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Avant d’entreprendre cette section, il importe de rappeler que les résultats obtenus par entrevue ne concernent que 49 des 100 participants initiaux; ils sont ceux qui ont manifesté leur intérêt à participer à l’entrevue suite à l’administration des questionnaires. Pour assurer une continuité dans l’exposé des résultats concernant les compétences parentales, l’ordre de présentation des résultats de cette section diffère légèrement de celui du déroulement de l’entrevue qui débutait par des questions reliées à la parentalité. Ici, sont d’abord présentées la description et l’analyse des résultats obtenus sur deux des quatre compétences : le fonctionnement réflexif et le style d’éducation parentale. Vient ensuite la description des niveaux de développement de la parentalité accompagnée d’extraits de protocole illustrant les propos se rapportant à l’un ou l’autre d’entre eux. La section se termine par une présentation des comparaisons et liens entre les diverses compétences parentales et le développement de la parentalité.

Entrevue sur le fonctionnement réflexif (FR)

Les résultats de l’analyse de contenu effectuée sur les propos des participants récoltés en entrevue concernant leur fonctionnement réflexif réfèrent à deux aspects particuliers. Le premier

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se rapporte à l’influence des expériences vécues par les parents durant leur enfance sur leur conception actuelle de la parentalité. Le second, plus pratique, examine l’influence qu’ont pu avoir les pratiques éducatives de leurs parents sur leur propre manière d’éduquer leurs enfants. Au cours de l’analyse des propos, une attention particulière est donnée à la capacité de chaque parent à fournir une argumentation adéquate et bien articulée des différents aspects qu’il a jugé valable de relever.

Concernant l’influence de l’enfance, les réponses des participants illustrent l’importance qu’ils lui accordent quand ils réfléchissent au rôle qu’ils devraient maintenant jouer en tant que parents. Selon certains, cette influence se manifeste à travers leur niveau de tolérance face à certains comportements de leur enfant. Par exemple, se rappelant une expérience périlleuse qu’il avait vécue étant enfant et qu’il ne veut pas que son enfant expérimente, un participant mentionne :

C’est sûr que je ne leur permets rien, j’ai à peu près tout fait, c’est sûr que je les barre sur tout. S’ils faisaient la moitié de ce que j’ai fait quand j’étais jeune j’aurais pu mourir je ne sais pas combien de fois, ça n’a pas d’allure à quel point c’était dangereux comme de s’asseoir en haut d’une falaise (n°20 ; homme entre 41 et 50 ans, baccalauréat, 2 enfants entre 11 et 13 ans).

D’autres réponses illustrent la tentative de certains parents d’analyser l’expérience que vit leur enfant en fonction des souvenirs de leur propre vécu d’enfant. Par exemple, la participante 15 mentionne avoir l’impression d’être davantage empathique à l’égard de ses enfants qui vivent présentement une séparation, par le fait qu’étant jeune, elle a elle-même vécu cette expérience. Par contre, d’autres participants invoquent l’avis contraire en mentionnant l’importance de ne pas présupposer que leur enfant vive une situation de la même façon qu’eux ont pu la vivre, lorsqu’enfant. Ces divers propos montrent l’influence dans le regard que porte le parent sur l’enfance de leur enfant par leur propre vécu en tant qu’enfant. Bien qu’ils reconnaissent, à divers degrés, cette influence, ce qu’il faut chercher dans leurs propos, c’est leur capacité à se détacher de leur propre expérience enfantine pour mieux entrevoir celle de leur enfant telle que vécue par lui. Cet aspect est davantage abordé ultérieurement en lien avec les différents niveaux de fonctionnement réflexif.

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En ce qui a trait à l’influence de l’éducation que les parents disent avoir reçue durant leur enfance sur leurs pratiques parentales actuelles, ce qui ressort comme important pour la majorité d’entre eux, c’est la nécessité d’assurer une présence à leur enfant. Qu’ils aient ou non vécu cette présence étant enfants, ils insistent sur le fait que c’est un besoin primordial pour l’enfant qu’il faut maintenir, voire améliorer, selon les cas, en s’intéressant à ce qu’ils font ; ou comme l’exprime plus concrètement un parent, en assistant, par exemple, à leur pratique de sport. Plusieurs participants ont mentionné vouloir combler les désirs de leur enfant sur des aspects qui leur avait manqué ou dont ils avaient été privés durant leur enfance (ex. : jeu pour les participants 20 et 26, vêtements à la mode pour la participante 11, présence lors d’activités sportives pour la participante 47, etc.). Cependant, ces manques ne sont pas nécessairement matériels, comme l’illustre l’exemple suivant:

C’est sûr que les choses que peut-être j’aurais rêvé ou que j’essaye de plus donner à mes enfants. Comme chez nous, mes parents étaient présents, ils nous aimaient, mais de dire je t’aime, ça ne faisait pas partie. Fait que ça moi j’essaye de le dire souvent à mes enfants (n°29 ; femme entre 41 et 50 ans, 2-3e cycle universitaire, 2 enfants entre 6 et 8 ans).

D’autres participants ayant mentionné leur souci de ne pas reproduire certains des comportements de leurs parents, se surprennent à les répéter, mais de façon non volontaire et non désirée. Par exemple, une participante mentionne : « je vois ma mère des fois quand je parle puis ça ne me tente pas, je m’étais dont bien juré que je ne ferais pas, que je ne dirais pas telle affaire » (n°33 ; femme moins de 30 ans, Collégial, 3 enfants entre 3 et 6 ans). Pour ces parents, l’influence de l’éducation reçue est présente en ce sens que, même s’ils désirent s’en détacher pour offrir autre chose à leur enfant, ils se voient parfois répéter les comportements de leurs parents. Globalement, les résultats indiquent que les participants acceptent la possibilité d’être influencés dans l’éducation qu’ils donnent à leurs enfants par l’éducation qu’ils ont eux-mêmes reçue. Par contre, selon leur perception de cette éducation, ils manifesteront le désir de conserver ou au contraire d’éviter certains éléments reçus. Qu’en est-il de la compréhension qu’ils ont des comportements qu’avaient leurs parents à leur égard?

La réponse à cette question est variable selon le degré d’importance qu’accordent les participants à divers éléments contextuels, familiaux ou individuels. Certains participants expliquent l’éducation reçue en insistant sur le fait que leurs parents étaient d’une autre

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génération et avaient vécu dans un contexte social différent de l’actuel. Dans cette même lignée, des parents conçoivent la manière dont leurs parents les ont éduqués comme résultant de l’influence héréditaire ou génétique; selon eux, plus les caractéristiques proviennent de loin (dans le sens qu’elles transcendent les générations) et sont intouchables, moins il est possible d’avoir une emprise sur elles. D’autres parents expliquent l’éducation reçue en fonction du vécu personnel de leur parent, c’est-à-dire en invoquant des événements familiaux particuliers vécus par leur parent lorsqu’il était enfant ou adulte (ex. séparation ou perte d’un parent ou d’un conjoint). Certains participants vont jusqu’à parler d’influence réciproque entre parent et enfant ou entre enfants dans la fratrie sur l’éducation reçue abordant par exemple l’influence qu’a pu avoir la personnalité de la participante sur l’éducation qu’elle a reçue (voir citation 1.1 dans Annexe K). Un autre participant parle plutôt de l’influence du nombre d’enfants et de son rang dans la fratrie sur sa personnalité: « Je comprends que moi personnellement, il fallait que je sois autonome parce que je suis le 8e […] puis c’était les frères et sœurs qui influençaient dans le décor puis cela a fait de moi quelqu’un de relativement débrouillard » (n°3 ; homme entre 41 et 50 ans, 2-3e cycle universitaire, 2 enfants entre 10 et 12 ans).

En ce qui a trait au jugement qu’ils portent sur l’éducation qu’ils ont reçue de leurs parents, certains participants expriment leur désir de ne pas reproduire ce type d’éducation avec leur enfant, sans toutefois trop critiquer ouvertement celle qu’ils ont reçue : « il n’y a comme rien que je voulais reproduire, pas que j’ai été mal élevée ou mal aimée » (participante 47). D’autres mentionnent les aspects qui n’ont pas été appréciés dans l’éducation qu’ils ont reçue, tels le manque de présence parentale ou de communication (participants 2, 8, 23, 37, 45 et 46), le manque d’activité de loisir en famille (participants 22 et 47), le manque d’explication lors de punitions ou d’émissions de paroles blessantes qui leur étaient adressées (participants 1, 22, 23, 26, 28 et 30). Certains parents poussent plus loin en disant avoir rejeté en bloc l’éducation reçue et faire le contraire avec leurs enfants : « je n’ai pas envie d’être comme mes parents; en fait, je fais un peu le contraire de ce que moi j’ai pu vivre avec mes parents » (participante 22) et « c’est un point qui est difficile, en fait, je fais le contraire de ce que moi j’ai eu tout simplement » (participante 7). Enfin, certains mentionnent leur besoin de se construire comme parent, faute de modèle : « Alors il faut que je me reconstruise totalement comme je disais tout à l’heure […] je ne prends pas beaucoup de chose de quand j’étais jeune, moi je me reconstruis, » (participante 8). Ces parents qui se montrent plutôt négatifs envers l’éducation qu’ils ont reçue expriment leur

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désir d’être meilleurs que leurs parents avec leur enfant. À noter que les parents qui ont le plus vivement critiqué l’éducation reçue ou qui ont mentionné vouloir faire le contraire sont également ceux qui ont le moins précisé ce qu’ils n’ont pas apprécié comme enfant. Ceci amène à considérer la possibilité que ces parents n’aient pas véritablement réfléchi ou pris conscience du sens qu’accordaient leurs parents à l’éducation qu’ils leur donnaient.

Un certain nombre de participants se montrent plus réservés et mentionnent ne pas pouvoir juger négativement leurs parents. Ils considèrent que ces derniers ont fait leur possible, qu’ils ont agi à leur égard selon leurs croyances et connaissances, qu’ils ont toujours essayé d’être présents pour les besoins de l’enfant. Ces propos corroborent ceux de plusieurs participants qui ont décrit leur relation avec leurs parents. En effet, les expressions telles qu’« être à l’écoute », « attentive », « dévouée », « attentionnée » sont souvent apparues dans le discours des participants qui disaient ne pas pouvoir ou vouloir juger négativement leurs parents.

Description des niveaux de fonctionnement réflexif

Pour l’analyse des données recueillies sur cette compétence, l’échelle de fonctionnement réflexif de Fonagy (Fonagy, et al., 1998), dont les onze positions ont été décrites précédemment, a été utilisée.

En rappel, le premier niveau (-1) caractérise le participant qui refuse de répondre à une question ou le fait de manière inappropriée ou bizarre. Dans les propos recueillis, en réponse à la question portant sur l’influence du vécu de l’enfance sur le rôle parental, certains participants ont mentionné ne pas vouloir s’en souvenir. Par exemple, un parent dit : « Lui (conjoint) il s’en rappelle, lui il le sait, mais moi je veux comme pas trop m’en souvenir » (participante 7). Au lieu de répondre directement et clairement à la question, une autre participante qui a vécu des situations troubles au moment de la naissance de son enfant, dit ne pas se souvenir de son enfance, mais met certaines conduites de son fils en parallèle avec les siennes (avec une faible différenciation entre la mère et son enfant) :

Je ne sais pas ce qui s’est passé dans mon enfance, mais il y a beaucoup de chose qui s’est passée pour que, je ressemble beaucoup à (nom de son fils aîné) il y a des choses que (nom de son fils aîné) vit puis son trouble d’attention, moi j’en ai un. Puis je regarde (nom de son fils aîné) puis je vois beaucoup de peine, puis on dirait que ça m’amène à me demander moi ce que j’ai vécu (n°25 ; femme entre 31 et 40 ans, collégial, 2 enfants entre 2 et 8 ans).

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Selon la littérature (Fonagy, et al., 1998), le niveau -1 se manifeste davantage chez des adultes ayant vécu un abus (physique, sexuel, etc.) pendant l’enfance. Selon les auteurs, un participant ayant vécu ces abus afficherait une capacité réflexive réduite lorsque les éléments s’y rapportant de près ou de loin seraient abordés, mais pourrait démontrer une capacité de réflexion accrue lorsque questionné sur des éléments non traumatiques. Aucune question n’ayant porté directement sur ces types d’abus, il n’a pas été possible de déterminer ceux qui en ont vécu. L’absence de participant se situant à ce niveau doit donc être considérée avec prudence.

Au niveau 1, le parent manifeste peu ou pas de fonctionnement réflexif. Questionné sur l’explication de certains comportements (les siens, ceux de son enfant ou ceux de ses parents lorsqu’il était enfant), il ne réfère pas spontanément à des éléments internes (ex. émotions, croyances, désirs, etc.) pour les expliquer ou leur attribuer une quelconque intention. À ce même niveau, le parent, dont l’attitude est souvent égocentrique, tend non seulement à exagérer, mais aussi à déformer les faits. C’est le cas, par exemple, d’une participante qui, pour expliquer une attitude déplaisante de son enfant, lui attribue une intention malveillante en supposant que son comportement est dû à son désir de la faire souffrir comme parent (voir citation 1.2 dans annexe K).

Pour se situer au niveau 3, le participant doit montrer des efforts de mentalisation sans toutefois être en mesure de les exprimer de façon explicite. Bien qu’il invoque des états mentaux, il ne peut les décrire clairement, se contentant d’exprimer son idée de façon évasive, peu appropriée ou stéréotypée. Ce début de capacité de fonctionnement réflexif peut apparaitre sous forme naïve ou simpliste ou sous forme d’une hyper analyse (analyse d’éléments concrets ou théoriques sans véritable regard sur les états mentaux sous-jacents) qui demeure peu convaincante ou inappropriée. Dans les propos recueillis, à la question sur la manière dont leurs parents les avaient éduqués, certains participants voient l’éducation reçue comme résultant de l’influence héréditaire ou génétique; selon eux, plus les caractéristiques proviennent de loin et sont intouchables, moins il est possible d’avoir une emprise sur elles. D’autres tentent maladroitement d’expliquer comment leurs parents, vivant à une autre époque, dans un contexte social changeant, se sont opposés à ces changements (voir citation 1.3 dans annexe K). D’autres participants répondent en tâchant de protéger leurs parents de toutes critiques négatives et évitent

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ainsi de leur faire des reproches ou d’exprimer leurs états d’âme. Par exemple, un parent mentionne :

moi je n’ai rien à reprocher bien que ce n’était pas parfait puis ma mère là-dedans elle a vécu une maladie puis ça n’a pas été facile; un moment donné elle était censée mourir puis bon elle a survécu, mais bon. […] Non puis même si mon père était très absent, ben le peu de temps qu’il était là, c’était le meilleur père du monde. Fais que pour moi mon père est sur un piédestal (n°36 ; femme entre 31 et 40 ans, baccalauréat, 2 enfants entre 7 et 9 ans).

Même si cette participante dit n’avoir rien à reprocher à ses parents, plusieurs des éléments qu’elle invoque laissent sous-entendre le contraire; de même, ses propos paraissent peu en lien avec les émotions qu’elle a dû vivre lorsqu’elle était enfant. Enfin, d’autres participants distinguent l’éducation qu’ils ont reçue durant l’enfance de celle d’enfants de milieux plus difficiles, sans vraiment s’attarder à dégager en quoi et pourquoi elle était différente (voir citation 1.4 dans annexe K). De tels propos, peu étoffés de faits et sans arguments explicatifs, ne révèlent aucun effort de réflexion réelle.

Au niveau 5, il y a des manifestations explicites, mais peu élaborées de fonctionnement réflexif. Ainsi, bien qu’exprimant des idées ou émotions personnelles, dépassant les simples clichés, la personne n’arrive pas à bien les articuler avec son vécu, faute d’une réflexion soutenue. Dans les données recueillies, à la question de l’influence que peuvent avoir les expériences d’enfance sur le rôle parental, une participante répond :

« …beaucoup parce que, moi j’ai été laissé à moi-même, fait que je suis une personne plus fonceuse, un peu trop déterminée, puis qui n’écoute pas beaucoup à l’entour parce que quand tu apprends à ne pas faire confiance aux gens parce que c’est du mal qui t’amène, ben veut veut pas tu te fais une petite carapace, ou laisser- faire je vais m’organiser tout seul […] c’est difficile en même temps de faire la différence entre c’est tu parce que je suis comme ça ou parce que j’ai été élevée comme ça. Mais moi j’ai été élevée pas d’amour, pas d’affection, pas de rétroaction positive jamais, jamais jusqu'à ce que je parte de la maison à 17 ans. Tout le long que je vivais ça, je me disais à mes 18 ans je vais être libre de ma vie, fait que c’est comme, j’ai une bonne capacité de résilience, « c’est de la merde, mais ça ne sera pas de la merde tout le temps » c’est sûr qu’avec les enfants, comme je te disais au départ, il faut que je pense à souligner les bons coups, parce que si tu soulignes juste quand ils ne font pas bien les choses, tu ne veux pas brimer leur confiance en eux. Je fais super attention à ça. Je ne veux pas que leur confiance soit attaquée (n°28 ; femme entre 31 et 40 ans, baccalauréat, 2 enfants entre 6 et 10 ans).

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Comme l’illustre cet extrait, le parent de ce niveau se révèle capable de comprendre l’influence de son vécu d’enfance sur ses états mentaux passés et actuels sans trop chercher à en fournir une explication.

Au niveau 7, le fonctionnement réflexif se manifeste par la présence de tentatives explicites de tenir compte des états mentaux qui sous-tendent les comportements. Consciente de l’existence de ces états mentaux, la personne tente de les intégrer pour expliquer une situation particulière, en invoquant de façon très personnelle et organisée, des pensées et sentiments appropriés à cette situation. Par exemple, à la question de l’influence de son enfance sur le rôle parental qu’il adopte, le participant 38 mentionne :

Tout à fait! Le fait d’avoir été pas grandement marginal, mais un peu intello, un peu paresseux, un peu peureux avec une grande facilité en classe m’a mis en marge. Il y a tout un regard que je porte sur la dynamique de l’enfant, les souvenirs de moi, de cour d’école, autant ce qui est agréable que désagréable. C’est sûr que ça teinte grandement. J’ai tendance à être père poule parce que j’ai tellement eu facilement peur de certaines choses que je vois tout de suite les risques auxquels ils sont confrontés, qu’ils seront peut-être confrontés. Puis là-dessus je me fais souvent violence pour les laisser aller pareil en disant « Non, calme-toi, ça n’arrivera pas. » Mais je m’inquiète très facilement par rapport à ça (n°38 ; homme entre 31 et 40 ans, 2-3e cycle universitaire, 2 enfants entre 8 et 11 ans).

De même, le fait de considérer le jeu de plusieurs influences sur le vécu de la personne rend l’argumentation plus complexe et révèle une compréhension plus fine et plus nuancée de la réalité. Les propos d’un parent commentant sa propre dynamique parentale illustrent bien ces caractéristiques. Ses réflexions sur les divergences inévitables dans un couple, dues à des vécus différents, montrent sa capacité à comprendre que l’histoire personnelle de chacun peut teinter ses comportements et valeurs; ceci les amène à mieux réfléchir sur les moyens à adopter pour devenir les parents qu’ils désirent être (participants 41 et 42). Sa conjointe abonde dans le même sens en insistant sur l’importance de la communication :

Autrement dit, on euh… je veux dire on peut juste donner ce qu’on est puis ce qu’on a reçu. Puis l’affaire c’est qu’en étant deux, puis en se parlant beaucoup, puis en