• Aucun résultat trouvé

Approches centrées sur la primauté des ressources

Entrepreneur et entrepreneuriat Une approche processuelle

9. L’étape de survie de la nouvelle entreprise

9.4 Approches centrées sur la primauté des ressources

La référence incontournable de la théorie des ressources (Resource-Based Theory) est sans aucun doute PENROSE.E qui a défini le concept de services des ressources. Les inputs du système de

production ne sont pas les ressources elles-mêmes mais les services qu’elles apportent 374 . Pour

expliquer la performance des nouvelles entreprises, l’approche fondée sur les ressources pose comme hypothèse le lien entre les moyens internes, détenue en fonction des contraintes externes et la performance des entreprises. Cette approche se fonde l’idée que la performance dépend largement des ressources dont dispose et que contrôle l’entreprise et qui possèdent certaines caractéristiques particulières : valeur, rareté, inimitabilité et non-substituabilité. La nature de ces services dépend de la manière de les exploiter, de les combinées qui relève incontestablement des connaissances et de compétences possédées par l’entrepreneur. Les deux types de ressources (matérielles et humaines) combinées créent ainsi, par interaction, des opportunités productives uniques, subjectives et spécifiques à chaque entreprise. La croissance se trouve ainsi motivée par la recherche d’opportunités d’utilisation des ressources (les services potentiellement productifs des ressources matérielles) définissent l’éventail et la direction de la

recherche de nouvelles connaissances et de nouvelles ressources.375 A travers la notion de

compétences, apparait le rôle important de l’entrepreneur mais ce rôle a été envisagé dans plusieurs perspectives. La plus anciennes est inscrite dans ce qui est appelé l’école des traits de personnalité (the traits approach), considérant que la réussite est exclusivement liée à un individu spécifique, détenant des qualités uniques. Mais cette école, critiquée à cause notamment

de son excès de fondamentalisme, the best one man376. Pour dépasser ces limites, cette approche

374 PREVOT .F. et al. Perspectives Fondées Sur Les Ressources Revue française de gestion, n° 204,2010, pp 87-103 ,p 3

375 Idem, p8

110

intègre aujourd’hui la, dimension de l’apprentissage de l’individu comme un élément crucial de la performance de la nouvelle entreprise.

9.5 L’apprentissage comme le lien entre le rôle de l’individu et la survie de l’entreprise Après l’émergence, l’entrepreneur peut être considéré comme une variable déterminante dans la performance de l’entreprise à travers certain trait de personnalité comme la créativité, la persévérance, le dynamisme et l’initiative. Mais comme le fait remarquer

FAYOLLE.A, ces dernières ne sont pas suffisantes377 .Cet auteur considère que c’est

l’apprentissage qui devient la clé de réussite de la nouvelle entreprise. Cet apprentissage est important pour la raison suivante : Les probabilités de survie de la nouvelle entreprise, se trouve dans cette perspective liée à ce que BRUYAT.C appelle la configuration stratégique instantanée perçue (CSIP378). C’est parce que l’entrepreneur comme acteur stratégique s’informera/ décidera/ agira à l’aide de son intelligence stratégique ou de son style cognitif, en

fonction des perceptions qu’il de lui-même et de sont environnement 379. Comme le souligne

PATUREL.R, la performance de l’entreprise a de forte chance de se réaliser lorsque cet entrepreneur arrive à atteindre la convergence entre les aspirations du créateur (E1), les compétences et ressources intégrées à l’entreprise (E2) et les possibilités de l’environnement

(E3) 380. Par ailleurs, sur la base de ces trois conditions PATUREL.R leur associe trois niveaux

de mesure de la performance entrepreneuriale à savoir : l’efficacité (F1), qui consiste à approcher les objectifs réalisés des objectifs initialement fixés ; l’efficience (F2), qui s’intéresse à la manière dont les ressources et compétences sont utilisées pour réaliser les objectifs de l’entreprise ; l’effectivité (F3), qui se concentre sur le degré de satisfaction des parties prenantes de l’entreprise.

Atteindre ces trois exigences suppose qu’il y a une capacité initiale de l’entrepreneur et une capacité qui se développe dans le temps à travers notamment les expériences, et l’acquisition de nouvelles connaissances. C’est en ces termes que POLITIS.D va lier l’apprentissage à la survie des nouvelles entreprises : "comparing the relative difference between entrepreneurs’ “total stock” of experiences at a given point of time, and researchers have then related this stock of experiences to variations in new venture performance"381. L’apprentissage dans un contexte entrepreneurial est défini comme une capacité de l’entrepreneur à transformer

377 FAYOLLE.A., entrepreneurship and new value creation ,, the dynamic of entrepreneurial process, op ct?, p198

378 BRUYAT.C.,Créer ou ne pas créer, une modélisation du processus d’engagement dans un projet de création d’entreprise, Revue de l’entrepreneuriat, Vol 1, N° 1, 2001,pp 25-42, p 26

379 Idem, p 26

380 SMIDA A ET KHELIL N., op ct,p 71

381POLITIS.D., The Process of Entrepreneurial Learning: A Conceptual Framework, Entrepreneurship Theory and Practice,Vol 18,N°2, 2005, 399-424,p 400

111

des informations, des expériences de l’entrepreneur lui-même et celles des autres en un ensemble de connaissances utiles afin de préserver le système. la préservation du système passe nécessairement par le maintien d’une cohérence interne ( les représentation qu’il a vis-à-vis des opportunité et des ressources de compétences dont il dispose) et une cohérence externe ( vis-à-vis des attentes parties prenantes). L’incohérence peut en effet engendré des coûts et une perte

de crédibilité de son projet vis-à-vis des entités avec lesquelles l’entreprise fait des échanges382.

Cette section nous a permis de se rendre compte de l’importance accordée dans la littérature à des notions comme connaissances, compétences apprentissage. Elles ne sont pas seulement un stock d’informations ou d’expériences détenus par l’individu, mais des ressources actionnables dans les différentes étapes du processus entrepreneurial. Nous considérons dans la section suivante que ces connaissances permettent de former trois perceptions fondamentales : la création d’une entreprise, la reconnaissance des opportunités économiques ; la formation d’un capital humain spécifique et la perception du risque d’échec de la nouvelle entreprise.

382 FAYOLLE.A., op ct p 198

112