Réseau social : effet en termes d’externalité

3.5 Réseau social : effet en termes d’externalité

Pour cet auteur la réduction de l’ambigüité est directement lié à la nature du réseau social et notamment à la présence d’un entrepreneur dans ce réseau de l’entrepreneur. Ce lien est envisagé à travers ce qu’elle appel les externalités positives du réseau social (network externalities). Ces dernières sont justifiées par le postulat largement reconnu en sociologie économique qui considère que l’activité économique ne peut pendre place dans un vide mais elle est encastrée dans un réseau de relations social. Cet auteur suggère que la connaissance d’un entrepreneur actif dans le marché réduit l’ambigüité et permet à l’entrepreneur de se concentrer sur ses activités. Cette influence peut être modélisée en tant qu’une forme d’externalité du réseau social cette externalité est l’existence de bénéfices de formes différentes qui s’obtiennent par le fait d’être exposé à un d’autre entrepreneurs : as a network externality in which entrepreneurship is assumed to exhibit increasing returns with respect to adoption. The externality under consideration is a non-pecuniary externality, but it does not operate through changes in the returns to investment in human capital or in technology adoption as typical in recent literature. We may call it a perceptual externality. In high entrepreneurship areas, the large concentration of entrepreneurship promotes its choice as a viable source of income. C’est par ce mécanisme que s’opère la concentration géographique de l’entrepreneuriat dans la mesure que c’est des entrepreneurs qui attirent de nouveaux entrepreneurs. Cette attractivité ne se fait pas seulement par des mécanismes financiers (financement par exemple) mais aussi comme l’indique cet auteur le transfert de certaines ressources immatérielles comme les connaissances et les expériences induisant des changements des attitudes et des comportements pour celui qui s’expose à des relations avec des entrepreneurs établis. De ce fait, il existe ici une hypothèse intéressante à explore qui suggère que la connaissance d’un entrepreneur ou la présence dans un réseau socio économique influence la participation des individus dans le processus entrepreneurial car devenant moins frileux du risque d’échec ou maitrisant mieux la situation (réduction de l’ambigüité) en agissant sur la perception du risque d’échec.

Le schéma suivant résume une l’articulation entre le contexte relationnel et la perception du risque entrepreneurial

593 MINNITI.M. Entrepreneurship and network externalities, Journal of Economic Behavior & Organization Vol. 57, 2005, pp 1– 27, p 4

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Figure 34. Perception du risque entrepreneurial et réseau social

Source auteur

Risque en entrepreneuriat

Risque comme réel et matériel

Existence objective

Risque comme perception

Existence subjective

Risque comme menace

Risque d’échec

Risque comme opportunité

Risque de manquer une opportunité Manque d’information Ambigüité des situations

Réseau social : connaissance d’un entrepreneur et

insertion dans un réseau socio économique

Perception du risque d’échec

Participation dans le

processus entrepreneurial

182 Conclusion

Dans le domaine de l’entrepreneuriat, la recherche sur le réseau social a été envisagée par rapport à son importance dans l’acquisition des ressources pour le déclenchement et la réussite du processus entrepreneurial. Les travaux portent sur le contenu du réseau social (type de ressources qu’il peut fournir), la gouvernance dans le réseau social (comment sont coordonnés les réseaux relationnels et les flux de ressources) et les propriétés de la structure

du réseau social de l’entrepreneur⁵⁹⁴. Ces ressources peuvent être de nature matérielle comme

le capital ou la technologie et immatérielle. Notre recherche s’intéresse particulièrement aux bénéfices informationnels et cognitifs du réseau social pour les entrepreneurs réels ou potentiels. Ce chapitre a permis en effet de comprendre de quelle manière le réseau social influence la participation dans le processus entrepreneurial, c’est à travers son impact sur les capacités de détection des opportunités de marché, le développement des compétences et la perception du risque entrepreneurial. Un facteur en commun semble les unir toutes: l’information. le réseau social devient donc le contexte plus ou moins favorable à l’accès à des informions de valeurs de connaissance susceptibles d’améliorer les capacités des entrepreneurs en matière de reconnaissance des occasions d’affaires, d’améliorer son auto efficacité (ses croyances en ses propres compétences), et la perception des menaces qui peuvent altérer la réussite de son projet.. De ce fait, ce chapitre termine l’explication de notre hypothèse de recherche énoncée dans l’introduction de cette thèse. Nous avion soumis à la réflexion l’hypothèse qu’entre le réseau social individuel et la présence dans les différentes étapes de la création d’une entreprise, il existe des variables médiatrices que nous avions appelé les variables perceptuelles.

Une variable médiatrice ou appelée aussi variable modulatrice décrit un processus à travers lequel la variable indépendante est susceptible d’influencer la variable dépendante. Dans ce cas, la variable indépendante est à l’origine du déclenchement de l’action d’un médiateur ou de son intensité, qui lui même influence la réponse (variable dépendante)⁵⁹⁵. De ce fait , l'effet de la variable indépendante sur la variable dépendante est différent selon les niveaux de la variable

modulatrice⁵⁹⁶. Les variables médiatrices expliquent ainsi comment ou pourquoi les variables

indépendantes apparaissent. Le schéma suivant résume le role des variablesmédiatrices.

594 HOANG H .& ANTONCIC B., op ct, p45

595 RASCLE N., IRACHABAL S., médiateurs et modérateurs : implications théoriques et méthodologiques dans le domaine du stress et de la psychologie de la santé , Presses Universitaires de France | « Le travail humain » ,Vol 64,N°2,2001,pp 97- 118, p99

596 BRAUER. M., L'identification des processus médiateurs dans a recherche en psychologie, L'année psychologique. 2000 vol. 100, N°4. pp. 661-681,p 663

183 Figure35. Effet médiateur d’une variable

Source RASCLE N., IRACHABAL S.,

Par rapport à ce schéma, nous pouvons transposer le rôle des variables perceptuelles envisagé dans cette recherche. Dans la figure suivante, nous donnons l’exemple, valable pour le reste des variables, de la perception des opportunités de marché. on pourrait interpréter ce schéma comme le suivant : l’idée de l’encastrement des activité économique dans la structure sociale stipule que le réseau social a une influence sur la formation de l’intention entrepreneuriale mais cette influence ne peut être direct, il existe un phénomène intermédiaire qui à la fois subi l’influence du réseau social, notamment de la structure des liens, et influence lui-même le résultat final attendu d’un comportement en l’occurrence ici l’intention d’entreprendre Cela consiste à dire que la connaissance d’un entrepreneur , la participation dans un réseau socio économique ( à travers le financement informel) font exposer l’individu à un vivier d’informations de connaissances et d’expériences qui peut contenir des indicateurs d’une opportunité, d’une possibilité de gains futures . Lorsque cette opportunité est détectée, évaluée et devient suffisamment attractive donc elle revient « reconnue » elle peut être favorable à la prise de décision de s’engager dans la création d’une entreprise.

Figure36. La perception des opportunités de marché comme variable médiatrice entre réseau social est intention entrepreneuriale

Source auteur Intention entrepreneuriale Reconnaissanc e des opportunités de marché Varaible médiatrice Variable médiateur Variable indépendante Variable Dépendante Réseau social - Connaissance d’un entrepreneur

- Financement dune entreprise (business Angel )

Variable dépendante Variable indépendante

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Ce modèle simplifié sera tester dans les deux chapitres suivants, il s’agit d’interroger le rôle du réseau social des entrepreneurs en Algérie et comme ce réseau produit des effets positifs sur la participation entrepreneuriale.

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Chapitre III