Le processus comme une logique d’explication d’un phénomène

Dans cette optique, le processus est lié à des phénomènes qui peuvent être représentés par un modèle Input- processus –output. Le processus serait alors l’explication de la relation causale entre les inputs considérés comme des variables indépendantes et des inputs considérés comme

de variables dépendantes²⁶⁰. Les inputs touts comme les outputs sont des entités fixes qui ont

des propriétés. Ces propriété ont des valeurs Il existe un processus dès lors que la relation causale en question est validée statiquement c'est-à-dire les variations des valeurs des inputs entrainent dans le temps une variation des valeurs des résultats. On dit alors qu’il y a une variance des résultats due à la variance de inputs d’où son appellation « processus comme explication dans la théorie de la variance ». Le schéma suivant met en relief un exemple de processus appréhendé dans cette vision.

Figure 8. le processus comme moyen d’explication d’un phénomène

Source auteur processus

Dans une telle conception, le processus n’est pas observé dans l’action. Le lien entre la taille de l’entreprise et le niveau de formalisation de la structure n’est pas un lien historique c’est à dire observé régulièrement mais un constat fait sur une relation statique entre deux entités, la

258 VAN DE VEN A .H. et ENGLEMAN M.R ., op ct, p 343

259 VAN D VEN A.H , op ct, p 169

260 VAN D VEN A.H 1992, idem, p 170

La taille de l’entreprise Inputs Variable indépendante Formalisation de la structure Outputs Variable dépendante Relation causale

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formalisation de la structure et la taille de l’entreprise. Cette dernière peut être mesurée par exemple par des propriétés comme la croissance de l’effectif par exemple. Lorsque les changements de ces propriétés induisent des variations dans le phénomène attendu en l’occurrence la formalisation il y a un processus.

Après la publication de cet article, plusieurs auteurs dans le champ des théories des organisations intéressés par de phénomène comme l’émergence organisationnelle, la croissance d’entreprises, la naissance des industries ont précisé le sens du concept sous cette approche en lui donnant une assise théorique. ALDRICH.H et al qui sont les plus connu dans ce domaine ont définit le processus comme des séquences de résultats ( (Outcome based process.) Le processus se forme sur la base de la connaissance, à postériori, des résultats. Ces résultats sont déterminés

à travers les relations causales qu’il entretiennent avec des événements connus et identifiés261.

Cette définition met en relief le fait que les événements sont donnés par hypothèse et non pas découverts par l’observation du processus dans la réalité. Le schéma suivant met en relief le principe de l’approche basée sur les résultats.

Figure 9. le processus selon l’approche fondée sur les résultats

Variable indépendantes variable dépendantes

Source : VAN DE VEN H.A et ENGLEMAN.R.M, page 344

Dans le domaine de l’entrepreneuriat, la majeure partie des recherches à vocation théoriques ou empiriques adoptent ce type de raisonnement. Comme l’ont déjà montré CHANDLER et LYON dans l’examen de 291 articles publiés entre 1989 et 1999 dans les revues académique les plus cotées. Ces auteurs trouvent que plus de 80% des travaux s’inscrivent dans cette approche du processus. On pourrait illustrer ce principe par l’exemple d’une étude publiée en 2008 portant sur les déterminants de l’intention entrepreneuriale.

Exemple d’une recherche empirique sur un processus basé sur les résultats

Dans une étude qui s’interrogeait sur le processus qui préside à la formation de l’intention

entrepreneuriale chez 1225 étudiants Danois en management, GELDEREN M. V et al²⁶² ont

261. ALDRICH H. E Who Wants to Be an Evolutionary Theorist, op ct, p 118

262 GELDEREN M. V et al ., Explaining entrepreneurial intentions by means of the theory of planned behavior, Career Development International, vol 13 N° 6, 2008,pp 538-559

Evénement b Evénement a Evénement 3 Résultat Evénement 2 Evénement1

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proposé l’hypothèse, déduite du modèle SHAPERO.A263 , suggérant que certains

antécédents comme 1) l’attitude envers l’auto emploi (comment l’individu perçois le fait de travailler son propres compte 2) le contrôler perçu de ses comportements, c'est-à-dire, la perception qu’a l’individu d’une relation entre ses actions et le résultats souhaités) et 3) les normes subjectives exprimant la crédibilité de l’auto emploi vues par les aux autres, comme les

membres de la famille ,les amis264 . Ces deux événements pouvaient expliquer l’existence ou

non de l’intention chez les sujets interrogés. Ces trois variables sont construites par un certain nombre d’items. L’analyse statistique (régression logistique) a montré que l’intention d’entreprendre se forme avec un processus qui fait intervenir deux sortes d’événements: a) la recherche de la sécurité financière comme manifestation déterminante d’une attitude favorable à l’auto emploi b) une perception positive de ses propres capacités de gestion et d’organisation d’une entreprise. Cette perception, qui est une forme contrôle perçu est déterminée par la vigilance quand à l’existence de certaine opportunité d’affaires. Cette étude montre ainsi qu’il y a un processus, où l’intention en est les résultats, les attitudes et les capacités de gestion sont les événements qui déterminent l’occurrence de ce résultat. On pourrait transposer cet exemple par rapport au schéma précédent de la manière suivante :

Figure 10. le processus de formation de l’intention entrepreneuriale

Source GELDEREN M. V et al, p549 Remarque

Dans ce cas précis, le chercheur reste neutre par rapport à sont objet et entame l’analyser du terrain avec des idées préexistantes, c’est à dire avec un schéma d’explication figé et non pas qui reste à construire pour atteindre la réalité. Les résultats, et leurs causes sont supposé existants avant que la recherche ne soit entamée. C’est le terrain qui montrera la validité de ce schéma.

263 Dans, SHAPERO A (1975) Who Starts New Businesses? The Displaced, Uncomfortable Entrepreneur, Nous reviendrons en détaille sur ce modèle dans la deuxième section de ce chapitre

264 ELFVING. J., BRÄNNBACK M., CARSRUD.A. Chapter2: Toward A Contextual Model of Entrepreneurial Intentions, in Understanding the entrepreneurial mind, 2009, Springer New York pp23-33, p25

Causalité Sécurité financière Intention entrepreneuriale Normes subjectives Attitudes Résultat (outcome) PROCESSUS Perception de contrôle du comportement Perception d’opportunités économique Causalité Causalité Causalité

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2.2 Le processus comme catégorie de concept décrivant des activités humaines ou organisationnelles

Le second sens, très utilisé en mangement, se réfère à une catégorie de concept qui décrive des actions individuelles ou organisationnelles comme par exemple la prise de décision ou la formation de la stratégie. Le fait que ce deux phénomène se décline dans la réalité sous forme séquentielle que la manière la plus adaptée de les décrire serait de leurs attribué le concept de

processus²⁶⁵. L’usage du terme processus est fait pour les différencier avec d’autre catégorie de

concept qui non pas cette caractéristique comme l’environnement, la structure, la performance²⁶⁶.