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Raison d’être de l’intégration de la coopération bilatérale, régionale et Sud-Sud dans les stratégies de développement des PMA

COUPLE ÉNERGIE-TRANSFORMATION

DEMANDE D’ÉNERGIE

B. Développer la coopération régionale et Sud-Sud

1. Raison d’être de l’intégration de la coopération bilatérale, régionale et Sud-Sud dans les stratégies de développement des PMA

Les possibilités d’exportation qui s’offrent aux PMA ne proviennent pas seulement du marché mondial et des pays les plus avancés. Elles existent également dans les pays voisins et autres pays en développement. Souvent, ces possibilités sont plus faciles à saisir, en particulier pour les petites entreprises et les entreprises nationales des PMA. C’est pourquoi les gouvernements doivent chercher à développer la coopération régionale. L’intégration régionale entre pays en développement élargit en outre la portée des activités du secteur privé et leur diversification en termes d’investissement, de production et de mobilité des facteurs. Elle peut également préparer le terrain pour l’intégration des PMA dans les économies mondiales au sens large (EDAR 2009 : chap. 1).

Les gouvernements des PMA devraient également favoriser la coopération bilatérale ou

régionale avec les pays voisins pour pouvoir élargir leur marge de manœuvre politique et mener une stratégie de régionalisme au service du développement (RPMA 2011 : chap. 3).

Le régionalisme au service du développement vise à accélérer le développement économique interne et l’intégration entre les pays participant aux accords de coopération régionale, tout en recherchant l’intégration dans l’économie mondiale en tant que bloc commercial régional (RPMA 2011 : chap. 3 ; EDAR 2009 : chap. 1). Dans la perspective holistique de ce type de régionalisme, les PMA tireront le plus profit de la coopération bilatérale et régionale en matière de politique s’ils poursuivent non seulement l’objectif d’une libéralisation du commerce mais établissent aussi des liens entre les politiques commerciales et des initiatives volontaristes en matière d’investissement, de technologie, de financement et d’emploi. Cela signifie que les gouvernements des pays en développement voisins doivent coordonner leurs politiques nationales autour d’objectifs de développement communs, exploiter les possibilités d’action concertée et investir dans les biens publics régionaux (RPMA 2013 : chap. 5)37. La mise en place par les gouvernements des PMA de liens de coopération régionale active avec les pays voisins leur permet en outre d’élargir leur marge de manœuvre politique, par le biais du régionalisme développementiste, pour mieux faire entendre leur voix dans les instances internationales (RPMA 2011 : chap. 3 et chap. 4).

Outre l’intensification de la coopération avec des pays voisins, les gouvernements des PMA peuvent aussi s’employer à coopérer plus étroitement avec des pays en développement d’autres régions géographiques, y compris des pays à des stades similaires de développement. Ils pourront ainsi tirer des enseignements des politiques qui y sont menées et identifier de nouveaux instruments et institutions prometteurs pour le développement des capacités productives. Ce type d’apprentissage peut être institutionnalisé par l’organisation régulière de séminaires et de tables rondes, l’organisation de stages, et des visites de fonctionnaires des PMA dans les principaux ministères et organismes chargés de planifier le développement, ainsi que par la facilitation des échanges universitaires concernant les politiques et stratégies de

La réalisation des objectifs de développement durable dans les pays les moins avancés — Recueil de politiques envisageables

161 Dans la plupart des PMA, il est certain que la coopération dans ces domaines doit être renforcée et pourrait aussi être étendue au commerce des produits agricoles (EDIC  Niger). Un accès amélioré aux marchés des pays voisins peut utilement venir compléter les politiques industrielles aux stades initiaux de la transformation structurelle.

Étant donné le rythme de la croissance de la population et des revenus dans les pays en développement, la demande de produits manufacturés de base a tendance à y augmenter plus vite que dans les pays développés. De plus, les exigences de qualité et les prescriptions en matière de normes ont tendance à y être moins strictes, les préférences des consommateurs plus proches de ce qu’elles sont sur le marché intérieur et les coûts de transport moins élevés que dans le contexte du commerce mondial.

De plus, l’orientation des stratégies de développement vers les marchés régionaux élargit l’espace économique dans lequel peut avoir lieu l’apprentissage et la modernisation. Le développement des chaînes de valeur transfrontières et entre pays voisins élargit les possibilités offertes aux entreprises de tirer profit d’une plus grande spécialisation et de faire des économies d’échelle. Cette orientation commerciale régionale crée pour de nombreuses PME la possibilité de développer et d’améliorer leurs capacités en se tournant vers des activités industrielles et de services à plus forte valeur ajoutée et plus diversifiées (EDAR 2013 : chap. 4). L’intégration avec des voisins régionaux renforce aussi la compétitivité et peut faciliter l’entrée dans les CVM, en particulier pour les pays qui sont enclavés et ont des ressources limitées et des marchés intérieurs restreints (Huria and Brenton 2015 ; EDIC Éthiopie).

Toutefois, le degré relativement faible d’intégration régionale effective en Afrique subsaharienne en dépit de nombreux apports commerciaux régionaux donne à penser qu’il est essentiel que les PMA renforcent la coopération bilatérale et régionale bien au-delà de la libéralisation des échanges. Cela peut passer par des formes plus ambitieuses d’intervention dans des domaines tels que la politique industrielle, la politique des entreprises et la politique en matière d’énergie et d’infrastructure (EDAR  2009  : chap. 5). Le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) lancé en 2001 fournit un cadre possible d’extension de la coopération régionale en Afrique, en recensant les possibilités de regroupements économiques dans différentes régions ainsi que les activités stratégiques susceptibles d’appuyer ces regroupements par la fixation de jalons et d’objectifs spécifiques.

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