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Coopération régionale volontariste

COUPLE ÉNERGIE-TRANSFORMATION

DEMANDE D’ÉNERGIE

B. Développer la coopération régionale et Sud-Sud

3. Coopération régionale volontariste

3.1 Coopération régionale centrée sur le développement des infrastructures et institutions

Dans les PMA, il y a peu de chances que les chaînes de valeur régionales et les liens transfrontières entre entreprises se créent sans que des mesures volontaristes soient prises par les pouvoirs publics. La fourniture de biens publics au niveau régional, et des infrastructures administratives et physiques appropriées offrent un gros potentiel d’économies d’échelle (EDAR 2013 : chap. 4). Une planification commune concertée et le cas échéant un financement conjoint peuvent favoriser l’efficacité des grands projets d’infrastructure.

Il est indispensable de disposer de liaisons routières et ferroviaires transfrontières efficaces pour permettre le développement du commerce régional et l’intégration économique.

Les améliorations nécessaires des infrastructures de transport et de logistique sont étroitement liées aux mesures de facilitation des échanges, telles que la simplification des procédures administratives conjuguée à des investissements de base dans des technologies de facilitation du commerce, notamment de mesures pour accroître la transparence des procédures à la frontière (← chap. VI.A.3)38. De plus, l’harmonisation des réglementations nationales avec celle des pays voisins augmenterait la concurrence dans le secteur des transports et réduirait les coûts des transports. Par conséquent, les PMA devraient chercher à mettre en place un environnement réglementaire approprié et transparent pour le commerce dans les services de transport en mettant en œuvre des réformes internes et en prenant des engagements contraignants avec les pays partenaires pour harmoniser la réglementation et éliminer les mesures qui étouffent la concurrence ou sont sources d’inefficacités dans la fourniture des services de transport (EDIC Mozambique). C’est d’autant plus important pour les PMA enclavés et de transit où l’amélioration de l’efficacité des corridors de transit permet de réduire les coûts commerciaux et peut favoriser l’émergence de liens régionaux dans des activités manufacturières (EDIC Mozambique).

La réalisation des objectifs de développement durable dans les pays les moins avancés — Recueil de politiques envisageables

163 Une planification, un financement et une utilisation en commun des investissements dans les infrastructures dans le secteur de l’énergie favoriseraient l’intégration régionale des marchés énergétiques des PMA, permettant ainsi une exploitation plus intensive des sources d’énergie à moindre coût et créant des possibilités de diversification, à la fois géographique et énergétique. Compte tenu des différences entre les pays pour ce qui est des dotations en ressources naturelles, il pourrait être préférable pour certains PMA d’importer l’électricité à partir des pays voisins par le biais de systèmes d’échange d’énergie tandis que d’autres pourront utiliser leur potentiel pour développer leurs capacités d’exportation d’électricité (RPMA 2017 : chap. 6 ; EDIC Éthiopie).

Il est aussi important de noter que la mise en commun d’infrastructures physiques exige une coopération bilatérale ou régionale aux stades de la planification et de la construction ainsi que des institutions et mécanismes de financement appropriés pour les entretenir.

3.2 Orientations régionales des politiques industrielles et relatives aux entreprises Les politiques régionales industrielles et relatives aux entreprises peuvent soutenir la transformation structurelle en assurant l’harmonisation et la coordination des stratégies industrielles et sectorielles des pays participant aux associations régionales (EDAR 2011 : chap. 4). Ce type de coopération passe par l’identification des intérêts mutuels pour le renforcement des capacités productives et l’avancement de la transformation structurelle. À cette fin, des réseaux d’information devraient être créés pour fournir des renseignements précis et à jour sur les priorités de chaque pays en matière de transformation structurelle. Ces réseaux pourraient aussi être utilisés pour partager des informations sur les lois et réglementations nationales, les possibilités d’investissement, le potentiel technologique et commercial, la disponibilité des intrants et, si possible, les interventions passées. Le développement d’associations industrielles au niveau régional peut jouer un rôle important pour créer des chaînes d’approvisionnement sectorielles et des réseaux de connaissance transfrontières.

Les politiques publiques peuvent aussi soutenir la conclusion d’accords de collaboration industrielle et de licence. Ces mesures peuvent en outre encourager la coopération dans les services d’ingénierie et techniques et les programmes de recherche et d’innovation (EDAR  2009  : chap.  4). Les gouvernements devraient envisager d’encourager la création de consortiums de partage de la technologie au niveau bilatéral ou régional ou dans le cadre plus large de la coopération Sud-Sud entre pays parvenus à des stades similaires de développement technologique (RPMA  2010  : chap.  4). La participation à des consortiums de partage de la technologie est plus efficace que la création et l’utilisation de connaissances et de technologies exclusives au niveau des

entreprises et dans chaque pays individuellement. Dans ce type d’initiative, chaque entreprise profite des activités innovantes de l’ensemble du consortium. Des activités communes de recherche adaptative et d’échange de technologies (allant au-delà d’un simple système de licences) protégeraient dans une certaine mesure les entreprises du consortium du « resquillage » et pourraient promouvoir et faciliter l’utilisation par les entreprises des PMA de nouvelles connaissances technologiques. Les pouvoirs publics pourraient encourager ces consortiums en offrant un soutien financier aux entreprises locales qui choisissent d’y participer et un certain degré de protection contre le risque et l’incertitude associés au financement de toute activité innovante. Les ressources financières devraient être directement liées aux activités collaboratives de recherche-développement (R-D). Ces recherches devraient être surtout axées sur l’adaptation des technologies étrangères aux conditions locales et être menées à un niveau supérieur à ce qui pourrait être normalement atteint dans le contexte d’un seul PMA (RPMA 2010 : chap. 4).

La coopération régionale peut aussi être bénéfique pour la modernisation de l’agriculture en augmentant les rendements pour atteindre le niveau des meilleures pratiques régionales, et en renforçant la R-D dans l’agriculture, comme en témoigne l’exemple de l’Institut international de recherche sur le riz en Asie du Sud-Est (RPMA 2014 : chap. 6).

Pour moderniser et diversifier l’agriculture, les gouvernements pourraient envisager des mesures telles que des recherches adaptatives conjointes avec les pays voisins, la mise en place d’installations de stockage régionales et des programmes d’investissement coordonnés à l’échelon régional (EDAR 2009 : chap. 3).

Si l’engagement des gouvernements dans la coopération régionale peut préparer le terrain à l’intégration régionale, cette dernière ne peut avoir effectivement lieu que par un resserrement des liens transfrontières au niveau des activités productives et commerciales des entreprises. Le dialogue entre gouvernements et associations du secteur privé pour concevoir et mettre en œuvre des projets de coopération régionale reste essentiel. De plus, les initiatives du secteur privé en faveur de la coopération technique et financière transfrontières, y compris l’intégration des entreprises par le biais

La réalisation des objectifs de développement durable dans les pays les moins avancés — Recueil de politiques envisageables

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C. Mettre à profit les diasporas pour renforcer

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