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la performance n’est qu’un déterminant de la pérennité

Innovation Performance

financière / Export Gouvernance Taille et « âge »de l’entreprise

à différentes approches théoriques permettant in fine, une appréciation intégrée et globale de la pérennité. nos hypothèses de recherche consolident cette idée principale. elles sont au nombre de quatre et se rap- portent aux principales caractéristiques de la pérennité des entreprises.

la première hypothèse rejoint les travaux empiriques antérieurs et porte sur les effets de la performance sur la pérennité. Ainsi, un effet positif de la performance financière (H1a) et de la performance à l’international

(mesurée par l’intensité à l’export) (H1b) sur la péren-

nité sont attendus, renforçant les liens performances- pérennité déjà observés.

la seconde hypothèse se rapporte aux approches de la gouvernance (Charreaux, 1998). Ainsi, nous supposons qu’une entreprise indépendante en termes de structure capitalistique, serait plus pérenne qu’une entreprise avec un contrôle externe partiel de son capital (H2)

(Fabre et Kerjosse, 2006 ; Bréchet, 2010).

en troisième lieu, nous avons émis l’hypothèse d’un effet positif de l’innovation sur la pérennité des entreprises

(H3), dans une optique évolutionniste et d’apprentis-

sage organisationnel (nelson et Winter, 1982).

enfin, notre dernière hypothèse porte explicitement sur une des caractéristiques de l’entreprise, à savoir la taille

(H4) . nous nous attendons à un effet positif de la taille

sur la pérennité des entreprises. les jeunes entreprises connaissent des taux de mortalité importants lors des premières années de leur création, et peuvent ne pas atteindre le seuil de dix ans. Cela rejoint les travaux de plusieurs auteurs (Bernard et Mélançon 2008 ; Teurlai 2004).

les énoncés des quatre hypothèses ainsi que les rela- tions étudiées sont précisés dans le tableau 1. notre modèle d’analyse de la pérennité a été appliqué empi- riquement aux entreprises agroalimentaires dans la région du languedoc-roussillon. il est utile de préciser que l’objet de notre recherche est d’expliquer, et non de prédire, la pérennité des entreprises de nos échantillons (à la différence de recherches portant sur des modèles de prévision de la défaillance, utilisant les modèles de

probit et de logit).

les données proviennent d’un panel issu de deux enquêtes menées en 2003 et 2010. Ci-dessous, une brève description de notre démarche méthodologique et des caractéristiques du secteur agroalimentaire dans la région.

Tableau 1 . Explication de la pérennité des entreprises : Présentation des hypothèses Hypothèse

et signe Enoncés Relations étudiées Références et résultats empiriques antérieurs

H1a

(+) plus performantes financièrementles entreprises pérennes sont Perf financière/ pérennité effets positifs de la performance financière/ survie (St-Pierre et al., 2005) H1b

(+) les entreprises pérennes sont celles qui exportent Perf export/ pérennité

effet positifs de l’internationalisation des entreprises sur la survie (Cotrell et nault

2004) H2

(+)

les entreprises pérennes sont gouvernées de manière indépen-

dante et familiale

gouvernance/ pérennité

effets pouvoir managérial (Bréchet, 2010) et structure du capital (Fabre et Kerjosse,

2006) sur la pérennité H3

(+) les entreprises pérennes sont plus innovantes innovation/ pérennité effets de la capacité d’innovations sur pé-rennité (Sellami et Mezghani, 2009) H4

(+) les entreprises pérennes sont de tailles plus importantes Taille CA/ pérennité les grandes entreprises survivent plus que les petites (Teurlai, 2004) la pérennité de l’entreprise est mesurée par la survie au-delà de 10 ans

la « non pérennité » coïncide avec la disparition de l’entreprise. elle correspond aux situations suivantes : radiation, liquidation judiciaire, dissolutions et radiations pour insuffisances d’actifs

2. MEthoDoLogIE

2.1. contExtE

en languedoc roussillon, l’industrie agroalimentaire est le premier secteur industriel régional hors BTP5, avec 8,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2009 et plus de 19 800 emplois permanents (enquête eAA lr, 2010). la sphère agroalimentaire régionale est compo- sée de près de 80% de petites entreprises de moins de 20 salariés, et d’une majorité de très petites entreprises de moins de 10 salariés. la population d’établissements régresse : en 12 ans, 35% des établissements ont disparu, comme l’illustre la figure 3. (Domergue et Couderc, 2011).

2.2. conStItutIon DES

ÉchAntILLonS Et nAtuRE DES vARIAbLES MESuRÉES

Afin de vérifier s’il y a un lien entre performance et pé- rennité des entreprises, nous avons tout d’abord identi- fié un échantillon d’entreprises « pérennes », à comparer à un échantillon d’entreprises « disparues ». Cette iden- tification a été possible grâce à l’étude des 339 entre- prises présentes dans l’enquête eAA-lr 2003 : celles-ci ont en effet été à nouveau enquêtées à l’exhaustivité en 2010, ce qui permet de facilement identifier celles qui 5 - Bâtiment et travaux publics

ont survécu (qu’elles aient répondu à l’enquête, refusé de répondre ou soient passées hors champs en 2009) de celles qui ont disparu sur cette période.

Dans nos choix méthodologiques, nous considérons comme « disparue » toute entreprise ayant subi une liquidation judiciaire, une dissolution ou une radiation pour insuffisance d’actifs. les fusions, rachats et dé- parts en retraite ne font pas partie des cas de dispari- tions que nous avons choisi d’étudier. enfin, nous nous sommes tenus à l’étude des disparitions effectives et avérées. Celles-ci ont été déterminées :

- soit grâce à l’enquête, dans le cas des entreprises de la base de 2003 qui ont été retrouvées dans la base de sondage en 2010 et que les enquêteurs ont cherché à joindre,

- soit par des recherches complémentaires sur internet (sites infogreffe.fr et Societe.com), concernant les entreprises qui n’ont pas été retrouvées dans la base de sondage 2010.

enfin, les coopératives, dont la gouvernance et la stra- tégie sont différentes de celles des entreprises, ont été exclues de nos 2 échantillons. la méthodologie de constitution de l’échantillon peut ainsi être résumée par le schéma suivant (figure 4) :

Figure 3 . Evolution du nombre d’établissements par tranche d’effectifs entre 1997 et 2002

Sources: enquêtes eAA du lr 1998, 2003, 2010

198 246 664 276 1384 189 258 359 369 1174 201 195 264 238 898 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600

Plus de 20 salariés De 10 à 19 salariés De 6 à 9 salariés De 3 à 5 salariés Ensemble

1997 2002 2009

3. RESuLtAtS Et DIScuSSIon

A l’issue de ce premier traitement, nous disposons de deux échantillons distincts : le premier concerne 198 entreprises enquêtées en 2003 et qui sont toujours en activité en 2010. le second comprend 51 entreprises enquêtées en 2003 mais « disparues » en 2010 ayant subi une liquidation, radiation pour insuffisance d’actifs ou dissolution pendant la période 2003 - 2009. l’objet de l’analyse étant de déterminer les caractéris- tiques de nos échantillons par rapport à la pérennité, nous avons procédé à des tests de comparaisons de moyennes pour identifier les différences significatives entre les deux groupes d’entreprises par rapport aux va- riables identifiées par notre construction conceptuelle, à

savoir : la performance financière et export, l’innovation, l’indépendance capitalistique, la taille et enfin l’âge de l’entreprise. Ces tests ont été réalisés sur les données dont nous disposons pour ces 2 échantillons, c’est-à-dire sur les données de l’année 2002 (résultats de l’enquête eAA 2003). les caractéristiques des deux échantillons et les résultats des tests sont présentés dans les deux tableaux ci-après.

3.1. PRÉSEntAtIon DES ÉchAntILLonS Et DES RÉSuLtAtS DES tEStS

le tableau 2 présente une comparaison des mesures de performance et des caractéristiques des entreprises pérennes et non pérennes. en moyenne, les entreprises Figure 4 : Constitution des deux échantillons d’entreprises : pérennes versus disparues

Source : enquête eAA-lr 2003 (Cheriet, Domergue et el Kharrazi, 2012)

Enquête EAA 2003