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Les causes de la production intensive de la fraise à l’île au tournant du XXe siècle

Chapitre 1. Villégiature et monoculture : une réaction à l’industrialisation et un terreau fertile

1.2 La rationalisation de l’agriculture comme vecteur de spécificité

1.2.1 Les causes de la production intensive de la fraise à l’île au tournant du XXe siècle

Un bref survol de la situation agricole au Québec de la fin du XIXe et du début XXe siècle semble nécessaire pour saisir en quoi les conséquences des mutations agricoles étaient propices au développement de produits agricoles distinctifs, mais aussi pour comprendre les rouages derrière le choix des producteurs orléanais d’investir massivement dans la culture de la fraise. Certes, la révolution industrielle sous-entend l’abandon de certaines cultures. Toutefois, elle ne dépossède pas les agriculteurs de leur pouvoir décisionnel. En effet, nous avons pu repérer les deux principaux fondements autour desquels s’articule ce processus de sélection en faveur d’une spécialisation dans la culture fraisière : le territoire et l’économie.

Aperçu d’une transition : de l’agriculture domestique à la production marchande

Au milieu du XIXe siècle, le Québec doit conjuguer avec la formation d’une classe ouvrière et la désertion progressive des campagnes au profit des villes. Selon la tendance, la population urbaine dépasserait bientôt celle du milieu rural. Or, cela impliquerait une rupture profonde de l’équilibre entre la consommation et la production166. Autrement dit, une forte

corrélation s’établit entre les besoins des familles ouvrières et la productivité des cultivateurs. Grâce à la production domestique, chaque famille pouvait autrefois subvenir presque entièrement à ses besoins alimentaires, alors qu’au début des années 1900, la population des villes exerce une pression sur la classe agricole censée combler l’improductivité alimentaire de la classe ouvrière. Si le modèle de la ferme domestique familiale dominait encore au début du siècle, l’avènement de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale impose une dynamique bien différente. Comme le souligne Michel Morisset, la Première Guerre mondiale modifie les relations entre l’agriculture et l’industrie; produire mieux, plus rapidement, est devenu le leitmotiv du gouvernement. Conformément aux nouveaux besoins, on assiste à l’apparition d’une agriculture marchande pourvue d’une organisation complexe s’articulant autour de syndicats et de coopératives167. C’est toutefois la Deuxième Guerre

166 Adélard Dugré, La désertion des campagnes : ses causes, ses remèdes, Québec, ministère de l’Agriculture,

Bulletin, no.19, 1916, p. 5.

mondiale qui opère une transition définitive vers l’agriculture marchande, soit une agriculture dont l’objectif est de produire une grande quantité de denrées destinée à la vente168.

Mais pourquoi abandonner les autres cultures au profit d’une seule? Une partie de la réponse réside dans l’équipement et la compétitivité. La machinerie spécialisée représente des coûts et les grands acheteurs souhaitent transiger avec de grandes entreprises : « Ils ne veulent pas acheter de 50 personnes, ils veulent acheter de 10 clients »169. L’apparition de quelques marchés grande surface – Dominion Limité, par exemple, se vantait en 1925 d’être devenu le plus grand détaillant d’alimentation au Canada170 – commande aux agriculteurs la

production d’un volume jamais égalé. La monoculture devient ainsi la solution pour pallier l’improductivité alimentaire de la classe ouvrière, pour répondre aux exigences des épiciers, des marchés grandes surfaces, des hôtels, mais aussi pour s’accorder aux réalités impliquées par le contexte de guerre.

Cette standardisation des productions, Léonce Plante, 87 ans, en témoigne : « Avant tout le monde avait un petit peu de fraises, un petit peu de patates, un petit peu de cochon, un tit peu de ci, un tit peu de ça. Pis après ils se sont mis à faire rien qu’une affaire. Nous on a décidé de vendre les vaches puis continuer les fraises. Pis on est encore dans les fraises »171. André Gosselin de l’entreprise familiale Les fraises de l’Île d’Orléans inc. (FIOINC), rapporte également la propension des producteurs à développer des cultures spécifiques au tournant du XXe siècle. Son père qui jusqu’alors possédait des fraiseraies, des champs de pommes de terre, des animaux de boucherie, une érablière et qui s’adonnait à la pêche à l’anguille, se concentra sur la production de fraises. Comme André Gosselin l’explique, la production de fraises gagne en importance à mesure que les marchés se développent et à la suite de la construction du pont en 1935, la commercialisation en devient grandement facilitée172. Importants parce qu’ils expliquent la transition de la polyculture à la monoculture, ces facteurs liés à l’industrialisation ne montrent pourtant pas comment le processus de décision

168 [S.n.], « Prix nombreux offerts aux agriculteurs », Le Soleil, 19 juillet 1943, p. 4. 169 Ibidem.

170 Dominion Stores Limited, « Offre spéciale pour jeudi, vendredi et samedi », La presse, 12 mars 1925, p. 4. 171 Entrevue Léonce Plante, Île d’Orléans, 23 novembre 2018.

s’est soldé en faveur de la fraise à l’île d’Orléans. Pour appréhender l’origine du choix, orientons-nous vers une première variable, la concordance des caractéristiques géoclimatiques de l’île avec les conditions exigées par la culture du fraisier.

Un territoire aux conditions géoclimatiques propices

Comme nous l’avons confirmé en première partie, le mythe de l’île d’Orléans s’est construit autour de la fertilité de son territoire. À la suite d’analyses de sol, d’études paysagères et de la rédaction du rapport final du Plan de développement de la zone agricole de la municipalité régionale de comté (MRC) de l’île d’Orléans, il est scientifiquement possible de dresser un portrait complet du microclimat et des caractéristiques physiques du sol de l’île. Indubitablement, le climat favorise la prospérité de l’agriculture orléanaise. De type continental humide – alternance des températures selon les saisons et de fortes précipitations – l’île d’Orléans jouit d’un climat doux et clément. De par la proximité du fleuve, l’île se démarque significativement des régions environnantes; les variations de température entre le jour et la nuit se réduisent et la transition des saisons s’effectue progressivement. Par conséquent, les périodes de gel en saison printanière sont moins tardives que dans la Capitale- Nationale173.

André Gosselin explique ces conditions climatiques propices à la culture de la fraise en ces termes : « La raison pour laquelle il y avait beaucoup de fraises à l’île d’Orléans c’est parce qu’on a une île. Puis lorsque le climat est protégé par le fleuve, lorsque les premières fleurs sortaient, ça empêchait le gel des premières fleurs »174. Le succès de la fraise à l’île d’Orléans, on l’attribue également au type de sol. Selon les catégories pédologiques établies par le ministère de l’Agriculture et des Pêcheries du Québec, les sols de classe 1 sont les plus propices à la culture végétale, alors que les sols de classe 7 semblent tout simplement inutilisables, quelle que soit la production. En ce qui concerne l’île d’Orléans, 76% du territoire orléanais se situe dans l’intervalle des classes 2 et 3 et donc, favorable à la production végétale175.

173L’île d’Orléans, op.cit.

174 Entrevue André Gosselin, Île d’Orléans, 31 juillet 2019. 175 L’île d’Orléans, op.cit., p. 46-47.

Par ailleurs, les terres franches sablonneuses, adéquatement drainées se prêtent très bien à la culture des fraises. Les loam sablonneux, composés d’argile, de limon et sable, retiennent l’humidité et s’égouttent rapidement, favorisant un rendement élevé176. Comme le souligne

Jean-Julien Plante, « c’est sûr qu’une fraise qui pousse dans l’argile, elle va stresser, le sol y joue pour beaucoup »177. Alors que certaines sections bénéficient de terres sablonneuses (surtout Sainte-Famille), le côté sud profite d’une exposition au soleil et de pentes douces, propices à une meilleure irrigation. Les plants cultivés sur le côté sud (Saint-Laurent et Saint- Jean) murissent plus rapidement et permettent un approvisionnement hâtif sur le marché178. Il faut prendre en considération la menace potentielle du gel en début de saison, un problème que le climat particulier de l’île écarte partiellement. C’est pourquoi la fraise de l’île d’Orléans, excluant les fraises de provenance étrangère, a toujours été la première à faire son apparition sur le marché québécois. Une situation l’ayant prédisposée à occuper une place particulière dans les représentations de la population, comme nous le verrons en chapitre 3.

Rapidement, ajoutons que la position géographique de l’île a joué un rôle déterminant dans la survie et le succès de la commercialisation du petit fruit, encore davantage à l’époque où la technologie de conservation des aliments, la réfrigération et la congélation par exemple, est au stade embryonnaire. Fruit hautement corruptible, la fraise devait être vendue rapidement et toutes manipulations excédentaires nuisaient à sa préservation. En raison de la proximité d’un grand marché urbain et grâce aux moyens de communication établis entre l’île et la capitale – le traversier, le pont de glace en hiver et plus tard le pont achevé en 1935 – les cultivateurs effectuaient des allers-retours entre l’île et les marchés de Québec pour écouler leurs stocks179. Par cette nouvelle aisance dans l’acheminement des denrées, il semble que lien de dépendance entre le devenir des cultures de celui de la capitale se resserre. Une réalité permettant d’envisager une deuxième variable du processus de décision.

176 Ministère de l’Agriculture du Canada, Culture du fraisier dans l’est du Canda, Ottawa, Publication 1585,

1977, p. 6.

177 Entrevue Jean-Pierre Plante, Île d’Orléans, 23 novembre 2018. 178 Ministère de l’Agriculture du Canada, op.cit., p. 7.

La fraise, une culture qui porte fruit

Alors que le blé et les céréales représentaient les cultures les plus intensives en termes d’occupation du sol et de production au XVIIIe siècle180, l’état de la situation agricole au

XIXe siècle change drastiquement181; raisons pour lesquelles certains fermiers se spécialisent dans les cultures maraîchères et fruitières dans la seconde moitié du siècle182. Autrement dit, l’île d’Orléans n’a pu échapper à la transition de l’agriculture domestique à l’agriculture marchande, ni de la production céréalière à la production fruitière. Ce passage obligé vers la spécialisation, les producteurs de l’île l’ont emprunté en privilégiant la fraise au détriment d’autres denrées. Pour la petite histoire, les agriculteurs de l’île d’Orléans ont commencé à produire la fraise vers 1870 après qu’un commerçant ait engagé un habitant de Saint-Laurent pour que ce dernier en cultive sous ses pommiers. Anodine pourrait sembler cette anecdote, elle révèle en fait que les producteurs peuvent difficilement se soustraire aux exigences du marché qu’ils servent. Autrement dit, les motivations économiques ne sont pas étrangères à la réorientation des agriculteurs de l’île dans la production de la fraise :

Ce qui fait l’importance relative d’une culture, dans une région où elle est susceptible de développement, ce n’est pas toujours l’indispensabilité du produit cultivé, ni la superficie qu’il occupe ; c’est surtout l’ampleur et la constance de la demande dont il est l’objet et la somme comparative des profits nets, que sa vente permet de réaliser. À ce point de vue, il n’est pas exagéré de dire que la culture de la fraise est la plus importante des cultures des petits fruits, dans la province de Québec183.

Ainsi, la performance financière d’une ressource, et donc sa valeur, se mesure en fonction de la demande et de la rentabilité; deux critères auxquels répond positivement la fraise. Voyons d’abord comment se traduit cette demande. Pendant la Première Guerre mondiale – et même

180 Serge Courville et Normand Séguin, « Le monde rural québécois au XIXe siècle », Brochure historique, 47,

1989, p. 11.

181 Plusieurs historiens ont tenté de cerner les causes du déclin marquant de l’économie du blé dans le Canada-

français sans toutefois parvenir à s’entendre sur la principale raison. Les hypothèses émises par Normand Séguin et Serge Courville, abondamment cités par la communauté scientifique, suggèrent que l’abandon de cette culture s’explique, entre autres, par la concurrence des prairies de l’Ouest nouvellement colonisées et l’adaptation positive des paysans face l’évolution des besoins du marché (Serge Courville, « La crise agricole du Bas-Canada, éléments d’une réflexion géographique », Cahiers de géographie du Québec, 24, 62, 1980, p. 205. ; Robert Lavertue, « L’histoire de l’agriculture québécoise au XIXe siècle : une schématisation des faits et des interprétations », Cahier de géographie du Québec, 28, 73-74, 1984).

182 Serge Courville et Normand Séguin (1989), op.cit., p. 20.

183 J.-H. Lavoie, De la culture commerciale des petits fruits, Québec, ministère de l’Agriculture de la province

avant la période 1900-1910 – des travaux portant sur le rôle des vitamines et leurs effets sur la santé voient le jour184. Fortement influencée par les découvertes du domaine des sciences de l’alimentation, la demande en fruits et en légumes monte en flèche, ouvrant dès lors les portes à un marché autrefois peu rentable. Un phénomène qui tend à s’affirmer à partir des années 1920, comme on peut en déduire à la suite de lectures des publications gouvernementales et des manuels d’économie domestique185. Relégués au second plan par la

« vieille cuisine », les fruits et les légumes doivent maintenant occuper une place plus grande dans les habitudes de consommation des ménages186.

Parallèlement aux conseils prodigués par les médecins et les communautés religieuses, on note que la série Bulletin, crée par le ministère de l’Agriculture, compte maintenant dans sa collection des fascicules portant strictement sur la culture fruitière et maraîchère187. La

preuve tangible de leur popularité grandissante est une des raisons expliquant l’intérêt renouvelé des agriculteurs pour l’industrie fruitière. À cela s’ajoute la demande d’une industrie émergente, celle des conserveries et des confitureries. Ce marché, très énergivore en termes de consommation des ressources agricoles, représente une opportunité pour les agriculteurs et la province de réaliser des profits substantiels188. Visiblement, les conserveries ont largement contribué à l’augmentation de la demande en fruits, et de la fraise encore plus.

Conséquence logique de la transition d’une économie domestique à une production marchande, il faut savoir que pendant les décennies 1920, 1930 et 1940, les efforts pour transformer la ferme en industrie lucrative se multiplient : « Cultivateurs qui souhaitez faire de votre ferme une entreprise intéressante, ce Bulletin s’adresse à vous »189, tels sont les

184 Caroline Durand (2015), op.cit., p. 112.

185 Aurèle Nadeau, La santé par les produits de la ferme, Québec, ministère de l'Agriculture de la province de

Québec, Bulletin, no. 79, 1923.

186 Sœur Sainte-Marie Edith, Les secrets de la bonne cuisine : contenant la substance des cours de cuisine

donnés à l'École ménagère (Congrégation de Notre-Dame) de Montréal, avec plus de 1500 recettes, toutes mises à l'épreuve dans la cuisine de l'école / par soeur Sainte-Marie Édith... ; [préface de Paule de Martigny Martin... et al.], Montréal, Compagnie d’imprimerie et de lithographique canadienne limitée, 1928, p. 13.

187 J.-H. Lavoie, op.cit. ; René Richard, La Culture des Fraises, Québec, ministère de l’Agriculture de la

province du Québec, Bulletin, no.132, 1934. ; Gabriel Billault, Culture du fraisier / [G. Billault,...], Montréal, ministère de l’Agriculture, 1941.

188 [S.n.], « L’industrie des conserves en progrès dans le Québec », La tribune, 28 septembre 1935, p. 14. 189 André Auger, L’exploitation rationnelle de la ferme, Québec, ministère de l’Agriculture, Bulletin, no. 149.

propos tenus par André Auger, auteur de L’exploitation rationnelle de la ferme, lorsqu’il s’adresse aux lecteurs. Pour celui qui voudrait optimiser les revenus de sa ferme, on suggère une liste de productions plus payantes, dont fait justement partie la fraise. Voici deux tableaux statistiques tirés d’un rapport effectué sur le commerce des fruits et légumes frais dans la ville de Québec pour l’année 1939, très révélateurs de la place occupée par la fraise dans l’économie de la province:

Figure 2. Service de l'horticulture. Division des marchés, Le commerce des fruits et légumes frais dans la ville de Québec […], Québec, ministère de l'Agriculture, Service de l'horticulture, 1942, p. 15.

Figure 3. Service de l'horticulture. Division des marchés, Le commerce des fruits et légumes frais dans la ville de Québec […], Québec, ministère de l'Agriculture, Service de l'horticulture, 1942, p. 39.

À la lumière de ces tableaux, nous remarquons que les fraises constituent en ratio de près de 80% du volume total des petits fruits et environ 81,1% de leur valeur totale. La valeur élevée de cette baie provient de sa forte demande, mais aussi de sa rentabilité. Depuis 1920, nous réalisons que c’est d’ailleurs le principal incitatif de sa production. Nécessitant peu

d’outillage et peu de main-d’œuvre, si ce n’est pendant la cueillette190, la culture intensive

du fraisier génère des profits en début de saison puisque les récoltes ne tardent pas sitôt achevée la mise en terre des plants191.

Habiles et avisés, les agriculteurs de l’île se sont emparés rapidement de l’engouement de la culture fruitière et des avantages financiers qu’elle comporte pour transformer leur terre en immenses fraiseraies. En 1933, l’île d’Orléans est déjà reconnue au-delà des frontières pour cultiver la fraise à grande échelle, culture des plus rémunératrices. De fait, l’île d’Orléans fournit environ 90% des marchands et épiciers de Québec et le montant des recettes s’élève à 60 000$192. En 1934, les bénéfices des producteurs de fraises à l’île d’Orléans s’élèvent à 70 000$ pour la récolte annuelle. Un montant fort appréciable, à en par juger l’admiration des hauts dirigeants lorsqu’ils prennent en exemple le cas des fraises de l’île d’Orléans pour illustrer le succès d’un tel virage et les avantages économiques qu’il comporte. Les encouragements du ministère de l’Agriculture de même que les nombreux investissements et améliorations portés par les spécialistes du milieu horticole dans le domaine de la culture des petits fruits montrent bien que les années 1930 marquent un point tournant dans la valorisation et l’ancrage permanent de la culture de la fraise à l’île d’Orléans.

Manifestement, l’agriculture orléanaise – ayant abouti à une spécialisation des productions et atteint un degré d’exploitation intensif – s’articule autour de la demande et des besoins du marché urbain. Alors que les anciennes cultures s’effacent progressivement pour laisser place à des productions maraîchères et fruitières à grande échelle, les territoires se spécialisent et concentrent leur production autour d’une ou de quelques ressources particulières. Le choix de produire la fraise à l’île d’Orléans résulte donc d’une adaptation de la classe agricole à la dynamique économique imposée par l’industrialisation, un facteur ayant somme toute participé à l’émergence et la valorisation d’une relation entre le lieu et son produit.

190 [S.n.], « Culture des fraises », Le Bulletin des agriculteurs, mai 1920, p. 19.

191 Omer Van Nieuwenhove, Culture du fraisier, Québec, ministère de l’Agriculture de la province de Québec,

Bulletin, no. 164, 1954, p. 3.