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Le tableau 4 présente les moyennes, les écarts entre le résultat minimum et maximum et les erreurs standards des sous-échelles des trois questionnaires utilisés.

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Tableau 4 : Données descriptives des sous-échelles des trois questionnaires (n=100).

Échelle Moyenne ET Écart

Attachement Évitement 1.01 0.50 0.24 - 2.67 Préoccupation 1.91 0.63 0.79 - 3.56 Empathie Prise de perspective 2.83 0.65 0.43 - 4.00 Souci empathique 3.03 0.66 0.86 - 4.00 Détresse personnelle 1.37 0.80 0.00 - 3.57 Fantaisie 2.27 0.91 0.00 - 4.00

Style d'éducation parentale

Démocratique 3.07 0.45 1.80 - 4.00

Autoritaire 0.91 0.30 0.13 - 1.64

Permissif 0.95 0.40 0.29 - 2.14

Les participants ont été répartis de façon dichotomique sur chacune des sous-échelles des questionnaires afin d’établir leur profil selon les différentes compétences parentales. Il existe deux méthodes pour effectuer cette dichotomie : selon la moyenne observée et selon la moyenne théorique. Chacune de ces méthodes comporte des avantages et des inconvénients. La moyenne observée consiste à répartir les participants selon la moyenne obtenue pour obtenir une distribution homogène (de taille équivalente) diminuant la possibilité de différencier les participants. Quant à la moyenne théorique, elle consiste à effectuer une répartition selon les données recueillies, sans considération pour les caractéristiques de l’échantillon lui-même (Playford & Safdar, 2007). Une telle répartition favorise l’obtention de deux groupes qui se distinguent par les résultats obtenus sur chacune des sous-échelles (ex : attitude positive versus négative). De plus, l’utilisation de la moyenne théorique autorise des comparaisons intergroupes, cette valeur étant identique pour tous les participants (Playford & Safdar, 2007). C’est pour ces deux propriétés que la moyenne théorique a été retenue dans ce travail.

Concernant le questionnaire sur l’attachement, à partir des deux sous-échelles, quatre catégories ont pu être établies en fonction des résultats plus ou moins élevés obtenus sur chacune

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des sous-échelles (évitement et préoccupation à être aimé) par rapport à la moyenne théorique; elles sont représentées dans la matrice à 4 cases suivante (voir tableau 5).

Tableau 5 : Répartition des participants (n=100) selon les styles d’éducation parentale

Échelle préoccupation à être aimé Échelle évitement 51 Autonome ou sécurisé 43 Préoccupé 1 Évitant 5 Ambivalent

Concernant le questionnaire sur l’empathie, quatre catégories ont été établies en fonction des résultats plus ou moins élevés de chaque participant aux échelles de prise de perspective et du souci empathique; elles sont représentées dans la matrice suivante (voir tableau 6), comparativement à la moyenne théorique. La très grande majorité (89%) des participants manifeste un haut degré d’empathie tant sur l’échelle du souci empathique que sur l’échelle de la prise de perspective.

Tableau 6 : Répartition des participants (n=100) selon le niveau d’empathie

Échelle souci empathique Échelle de prise de

perspective

Faible Élevé

Faible 4 4

Élevé 3 89

Pour le questionnaire sur le style d’éducation parentale, lorsque comparés avec la moyenne théorique, 95 participants obtiennent un résultat manifestant un style démocratique, trois participants obtiennent un résultat témoignant d’un style démocratique et permissif et deux participants obtiennent des résultats ne manifestant aucun style particulier. Ces résultats inattendus ont nécessité un retour sur les données brutes pour examiner plus en détail la sous- échelle autoritaire, dont la moyenne s’est avérée très faible (0.91) et pour laquelle aucun participant n’a révélé d’éléments se rapportant à ce style. L’analyse des réponses montre que trois items sont cotés de manière très uniforme, la cote « jamais » (0) y étant largement prédominante. Ces trois items se rapportent à la punition physique (2-Je donne la fessée lorsque mon enfant désobéit, 19-J’utilise les punitions physiques comme une façon de discipliner mon

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enfant, 21-Je frappe mon enfant lorsqu’il se conduit mal)3. En éliminant ces questions des analyses, la moyenne de l’échelle se rapportant au style autoritaire passe de 0.91 à 2.29; par contre, l’alpha de Cronbach subit une légère diminution (de 0.54 il passe à 0.512). La répartition des participants, suite à la suppression de ces questions, représente un changement pour quatre participants : trois qui se révélaient auparavant démocratiques affichent maintenant le style combiné démocratique et autoritaire et un qui affichait auparavant démocratique et permissif est maintenant considéré comme ayant des caractéristiques des trois styles d’éducation (démocratique, autoritaire et permissif).

Effets des variables sociodémographiques

En ce qui a trait aux compétences parentales dans leur ensemble (les résultats obtenus sur les trois questionnaires), leur analyse par rapport aux données sociodémographiques de tous les participants (n=100) permet de dégager les résultats suivants. Pour la variable attachement, la composante « préoccupation d’être aimé » corrèle significativement et négativement avec l’âge des participants (r= -0.29, p= 0.004) laissant entendre que plus le participant est âgé, moins il manifeste une préoccupation à être aimé. En comparant les deux groupes d’âge ayant un nombre suffisant de participants, soit ceux ayant de 31 à 40 ans et ceux de 41 à 50 ans, une différence significative est notée (T(95)=3.152, p = .002) avec une taille d’effet de 0.09. Ce résultat révèle que les participants âgés de 31 à 40 ans sont significativement plus préoccupés par le fait d’être aimés que les participants plus âgés. La même sous-échelle indique une différence significative, selon le sexe des participants (T(98)=2.69, p = .008) avec une taille d’effet à 0.06 révélant que les femmes se montrent plus préoccupées que les hommes sur ce point.

En ce qui a trait à l’empathie, les sous-échelles du souci empathique et de la détresse personnelle révèlent également des différences significatives selon le sexe (respectivement T(98)=1.98, p=0.05 avec une taille d’effet à 0.03 et T(98)=2.49, p=0.014 avec une taille d’effet à 0.05), les résultats des femmes indiquant un souci empathique plus marqué de même qu’une détresse personnelle plus élevée comparativement à ceux des hommes.

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Plus précisément, sur l’échantillon ayant rempli le questionnaire (n=100), 18 ont répondu « parfois » à la question 2, 9 ont répondu « parfois » à la question 19 (une seule personne mentionne « environ la moitié du temps ») et 8 ont répondu « parfois » à la question 21.

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Concernant le style d’éducation parentale, au niveau du style permissif, la différence est significative en ce qui a trait au sexe des participants (T(98)= 2.188, p = .034), les femmes manifestant davantage de comportements de ce type. Une différence est également perçue concernant l’âge des participants, ceux ayant entre 31et 40 ans étant davantage permissifs que les 41 à 50 ans (T(95)= 2.487, p = .015).

Corrélations entre les compétences parentales

Pour compléter l’analyse des réponses obtenues aux questionnaires en ligne de l’ensemble de l’échantillon, un test de corrélation multiple a été effectué entre les variables étudiées. Plusieurs corrélations ont ainsi pu être observées (voir tableau 7). Pour l’attachement, les sous-échelles évitement et préoccupation à être aimé sont significativement corrélés (r = 0.329, p < .001) révélant que, pour une majorité de participants, plus l’évitement est élevé, plus la préoccupation à être aimé l’est également. Pour le test d’empathie, la prise de perspective corrèle significativement avec le souci empathique (r=0.583, p < .001) révélant ainsi que plus un parent est capable de prendre la perspective de l’autre (pouvant être différente de la sienne), plus il manifeste un souci empathique envers l’autre. La fantaisie corrèle aussi significativement avec la prise de perspective (r = 0.35, p < .001) et avec le souci empathique (r = 0.445, p < .001) signifiant que plus un parent est touché émotionnellement par les personnages de films, romans ou pièces de théâtre, plus il est capable de prendre la perspective de l’autre et d’avoir un souci empathique envers ce dernier. Pour les styles d’éducation parentale, le style démocratique est corrélé négativement avec les styles autoritaire (r= -0.248, p = .013) et permissif (r= -0.267, p = .007). Par contre, le style autoritaire est corrélé positivement avec le style permissif (r= 0.291, p = .003). Le style d’éducation démocratique s’affiche donc comme étant opposé aux deux autres styles, puisqu’un résultat élevé dans cette échelle correspond à un résultat faible dans les deux autres. Les sous-échelles style permissif et style autoritaire affichant la même tendance par rapport à celle du style démocratique, il n’est pas surprenant qu’elles se révèlent toutes deux corrélées positivement. Pourtant ceci n’était pas attendu, ces deux styles différant entre eux; ce résultat sera commenté plus amplement dans la discussion.

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Tableau 7 : Corrélation entre les compétentes parentales (n=100)

Attachement Empathie Style parental

1 2 3 4 5 6 7 8 9 Attachement 1- Évitement 1 2- Préoccupation .34** 1 Empathie 3- Prise de perspective -.41** -.07 1 4- Souci empathique -.34** .13 .59** 1 5- Fantaisie -.15 .15 .35** .45* 1 6- Détresse .25* .41** -.10 .02 .13 1 Style parental 7- Démocratique -.24* -.12 .34** .2 .14 -.07 1 8- Autoritaire .16 .14 -.22* -.21* -.09 .07 -.25* 1 9- Permissif .24* .25* -.29** -.18 -.07 .14 -.27** .29** 1 * significatif à 0.05 ** significatif à 0.01

À ces liens observés entre les diverses composantes d’un même test, viennent s’ajouter les liens obtenus entre les différents tests, pour en approfondir la signification. Dans le test sur l’attachement, la sous-échelle évitement est corrélée négativement et de manière significative avec les sous-échelles du test sur l’empathie : prise de perspective (r = -0.408, p < .001) et souci empathique (r = -0.334, p = .001) et positivement avec la détresse personnelle (r= 0.252, p = .011). Ainsi, un niveau élevé d’évitement dans l’attachement est associé à un taux plus faible de capacité d’empathie au niveau de la prise de perspective tout autant que du souci empathique et à une plus grande détresse personnelle. La même sous-échelle évitement est aussi corrélée négativement avec le style d’éducation démocratique (r= -0.236, p = .018) et corrélée positivement avec le style d’éducation permissif (r= 0.236, p = .018) laissant voir qu’un niveau élevé de la composante d’évitement dans l’attachement chez le parent, est associé à un faible niveau sur la sous-échelle se rapportant au style d’éducation démocratique et à un niveau plus élevé avec le style d’éducation permissif. Concernant la sous-échelle de l’attachement « préoccupation à être aimé », il y a une corrélation entre cette dernière et la détresse personnelle

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(r= 0.414, p < .001) et le style d’éducation permissif (r= 0.247, p =.013) indiquant que plus la préoccupation à être aimé est élevée, plus le participant présente une détresse personnelle et manifeste un style d’éducation permissif.

La prise de perspective dans le test sur l’empathie est corrélée significativement et de manière positive avec le style d’éducation démocratique (r= 0.335, p = .001) et corrélée de manière négative avec les styles d’éducation autoritaire (r= -0.221, p = .027) et permissif (r= - 0.294, p = .003). Ainsi, à une capacité plus marquée du participant à prendre la perspective de l’autre (empathie cognitive) correspond une plus grande capacité à choisir des caractéristiques manifestant un style d’éducation démocratique et moins d’intérêt pour celles qui représentent les styles autoritaire et permissif. Le souci empathique est quant à lui corrélé de manière négative avec le style d’éducation autoritaire (r= -0.207, p = .039) laissant supposer qu’une moindre manifestation du style autoritaire est associée à un plus grand niveau de souci empathique chez les participants.