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Chapitre 2 - Etat de l’art sur les facteurs qui influencent les trajectoires de l’intention

3.2 Le choix de la méthodologie et le déroulement chronologique de la thèse

3.2.5 La validation des échelles de mesure

3.2.5.3 Les résultats de la validation des mesures de la recherche

Nous présentons dans cette section les résultats de la validation des échelles de mesures sur lesquelles reposent les hypothèses de notre modèle définitif.

Deux sortes de variables sont formulées par les questions Likert : 1) Les variables simples, mesurées par une seule question ;

2) Les variables latentes mesurées par une série de questions. Pour valider ces variables, l’étude de la dimensionnalité de l’échelle a reposé sur deux analyses factorielles exploratoires correspondant aux deux collectes de données réalisées. Avant de procéder aux analyses, nous avons tout d’abord vérifié si les conditions concernant notamment la factorisation des variables étaient respectées :

- la normalité des distributions de variable : a été testée par la mise en place des tests de Skewness et de Kurtosis. Le coefficient d’asymétrie (Skewness) doit être compris entre 0 et 1 en valeur absolue. Le coefficient d’aplatissement (Kurtosis) doit être compris entre 0 et 1,5 en valeur absolue (Merle, 2007) ;

- le test Kaiser, Meyer et Olkin (K.M.O) de degré d’intercorrélation entre les questions : la valeur est comprise entre 0 et 1. En principe, un KMO supérieur à 0,7 est suffisant pour procéder à une ACP (Analyse en Composantes Principales). Si la valeur ne dépasse pas 0,5, les résultats de l’analyse factorielle ne sont pas forcément exploitables (Malhotra, Décaudin et Bouguerra, 2004) ;

- le test de sphéricité de Bartlett qui teste si la matrice de corrélation est statistiquement différente d’une matrice identité : elles doivent être significativement différentes ;

- la matrice anti-image qui contient les MSA (Measure Sampling Adequacy) par question : les valeurs correspondent au degré de prédiction de la question par les autres questions, elles doivent être supérieures à 0,5 ;

Si toutes les conditions sont satisfaites, une première analyse factorielle est réalisée avec les données de l’échantillon A. Dans cette analyse, plusieurs critères sont pris en compte :

- les communalités : elles doivent être supérieures à 0,5 ;

- le test du coude et le critère de Kaiser : ils aident à déterminer le nombre d’axes ; - les scores factoriels : ils doivent être supérieurs à 0,5 et la question doit corréler significativement avec un seul axe (corrélation inférieure à 1,3 sur les autres axes) ;

Les questions qui ne conviennent pas à ces critères sont désormais supprimées des échelles. Une deuxième analyse factorielle sur ces nouvelles échelles avec l’échantillon A+B a été ensuite réalisée pour vérifier la structure des échelles.

a. La structure des échelles

Les variables simples sont principalement utilisées pour mesurer les faits et les comportements réellement effectués par les élèves ingénieurs. La variable centrale, l’intention d’entreprendre est aussi mesurée par une seule question.

L’intention d’entreprendre

L’intention est mesurée par une seule question Likert à 4 points : « J’ai l’intention de créer ma propre entreprise. ». Cette question est posée aux élèves chaque année afin de mesurer la trajectoire de l’intention.

L’existence d’entrepreneurs dans l’entourage proche

Une seule question : « Une ou plusieurs personnes de ma famille ou de mon entourage proche ont lancé ou ont dirigé une entreprise. » est utilisée pour mesurer s’il existe un modèle de rôle d’entrepreneur dans la famille ou l’entourage proche de l’élève. Cette question n’est mesurée qu’en première année, nous considérons que la situation familiale des élèves ne change pas au cours de la scolarité.

L’investissement dans la pédagogie active de projet

L’investissement des élèves dans les projets est mesuré par la question « Sur le projet, je ne me suis pas investi(e) "à fond" ». Cette question est posée aux élèves dans le questionnaire de première année et de deuxième année, car il n’y a pas de projet en troisième année. Les réponses à cette question ont été recodées inversement pour obtenir une réponse croissante.

L’investissement dans les associations

L’investissement dans les associations est mesuré par deux items. Le premier mesure l’investissement dans le passé « Par le passé, il m'est arrivé d'être fortement investi dans une association. » qui est considéré comme un facteur antérieur. Le deuxième mesure

l’investissement actuel « Cette année, je suis engagé(e) dans une ou des associations » qui est considéré comme le comportement actuel.

Les variables latentes sont formées afin de mesurer les attitudes, les sentiments et les perceptions des élèves. Les résultats des analyses factorielles sont fournis en Annexe 4 Ici, nous présentons simplement les items.

Les normes sociales perçues

Les normes sociales perçues ont été mesurées en suivant l’approche largement adoptée dans la littérature sur les intentions entrepreneuriales (par exemple, Krueger et al., 2000). Les répondants ont évalué leur perception des réactions potentielles de huit personnes différentes (père, mère, frère ou sœur, membre de famille, ami de famille, ami personnel, professeur, copain) s’ils avaient l’intention de créer leur propre entreprise et l'importance que ces opinions auraient à leurs yeux pour guider leur projet professionnel. Les questions posées sont « Si cette personne me donne des conseils à propos de mon projet professionnel, j’ai tendance à suivre ses conseils. » et « Si je décidais de créer une entreprise, ces personnes m’encourageraient. ». En suivant la procédure adoptée par Kolvereid et al. (2006), nous avons recodé la première question (de façon à la transformer dans une échelle bipolaire de -2 à +2) et ensuite avons multiplié les réponses de ces deux questions. La variable finale obtenue est la somme de la force des réactions perçues pondérées selon leur importance perçue.

L’attitude envers la prise de responsabilités

Les questions relatives à ce point sont précisées dans le Tableau 3.

Tableau 3 Structure factorielle de l’échelle d’attitude envers la prise de responsabilités Items de l’échelle

- J'aime prendre des responsabilités dans les associations.

- J'aimerais dans le cadre professionnel occuper un poste à hautes responsabilités. - Je préfère souvent laisser la responsabilité d'une décision à d'autres.

Le sentiment de compétences en contacts sociaux

Les questions relatives à ce point sont précisées dans le Tableau 4.

Tableau 4 Structure factorielle de l’échelle du sentiment de compétence en contacts sociaux Items de l’échelle

- J'aime les contacts sociaux (rencontrer des personnes etc.).

- Dans une soirée entre copains, ça me gène de m'approcher d'un groupe d'inconnus pour me présenter.

- Dans les moments critiques, par exemple lors d'une épreuve ou lors d'une rencontre sportive, j'ai du mal à influer sur la motivation de mes co-équipiers.

- Si un responsable d'entreprise intervient en cours, j'ai du mal à aller le voir pour discuter avec lui de mon idée de stage ou de projet.

La perception de la culture de l’école

Les questions relatives à ce point sont précisées dans le Tableau 5.

Tableau 5 Structure factorielle de l’échelle de la perception de la culture de l’école Items de l’échelle

- J'ai le sentiment qu'il existe une culture « Ecole Centrale de Lille » assez forte. - J'ai perçu cette culture dès mon entrée à l'école.

L’attitude envers l’apprentissage expérientiel

Les questions relatives à ce point sont précisées dans le Tableau 6.

Tableau 6 Structure factorielle de l’échelle de l’attitude envers l’apprentissage expérientiel Items de l’échelle

- J’aime apprendre par les stages en entreprise. - J’aime apprendre par les projets individuels. - J’aime apprendre par les projets en équipe.

b. La fiabilité et la validité des échelles

La validité de trait et la cohérence interne

Le tableau 7 présente les résultats des analyses confirmatoires : l’ajustement des modèles de mesure aux données, la validité convergente et la fiabilité des échelles. Les indices d’ajustement satisfont les normes recommandées, et elles confirment les structures précédemment obtenues. Les critères de validité convergente faible et forte sont satisfaits pour toutes les échelles. Les résultats sont donc satisfaits. En ce qui concerne l’analyse de fiabilité, les indicateurs sont supérieurs à 0,60. Nous considérons que nos échelles sont fiables et satisfont l’ensemble de critères.

Tableau 7 Résultats des modèles de mesures Attitude envers la prise de responsabilité Sentiment de compétence en contacts sociaux Culture d’école perçue Attitude envers l’apprentissage expérientiel Ajustement RMSEA (<0,10) GFI (>0,90) AGFI (>0,90) RFI (>0,95) TLI (>0,90) CFI (>0,90) 0,05 0,997 0,983 0,993 0,995 0,998 0,02 0,999 0,998 0,999 0,998 0,999 0,03 0,995 0,996 0,998 0,999 0,999 0,04 0,998 0,992 0,995 0,998 0,999 Validité convergente Poids factoriel standardisé (>0,5) Item 1 Item 2 Item 3 Item 4 Variance moyenne extraite (pvc >0,5) 0,779 (0,016) 0,883 (0,012) 0,756 (0,013) 0,789 (0,013) 0,66 0,718 (0,020) 0,742 (0,017) 0,796 (0,014) 0,801 (0,012) 0,64 0,712 (0,021) 0,764 (0,019) 0,72 0,785 (0,015) 0,712 (0,019) 0,792 (0,013) 0,63 Fiabilité Alpha de Cronbach (>0,60) 0,72 0,602 0,68 0,59 La validité discriminante

La vérification de la validité discriminante permet de vérifier que les échelles de mesure discriminent bien les différents concepts. En pratique, elle ne semble pertinente que dans le cas de concepts proches, dont les mesures doivent être clairement distinguées. La méthodologie que nous avons adoptée consiste à vérifier que la variable latente partage davantage de variance avec ses mesures qu’avec les autres variables. Nous considérons qu’il y

a validité discriminante si la variance moyenne extraite (pvc) est supérieure au carré de la corrélation entre la variable latente objet du calcul de pvc et les autres variables latentes. Les résultats sont présentés dans le tableau 8. La validité est satisfaite pour toutes les échelles de mesures.

Tableau 8 Validité discriminante des échelles de mesures Attitude envers la prise de responsabilité Sentiment de compétence en contacts sociaux Culture d’école perçue Attitude envers l’apprentissage expérientiel Attitude envers la prise de responsabilité 0,66 Sentiment de compétence en contacts sociaux 0,23 0,64 Culture d’école perçue 0,15 0,26 0,72 Attitude envers l’apprentissage expérientiel 0,37 0,29 0,12 0,63

La qualité de notre échelle étant vérifiée, nous pouvons maintenant construire un modèle définitif de la trajectoire de l’intention à partir des ces variables et poser les hypothèses précises de notre recherche.

3.3 La construction d’un modèle explicatif des trajectoires de