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Une réputation basée sur la qualité et la préservation des terres ancestrales

Chapitre 2. Des producteurs avant-gardistes au premier plan : une tradition dans l’innovation

2.1 S’adapter pour mieux régner : « La tradition c’est bon, mais faut comme l’améliorer »

2.1.3 Une réputation basée sur la qualité et la préservation des terres ancestrales

Entre l’initiative de construire un entrepôt frigorifique et celle d’établir un laboratoire d’entomologie, nous devons admettre que les producteurs de fraises de l’île attaquent de front au moyen de l’innovation les dangers gravitant autour de leur production. Cette tradition de l’innovation, elle se perpétue encore aujourd’hui. Si L’authentique fraise de l’île d’Orléans

inc. et la ferme Onésime Pouliot possèdent un département de recherche et développement à

même l’entreprise257, les autres producteurs s’insèrent également dans une recherche

constante de qualité qui s’observe historiquement par le biais des recherches assidues effectuées sur les variétés. Par conséquent, la notoriété des fraises de l’île ne se fonde pas sur la reproduction d’une variété particulière, mais bien sur les propriétés générales du fruit. La qualité, déclinée en plusieurs caractéristiques, est influencée par des facteurs externes (le climat, les nouvelles technologies), mais elle relève aussi des qualités intrinsèques du fruit.

Les améliorations apportées aux cultivars répondent, dans un premier temps, aux besoins de prolonger la période des récoltes et ainsi, réduire les conséquences de la saisonnalité. Non seulement la saison estivale est courte, mais on cultive seulement des variétés semi-hâtives, qui ne permettent pas de prolonger la saison. La production arrive massivement au mois de juillet et se tarit très rapidement. Une solution envisagée est donc de développer des cultivars hâtifs et tardifs258. Déjà en 1931, on dit que le « cultivateur canadien fera concurrence à l’Américain en cultivant une variété plus tardive »259. L’innovation majeure dans ce domaine

reste probablement la création de la fraise d’automne qui, grâce aux études universitaires, permet de galvaniser le secteur des petits fruits. Une fois de plus, les producteurs de l’île se maintiennent au premier plan.

256 Ibidem.

257 Entrevue André Gosselin, Île d’Orléans, 31 juillet 2019 et Daniel Pouliot, Île d’Orléans, 3 octobre 2019. 258 [S.n.], « Le congrès de la pomologie », Le Devoir, 11 janvier 1934, p. 10.

Apparue au Québec en 1985, la fraise d’automne est offerte par seulement deux fournisseurs :

Les fraises de l’île d’Orléans inc., de Saint-Laurent, et la fraisière Lise et François Méthot,

de Bernières. Pour faire connaître les produits aux consommateurs et les intégrer dans les habitudes de consommation des Québécois, M. André Gosselin et M. Louis Gauthier, de la firme de commercialisation, Les fraises de l’île d’Orléans inc. invitent en 1988 des membres de la presse québécoise à déguster les fraises d’automne, plus petites et plus sucrées260. En

1991, on voit arriver des variétés de fraises tardives comme la Tristar et la Tribute, prolongeant ainsi la saison jusqu’en octobre. Selon Jacques Rioux, du ministère de l’Agriculture au service d’horticulture, seulement 6% des producteurs offrent la fraise d’automne en 1993. Coûteuses à cultiver et rendues disponibles par un petit nombre, le prix des fraises d’automne s’approche de celui fixé en début de saison261. En dépit du faible

pourcentage de producteurs cultivant la fraise d’automne, les Orléanais génèrent une part importante des récoltes tardives. Concrètement, ils confirment leur réputation et s’assurent une meilleure représentation dans les marchés et les médias. En 2000, seulement une douzaine de maraîchers comptent la fraise d’automne dans leur culture et c’est auprès des producteurs de l’île que les journalistes recueillent les dernières actualités concernant la variété tardive262.

Ce choix de laisser la parole aux producteurs de l’île reflète une dimension importante du processus de patrimonialisation de la fraise, la reconnaissance. De fait, cela montre qu’on s’appuie sur l’expertise des producteurs dans cette culture fruitière particulière. Dans cet ordre idées, permettons-nous d’ouvrir une parenthèse sur le rayonnement de leur notoriété auprès de la communauté internationale. En 1970, dans le cadre d’un échange de travailleurs saisonniers de l’Office franco-québécois pour la jeunesse, neuf stagiaires originaires du Périgord s’installent pour quelque temps dans les champs de l’île d’Orléans, la « terre des fraises ». Les stagiaires peuvent échanger avec les producteurs orléanais sur les méthodes

260 Guy Benjamin, « Avec la récolte d’automne. La saison des fraises ne fait que commencer », Le Soleil, 10

août 1988, p. C-1.

261 Gilles Angers, « Des fraises jusqu’à l’automne », Le Soleil, 14 juillet 1993, p. C-2.

262 Pierre Champagne, « Encore des fraises ! Le fruit d’automne est plus sucré, plus résistant », Le Soleil, 29

culturales et de cueillette de la fraise de l’île, reconnue pour sa fermeté et son goût sucré263.

Aujourd’hui, les producteurs d’ailleurs continuent d’apprécier le travail des gens de l’île pour des raisons, nous le croyons, liées à leur esprit avant-gardiste :

C’est sûr qu’on est en avant de la majorité des producteurs au Québec. Pas juste au Québec, au Canada. Tous les 2-3 ans, il y a des autobus d’Américains qui débarquent ici pour voir comment on cultive les fraises. […]. Quand on va recommencer dans les fraises d’automne, dans une semaine ou deux, je suis sûr que les gens de Toronto vont m’appeler pour en avoir264. Au-delà de leur expertise, les producteurs de l’île sont réputés pour la qualité de leurs produits. Une réputation qu’ils gagnent grâce au respect des exigences du consommateur et de celles de la production marchande. Afin de conjuguer avec les attentes des acheteurs et l’impératif de rentabilité pendant plus d’un siècle de production, les cultivateurs se sont autorisés, et s’autorisent encore, à écarter, conserver, croiser, renouveler des variétés pour se rapprocher davantage de la définition de qualité. Ce n’est qu’à partir des années 2000 que les consommateurs commencent à chercher des renseignements sur les caractéristiques des différentes variétés. Toutefois, cet intérêt est loin d’être répandu et la quête de qualité continue de surpasser celle de la variété265.

À travers notre corpus, nous avons constaté que la qualité se décline en plusieurs éléments : la forme, la grosseur, la couleur et le goût; pour le producteur, qui doit réunir ces éléments, la qualité comporte également la durée de conservation, la productivité, la résistance aux maladies, etc. À la fin du XXe siècle, par exemple, la « Red Coat » occupe une place importante sur le marché en raison de sa plus grande résistance, sa durée de conservation et sa forme régulière. La « Vibrant » et la « Sparkle », sucrées et savoureuses, n’en restent pas moins boudées – à tort – par les consommateurs en raison de leur couleur plus foncée et de la rapidité à laquelle elles flétrissent. Même le parfum marqué de la « Vibrant » n’arrive pas à gagner le cœur des gourmands, butés par sa forme irrégulière266. Léonce Plante, témoin de

ce processus de sélection sur un intervalle de plus de 80 ans, rend compte de ce casse-tête :

263 Micheline Paradis, « Neuf jeunes Français séjournent à l’île d’Orléans le temps de récolter des fraises », Le

Soleil, 11 juillet 1970, p. 6.

264 Entrevue André Gosselin, Île d’Orléans, 31 juillet 2019.

265 Louis-Guy Lemieux, « Des fraises, des fraises, de bonnes fraises. Dans les marchés et dans les champs, ça

ne dérougit pas », Le Soleil, 30 juin 2001, p. G-3.

Ouin, on avait une bonne dans mon temps, qui était meilleure, ça s’appelait la Casquille [?], elle était bonne c’était effrayant. Pis elle produisait, elle produisait, mais elle avant un défaut; elle ne se gardait pas. Aussitôt qu’elle était cueillie elle venait molle, pis fallait la vendre tout de suite. Pour ça qu’asteure il n’y a pu cette sorte-là. Ils ont amélioré ça, ils ont sorti des meilleures sortes. Pis il y en avait une autre qui était bonne, la Cœur de bœuf. Mais elle avait un défaut; la queue venait sec. En tout cas, ça faite une secousse, elle était bonne aussi. Mais après ça, ça changé267.

Chaque variété possède des particularités : plus sucrées, plus juteuses, plus petites, etc. La

Cavendish et l’Annapolis possèdent une chair plus sucrée, l’Évangeline et la Jewel, une chair

particulièrement juteuse et la Veestar, une fermeté qui convient parfaitement aux confitures268. Dans cette longue liste, une nouvelle variété s’ajoute, unique et créée par Les

fraises de l’île d’Orléans inc. en collaboration avec l’Université Laval à la fin des années 90.

Reconnue pour ses propriétés antioxydantes et nutraceutiques, « L’Authentique île d’Orléans » fait les manchettes à travers le monde pendant les premières années de sa production269. André Gosselin, propriétaire de l’entreprise, souligne que cette fraise représente actuellement 20-25% de leur production actuelle270. Contrairement au début du XXe siècle, la fin de ce siècle et le début du siècle suivant annoncent une transition dans le système de valeur s’articulant autour du développement de la fraise.

Bien sûr, les considérations économiques subsistent, mais les effets sur la santé et l’environnement influencent les décisions des producteurs. À juste titre, Jean-Julien Plante, de la ferme Jean-Pierre Plante, amorce présentement un virage biologique de la fraise et dans une certaine mesure, une réappropriation des méthodes de production de ces ancêtres : « C’est vraiment un retour parce que dans le fond les grands-parents ils n’avaient pas de pesticide, ils cultivaient la terre »271. En 2018, Jean-Julien est présenté par les médias comme un « véritable pionnier » dans le domaine de la fraise biologique. D’ailleurs, la directrice de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec, Yourianne Plante, ajoute que tous les yeux sont actuellement tournés vers lui272. La logique marchande dans laquelle

267 Entrevue Léonce Plante, Île d’Orléans, 23 novembre 2018. 268 Louis-Guy Lemieux, op.cit., p. G-3.

269 Anne Desjardins, « L’abc de la fraise », Le Soleil, 23 juin 2005, p. B-1. 270Entrevue André Gosselin, Île d’Orléans, 31 juillet 2019.

271 Entrevue Jean-Julien Plante, Île d’Orléans, 23 novembre 2018.

272Nadielle Kutlu, « Les producteurs de fraises lorgnent le bio », [en ligne], URL :

http://plus.lapresse.ca/screens/b6ced865-db44-49b5-bd14 997890c79ced__7C___0.html, page consultée le 30 janvier 2020.

la fraise s’insère n’admet pas l’inertie des producteurs et, par conséquent, renvoie à une idée de la tradition ne reposant pas sur les variétés anciennes. La tradition, elle réside dans la poésie du geste répété, celui de planter, à l’instar de la « bonne vieille méthode d’autrefois »273, dans la préservation du métier, de la production et de la transmission du patrimoine terrien. Bien qu’elle ne repose pas uniquement sur le réseau domestique puisqu’elle admet l’intégration de nouveaux arrivants – des programmes comme L’ARTERRE274 n’auraient

pas vu le jour si ce n’était de ce changement de dynamique –, la relève agricole orléanaise d’aujourd’hui se distingue par l’importante dimension familiale qu’elle comporte.

Des cinq producteurs interrogés, nous apprenons que tous sont issus des premières familles établies à l’île d’Orléans au XVIIe siècle. André Gosselin, par exemple, précise qu’il représente la 10e ou la 11e génération et ses enfants, la 11e ou la 12e275. Bien entendu, le

défrichement de nouveaux lots, les ventes et les concessions de terres effectuées depuis les débuts de la colonie ont modifié l’espace et par conséquent, l’héritage foncier partagé entre les familles. Toutefois, il semble qu’une certaine stabilité s’opère à la fin du XIXe siècle. En ordre d’ancienneté, Daniel Pouliot, de la ferme Onésime Pouliot, occupe présentement les lots d’une ferme appartenant à la 7e génération de Pouliot : « Mes parents étaient

propriétaires depuis 1970, qui l’avaient achetée à mon grand-père, ma grand-mère, puis nous ici, mon frère et moi on est la 7e génération »276. Monsieur André Gosselin, quant à lui, représente la 5e génération à reprendre l’héritage familial. Du côté des familles Plante, monsieur Léonce précise que ses ancêtres sont nés « icitte », à l’île d’Orléans. Il explique que son arrière-grand-père avait acheté une terre à chacun de ses 4 fils, dont une à son grand- père. Cette terre, son père, lui-même, et maintenant son fils Jérôme Plante, l’ont préservée et cultivée. Par conséquent, Monsieur Léonce s’avère la 3e génération et son fils la 4e. On

retrouve ce cas de figure avec Jean-Julien Plante, cousin de Jérôme Plante. Son père, frère de

273 Entrevue Daniel Pouliot, Île d’Orléans, 3 octobre 2019.

274 L’ARTERRE est un programme de jumelage entre des propriétaires de fermes, de parcelles ou d’actifs et

des aspirants-agriculteurs. L’objectif étant d’encourager la relève et la préservation du patrimoine agricole. À l’exception de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec, toutes les régions de la province du Québec participent à ce projet. Voir URL : https://www.arterre.ca.

275 Entrevue André Gosselin, Île d’Orléans, 31 juillet 2019. 276 Entrevue Daniel Pouliot, Île d’Orléans, 3 octobre 2019.

Léonce Plante, a poursuivi le travail de son grand-père et c’est maintenant Jean-Julien, représentant de la 4e génération, qui poursuit la mission et occupe les terres familiales avec sa femme et ses enfants277.

Tous les producteurs interrogés dans le cadre de notre étude le reconnaissent : « L’île a une réputation parce que ça fait longtemps qu’il se fait des fraises là »278. L’enjeu, comme le souligne Jérôme Plante, est toutefois de poursuivre la production des fraises de qualités279. L’innovation n’entre pas en lice avec la tradition ; au contraire, elles se complètent comme en témoigne le leitmotiv « tradition et innovation » de la ferme Onésime Pouliot. Elle permet justement que la consommation et la reconnaissance du fruit se maintiennent, bref, elle assure la survie d’une habitude de consommation et d’une réputation. Une situation qui remet en cause le besoin d’authenticité fondée sur la fidèle reproduction des variétés et des savoir- faire.

On pourrait croire, finalement, que cette authenticité peut résider dans la spécificité d’une production historique cultivée sur des terres ancestrales, mais aussi dans la qualité, parce que comme la clame Daniel Pouliot, « la qualité, ça fait partie de la tradition » des fraises de l’île d’Orléans280. Grâce à ce caractère innovateur paradoxalement porté sur la permanence, les

agriculteurs de l’île se sont taillés une place de choix dans les médias, s’offrant ainsi une vitrine pour leur produit et s’assurant une reconnaissance de leur expertise281. Cependant, leur suprématie ne se limite pas seulement au secteur de la recherche. Elle se traduit également dans une activité phare de la valorisation de la fraise, l’autocueillette.

277 Entrevue Jean-Julien Plante, Île d’Orléans, 23 novembre 2018. 278 Ibidem.

279 Entrevue Jérôme Plante, Île d’Orléans, 23 novembre 2018. 280 Entrevue Daniel Pouliot, Île d’Orléans, 3 octobre 2019.

281 L’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec, Rapport annuel 2016-2017 de

2.2 « Cueillez-les vous-mêmes » : une initiative commerciale à

portée sociale à l’aube des années 70

Les années 70 représentent un moment décisif du processus de patrimonialisation de la fraise de l’île d’Orléans avec la diversification de la mise en marché. Confrontés aux caprices d’une saison éphémère et rapide, la pénurie de main-d’œuvre et le travail éreintant qu’est celui d’assurer la rentabilité et la bonne santé d’une fraiseraie, les cultivateurs de partout au Québec ne peuvent maintenir le statu quo282. Et si certaines étapes ne peuvent être mécanisées, il faut « penser à des solutions plus originales comme l’autocueillette »283, une initiative gouvernementale encore balbutiante au début des années 1970. L’autocueillette s’illustre comme un double levier du processus de patrimonialisation alimentaire. D’un côté, l’activité offre l’opportunité d’engager l’aliment vers une reconnaissance populaire indépendante d’une certification légale, de l’autre côté, elle détient le pouvoir d’intervenir sur le sens attribué à cette ressource, à condition que son système de valeur corresponde à celui qui prévaut au moment où l’on souhaite en faire la démonstration. Advenant la perte d’attachement pour la ruralité et le pittoresque de notre société actuelle par exemple, on estime que l’île d’Orléans perdrait elle aussi son attrait symbolique284.

Nonobstant l’avantage du lieu et de l’historicité de leur culture fraisière, nous souhaitons d’abord mettre en évidence que le volontarisme des producteurs a été déterminant dans l’insertion de la fraise au cœur d’un processus de patrimonialisation en marge des institutions juridiques. Les recherches effectuées sur le patrimoine alimentaire montrent en effet par quels moyens certaines logiques de valorisation de la production locale permettent de légitimer un produit en dehors du cadre classique ou légal, c’est-à-dire institutionnel285. Adoptée par d’autres fermes fruitières réputées à l’échelle provinciale, car s’insérant dans un programme de valorisation de la fraise du Québec, c’est à travers la structuration et la diffusion massive

282 Jean-Guy Duguay, « Meilleures et moins chères que les importées. C’est le mois des fraises au Québec »,

La presse, 29 juin 1976, p. 8.

283 Robert Fleury, « C’est le temps des fraises bonnes, belles, pas chères », Le Soleil, 9 juillet 1980, p. D-3. 284 Étienne Berthold, op.cit., p. 193.

285 Anne-Emmanuelle Fiamor, « Valorisation locale et développement alimentaire. Analyse à partir d’un

de la campagne de promotion Cueillez-les vous-mêmes que nous sommes le mieux à même de saisir comment l’implication des producteurs influence la légitimité du produit. Car si l’autocueillette s’avère un bon moyen pour relocaliser la production, il faut savoir qu’elle participe à l'éclosion d’un dispositif de valorisation particulièrement varié.

Comme l’explique Laurier Turgeon, l’autocueillette offre à celui qui s’y adonne un moyen de redécouvrir, en se substituant à l’agriculteur, un mode de vie authentique basé sur une consommation saisonnière. L’investissement affectif du visiteur dans cette démarche physique favorise ainsi le développement des sentiments d’appropriation et d’incorporation286, des inclinations propices aux processus de patrimonialisation. Non plus

seulement considéré comme un bien de consommation économiquement rentable, ce glissement du sens conféré à la fraise de l’île montre bien en quoi les dimensions sociosymboliques du système de valeur sur lequel repose son processus de patrimonialisation s’épanouissent progressivement.

2.2.1 Identification sans certification : le développement d’un circuit court et de