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Le concept de capacités productives

Création d’emplois

2. Le concept de capacités productives

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Moyenne annuelle

• Existence d’un État développementiste qui mène des politiques aptes à soutenir les forces du marché, à stimuler l’activité économique privée et à l’orienter vers un résultat qui profite à l’économie nationale dans son ensemble et à toutes les parties prenantes de la société.

2. Le concept de capacités productives

Dans le contexte du développement économique dans les PMA, les capacités productives telles que définies par la CNUCED comportent trois volets (RPMA 2006 : partie deux, chap. 1) :

Ressources productives : Ressources naturelles, ressources humaines, ressources financières et capital physique ;

La réalisation des objectifs de développement durable dans les pays les moins avancés — Recueil de politiques envisageables

21 La combinaison et l’interaction dynamique de ces éléments déterminent la capacité d’un pays à produire des biens et des services, à créer suffisamment de possibilités d’emploi pour une population en expansion et à s’intégrer avec succès dans le commerce international. C’est principalement en développant leurs capacités productives dans les activités manufacturières que les PMA pourront réduire leur dépendance à l’égard de la production et de l’exportation de produits de base. Le développement des capacités productives est également nécessaire pour réduire la dépendance à l’égard de l’aide, assurer la base budgétaire nécessaire à la gouvernance du développement et garantir une souveraineté effective (RPMA 2010 : chap. 3).

Les capacités productives d’un pays se renforcent par le biais de trois processus étroitement liés (RPMA 2006 : partie deux, chap. 1) :

Accumulation du capital, c’est-à-dire la préservation et l’accroissement des ressources naturelles, humaines et matérielles grâce à l’investissement ;

Progrès technologique, c’est-à-dire le processus permettant l’apparition de nouveaux biens et services, de méthodes, machines ou compétences nouvelles ou améliorées pour produire ces biens et services, ainsi que de formes nouvelles ou meilleures d’organisation de la production grâce à l’innovation ; et

Transformation structurelle, c’est-à-dire l’évolution de la composition intersectorielle et intrasectorielle de la production, de la structure des liens intersectoriels et intrasectoriels et des caractéristiques des relations interentreprises. Ces changements se produisent souvent par le biais de l’investissement et de l’innovation, et la nouvelle structure de production mise en place influe à son tour sur les possibilités d’investissement et d’innovation.

Pour les responsables des politiques, le défi consiste à enclencher et entretenir un cercle vertueux dans lequel ces processus se renforcent mutuellement. La variable la plus importante dans ce contexte est l’investissement en machines et équipement, qui détermine non seulement la capacité globale de l’offre mais aussi le degré d’adoption des nouvelles technologies. Par sa répartition entre les secteurs et les sous-secteurs et en tant qu’élément venant compléter les compétences humaines, l’investissement en capital détermine le rythme de la transformation structurelle.

Pour parvenir à un taux de croissance annuelle du PIB de 7 %, il faudrait que le ratio entre l’investissement et le PIB reste aux niveaux actuels, qui sont supérieurs au seuil de 25 %, ainsi qu’il est stipulé dans le Programme d’action de Bruxelles pour 2000-2010 (UN-OHRLLS, 2006). Au cours de la période 2010-2016, la formation brute de capital fixe dans les PMA a représenté en moyenne 26,5 % du PIB (graphique 2). Par le passé,

les faibles taux d’investissement dans les PMA ont ralenti le processus d’industrialisation et réduit les possibilités de création d’emplois. Ils sont aussi responsables du faible niveau de productivité dans l’agriculture. Dans une certaine mesure, ils sont peut-être dus à un manque d’entreprenariat et à des débouchés commerciaux insuffisants pour rendre l’investissement productif commercialement viable. Toutefois, dans la plupart des PMA, les principales contraintes sont le manque d’infrastructures complémentaires et les possibilités limitées de financement de l’investissement à long terme (RPMA 2014 : chap. 6). Étant donné la nécessité d’investissements solides, les politiques dans tous les domaines doivent viser une amélioration au niveau de ces facteurs déterminants de l’investissement en capital.

Graphique 2

Formation brute de capital fixe dans les PMA (Pourcentage du PIB, moyenne du groupe)

Source : UNCTADStat.

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Pourcentage

La réalisation des objectifs de développement durable dans les pays les moins avancés — Recueil de politiques envisageables

23 des activités à forte valeur ajoutée dans le secteur primaire ou à une augmentation de la part des services modernes. La transformation structurelle implique également des changements dans l’étendue et la manière dont les activités sectorielles, sous-sectorielles et commerciales des entreprises sont liées. Les changements à ce niveau-là découlent essentiellement de décisions d’investissement et de l’acquisition de connaissances et de compétences ainsi que de l’introduction d’innovations dans des produits et techniques de production n’existant pas dans les PMA.

C’est dans les pays en développement où les activités manufacturières se sont développées le plus rapidement que la croissance économique a été la plus rapide et la plus soutenue. Bien qu’il n’existe pas de lien systématique entre transformation structurelle et croissance dans les PMA, ces processus sont étroitement liés (RPMA 2006 : partie deux, chap. 1 ; RPMA 2014 : chap. 4). D’une part, le déplacement de l’activité économique vers des secteurs plus productifs augmente le potentiel de croissance. D’autre part, le changement structurel est plus facile à réaliser dans une économie en expansion, où il est induit par des taux de croissance qui diffèrent selon les secteurs ou les sous-secteurs et n’implique pas nécessairement la quasi-disparition des activités traditionnelles. Cela s’applique à la plupart des PMA, où la production agricole doit continuer à croître dans l’absolu, tandis que sa part dans le PIB total doit diminuer au profit des activités manufacturières et des services modernes qui se développent encore plus rapidement (RPMA 2006 : partie deux, chap. 3 ; RPMA 2015 : chap. 1).

Dans de nombreux PMA, il serait possible d’accroître considérablement la production manufacturière en augmentant le taux d’utilisation des capacités existantes. Il est donc essentiel de s’attaquer aux divers facteurs qui entravent l’utilisation optimale des capacités productives des entreprises manufacturières (Étude diagnostique sur l’intégration du commerce (EDIC  Éthiopie)). En outre, l’augmentation rapide de la productivité globale, de la valeur ajoutée manufacturière et de la part du secteur manufacturier dans le PIB et des exportations de marchandises exige un accroissement du taux de formation de capital et une amélioration des compétences et de l’intensité technologique au niveau de la production (RPMA 2006 : partie deux, chap. 8).

Un autre défi pour les PMA consiste à faire en sorte que la croissance de la productivité ne se fasse pas au détriment de la création d’emplois. Cela signifie qu’à mesure que la structure de la production se déplace vers des formes de production à plus forte intensité de compétences et de technologies dans le cadre d’activités à plus forte valeur ajoutée, la croissance globale de la production doit dépasser la croissance combinée de la productivité et de la population active.

4. Les principaux obstacles au développement des capacités productives

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