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Chapitre 3 Effets des compromis sociaux sur les attendus spatio-temporels de la mise en œuvre de la

II. 2. 2 Mesures en conventionnement

III.2 Résultats

La figure 22 représente les distances des sites à la ligne en fonction de leur surface. On observe que

la majorité des ilots sont de petits ilots localisés entre 0 et 5 km des lignes.

Figure 22 Taille des sites de MC en fonction de leur distance à l’emprise de la LGV

0

5

10

15

20

25

30

35

40

0 5000 10000 15000 20000 25000 30000 35000

su

rf

ace

en

h

ect

ar

es

distance aux impacts en mètres

SEA

CNM

BPL

158

Figure 23 Taille des sites de MC en fonction de leur distance de l’emprise à 5 km de la LGV

On observe qu’il ne semble pas y avoir de corrélation entre l’éloignement des sites et leur surface.

Sur cette figure on observe que sur CNM et SEA les premiers sites sont localisés plus loin que sur BPL.

La figure 24 détaille les distances des sites de mesures de compensation à l’emprise des LGV, zone

d’impact considérée.

Figure 24 Distribution des distances des sites de MC à la LGV.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

0 1000 2000 3000 4000 5000

surface

en

hect

are

s

distance aux impacts en mètres

SEA

CNM

BPL

159

Le tableau 10, fait état de la de la médiane et de la moyenne des distance à la ligne.

Tableau 10 Données des distances des sites de MC à la LGV

Sur CNM et SEA, les impacts de ces LGV ont été considérés jusqu’à une distance de 250 mètres de

part et d’autre de l’emprise concernant l’outarde canepetière. En effet, la prise en compte du

fonctionnement de l’outarde a permis de reconsidérer la notion de proximité en envisageant les

impacts indirects de la ligne (Devoucoux 2014). Benítez-López et al. (2010) ont montré sur un

échantillon de 49 études scientifiques, qu’en moyenne les effets des infrastructures linéaires se

ressentes jusqu’à plus d’un 1 km pour les oiseaux contre 6 km pour les mammifères. On observe que

plus de 75 % des sites sont localisés entre la ligne et 5 km, ce qui semble finalement trop proche au

regard des effets diffus de la LGV sur certains taxons. Aux Etats-Unis, plusieurs études ont montré

des distances entre lieux d’impacts et mesures de compensation assez variables d’un Etat à un autre.

Dans la région de Chicago la moyenne des distances entre lieux d’impacts et lieux de compensation

est de 21 km pour un échantillon de 628 sites (BenDor et al., 2007).

Nous remarquons que certaines distances sont importantes ce qui peut compromettre la capacité

des sites de mesures de compensation à maintenir un niveau de services éco-systémiques équivalent

à celui présent avant impact à proximité des zones impactées et potentiellement à proximité des

riverains.

La figure 25 montre la distribution des surfaces des sites de mesures de compensation.

SEA BPL CNM

plus proche (en m) 29 0 127

plus loin en (m) 29629 35133 16284

Médiane 1762 113 2405

160

Figure 25 Distribution de la superficie en ha des ilots de mesures de compensation

Le tableau 11, fait état de la médiane et de la moyenne des superficies des sites de mesures de

compensation.

Tableau 11 Données sur la superficie de sites de MC

On voit que de nombreux ilots font moins de 2 ha. A titre de comparaison, aux Etats Unis, sur un

échantillon de 1051 banques de compensation, les surfaces vont de 0,2 ha à 9843 ha avec une

moyenne de 189 ha et un écart type de 530 ha (Levrel et al., 2015).

Moreno-Mateos et al (2012) ont montré, dans une revue de 621 opérations de restauration de ZH,

que ces dernières récupéraient leurs fonctions biogéochimiques (stockage des nutriments) et

biologiques (compositions faunistique et floristique) plus rapidement et en quantité supérieure à

mesure que la surface de restauration de ZH était grande. Les superficies des ZH supérieures à 100 ha

ont un taux de recouvrement de leurs fonctions supérieures aux sites de petites tailles qui ont peu de

50 Pour des problèmes de visibilité ce site de mesures de compensation n’a pas été représenté sur les

graphiques.

en ha SEA CNM BPL

plus petit 0 0 0

Plus grand 11250 36,54 23,66

Médiane 0,64 1,20 1,60

Moyenne 2,18 2,05 3,19

161

chances de retrouver leurs fonctions. Ces auteurs notent également que les conditions hydrologiques

et les échanges possibles avec d’autres ZH ou le réseau fluvial jouent un rôle dans le taux et la vitesse

de récupération de ces ZH. La taille d'un site de restauration est donc un facteur important dans la

réussite ou l'échec d'un projet de restauration. Si l’on regarde la taille des ilots de mesures de

compensation dans nos études de cas, la majorité des sites sont de petites tailles. Cependant un

effort a été fait pour intégrer ces ilots à un paysage écologiquement cohérent. La composition du

paysage environnant jouera un rôle majeur dans le maintien et le recouvrement des mesures de

compensation (Quétier et al., 2011 ; Moreno-Mateos, et al., 2012).

Souvent les petites surfaces sont dédiées aux ripisylves et aux mares, notamment sur SEA. Sur BPL

toutes les mares sont entourées d’un hectare d’habitat humide support à la mare. De plus les

graphiques présentent des ilots parcellaires qui correspondent bien souvent aux parcelles

cadastrales. Parfois il existe deux ilots cadastraux mais en réalité ils se touchent et ne sont séparés

par aucune infrastructure. Dans les SIG disponibles les ilots cadastraux bien qu’étant côte à côte sont

représentés par deux polygones ce qui dans ce cas fausse l’appréciation de la surface du site de

mesure de compensation. Les données sur SEA ne sont pas encore stabilisées, en effet les recherches

de sites de mesure de compensation sont toujours en cours51. Il n’a pas toujours été possible d’avoir

une information précise, notamment concernant les sites validés. Les données sur BPL sont

davantage fiables dans le sens ou un ilot correspond à un site de mesure de compensation.

Il faudrait donc approfondir l’étude de la localisation des parcelles par une analyse du paysage

environnant afin de mieux comprendre l’intégration de ces sites dans le paysage et les effets de ce

dernier sur la potentielle récupération des écosystèmes restaurés dans le cadre de la compensation.