la quasi-stagnation des exportations et au repli des importations suite au recul des achats d’appareils mécaniques et de maïs en provenance des États-Unis, et de la baisse des acquisitions de céréales et de café effectuées à partir de l’Argentine et du Brésil.

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En 2005, les flux commerciaux avec les pays de l’ALENA, dont principalement les États-Unis, ont représenté environ 51% des échanges avec le continent américain.

En 2007, avec une part de 6,1% dans les importations totales de la Tunisie, et de 2,2% des exportations, l’Amérique a constitué le quatrième continent partenaire de la Tunisie après l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Les échanges commerciaux avec ce continent étaient caractérisés par une hausse des importations, combinée à une diminution des exportations. En 2008, le déficit commercial avec les pays d’Amérique s’est aggravé, représentant 20,3% du déficit commercial global de la Tunisie. Les échanges commerciaux avec le continent américain restent relativement faibles. En 2009, une baisse des exportations et des importations a été enregistrée avec le continent américain, respectivement de 25,7% et 12,8%, cela s’est traduit par une contraction de 83 MDT du déficit commercial. Les exportations sur ce continent ont représenté 2,6% des ventes totales, alors que la part des importations s’est située à 6,8% des achats globaux contre 2,9% en 2008.

Avec les États-Unis, premier partenaire commercial au niveau de ce continent, les exportations ont baissé de 32,9%, alors que les importations se sont inscrites en hausse de 12,1%.

S’agissant des échanges avec l’Argentine, deuxième partenaire commercial de la Tunisie dans la région de l’Amérique latine, la forte régression des importations est liée, principalement, au repli des achats de maïs, d’huiles végétales et de tourteaux de soja. Les exportations ont également chuté de 61,2%.

Le quadruplement des exportations à destination du Canada, qui ont atteint 64,5 MDT en 2009 contre 17,4 MDT en 2008 ont pour origine la forte hausse des exportations des produits pétroliers.

Avec le Brésil, les échanges commerciaux ont baissé. En effet, le repli des exportations est attribuable à une régression des exportations de produits phosphatés, alors que celui des importations a concerné surtout les huiles végétales, les céréales, le sucre et le café.

Quant aux échanges commerciaux avec l’Asie, en dépit d’une diminution de 5,5% des importations auprès des pays asiatiques, ce continent a consolidé sa place en tant que deuxième fournisseur de la Tunisie avec une part dans les importations totales de 12,5%. Les

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exportations globales sont revenues de 7,4% en 2008 à 5% en 2009, elles se sont inscrites en baisse de 44,8%.

Avec les pays arabes d’Asie, le déficit s’est nettement contracté en 2009, suite à une légère hausse des exportations de 1,8%, conjuguée à une diminution sensible des importations de 41,9%. La forte augmentation des ventes à destination de la Syrie, des Emirats arabes unis, du Liban et du Qatar a plus que compensé la baisse des exportations vers l’Arabie Saoudite. Ce pays a été à l’origine de plus de 47% de la régression des importations auprès des pays arabes d’Asie.

Avec les pays asiatiques autres qu’arabes, les exportations ont fortement régressé, revenant de 1 537,5 MDT en 2008 à 744 MDT en 2009, alors que les importations ont enregistré une progression de 3,5%, pour atteindre 2 852 MDT en 2009. Le déficit s’est ainsi considérablement accru, passant de 1218,6 MDT à 2108 MDT, d’une année à l’autre.

En 2010, en dépit de la reprise de l’économie mondiale, l’économie nationale de la Tunisie a enregistré un rythme modéré de croissance économique, et a été soutenue par la reprise des exportations de biens et services qui se sont accompagnées, cependant, par une accélération du rythme des importations.

Par rapport à ce groupe de pays76 concurrents, la Tunisie occupe la dixième place. Les trois premiers rangs de l’échantillon reviennent à la Chine, la Turquie et la Corée du Sud avec des parts de marché respectives de 14,18%, 1,98% et 1,66%.

En 2010, les États-Unis étaient le cinquième partenaire commercial de la Tunisie. Entre 2009 et 2010, le commerce bilatéral (exportations et importations) a progressé de 18%, comme il avait d'ailleurs évolué à la hausse tout au long de la décennie précédente. Le commerce bilatéral entre les États-Unis et la Tunisie était estimé à 1366,4 MDT en 2010, soit la 96ème relation commerciale des Unis. Les importations de la Tunisie en provenance les États-Unis se sont élevées à 799,4 MDT en 2010, tandis que les exportations tunisiennes vers les États-Unis se chiffraient à 568,4 MDT. Les principaux produits importés par la Tunisie en provenance des États-Unis regroupent les céréales, les fruits, l'équipement, les matières grasses et les huiles.

La Tunisie exporte principalement aux États-Unis du combustible minéral, des matières grasses et des huiles, des vêtements tissés, de l'équipement électrique et des pierres

76 Groupe de pays concurrents: Maroc, Turquie, Egypte et Jordanie et des pays asiatiques : Chine, Taiwan, Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande, Singapour, Hong Kong, Inde et Corée du Sud.

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précieuses. Les investissements directs des États-Unis en Tunisie ont atteint 288,2 MDT en 2009, la dernière année pour laquelle on dispose de données.

Selon le Bureau du représentant des États-Unis pour le commerce extérieur, les échanges bilatéraux de biens avec la Tunisie ont atteint 1 303,3 MDT en 2011. Les importations tunisiennes en provenance des États-Unis se sont élevées à 814,54 MDT, avec en tête de liste des huiles, des graines de céréales, des fruits et de l’équipement. La Tunisie a pour sa part exporté aux États-Unis des marchandises à hauteur de près de 451,75 MDT, notamment de l’huile d’olive, des vêtements et de l’équipement électrique. Le nombre des entreprises américaines implantées en Tunisie a atteint 79 dont aucune n’a quitté le pays lors de la révolution.

Les échanges commerciaux entre la Chine et la Tunisie ont atteint, en 2011, environ 1 848 MDT, soit une hausse de 19% par rapport à 2010, selon les dernières statistiques du ministère chinois du commerce. Au cours de la même période, les importations de la Tunisie en provenance de la Chine se sont élevées à 1 542 MDT, en hausse de 12% par rapport à 2010. Les exportations tunisiennes vers la Chine ont atteint une valeur de seulement 305,5 MDT, enregistrant ainsi une croissance de 76%.

Les principaux produits importés de la Chine concernent la plupart des secteurs d’activités, à l’instar des technologies de l'information et des communications, du transport, des industries électriques, des produits de consommation et des produits manufacturés. La Tunisie exporte essentiellement vers la Chine, du phosphate et de l’huile d’olive.

Actuellement, la Tunisie abrite cinq entreprises chinoises actives dans les domaines des technologies de l’information et de la communication (TIC), de l’électroménager et de l’énergie (prospection de pétrole, électricité).

Une seule société tunisienne est implantée à Qinhuandao (Est de la Chine), spécialisée dans le domaine des engrais chimiques. A la fin décembre 2011, il y avait 165 employés chinois en Tunisie.

En 2011, l’économie tunisienne est passée par une conjoncture très difficile, sous l’effet des événements qu’a connu le pays après la Révolution, des retombées de la guerre en Libye et du ralentissement durant les derniers mois de l’année de la demande extérieure en provenance de l’Union européenne dont plusieurs Etats sont confrontés à une grave crise de la dette souveraine. Cette situation a affecté l’activité économique, notamment dans les secteurs manufacturiers, le tourisme et le transport.

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Section 5: Déterminants et impacts des IDE sur l’économie en