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5.6 Rôles des enseignants dans les étapes des plans de gestion de crise

5.6.3 Rôles des enseignants lors de la crise

Les types de crises identifiés par les répondants sont multiples, à intensité et à défis différents et ils sont tous d’avis qu’ils doivent agir lorsque celles-ci surviennent. Dans la perspective où une variété importante d’événements peut se présenter, les opérations à réaliser sont diverses et les enseignants doivent faire preuve de leadership (n=3).

… ça dépend de la crise… si c’est hyper urgent, c’est un rôle d’intervention, quand tu es là, il faut que tu agisses. Et c’est aussi d’aller chercher l’aide nécessaire, tout dépendant c’est laquelle, que ça soit l’éducateur, le travailleur social, la psychoéducatrice, la direction ou peut-être tout simplement de le régler, tout dépendant de la grosseur. (Josée)

Dépendamment de l’ampleur, qu’importe la crise, que ce soit un qui perd connaissance ou un qui se fâche, bien il ne faut pas que ça dépasse les limites. Alors mon rôle c’est d’être le leader au niveau de la gestion de crise. Ça c’est mon rôle premier. Et que s’il y a des actions à prendre, bien je suis supposée être capable de donner les ordres; si c’est de sortir de la classe ou… Va me chercher un agent de sécurité, prends le téléphone… il faut que je sois capable de donner mes ordres. Alors un rôle de leader. (Marie-France)

Bien c’est de sécuriser les jeunes, prendre le lead du groupe, de s’assurer qu’ils sont en sécurité… selon le protocole aussi… Oui, qu’ils vont respecter les consignes. (Justine)

Le rôle de leader s’exerce à plusieurs égards. Cependant, lors de crises à potentiel traumatique, assurer la sécurité des élèves devient une priorité. Que ce soit à la suite de la survenue d’actes violents, d’accidents causés par la main de l’homme ou de catastrophes naturelles, les enseignants ont le mandat de protéger et de mettre en place les mesures nécessaires pour la survie de leurs élèves. Même dans l’exercice de cette mission, agir comme modèle est prioritaire (n=3) et lorsque les circonstances le permettent, l’acteur en présence doit porter main-forte à ses confrères (n=1).

M’assurer de la sécurité des gens et de moi-même jusqu’au règlement de la crise je pense, c’est le principal. C’est de s’assurer que personne qui est sous ta charge devienne une victime de ce qui arrive. (Samuel)

C’est de protéger les élèves du mieux qu’on peut, c’est de s’assurer que tout le monde est en sécurité si c’est possible, en tout cas le plus possible en sécurité. Moi c’est comme ça que je le vois. Et ça dépend de la crise, alors il y a différentes façons de le faire, mais c’est de s’assurer qu’il n’y ait pas trop de dommage. (Ann)

Mon premier rôle s’il arrive une crise? Bien ça serait premièrement de savoir qu’est-ce qui se passe et de calmer les jeunes et les sécuriser s’il y a du danger. (Jimmy)

…il ne faut pas tomber trop dans les émotions, il faut garder sa tête… Bien tu restes un modèle… Parce que les autres n’ont pas à vivre ton insécurité, c’est toi l’adulte, c’est toi le modèle, il faut que tu restes en contrôle! Quand toi tu te désorganises, là ça ne va pas bien, là c’est le début de la fin. Donc de constamment rester en contrôle. Et ça les jeunes ils le sentent quand tu es en contrôle… C’est une intervention par le rôle, mon rôle. Je me sors un peu de mon implication personnelle, j’agis comme ça… La mission sociale… l’influence, le modèle, l’importance de ramener les choses. (Joe)

Quand il y a quelque chose, une crise et que je dois intervenir comme adulte responsable, il faut que je sois en plein contrôle. Si je ne suis pas en contrôle, je suis aussi bien d’être tassée et que quelqu’un d’autre vienne la faire. Parce que si je ne suis pas en contrôle… Si je ne suis pas en contrôle, les jeunes qui sont avec moi, je vais les contaminer… (Josée)

Mais c’est sûr que si la classe à côté, « ma chum » est mal prise et qu’elle est prise avec un élève qui est en crise et qu’elle essaie de le gérer, je vais aller lui donner un coup de main, je vais sortir les élèves et je vais les amener ailleurs. Je ne fermerai pas ma porte et je ne dirai pas : organise-toi… Mais je pense qu’il faut faire quelque chose, ça c’est sûr, on ne peut pas ne pas agir. Pas si ça a un potentiel traumatique. (Josée)

Pour conclure la partie qui traite des rôles des enseignants liés à l’action lors de la crise, une répondante stipule qu’à l’intérieur des stratégies d’intervention qu’elle utilise, il est possible qu’elle se retire si elle est partie intégrante de la situation-problème. Ce retrait n’est pas nécessairement dans le but de se protéger elle-même mais plutôt afin de permettre à l’élève qui est en colère ou qui est désorganisé, de retrouver son calme. Il s’exécute lorsqu’un autre adulte en autorité peut prendre la relève de l’enseignant.

… si c’est toi qui es le centre de la crise, dès qu’il y a quelqu’un, tu t’en vas… il est fâché après toi, la meilleure affaire à faire c’est de disparaître. Les autres

vont arriver à le calmer mais toi tu es l’élément stressant. Mais tant qu’il est fâché, on n’en vient pas à bout, on est dans une escalade et on n’arrête plus. (Marie)