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REbonD DES fILIèRES fRuItS Et LÉguMES Et DÉRIvÉS DES

cÉRÉALES

1.1. EvoLutIon Du chIffRE D’AffAIRES

l’analyse sur la période 2003-2009 (graphe 1) rend compte (en euros courants) d’une stagnation du chiffre d’affaires moyen pour les entreprises de la filière « vins » tandis que les entreprises de « fruits et légumes » et celles de la filière « dérivés de céréales » affichent un dynamisme remarquable avec, respectivement, 20% et 45% de croissance du CA moyen sur la période. la filière « produits animaux » affiche une croissance plus molle, 9% pour l’ensemble de la période.

Graphe 1 . Evolution du chiffre d’affaires moyen des entreprises par filière, en milliers d’euros courants

Source : enquête eAA - lr 2010 (Cadot J. et Couderc JP, 2012).

0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Vins Fruits et légumes Dérivés des céréales Produits animaux Tableau 1 : Effectifs et représentativité

Filières Echantillon total Echantillon cylindré CA de l’échantillon total représenté

vins 46 25 44%

Fruits et légumes 35 26 84%

Dérivés de céréales 40 22 60%

Produits animaux 62 28 53%

Total 183 101 65%

1.2. vALEuR AjoutÉE

la valeur ajoutée des entreprises de la filière « dérivés

de céréales » a cru de manière significative (graphe 2),

d’environ 700 000 euros à plus de 1,2 million d’euros. C’est aussi le cas de la filière « vins », bien que de façon moins marquée, pour les entreprises de « fruits

et légumes », qui passent d’une valeur ajoutée de 800

000 à un peu plus de 1 million d’euros. il est en revanche difficile de dégager une tendance pour les entreprises des filières « vins » (en 2007, la valeur ajoutée moyenne reste inférieure à celle de 2003) et la croissance est très mesurée pour les entreprises de la filière « produits

animaux ».

Graphe 2 . Evolution de la valeur ajoutée moyenne des entreprises par filière, en milliers d’euros

Source : enquête eAA - lr 2010 (Cadot J. et Couderc JP, 2012). l’évolution du taux moyen de valeur ajoutée (graphe 3) par rapport au chiffre d’affaires montre que la crois- sance des entreprises des filières « fruits et légumes » et « dérivés de céréales » ne s’est pas faite au détriment de la ‘marge brute’. Pour les premières, le taux de valeur ajoutée confirme une légère croissance de 10 à 11%, mais restant à un très faible niveau, tandis que celui des entreprises de la filière « dérivé des céréales » passe d’environ 25 à 30%. il est en revanche plus difficile de dégager une tendance pour les entreprises des filières

« vins » et « produits animaux » qui présentent des taux

de vA sans doute insuffisants pour des activités de transformation et conditionnement, d’environ 15% et 13%, respectivement.

Graphe 3 . Evolution du taux de valeur ajoutée moyen

Source : enquête eAA - lr 2010 (Cadot J. et Couderc JP, 2012).

1.3. DE L’ExcÉDEnt bRut D’ExPLoItAtIon à LA ‘MARgE oPÉRAtIonnELLE’

l’analyse de l’excédent brut d’exploitation (eBe, voir graphe 4) confirme :

- le dynamisme des entreprises de la filière « dérivés de

céréales », dont l’eBe moyen a plus que triplé en 6 ans,

- la croissance encourageante des entreprises de la filière

« fruits et légumes », dont l’eBe moyen, proche de 100

000 euros entre 2003 et 2005, semble se stabiliser à un peu moins de 200 000 euros entre 2006 et 2009, - les incertitudes pour les entreprises de la filière

« produits animaux », dont l’eBe, très volatile, semble

stagner, avec une légère tendance à la baisse,

- les inquiétudes pour celles de la filière « vins », dont les eBe moyens des années 2007, 2008 et 2009 sont tous trois inférieurs aux eBe constatés sur la période allant de 2003 à 2006.

Graphe 4 . Evolution de l’excédent brut d’exploitation moyen des entreprises par filière, en milliers d’euros

Source : enquête eAA - lr 2010 (Cadot J. et Couderc JP, 2012).

0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Vins Fruits et légumes Dérivés des céréales Produits animaux 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Vins Fruits et légumes Dérivés des céréales Produits animaux 0 100 200 300 400 500 600 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Vins Fruits et légumes Dérivés des céréales Produits animaux

la masse salariale moyenne par filière (graphe 5) aug- mente régulièrement dans les 4 filières étudiées. C’est cette évolution qui peut expliquer le passage d’une valeur ajoutée stagnante pour la filière « vins » à un eBe en baisse. le même constat peut être fait pour la filière « produits animaux ». Dans les deux cas, la masse salariale moyenne marque une croissance de près d’un tiers sur l’ensemble de la période, alors même que la valeur ajoutée n’a pas progressé.

A l’inverse, la croissance de la masse salariale pour les entreprises de la filière « dérivés de céréales » est très largement compensée par celle de la valeur ajoutée. Pour les entreprises de la filière « fruits et légumes » la croissance de la masse salariale est plus rapide que celle de la valeur ajoutée, mais n’empêche pas la pro- gression de l’excédent brut d’exploitation.

Graphe 5 . Masse salariale (salaires plus charges sociales) moyenne

Source : enquête eAA - lr 2010 (Cadot J. et Couderc JP, 2012).

1.4. bÉnÉfIcES

l’analyse de l’activité a montré une distinction très marquée des performances moyennes selon les filières considérées : la tendance est positive pour les filières

« fruits et légumes» et « dérivés de céréales », incertaine

pour la filière « produits animaux » et inquiétante pour la filière « vins ». il reste à voir les politiques d’investis- sement passées et l’amortissement qui en résulte, ainsi que les coûts induits par les politiques d’endettement des entreprises pour expliquer le bénéfice dégagé. C’est cette valeur résiduelle qui sera destinée à l’investis- sement futur et la rémunération des entrepreneurs et

autres apporteurs de capitaux propres.

les charges financières moyennes (graphe 6) sont rela- tivement stables pour l’ensemble des filières avec un pic constaté en 2004 pour les entreprises de la filière

« dérivés de céréales » et un autre en 2008 pour la filière « vins ». les charges financières moyennes des entre-

prises de cette dernière filière se portent à plus de 30% de l’excédent brut d’exploitation moyen, ratio qui tend à augmenter puisqu’il est supérieur à 35% sur la période 2006-2009. A contrario, pour les entreprises de la filière « dérivés de céréales », la moyenne des charges financières est supérieure à 15% de l’eBe moyen sur l’ensemble de la période mais proche de 13% sur la période 2006-2009. Fort logiquement, eu égard aux performances constatées précédemment, ce ratio tend à légèrement baisser pour l’ensemble des entreprises de la filière « fruits et légumes » (de 14 à 13%) et à augmen- ter pour la filière « produits animaux » (de 16 à 18%). il faut rester prudent sur l’interprétation de ces calculs car les situations des entreprises sont très hétérogènes (et rappeler que la somme des moyennes n’étant pas égale à la moyenne des sommes, et la moyenne des ratios n’étant pas égale au ratio des moyennes)… Toutefois, ces résultats confirment les craintes déjà formulées sur l’avenir de nombre d’entreprises de la filière « vins », pour lesquelles le coût de la dette atteint des niveaux alarmants relativement aux gains dégagés par l’activité.

Graphe 6 . Evolution des charges financières moyennes des entreprises par filière, en milliers d’euros

Source : enquête eAA - lr 2010 (Cadot J. et Couderc JP, 2012). l’évolution des résultats nets moyens des entreprises par filière (graphe 7) confirme la tendance à la baisse des performances des entreprises de la filière « vins »

0 200 400 600 800 1000 1200 1400 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Vins Fruits et légumes Dérivés des céréales Produits animaux 0 50 100 150 200 250 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Vins Fruits et légumes Dérivés des céréales Produits animaux

(de près de 250 milliers d’euros en moyenne avant 2006 à moins de 150 milliers d’euros à partir de 2007), inca- pables de maîtriser l’ensemble des coûts d’exploitation, achats de marchandises et charges salariales, face à une stagnation du chiffre d’affaires.

A contrario, les entreprises de la filière « dérivés de céréales » présentent de belles performances avec une

croissance accompagnée d’une maîtrise de l’ensemble des coûts, ce qui implique une augmentation spectacu- laire du résultat net moyen, d’un résultat presque nul en 2003 à près de 200 000 euros en 2009.

l’évolution du résultat net des entreprises de la filière

« fruits et légumes » décrit deux paliers, l’un à moins de

50 000 euros de résultat net entre 2003 et 2005 et l’autre se situant autour de 100 000 euros de résultat net à partir de 2006. la stagnation du résultat net à partir de 2006, voire sa légère tendance à la baisse, n’est pas inquiétante, tant l’analyse des performances moyennes, comme le taux de valeur ajoutée, démontrent une certaine maîtrise des coûts (en tout cas pour les coûts hors masse salariale).

la tendance, pour les entreprises de la filière « produits

animaux » n’est pas favorable. les années 2008 et 2009

marquent une diminution du résultat net qui paraît assez logique étant donnée la stagnation du chiffre d’affaires, l’augmentation nette de la masse salariale et le maintien de charges financières élevées. Toutefois, la baisse est moins marquée que pour les entreprises de la filière « vins », dont elles diffèrent par une meilleure maîtrise du taux de valeur ajoutée.

globalement, et hormis pour la filière « dérivés de

céréales », en progression constante sur la période,

les entreprises agroalimentaires régionales étudiées affichent une forte ‘volatilité’ de leurs profits (ou pertes pour certaines).

Graphe 7 . Evolution du résultat net des entreprises par filière (moyennes)

Source : enquête eAA - lr 2010 (Cadot J. et Couderc JP, 2012).

2. cAPItAux EMPLoyES:

cRoISSAncE PouR tout

LE MonDE, RISquE DE

SuREnDEttEMEnt

PouR cERtAInS…

l’analyse de l’activité a dégagé des tendances très dif- férenciées des performances des entreprises selon les filières considérées. les performances opérationnelles constatées dans l’analyse des soldes intermédiaires de gestion (CA, vA, profit) devraient avoir un impact sur l’investissement et sur la gestion du besoin en fonds de roulement. Autrement dit, il s’agit aussi de vérifier que les entrepreneurs enquêtés ont bien adapté leur outil de production, et donc le montant des capitaux immobilisés, à l’évolution de l’activité.

2.1. IMMobILISAtIonS nEttES Et InvEStISSEMEnt

la première composante des capitaux employés est constituée des immobilisations nettes. Celles-ci sont plus importantes pour les entreprises de la filière

« vins ». Assez logiquement d’ailleurs, puisque celles-ci

présentent également les chiffres d’affaires les plus élevés, mais aussi parce que cette filière est très ‘capi- talistique’, avec des besoins en outils de stockage et conditionnement importants. -50 0 50 100 150 200 250 300 350 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Vins Fruits et légumes Dérivés des céréales Produits animaux

les immobilisations nettes moyennes (graphe 8) sont croissantes pour les quatre filières avec une tendance plus marquée pour les entreprises de la filière « vins », et une quasi-stagnation pour les entreprises de la filière

« produits animaux ». Si la croissance des immobilisations

nettes des entreprises des filières « fruits et légumes » et « dérivés de céréales » accompagne naturellement les croissances en chiffre d’affaires et en capacité d’autofi- nancement (solde non présenté ici mais très fortement corrélé au résultat net), celle des entreprises de la filière

« vins » étonne : alors que le chiffre d’affaires stagne et

les capacités d’autofinancement sont en baisse, cette filière continue à fortement investir...

Graphe 8 . Evolution des immobilisations nettes moyennes des entreprises par filière, en milliers d’euros

Source : enquête eAA - lr 2010 (Cadot J. et Couderc JP, 2012).

2.2. EvoLutIon Du bESoIn En fonDS DE RouLEMEnt

l’analyse du Besoin en Fonds de roulement (graphe 9) rend compte de la capacité des entreprises à maîtriser à la fois les stocks de matières premières et de produits finis via une bonne gestion de la supply chain, et aussi

à gérer les flux de trésorerie en obtenant un paiement rapide de la part des clients et en négociant des délais de paiement auprès des fournisseurs.

Des spécificités sectorielles sont toutefois à prendre en compte.

les entreprises de la filière « vins » présentent un besoin en fonds de roulement beaucoup plus important, lié à d’importants stocks de vins en vrac ou conditionnés, et qui n’a cessé de croître depuis 2003. la section sui- vante (sur la structure du passif) montre que les dettes fournisseurs n’ont pas évolué entre 2006 et 2003, ce qui implique que l’augmentation du BFr tient d’abord à la croissance des stocks et des créances clients, sans doute fruits d’une crise de mévente.

Graphe 9 . Evolution du BFR

Source : enquête eAA - lr 2010 (Cadot J. et Couderc JP, 2012). l’évolution du BFr (graphe 9) pour les entreprises des autres filières est bien plus en adéquation avec l’évolu- tion de leurs activités : quasi-stagnation pour les entre- prises de la filière « produits animaux », croissance assez régulière pour celles de la filière « dérivés de céréales » et augmentation par palier (en 2008) pour celles de la filière « fruits et légumes».

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Vins Fruits et légumes Dérivés des céréales Produits animaux 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 0 50 100 150 200 250 300 350 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Vins Fruits et légumes Dérivés des céréales Produits animaux

2.3. RotAtIon DES cAPItAux EMPLoyÉS

les croissances observées des immobilisations nettes et des besoins en fonds de roulement impliquent natu- rellement une croissance des capitaux employés moyens (graphe 10) pour les entreprises de chacune des filières.

Graphe 10 . Evolution des Capitaux Employés moyens par entreprise

Source : enquête eAA - lr 2010 (Cadot J. et Couderc JP, 2012). l’évolution de la rotation des capitaux employés (ratio : chiffre d’affaires / (immobilisations nettes + BFr), voir graphe 11), montre, en moyenne, une grande différence de structure entre filières : les ‘outils’ nécessaires pour produire du CA sont relativement peu importants pour les filières « fruits et légumes » et « produits animaux », mais beaucoup plus pour les filières « dérivés de

céréales » et surtout « vins ».

elle évolue de façon plutôt défavorable pour les entre- prises de la filière « fruits et légumes » et de la filière

« vins ». en revanche, elle est stable pour les entreprises

des filières « produits animaux » et « dérivés de céréales ».

Graphe 11 . Rotation des Capitaux Employés

Source : enquête eAA - lr 2010 (Cadot J. et Couderc JP, 2012).

3. REntAbILItE: unE gEStIon

PRuDEntE Du PASSIf,

un DEtERMInAnt ESSEntIEL