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La différence conceptuelle entre les trois approches du processus

Entrepreneur et entrepreneuriat Une approche processuelle

2. Processus Signification dans les sciences de management

2.4 La différence conceptuelle entre les trois approches du processus

Pour mettre relief la différence entre l’approche basée sur les résultats et l’approche basée sur les évènements nous faisons référence à POOLE, M.S et al qui les ont synthétisé dans le tableau suivant275.

274 FAYOLLE.A. , Entrepreneurship and new value creation ,, the dynamic of entrepreneurial process, p 120

275 POOLE, M.S et al., Organizational Change and Innovation Process. Cite par VAN DE VEN Event- and outcome-driven explanations of entrepreneurship, op ct,p 348

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Tableau.16 Différence entre processus basé sur le résultats et processus basé sur les événements

Processus comme séquence de résultats Processus comme séquence d’événements -Les entités dans le processus (les résultats) sont fixes avec

des valeurs qui changent dans le temps

-L’explication est basé sur des causalités suffisantes (dès qu’il y a signification statistique)

-la généralisation dépend de l’uniformité des causalités dans des contextes différentes

-L’ordre des variables indépendantes dans le temps est immatériel

-Les valeurs des entités ont un sens unique dans le temps

-Les entités peuvent changer dans le temps .Ex de l’idée qui est une entité qui change et devient réalité économique selon les évènements de sa transformation

- l’explication est basée sur des casualités nécessaires (réel) -la généralisation dépend de l’adaptabilité des causalités dans des cas différentes (capacité du chercheur à construire un processus selon de événements génériques).

-l’ordre (dans le temps) des variables indépendantes est critique

-les valeurs des entités peuvent changer de sens dans le temps

Source POOLE, M.S et al 2000, p348

Nous venons de définir et d’illustrer deux approches du processus qui, lorsqu’elles sont

comparées l’une avec l’autre, présentent un caractère dichotomique276, notamment au moment de

leur opérationnalisation dans une recherche empirique. La différence principale est que ces deux

visions ne partagent pas la même ontologie du processus, c'est-à-dire la manière dont le

chercheur concevra la réalité ou le phénomène étudié277. La conséquence directe d’une telle divergence est d’ordre épistémologique et bien entendu avec corollaire méthodologique que le chercheur aura à adopter pour l’analyse de cette réalité278. C’est pour cette raison que nous explicitons, même brièvement ce point de divergences afin de mieux comprendre notre position finale par rapport à la définition du processus et du cadre épistémologique dans lequel cette thèse s’inscrit.

a. Ontologie du processus dans le paradigme positiviste

Appréhender le processus comme une séquences de résultats, déterminés par des causes

antérieurs, suppose que cette réalité a une existence propre et peut être considérée comme

objective, unique, connaissable et le chercheur sera capable non seulement de l’étudier et de le cerner, mais aussi de le connaître en toute neutralité, puisque ce réel est indépendant de lui279 .

De ce point de vue. L’acteur, ses comportements dans le processus, les résultats de ses comportements et les interactions entre ces trois variables existent indépendamment de celui qui

276 Nous ne discutons pas le débat actuel sur les possibilités d’intégrer ces deux approches et de dépasser cette divergence. l es tenant de cette idée considèrent que la meilleur manière de théoriser ce qui se passe dans un processus et l’entrepreneuriat en est un , est de détecter ce qui est événement émergeant et ce qui est résultats déterminé et dans le processus qui ne peut se faire que dans le cadre une approche intégratives.. Plusieurs thèses récentes sont élaborées dans ce sens.

277 GAUTIER.B (sous la direction de) , Recherche sociale, de la problématique au collecte de données, Presse de l’université du Québec, 2009, 767 pages, p 544

278 VAN DE VEN..A.H et ENGLEMAN.R.M., op ct, p 357

279 GAVARD-PERRET M-L et al. , Méthodologie de la recherché en sciences de gestion, réussir son mémoire ou sa thèse, Pearson édition, 2012, 415 pages, p 26

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les observe (le chercheur)280. C’est le cas du premier exemple ou le chercheur impose à son objet sa vison de la réalité (les événements, les résultats, leur relation supposé comme déterministes). Cette manière de concevoir la réalité est inscrite dans le paradigme

épistémologique positiviste.

b. Ontologie du processus dans le paradigme de l’interprétativisme / constructivisme

La deuxième conception, vise l’acteur comme faisant partie du phénomène étudié. Le chercheur considère que la réalité ne peut être objectivement cernée mais seulement construite ou interprétée en écoutant et en analysant ce que les personnes ont à dire. De ce point de vue, la réalité du processus est produite par le chercheur (le sujet) avec son objet et contrairement à la première vision, les connaissances développées sur le processus ne visent pas à décrire comment le réel peut fonctionner, mais à développer de l’intelligibilité dans les flux d’expériences humaines281 susceptible de révéler les événements qui marquent et décrivent les changements d’un fait réel. Cette manière de concevoir la réalité s’inscrit dans le paradigme épistémologique dit constructiviste ou "interprétativiste". Bien que qu’il existe des points de divergences entre les deux, notamment sur le plan méthodologique, ces deux paradigmes partagent la même vision sur la nature de la réalité, celle de la dépendance entre le sujet et l’objet de la recherche. Le

tableau suivant met en relief le statut du réel dans ces trois paradigmes épistémologiques282.

Tableau 17. Ontologie et positionnement épistémologique. Les

paradigmes

Le statut de la réalité

Le positivisme L’interprétativisme Constructivismes

La nature de la « réalité »

1. Indépendance du sujet (le projet de formation de la connaissance) et de l’objet comme étant l’entité théorique étudiée dans ce projet) (croissance de l’entreprise pas exemple)

2. Hypothèse déterministes l’objet de la connaissance est régi par des règles et lois stables et généralisables qu’il convient d’observer, décrire, expliquer283..

3. Le monde est fait de nécessité les effets ont nécessairement des cause

-Dépendance du sujet et de l’objet

-Hypothèse intentionnaliste : Qui suppose la nature intentionnelle et finalisée de l’activité humaine

-le monde est fait d possibilités

Le chemin de la connaissance

Statut privilégié de l’explication Statut privilégié de la compréhension

Statut privilégié de la construction Source auteur selon THIETART.R.A, méthodes de recherche en management, édition 2014, p14 et 15

280 GAUTIER.B, idem, p 544

281 GAVARD-PERRET M-L et al, idem, p 36

282 THIETART R.A.et al. Méthodes de recherché en management, DUNOD, 2003, p 114 et 15

82 3. Le processus dans notre travail de thèse

Notre objet de recherche se construit autours d’une perspective positiviste.. Il consiste à une interrogation objective des faits. L’objectif est de découvrir la structure de la réalité. Cette structure sera considéré comme déterminé pas un certain nombre d’antécédent (des variables indépendantes) issues d’une littérature préexistante. Les raisons de ce choix ont été explicité dans l’introduction de ce travail de thèse, qui en résumé sont liée au matériel empirique dont nous disposons.

Partant de cette position, il convient à présent de définir l’entrepreneuriat du point de vue d’une approche qui considère ce phénomène comme un processus dé formation d’un certain nombre d résultat. Mais avant d’entamer cette étape regardons de près les circonstances de l’introduction de ce concept (processus) dans la recherche en entrepreneuriat